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1 (1966) Le grain magique
oi que Dieu) et ce roi n’avait qu’un enfant auquel il donna le nom de Mehend . Dès sa naissance, il l’installa au septième étag
fant, dès qu’il serait en mesure d'y goûter, que des viandes sans os. Mehend grandit à l’abri du mal, vécut en reclus et attei
ettoute, la vieille sorcière, fut seule à lui barrer le chemin. Comme Mehend la bousculait, elle s’écria : — Dis-moi, Mehend f
rrer le chemin. Comme Mehend la bousculait, elle s’écria : — Dis-moi, Mehend fils de roi, aurais-tu pour femme Soumi- cha fill
oussière et la remua doucement pour qu’il ne s’y fît pas de grumeaux. Mehend bondit, s’empara de la main de la sorcière et ■la
vré, ils le laissèrent s'éloigner et le suivirent longtemps des yeux. Mehend , comme une flèche, se dirigea vers l’Orient. Il m
ment pour sortir du filet. Le pêcheur levait déjà son couteau lorsque Mehend , fils de roi, s’interposa et dit : — Prends mon c
heur libéra le poisson et s'éloigna, emmenant le cheval par la bride. Mehend s’étendit sur le sable, près du poisson, et se mi
ucement sur son épaule et il entendit une voix lui dire : — Lève-toi, Mehend et partons. Le soleil venait juste de se retirer
comme un clair de lune. L'inconnu était de noble stature ; il regarda Mehend et lui dit : — Je suis ton frère. Il ne te reste
mes et de fruits. Et des jours, des mois, des années passèrent ainsi. Mehend était un beau jeune homme aux yeux limpides, aux
e répandaient une clarté surnaturelle et douce. Il n’avait pas d’âge. Mehend l’aimait comme son frère. Sept ans s'étaient écou
on déclara : — Je guérirai la jeune princesse. — O mon frère, s’écria Mehend devenu pâle, ne me quitte pas, toi que j’ai renco
sur de moelleux tapis, ses mains blanches chargées de bagues. Ce fut Mehend qui apparut, suivi du jeune homme aux yeux de fau
eune homme aux yeux de faucon disparut, laissant en face de leur joie Mehend et Soumicha fille de Hitine. Mehend et Soumicha s
ut, laissant en face de leur joie Mehend et Soumicha fille de Hitine. Mehend et Soumicha s’aimèrent comme le pigeon et la colo
e ciel leur donna un héritier, leur bonheur ne connut plus de bornes. Mehend choisit le jour de la naissance de l’enfant pour
min. Elle me dit : «Serais-tu l’époux de Soumicha, fille de Hitinc, ô Mehend , pour être si fier et me piétiner?» (j'entends en
re me touchait l'épaule, une voix persuasive me disait à l’oreille : « Mehend , lève-toi et suis-moi. » O roi, le poisson avait
ules chargées d’un trousseau splendide et d’innombrables présents. Et Mehend , bercé par le pas de son cheval noir, savourait e
e. Dès son réveil, la reine fit ouvrir une fenêtre dans la chambre de Mehend , à la place de la brèche et planter dans une jarr
ux grandes réjouissances qu’il ordonnerait en l'honneur de ce retour. Mehend et Soumicha avaient laissé loin derrière le pays
t elle tentait de percevoir la voix lointaine de la poudre tandis que Mehend , embrasé d'impatience, pressait son cheval noir,
gs cheveux de soie. L’espoir l’avait gardée aussi jeune que belle. Et Mehend , ébloui, l’aperçut de très loin. Il fut en un écl
leus, même teint blanc, même taille. L’un s’appelait Ahmed et l’autre Mehend . Leur mère, pour les distinguer, avait percé à l'
frère, répondit l’autre, notre mère n’a que nous... Mais le premier, Mehend , reprit : — Tu veilleras sur notre mère, sur notr
qui les condamne à mourir de soif, j’accorderai ce qu’il demandera. › Mehend se rendit à l’endroit où se réunissaient les viei
oint du jour, vous me mènerez vers le dragon- aux-sept-têtes, déclara Mehend . Le lendemain, il se leva dès l’aube. H prit son
jeune homme la coupa : — Celle-là n'est pas ma tête ! dit le dragon. Mehend répliqua : — Celui-là n’est pas mon coup 1 Le dra
ut tranchée ; par six fois il dit : — Celle-là n’est pas ma tête ! Et Mehend répondit ; — Celui-là n’est pas mon coup ! ■Le dr
rer. Les vieillards et les notables, muets d’admiration, conduisirent Mehend au sultan. — Mon fils, que me demanderas-tu ? lui
lais, l'une après l’autre. Un peu à l’écart, son lévrier près de lui, Mehend les regarda passer. Chaque fois que l’une apparai
ne jument blanche qui boitait un peu. Le lévrier partit le premier et Mehend s’élança. Il prit dans ses bras la jeune fille si
nuya. La princesse était heureuse, et le sultan content de lui. Mais, Mehend , lui, était las de revoir les mêmes prairies, les
in, elle se montra et lui dit : — Bienvenu sois-tu, sois le bienvenu, Mehend mon fils ! Il y a si longtemps que l’on me parle
’éclairs et de vent et le lévrier. Alors, les feuilles de l'arbre que Mehend avait planté avant son départ, se mirent à jaunir
sa. Il atteignait les grands espaces découverts qu’avait 90 traversés Mehend son frère, lorsque des gardeurs de juments accour
homme vit s’avancer vers lui une foule énorme. — Te voici donc enfin, Mehend ! lui criait-on de toutes parts. Tu as été absent
st alors qu’Ahmed parla. Il dit : — Vous vous trompez. Je ne suis pas Mehend , je suis son frère. Lorsque Mehend partit, nous p
Vous vous trompez. Je ne suis pas Mehend, je suis son frère. Lorsque Mehend partit, nous plantâmes un arbre. Ses feuilles s’é
est là que se trouve le jardin de Tseriel, répondit le Vieux Sage. Si Mehend s’y est aventuré, elle l’aura avalé. Mais, si tu
ses doigts. Plusieurs gouttes d’eau verte tombèrent sur le visage de Mehend , coulèrent sur ses paupières et pénétrèrent dans
ureuse nouvelle à sa fille. La princesse pleura de joie en montrant à Mehend son fils. Et la cour et tout le royaume fêtèrent
s et nos bêtes m’attendent. — Moi aussi j’ai le mal du pays, répondit Mehend . Je veux revoir ma mère et lui amener ma femme et
puis des chameliers les aperçurent : — Où est ma chamelle ? leur cria Mehend . Us la lui amenèrent, entourée de ses chamelons.
oute, à l’ombre d’un grand arbre, une jument blanche et ses poulains. Mehend reconnut son bien. Il s’en empara et le voyage re
avançaient toujours mais plus lentement. Us atteignaient l’endroit où Mehend avait tué en plein ciel un oiseau de proie, lorsq
cesse et les deux frères avançaient heureux et las. De temps en temps Mehend se retournait pour contempler ses biens. C’était
jà vieux lorsque Dieu les dota de cet unique enfant. Ils l’appelèrent Mehend et vécurent les yeux fixés sur lui. Dieu régnait
x fixés sur lui. Dieu régnait dans le ciel et l'enfant sur la terre : Mehend se plaignait-il du moindre mal, ses parents en ét
olérer : l'honneur nous le défend, mon fils, et notre nom est grand ! Mehend prit la jeune fille par la main et s’éloigna avec
voir vu les étoiles en plein midi I La terre regorge de femmes I Mais Mehend répondit : — Il n'existe plus de femme au monde p
as t’en repentir I lui dit encore le Sage. Après s'être bien reposés, Mehend et celle qu’il aimait plus que la lumière, quittè
: — Je suis très lasse. 118 C’est alors qu’apparut au loin une fumée. Mehend tendit le bras vers cette fumée et dit à sa compa
avancèrent avec peine vers la maison qu’une haie d’épines défendait. Mehend appela : un homme très grand se montra sur le seu
se montra sur le seuil. Il fit entrer les voyageurs. C’est alors que Mehend et celle qu’il aimait découvrirent six autres hom
ara au jeune homme : — Nous allons toi et moi nous mesurer et lutter. Mehend qui était agile et robuste, étourdit d'un coup de
ous le furent successivement. Les sept frères gisaient en désordre et Mehend les regardait se demandant ce qu’il ferait d’eux,
l jeta leurs corps dans la fosse. Le lendemain, dès le lever du jour, Mehend explora la maison et la trouva regorgeant de rich
vécurent un temps dans le bonheur et la prospérité. Mais un jour que Mehend était allé chasser de grand matin, son épouse ent
ppe que vers le soir, à l'heure où son mari avait coutume de rentrer. Mehend revenait tout joyeux de la chasse. Il rapportait
Ne sais-tu pas qu'elle en veut à ta vie? — Si tu es mon ami, répondit Mehend , indique-moi où me procurer la pomme enchantée. —
Dieu vienne en aide à celui qui, pour une femme, a perdu la raison ! Mehend s’éloigna. Il marcha longtemps avant de découvrir
as foulée I Mais, que puis-je pour toi? — Maman-grand'mère, répondit Mehend , on m’a appris que tu avais dans ton jardin des p
L’Ogresse mena le jeune homme vers un bel arbre constelle de fruits. Mehend cueillit autant de pommes que put en contenir son
enchantées. Elle en mangea et sembla revenir à la vie, ce qui rassura Mehend . Elle retrouva son enjouement et persuada son épo
marcher, donne-moi à boire l’eau pour laquelle se battent les monts. Mehend retourna auprès de son vieil ami et lui dit d’un
i nous a donné pareille fête, je ferais tout ce qu’il me demanderait. Mehend se montra et dit : — C’est moi. Je voudrais que t
empli son outre et le ramena au pied de l’arbre où il l’avait trouvé. Mehend s’en revint en toute hâte chez lui. A la tombée d
cessa de frissonner. La fièvre parut l’abandonner à la grande joie de Mehend qui put croire la paix et le bonheur définitiveme
et moi nous n'avons que trop attendu. Nous allons cette fois confier Mehend à la gueule du lion. Lorsque ton époux rentrera c
ants tout le jour, tant ils étaient sûrs de se débarrasser bientôt de Mehend . Ils flânèrent longuement dans le jardin, au sole
s arrachés 'à la moustache du lion, qui puisse peut-être me ranimer ! Mehend sentit la joie le déserter pour toujours. Il se l
glisser dans leur repaire et leur voler deux lionceaux. La chèvre que Mehend emmena dans la forêt se mit à bêler, à bêler. Les
l tenait caché dans le capuchon de son burnous et le remit à sa mère. Mehend s’éloigna rapidement. Il ne s’arrêta que le temps
èrent à la nuit noire. La maison était là, derrière une haie d’aloès. Mehend et son ami attachèrent à un arbre leurs chevaux e
ir de leurs noces. Ils se disaient l'un à l’autre entre deux rires : « Mehend , le lion nous en a enfin délivrés, ô chance, le l
e lion nous en a enfin délivrés, ô chance, le lion nous a délivrés de Mehend !› Et l’Ogre et la jeune femme de rire et folâtre
! Ils se disposaient une fois de plus à se dire, entre deux rires : « Mehend , nous l’avons confié à la gueule du lion ›, quand
e de l’Ogre et la fit voler en éclats. Alors, se tenant sur le seuil, Mehend regarda la jeune femme et lui dit d’une voix terr
laissant la jeune femme avec l’outre de lait et le cadavre de l’Ogre, Mehend reprit avec son ami le chemin de la forêt. Mon co
de venir battre leur beurre. Le prince mérita bientôt le surnom de « Mehend qui bat le beurre ›, et sa popularité s'étendit à
reconnaîtrons. Proverbes Mieux vaut tout rompre Que toujours flatter. Mehend se tord et se plaint ; Sa femme accouche et se ta
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