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1 (1697) Histoires ou Contes du temps passé
p; s’abaisser aux plus petites ; on ne sera point surpris que la même Princesse à qui la nature & l’éducation ont rendu famil
e fille. On fit un beau baptesme ; on donna pour maraines à la petite princesse toutes les fées qu’on pust trouver dans le pays (
aisant un don, comme c’estoit la coustume des fées en ce temps-là, la princesse eust, par ce moyen, toutes les perfections imagin
, et, jugeant qu’elle pourroit donner quelque fâcheux don à la petite princesse , alla, dés qu’on fut sorti de table, se cacher de
aurait fait. Cependant les fées commencerent à faire leurs dons à la princesse . La plus jeune luy donna pour don qu’elle seroit
en branlant la teste, encore plus de dépit que de vieillesse, que la princesse se perceroit la main d’un fuseau et qu’elle en mo
de puissance pour défaire entierement ce que mon ancienne a fait : la princesse se percera la main d’un fuseau ; mais, au lieu d’
ant allez à une de leurs maisons de plaisance, il arriva que la jeune princesse , courant un jour dans le château, et montant de c
tes de filer au fuseau. « Que faites-vous là, ma bonne femme ? dit la princesse . — Je file, ma belle enfant, luy répondit la viei
ille, qui ne la connoissoit pas. — Ha ! que cela est joli ! reprit la princesse ; comment faites-vous ? Donnez-moy que je voye si
secours : on vient de tous costez ; on jette de l’eau au visage de la princesse , on la délasse, on luy frappe dans les mains. on
loit que cela arrivast, puisque les fées l’avoient dit, fit mettre la princesse dans le plus bel appartement du palais, sur un li
Mataquin, à douze mille lieuës de là, lorsque l’accident arriva à la princesse ; mais elle en fut avertie en un instant par un p
is, comme elle estoit grandement prévoyante, elle pensa que, quand la princesse viendrait à se réveiller, elle seroit bien embara
gros mâtins de basse-cour, et la petite Pouffe, petite chienne de la princesse , qui estoit auprés d’elle sur son lit. Dés qu’ell
t que la fée n’eust encore fait là un tour de son métier, afin que la princesse , pendant qu’elle dormiroit, n’eust rien à craindr
ls du roi qui regnoit alors, et qui estoit d’une autre famille que la princesse endormie, estant allé à la chasse de ce costé-là,
e ans que j’ay ouï dire à mon pere qu’il y avoit dans ce chasteau une princesse , la plus belle du monde ; qu’elle y devoit dormir
rts de tous costez, le plus beau spectacle qu’il eut jamais veu : une princesse qui paroissoit avoir quinze ou seize ans, et dont
auprés d’elle. Alors, comme la fin de l’enchantement estoit venuë, la princesse s’éveilla, et, le regardant avec des yeux plus te
avoient à se dire. Cependant tout le palais s’estoit réveillé avec la princesse : chacun songeoit à faire sa charge ; et, comme i
onneur, pressée comme les autres, s’impatienta, et dit tout haut à la princesse que la viande estoit servie. Le prince aida la pr
ut haut à la princesse que la viande estoit servie. Le prince aida la princesse à se lever : elle estoit tout habillée, et fort m
s un salon de miroirs, et y souperent, servis par les officiers de la princesse . Les violons et les hautbois joüerent de vieilles
eau, et la dame-d’honneur leur tira le rideau. Ils dormirent peu : la princesse n’en avoit pas grand besoin, et le prince la quit
le ne douta plus qu’il n’eut quelque amourette : car il vêcut avec la princesse plus de deux ans entiers, et en eut deux enfans,
la promenade, sur le bord de la riviere, avec sa fille, la plus belle princesse du monde, il dit à son maistre : « Si vous voulez
s les dedans, s’il vous plaist. » Le marquis donna la main à la jeune princesse , et, suivant le roy, qui montoit le premier, ils
l’honneur que luy faisoit le roy, et, dés le même jour, il épousa la princesse . Le Chat devint grand seigneur, et ne courut plus
avoit apparu à sa sœur, mais qui avoit pris l’air et les habits d’une princesse , pour voir jusqu’où iroit la malhonnesteté de cet
, pour moderer la joye de la reine, elle luy declara que cette petite princesse n’auroit point d’ esprit, et qu’elle seroit aussi
dre beau ou belle la personne qui luy plaira. » A mesure que ces deux princesses devinrent grandes, leurs perfections crûrent auss
s fois sa bestise : ce qui pensa faire mourir de douleur cette pauvre princesse . Un jour qu’elle s’estoit retirée dans un bois po
de la vostre. — Cela vous plaist à dire, Monsieur », lui répondit la princesse , et en demeura là. « La beauté, reprit Riquet à l
it rien qui puisse nous affliger beaucoup. — J’aimerois mieux, dit la princesse , estre aussi laide que vous, et avoir de l’esprit
plus on en a, plus on croit en manquer. — Je ne sçay pas cela, dit la princesse ; mais je sçay bien que je suis fort beste, et c’
isement mettre fin à vostre douleur. — Et comment ferez-vous ? dit la princesse . — J’ay le pouvoir, Madame, dit Riquet à la Houpp
rit qu’on en peut avoir, pourvû que vous vouliez bien m’épouser. » La princesse demeura toute interdite, et ne répondit rien. « J
pas ; mais je vous donne un an tout entier pour vous y resoudre. » La princesse avoit si peu d’esprit, et en mesme temps une si g
mirent à travailler en cadence, au son d’une chanson harmonieuse. La princesse , estonnée de ce spectacle, leur demanda pour qui
le prince Riquet à la Houppe, dont les nopces se feront demain. » La princesse , encore plus surprise qu’elle ne l’avoit esté, et
ureux de tous les hommes. — Je vous avoüeray franchement, répondit la princesse , que je n’ay pas encore pris ma resolution làdess
s m’étonnez, Madame, lui dit Riquet à la Houppe. — Je le croy, dit la princesse , et assurément, si j’avois affaire à un brutal, à
utal, à un homme sans esprit, je me trouverois bien embarassée. « Une princesse n’a que sa parole, me diroit-il, et il faut que v
n esprit, de mon humeur et de mes manieres ? — Nullement, répondit la princesse ; j’aime en vous tout ce que vous venez de me dir
able de tous les hommes. — Comment cela se peut-il faire ? lui dit la princesse . — Cela se fera, répondit Riquet à la Houppe, si
vous voudrez bien faire cette faveur. — Si la chose est ainsi, dit la princesse , je souhaite de tout mon cœur que vous deveniez l
lus aimable, et je vous en fais le don, autant qu’il est en moy. » La princesse n’eut pas plustost prononcé ces paroles que Rique
rent, mais que l’amour seul fit cette metamorphose. Ils disent que la princesse , ayant fait reflexion sur la perseverance de son
r elle quelque chose de martial et d’heroïque. Quoy qu’il en soit, la princesse luy promit sur-le-champ de l’épouser, pourvû qu’i
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pour elle-même et non pour les enfants qu’elle me donnerait. La jeune princesse eut successivement sept garçons, sept garçons à l
n son désir. Comme ils arrivaient près de la caverne, le prince et la princesse virent six petits garçons aux cheveux d'or qui jo
eillard élevait dans ses bras le septième enfant aux cheveux d’or. La princesse cherchait des yeux le serpent. Alors le vieillard
m’as humilié et je t’ai dit : ‹ Tu t’en repentiras ›. Il tendit à la princesse le bébé qu’il avait dans les bras et se tourna ve
'elle et digne de régner sur nous un jour lorsque, brusquement, notre princesse tomba malade d'un grand mal. Et depuis, elle ne p
un mendiant. Mais il jura aussi que tous ceux qui, après avoir vu la princesse , échoueraient, auraient la tête coupée et offerte
our, les autres par la cupidité. Mais aucun ne réussit à guérir notre princesse et tous eurent la tête tranchée. Ce sont leurs tê
ille imposante et aux yeux de faucon déclara : — Je guérirai la jeune princesse . — O mon frère, s’écria Mehend devenu pâle, ne me
e suis sous la protection de Dieu. Peu après il était au chevet de la princesse qui semblait dormir. Il lui dit : — O Soumicha, p
te l’ordonne par la grâce de Dieu et des amis de Dieu ! Soumicha, la princesse , ferma lentement les paupières et ouvrit sa bouch
utes les fenêtres. Le ciel chantait à pleine voix : « Soumicha, notre princesse , est revenue à la vie ; les esprits méchants l’on
ues et drues. Alors, le royaume se prépara à célébrer les noces de la princesse . Les bûcherons abattirent d’énormes troncs. Chacu
, suivi du jeune homme aux yeux de faucon. Alors, se tournant vers la princesse médusée, celui qui l’avait sauvée lui dit : — Jeu
nné ses parents et son pays pour aller à la recherche de Soumicha, la princesse lointaine dont Settoute, la vieille sorcière, lui
pour moi ce que je n’ai pu faire. Car celui qui a rappelé à la vie la princesse pour ta joie et la nôtre, ô roi, est le Génie de
les bois et qu'il ne lui resta plus rien à découvrir, il s’ennuya. La princesse était heureuse, et le sultan content de lui. Mais
nt. Et nous espérions voir mon palais se peupler de petits princes et princesses , lorsque ton frère partit pour ne point revenir.
eposèrent là quelques jours. Puis, un matin, se souvenant de la jeune princesse et du sultan son père, ils montèrent leurs chevau
ria le sultan. Et il courut porter l’heureuse nouvelle à sa fille. La princesse pleura de joie en montrant à Mehend son fils. Et
aya vainement de les retenir. A l’heure où la chaleur tombe, la jeune princesse , montée sur une jument bleue aussi vive que le ve
ins. Mehend reconnut son bien. Il s’en empara et le voyage reprit. La princesse et les jumeaux traversaient maintenant des espace
e joindre à la jument et aux poulains. Et le voyage se poursuivit. La princesse , son bébé dans les bras, et les jumeaux avançaien
ent, ils allaient joyeux sur leurs chevaux d’éclairs et de vent et la princesse , sur sa jument bleue, partageait leur joie. Le so
es autres, l’imitèrent. Et la chevauchée reprit lente, très lente. La princesse et les deux frères avançaient heureux et las. De
roi servit un énorme festin. Durant plusieurs années, le prince et la princesse vécurent heureux à la cour. Et quand le roi vint
anche dans le petit jour? Qui t’a conduite ici, dans ces vêtements de princesse , toi qui nous a quittés il y a si longtemps, par
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