p; s’abaisser aux plus petites ; on ne sera point surpris que la même
Princesse
à qui la nature & l’éducation ont rendu famil
e fille. On fit un beau baptesme ; on donna pour maraines à la petite
princesse
toutes les fées qu’on pust trouver dans le pays (
aisant un don, comme c’estoit la coustume des fées en ce temps-là, la
princesse
eust, par ce moyen, toutes les perfections imagin
, et, jugeant qu’elle pourroit donner quelque fâcheux don à la petite
princesse
, alla, dés qu’on fut sorti de table, se cacher de
aurait fait. Cependant les fées commencerent à faire leurs dons à la
princesse
. La plus jeune luy donna pour don qu’elle seroit
en branlant la teste, encore plus de dépit que de vieillesse, que la
princesse
se perceroit la main d’un fuseau et qu’elle en mo
de puissance pour défaire entierement ce que mon ancienne a fait : la
princesse
se percera la main d’un fuseau ; mais, au lieu d’
ant allez à une de leurs maisons de plaisance, il arriva que la jeune
princesse
, courant un jour dans le château, et montant de c
tes de filer au fuseau. « Que faites-vous là, ma bonne femme ? dit la
princesse
. — Je file, ma belle enfant, luy répondit la viei
ille, qui ne la connoissoit pas. — Ha ! que cela est joli ! reprit la
princesse
; comment faites-vous ? Donnez-moy que je voye si
secours : on vient de tous costez ; on jette de l’eau au visage de la
princesse
, on la délasse, on luy frappe dans les mains. on
loit que cela arrivast, puisque les fées l’avoient dit, fit mettre la
princesse
dans le plus bel appartement du palais, sur un li
Mataquin, à douze mille lieuës de là, lorsque l’accident arriva à la
princesse
; mais elle en fut avertie en un instant par un p
is, comme elle estoit grandement prévoyante, elle pensa que, quand la
princesse
viendrait à se réveiller, elle seroit bien embara
gros mâtins de basse-cour, et la petite Pouffe, petite chienne de la
princesse
, qui estoit auprés d’elle sur son lit. Dés qu’ell
t que la fée n’eust encore fait là un tour de son métier, afin que la
princesse
, pendant qu’elle dormiroit, n’eust rien à craindr
ls du roi qui regnoit alors, et qui estoit d’une autre famille que la
princesse
endormie, estant allé à la chasse de ce costé-là,
e ans que j’ay ouï dire à mon pere qu’il y avoit dans ce chasteau une
princesse
, la plus belle du monde ; qu’elle y devoit dormir
rts de tous costez, le plus beau spectacle qu’il eut jamais veu : une
princesse
qui paroissoit avoir quinze ou seize ans, et dont
auprés d’elle. Alors, comme la fin de l’enchantement estoit venuë, la
princesse
s’éveilla, et, le regardant avec des yeux plus te
avoient à se dire. Cependant tout le palais s’estoit réveillé avec la
princesse
: chacun songeoit à faire sa charge ; et, comme i
onneur, pressée comme les autres, s’impatienta, et dit tout haut à la
princesse
que la viande estoit servie. Le prince aida la pr
ut haut à la princesse que la viande estoit servie. Le prince aida la
princesse
à se lever : elle estoit tout habillée, et fort m
s un salon de miroirs, et y souperent, servis par les officiers de la
princesse
. Les violons et les hautbois joüerent de vieilles
eau, et la dame-d’honneur leur tira le rideau. Ils dormirent peu : la
princesse
n’en avoit pas grand besoin, et le prince la quit
le ne douta plus qu’il n’eut quelque amourette : car il vêcut avec la
princesse
plus de deux ans entiers, et en eut deux enfans,
la promenade, sur le bord de la riviere, avec sa fille, la plus belle
princesse
du monde, il dit à son maistre : « Si vous voulez
s les dedans, s’il vous plaist. » Le marquis donna la main à la jeune
princesse
, et, suivant le roy, qui montoit le premier, ils
l’honneur que luy faisoit le roy, et, dés le même jour, il épousa la
princesse
. Le Chat devint grand seigneur, et ne courut plus
avoit apparu à sa sœur, mais qui avoit pris l’air et les habits d’une
princesse
, pour voir jusqu’où iroit la malhonnesteté de cet
, pour moderer la joye de la reine, elle luy declara que cette petite
princesse
n’auroit point d’ esprit, et qu’elle seroit aussi
dre beau ou belle la personne qui luy plaira. » A mesure que ces deux
princesses
devinrent grandes, leurs perfections crûrent auss
s fois sa bestise : ce qui pensa faire mourir de douleur cette pauvre
princesse
. Un jour qu’elle s’estoit retirée dans un bois po
de la vostre. — Cela vous plaist à dire, Monsieur », lui répondit la
princesse
, et en demeura là. « La beauté, reprit Riquet à l
it rien qui puisse nous affliger beaucoup. — J’aimerois mieux, dit la
princesse
, estre aussi laide que vous, et avoir de l’esprit
plus on en a, plus on croit en manquer. — Je ne sçay pas cela, dit la
princesse
; mais je sçay bien que je suis fort beste, et c’
isement mettre fin à vostre douleur. — Et comment ferez-vous ? dit la
princesse
. — J’ay le pouvoir, Madame, dit Riquet à la Houpp
rit qu’on en peut avoir, pourvû que vous vouliez bien m’épouser. » La
princesse
demeura toute interdite, et ne répondit rien. « J
pas ; mais je vous donne un an tout entier pour vous y resoudre. » La
princesse
avoit si peu d’esprit, et en mesme temps une si g
mirent à travailler en cadence, au son d’une chanson harmonieuse. La
princesse
, estonnée de ce spectacle, leur demanda pour qui
le prince Riquet à la Houppe, dont les nopces se feront demain. » La
princesse
, encore plus surprise qu’elle ne l’avoit esté, et
ureux de tous les hommes. — Je vous avoüeray franchement, répondit la
princesse
, que je n’ay pas encore pris ma resolution làdess
s m’étonnez, Madame, lui dit Riquet à la Houppe. — Je le croy, dit la
princesse
, et assurément, si j’avois affaire à un brutal, à
utal, à un homme sans esprit, je me trouverois bien embarassée. « Une
princesse
n’a que sa parole, me diroit-il, et il faut que v
n esprit, de mon humeur et de mes manieres ? — Nullement, répondit la
princesse
; j’aime en vous tout ce que vous venez de me dir
able de tous les hommes. — Comment cela se peut-il faire ? lui dit la
princesse
. — Cela se fera, répondit Riquet à la Houppe, si
vous voudrez bien faire cette faveur. — Si la chose est ainsi, dit la
princesse
, je souhaite de tout mon cœur que vous deveniez l
lus aimable, et je vous en fais le don, autant qu’il est en moy. » La
princesse
n’eut pas plustost prononcé ces paroles que Rique
rent, mais que l’amour seul fit cette metamorphose. Ils disent que la
princesse
, ayant fait reflexion sur la perseverance de son
r elle quelque chose de martial et d’heroïque. Quoy qu’il en soit, la
princesse
luy promit sur-le-champ de l’épouser, pourvû qu’i