mais d’une douceur et d’une bonté ſans exemple : elle tenoit cela de
ſa
Mere, qui eſtoit la meilleure perſonne du monde.
Les nopces ne furent pas plûtoſt faites que la Belle-mere fit éclater
ſa
mauvaiſe humeur : elle ne put ſouffrir les bonnes
e et n’oſoit s’en plaindre à ſon pere qui l’auroit grondée, parce que
ſa
femme le gouvernoit entierement. Lorſqu’elle avoi
ien… Je voudrois bien… elle pleuroit ſi fort qu’elle ne put achever :
ſa
Maraine, qui eſtoit Fée, luy dit, tu voudrois bie
y, dit Cendrillon en ſoûpirant : Hé bien ! ſeras-tu bonne fille ? dit
ſa
Maraine ; je t’y feray aller ? Elle la mena dans
bonne fille ? dit ſa Maraine ; je t’y feray aller ? Elle la mena dans
ſa
chambre, et luy dit, va dans le jardin & appo
ſſi toſt cueillir la plus belle qu’elle put trouver, & la porta à
ſa
Maraine, ne pouvant deviner comment cette citroüi
vant deviner comment cette citroüille la pouroit faire aller au bal :
ſa
Maraine la creuſa, & n’ayant laiſſé que l’éco
ſa Maraine la creuſa, & n’ayant laiſſé que l’écorce, la frappa de
ſa
baguette, & la citroüille fut auſſi-toſt chan
hangée en un beau caroſſe tout doré. Enſuite, elle alla regarder dans
ſa
ſouriſſiere, où elle trouva ſix ſouris toutes en
ſiere, & à chaque ſouris qui ſortoit, elle luy donnoit un coup de
ſa
baguette, & la ſouris eſtoit auſſi-toſt chang
ue rat dans la ratiere ; nous en ferons un Cocher : Tu as raiſon, dit
ſa
Maraine, va voir : Cendrillon lui apporta la rati
voit trois gros rats. La fée en prit un d’entre les trois, à cauſe de
ſa
maîtreſſe barbe, & l’ayant touché, il fut cha
cela, avec mes vilains habits : Sa maraine ne fit que la toucher avec
ſa
baguette, & en même tems ſes habits furent ch
es du monde. Quand elle fut ainſi parée, elle monta en caroſſe ; mais
ſa
Maraine luy recommanda, ſur toutes choſes, de ne
que ſes vieux habits reprendroient leur première forme. Elle promit à
ſa
Maraine qu’elle ne manqueroit pas de ſortir du ba
i aimable perſonne. Toutes les Dames eſtoient attentives à conſiderer
ſa
coëffure & ſes habits, pour en avoir dés le l
le plus viſte qu’elle pût. Dés qu’elle fut arrivée, elle alla trouver
ſa
Maraine, & aprés l’avoir remerciée, elle luy
Fils du Roi l’en avoit priée. Comme elle eſtoit occupée à raconter à
ſa
Maraine tout ce qui s’étoit paſſé au bal, les deu
elle en fut bien aiſe, car elle auroit eſté grandement embarraſſée ſi
ſa
ſœur eut bien voulu luy preſter ſon habit. Le len
ouceurs ; la jeune Demoiſelle ne s’ennuyoit point & oublia ce que
ſa
Maraine luy avoit recommandé ; de ſorte qu’elle e
ais, & avec ſes méchans habits, rien ne luy eſtant reſté de toute
ſa
magnificence, qu’une de ſes petites pantoufles, l
nt en venir à bout. Cendrillon, qui les regardoit, & qui reconnut
ſa
pentoufle, dit en riant, que je voye ſi elle ne m
deux ſœurs fut grand, mais plus grand encore quand Cendrillon tira de
ſa
poche l’autre petite pentoufle, qu’elle mit à ſon
à ſon pied. Là-deſſus arriva la Maraine, qui, ayant donné un coup de
ſa
baguette ſur les habits de Cendrillon, les fit de
s prix, & vaut mieux encor. C’eſt ce qu’à Cendrillon fit avoir
ſa
Maraine, En la dreſſant, en l’inſtruiſant, Tant