faire des malices les uns aux autres ; enfin tout alla si bien que la
cadette
commença à trouver que le maistre du logis n’avoi
esagréables et si orgueilleuses qu’on ne pouvoit vivre avec elles. La
cadette
, qui estoit le vray portrait de son pere pour la
fille aînée, et, en même temps, avoit une aversion effroyable pour la
cadette
. Elle la faisoit manger à la cuisine et travaille
qui faiſoit qu’on l’appeloit communément dans le logis Cucendron ; la
cadette
, qui n’eſtoit pas ſi malhonneſte que ſon aiſnée,
n habit de velours rouge & ma garniture d’Angleterre. Moy, dit la
cadette
, je n’auray que ma juppe ordinaire ; mais, en réc
ne parloit partout que de la beauté de l’aisnée et de l’esprit de la
cadette
. Il est vray aussi que leurs défauts augmenterent
est vray aussi que leurs défauts augmenterent beaucoup avec l’âge. La
cadette
enlaidissoit à veuë d’œil, et l’aisnée devenoit p
a beauté soit un grand avantage dans une jeune personne, cependant la
cadette
l’emportoit presque toûjours sur son aînée dans t
sonne auprés d’elle, et que tout le monde s’estoit rangé autour de la
cadette
. L’aisnée, quoy que fort stupide, le remarqua bie
e la cour en eut une joye qui ne se peut imaginer ; il n’y eut que sa
cadette
qui n’en fut pas bien aise, parce que, n’ayant pl