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1 (1697) Histoires ou Contes du temps passé
st de retour à la ville, le mariage se conclut. Au bout d’un mois, la Barbe-Bleuë dit à sa femme qu’il estoit obligé de faire un vo
ortes et attachées le long des murs (c’étoit toutes les femmes que la Barbe-Bleuë avoit épousées. et qu’il avoit égorgées l’une apr
fait : quand on ôtoit le sang d’un costé, il revenoit de l’autre. La Barbe-Bleuë revint de son voyage dés le soir mesme, et dit qu
, que je l’aye laissée là-haut sur ma table. — Ne manquez pas, dit la Barbe-Bleuë , de me la donner tantost. » Après plusieurs remis
ner tantost. » Après plusieurs remises, il falut apporter la clef. La Barbe-Bleuë , l'ayant considerée, dit à sa femme : « Pourquoy
re femme, plus pasle que la mort. — Vous n’en sçavez rien ! reprit la Barbe-Bleuë . Je le sçay bien, moy. Vous avez voulu entrer dan
oit attendri un rocher, belle et affligée comme elle estoit ; mais la Barbe-Bleuë avoit le cœur plus dur qu’un rocher. « Il faut mo
mps pour prier Dieu. — Je vous donne un demy-quart d’heure, reprit la Barbe-Bleuë , mais pas un moment davantage. » Lorsqu’elle fut
en que le soleil qui poudroye et l’herbe qui verdoye. » Cependant, la Barbe-Bleuë , tenant un grand coutelas à sa main, crioit de to
ui poudroye et l’herbe qui verdoye. » « Descens donc viste, crioit la Barbe-Bleuë , ou je monteray là-haut. — Je m’en vais, » répond
c’est un troupeau de moutons… — Ne veux-tu pas descendre ? crioit la Barbe-Bleuë . — Encore un moment, » répondoit sa femme ; et pu
nt mes freres. Je leur fais signe tant que je puis de se haster. » La Barbe-Bleuë se mit à crier si fort que toute la maison en tre
eds toute épleurée et toute échevelée. « Cela ne sert de rien, dit la Barbe-Bleuë ; il faut mourir. » Puis, la prenant d’une main p
levant son bras… Dans ce moment, on heurta si fort à la porte que la Barbe-Bleuë s’arresta tout court. On ouvrit, et aussi tost on
r deux cavaliers, qui, mettant l’épée à la main, coururent droit à la Barbe-Bleuë . Il reconnut que c’étoit les freres de sa femme,
s la force de se lever pour embrasser ses freres. Il se trouva que la Barbe-Bleuë n’avoit point d’heritiers, et qu’ainsi sa femme d
mme, qui luy fit oublier le mauvais temps qu’elle avoit passé avec la Barbe-Bleuë .   MORALITÉ La curiosité, malgré tous ses a
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