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1 (1966) Le grain magique
au malheureux qui ne craint pas de sortir par ce temps ? — Moi I dit Yamina , la plus jeune des filles. Elle jeta sur ses épau
l’orage. Il vola, il vola longtemps, loin du village, loin du pays de Yamina . Ce n’est que vers la fin de la nuit qu’il suspen
résence. Je veillerai sur toi et je te garderai toujours près de moi. Yamina qui était une enfant ne pouvait pas comprendre. E
était une enfant ne pouvait pas comprendre. Elle dit : — Je m’appelle Yamina . Mais toi, comment dois-je t’appeler? — Je suis,
seule, dans un immense lit, parmi la soie, la fine laine et la plume. Yamina était au milieu d’une chambre merveilleuse. Elle
ttendaient, étalées sur des sièges, ainsi que de précieuses écharpes. Yamina , éblouie, mit longtemps à faire son choix. Elle r
s désertes : la dernière ouvrait sur le plus inoubliable des jardins. Yamina était bien au cœur du paradis terrestre. Elle n’a
pas le nom. Des oiseaux, volant de branche en branche, étourdissaient Yamina de leurs chants. Elle goûta à tous les fruits. El
des et finit par s’endormir sous un gros arbre dans l'herbe épaisse : Yamina était là comme une grande fleur jaune couchée. Lo
ères et mes sœurs étaient là pour jouir avec moi de tant de délices t Yamina rentra dans son palais les bras chargés de fleurs
rnant vers le mur : — Je ne désire rien que je n’aie déjà. Maintenant Yamina était une jeune fille qui connaissait l’ennui dan
heur ne te suffit-il plus ?... — Je voudrais revoir ma famille, gémit Yamina . J'étais une enfant lorsque j’ai quitté mes paren
que la nuit fût très obscure. Alors, il s’éleva dans le ciel, tenant Yamina endormie sur son cœur. On eût dit qu'il fendait d
déposa doucement la jeune fille sur le seuil de la maison familiale. Yamina savait que son père et sa mère ne manquaient jama
une méchante couverture trouée ? — Le mendiant m'a emmenée, expliqua Yamina après qu’elle eut embrassé ses parents. Le mendia
pleine comme au temps bienheureux de l’enfance. Durant trente jours, Yamina connut le bonheur d’autrefois sans regretter un i
avant le retour de l’Oiseau de l’Orage, ses sœurs lui demandèrent : — Yamina pourquoi ne nous parles-tu que des splendeurs qui
ller? Est-il beau comme clair de lune ou laid à s'en voiler la face ? Yamina finit par avouer : — Je ne sais comment il est ca
car je ne l’ai jamais vu ! Ses sœurs ne la crurent pas tout d'abord. Yamina poursuivit : — Je ne l'ai jamais vu parce qu’un s
un être dont elle ne connaîtrait que la voix, sinon toi, malheureuse? Yamina baissa la tête. Alors l'alnée parla au nom de tou
es agneaux et même l’âne — se mirent alors à chuchoter pour que seule Yamina les entende : — Tes parents feront ton malheur. T
l’orage attendu éclata, semblable à celui qui avait emmené la petite Yamina autrefois. On entendit au plus fort de la tourmen
e grande voix clamer : — Le pain de Dieu, ô hommes de bonne volonté I Yamina était prête : ses sœurs lui avaient remis une pet
x, les poissons et les insectes d’or n’avaient pouvoir de la sauver : Yamina n’était pas heureuse et savait maintenant la rais
prés de son lit, à portée de sa main. Le sommeil la fuit ce soir-là. Yamina attendait anxieusement la brise légère qui lui an
qui l’enveloppait mais un vent méchant qui la glaçait jusqu’au cœur. Yamina était dans une forêt, offerte à l’orage et au fro
ds tout entier, toi qui possédais ma voix et ma présence à tes côtés. Yamina pleura, supplia mais en vain. Il la prit une dern
hargea sur son épaule et l’emporta à travers la pluie et les éclairs. Yamina parla, mais le vent couvrit sa voix. L’Oiseau de
L’Oiseau de l’Orage déchirait la nuit de ses grandes ailes. Il laissa Yamina comme un chiffon sur le seuil de la maison de son
comme un chiffon sur le seuil de la maison de son père et s’éloigna. Yamina vit mourir son père et sa mère. Yamina se sépara
ison de son père et s’éloigna. Yamina vit mourir son père et sa mère. Yamina se sépara de ses frères et sœurs mais ne quitta j
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