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1 (1697) Histoires ou Contes du temps passé
: « Mon prince, il y a plus de cinquante ans que j’ay ouï dire à mon pere qu’il y avoit dans ce chasteau une princesse, la
le prince la quitta, dès le matin, pour retourner à la ville, où son pere devait estre en peine de luy. Le prince luy dit q
er, qui luy avoit fait manger du pain noir et du fromage. Le roi, son pere , qui estoit bon-homme, le crut ; mais sa mere n’e
and que soit l’avantage De joüir d’un riche héritage Venant à nous de pere en fils, Aux jeunes gens, pour l’ordinaire, L’ind
voit vivre avec elles. La cadette, qui estoit le vray portrait de son pere pour la douceur et l’honnesteté, estoit avec cela
pouvoit donner en mariage à une autre, l’emmena au palais du roi son pere , où il l’épousa. Pour sa sœur, elle se fit tant h
vre fille ſouffroit tout avec patience et n’oſoit s’en plaindre à ſon pere qui l’auroit grondée, parce que ſa femme le gouve
aits qui courroient par tout le monde, avoit quitté le royaume de son pere pour avoir le plaisir de la voir et de luy parler
qu’elle ne pust s’empêcher d’avoir de la bonne volonté pour luy. Son pere , s’en estant aperceu, luy dit qu’il la faisoit la
resolution sur cette affaire, elle demanda, aprés avoir remercié son pere , qu’il luy donnast du temps pour y penser. Elle a
champ de l’épouser, pourvû qu’il en obtînt le consentement du roy son pere . Le roy, ayant sçû que sa fille avait beaucoup d’
il s’estoit levé doucement et s’estoit glissé sous l’escabelle de son pere , pour les écouter sans estre vû. Il alla se recou
ois et ses enfans à ramasser des broutilles pour faire des fagots. Le pere et la mere les voyant occupés à travailler, s’élo
ils se mirent tous contre la porte pour écouter ce que disaient leur pere et leur mere. Dans le moment que le Bucheron et l
n fort beau, parce qu’elles mangeoient de la chair fraîche comme leur pere ; mais elles avoient de petits yeux gris et tout
ces pauvres enfans qui n’étoient plus qu’à cent pas du logis de leur pere . Ils virent l’Ogre qui alloit de montagne en mont
chargé de toutes les richesses de l’Ogre s’en revint au logis de son pere , où il fut receu avec bien de la joye. Il y a bie
er de courier, et y avoir amassé beaucoup de bien, il revint chez son pere , où il n’est pas possible d’imaginer la joye qu’o
ille à son aise. Il achepta des Offices de nouvelle création pour son pere et pour ses frères; et par là il les établit tous
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