Mais ce ne sont hélàs que des solutions de l'instant, immédiates : un lit pour dormir, un café, une conversation, une paire de chaussette, un sac de couchage...
Ce que l'on remarque c'est que tout de même certaines personnes préfèrent rester dehors, alors même que l'on leur propose une place pour dormir..
Lors de la maraude, j'ai également été extrêmement touchée notamment par deux personnes : la première était un homme d'une cinquantaine d'année vivant seul sur le trottoir alors qu'il a des enfants avec un logement ( a t-il eu honte de leur avouer a situation ou a t-il une famille sans coeur qui le laisse dormir dehors?).
Comment une personne à la retraite en vient à ne plus pouvoir manger et dormir dignement ?
Elle a donc, j'imagine, dormi dehors avec ses deux enfants...
Initialement nous sommes allés chercher des personnes signalées que nous avons amené a Romain Rolland (pour qu'elles y prennent un repas, une douche, qu'elles y dorment et puissent être examinées par un médecin) et au LHSS.
Ces gens vivent au jour le jour, heure par heure, la seule préoccupation parfois étant de savoir si le soir ils auront une place à un centre d'accueil pour SDF, quelque chose à manger, un matelas sur lequel dormi.
Lors de ma garde, toutes les places étaient pourvues dès minuit, ce qui rend très difficile psychologiquement parlant d'aller à l'encontre de ces personnes vivant dans la rue et de ne pas pouvoir leur proposer un endroit où dormir décemment.
Pendant la maraude, nous sommes allés à la rencontre des personnes dormant dans la rue et leur avons proposés de passer la nuit dans un centre d'hébergement. 2 situations m'ont cependant marquées : - la première durant la double écoute, où nous n'avions que quelques places à offrir pour passer la nuit dans un endroit confortable : lorsque nous avons offert une place à une femme qui dormait dehors depuis presque 2 mois, elle nous a remerciées comme si nous étions Dieu...
C'était dur par moment tout de même car il faisait vraiment froid cette nuit là et je pensais à la chance que j'avais de ne pas dormir dans la rue et ceux qui allaient dormir dehors me faisaient vraiment de la peine.
Selon moi c'est une non assistance à personne en danger par rapport à un jeune de 30 ans en bonne santé relative à qui on autorise le fait de dormir dans un endroit chaud. […] - la vétusté des endroits où l'on propose aux gens de dormir
Où vont-ils dormir ? […] Et puis pour ceux qui n'ont pas eu de "mauvaise" expérience des centres, un endroit où dormir cette nuit, en sécurité serait de trop mais au moins au chaud.
il était en attente mais malgré tout ca il allait de nouveau dormir à la rue ce soir dans le froid. Il avait du laisser ses lapins à un centre parce qu'il pouvait plus s'en occuper (ce qui le rendait extrèmement triste) et allait se suicider s'il dormait encore ce soir dans la rue.
Ensuite, au cours de la nuit, nous prodiguons des soins de premiers secours, nous transportons des hommes et des femmes dans des centres d'hébergements pour leur permettre de prendre une douche, un repas chaud, de dormir dans un lit.
Nous avons pu permettre à quatre personnes de dormir à l’abri et a beaucoup d’autre de boire une boisson chaude, de pouvoir échanger un peu sur leur vie, leurs difficultés au quotidien, leur parcours.
En tout cas, et cela faisait chaud au coeur, c'est qu'en cette nuit glaciale, nous n'avons au final rencontré que peu de monde, je pense qu'ils avaient tous pris leurs précautions et contacté le 115 avant la maraude pour pouvoir dormir au chaud!
Pas la même disponibilité de l'équipe pour la famille d'immigrés, dormant dans une tente à qui on ne peut trouver un endroit ou dormir.
beaucoup de rencontre, qui pour quelques une, on été très touchantes: rencontre et dialogue ouvert avec les personnes; on se rend compte de la difficulté de leur situation, la difficulté d'en sortir également, ainsi que la pénibilité de vivre chaque jour dans l'angoisse de ne pas trouver un endroit ou dormir....
Certains reconnaissent le camion, l'arrêtent pour demander à manger , des vêtements , une place pour dormir ou simplement pour discuter un peu, car le but des maraudes n'est pas juste l'aide alimentaire ou matérielle mais aussi le maintient d'un lien social.
Il dormait sous un porche.
Ce sont des gens qui croient totalement en ce qu'ils font, qui ne baissent pas les bras devant les difficultés qui paraissent immenses (manque de place, devoir dire à des gens en détresse sociale extrême qu'ils devront dormir dehors ce soir...) pour un observateur extérieur non aguerri...
Notre mission ce soir a été de tout faire pour qu'il accepte de venir dormir dans un centre pour s'abriter, pour se doucher et avoir un bon repas chaud.
Et puis certains, ne rappellent plus et finissent par dormir sur un banc, un trottoir, une bouche d'évacuation d'air du métro.
C'est à ce moment que l'on se rend compte de la réalité de la vie et des besoins des personnes pauvres, surtout avoir une place où dormir.
Après 2h de double écoute, j'ai fini surprise par le nombre de demandes et surtout par celles non pourvues (chambre où dormir) pour les primo-demandeurs notamment...
D'autre part, j'ai été assez choquée d'apprendre que la majorité des lits proposés étaient des lits superposés alignés dans un ancien gymnase, où il n'y a aucun respect des règles d'hygiène, aucun accueil pour ceux qui viennent y dormir et presque aucune sécurité.
J'ai partagé la nuit avec des hommes et des femmes que je ne reverrai probablement jamais, pas une seule seconde je ne serai capable de comprendre ce qu'ils vivent, moi qui suis rentrée tranquillement dormir dans mon lit à 4H, mais j'ai appris à prêter attention à ces vies qui sont là dans la rue et que j'évitais le plus souvent dans le métro et dans les gares.
La nuit de ma garde était la première de l'hiver avec des températures ressenties négatives, nous sommes allés à la rencontre de personnes préférant rester dans le froid et d'autres acceptant de dormir dans un centre pour la nuit.
Un père appelait pour tenter de trouver un logement pour au moins ses deux petites filles, qui dormaient la nuit dans une cage d'escalier et qui n'avaient plus l'énergie suffisante pour aller à l'école.
Nous avons recueillis des personnes en situation de grande précarité et avons eu la chance de leur annoncer qu'il y avait une place pour eux afin qu'ils puissent manger et dormir au chaud sous un toit, ne serait ce que pour une nuit.
Nous avons recueillis des personnes en situation de grande précarité et avons eu la chance de leur annoncer qu'il y avait une place pour eux afin qu'ils puissent manger et dormir au chaud sous un toit, ne serait ce que pour une nuit.
Les personnes travaillant au samu social m'ont impressionné par leur gentillesse et leur patience: ils essayent parfois pendant plusieurs dizaines de minute de convaincre un SDF d'aller à l’hôpital s'il y a quelque chose qui ne va pas ou d'aller dans un centre d’hébergement pour qu'il puisse manger, se doucher et dormir au chaud.
La double écoute commence, je saisis de suite le problème majeur: trouver un toit pour dormir ce soir; Nous avons de la chance de ne pas nous poser cette question, cependant, et il ne faut pas l'ignorer, pour certains c'est un combat quotidien, encore aujourd'hui en 2012.
Des gens appellent pour la première fois et sont déboussolés, mais certains appellent tous les jours dans l'espoir d'obtenir une place en foyer, pour dormir à l'abri...
Ce qui m’a étonné surtout, parce que je n’en m’attendais pas à cette approche, c’est le fait de laisser les gens tranquille quand ils dorment, même s’ils ont été « signalés », avec nos réflexes de futurs médecins on aurait plutôt envie de vérifier que la personne est plus pub moins en bonne santé et e qu’il faut faire pour la soigner, c’est vrai que dans notre domaine on fini par s’éloigner de la question centrale qui est de prendre soin de la personne et se préoccuper donc plus de ses attentes et d’en son confort plutôt que de ses besoins « physiologiques » qui en fin de compte pour la personne ne recouvre souvent que peu d’importance.
On voit vraiment toutes les situations : de la femme enceinte seule qui n'a plus de personne chez qui rester, de la femme battue, de la famille qui dort dans la rue, des hommes très malades mais qui n'ont aucun endroit ou passer la nuit ou ceux qui se sont installés à un endroit...
Enfin, étant en stage aux urgences au moment de la garde, ça a été l'occasion de savoir dans quelles conditions ont été trouvé/ aidé les sans-abris qui sont amenés à l'hôpital chaque jour et surtout chaque nuit pour se faire soigner et/ou pour dormir au chaud ...
Malheureusement, je me suis aperçue qu'on ne pouvait pas aider tout le monde, en effet, au bout d'un moment dans la nuit, il ne restait qu'une place en hébergement dans un centre et on a croisé 2 amis qu'on ne pouvait pas séparer donc on leur a donné des sacs de couchages, de la soupe et un café mais on n'a pas pu leur trouver un lieu pour dormir la nuit...
En effet après avoir distribué des adresses et des numéros, après avoir donné à un usager la possibilité de dormir une nuit dans un centre d'hébergement, ils se retrouvent bloqués.
Pour ma part je ne pense pas en être à la hauteur, je ne trouve pas assez de tolérance pour sourire à un père de famille roms qui préfère laisser sa femme(enceinte) et sa fille de 2 ans et demi dormir sur un trottoir par -1 degrés alors qu'ils ont une place d’hébergement dans les Yvelines, parce que la manche sur Paris lui rapporte plus par la présence d'une femme enceinte et d'un enfant en bas age ...
Concernant la double écoute, de 18h à 20h, tout le monde cherchait un endroit où dormir, alors les conversations qui en découlaient étaient très brèves, ce que je regrette un peu (Nom, prénom, date de naissance, pas de place rappelez plus tard !)
Cet homme dormait sur ses affaires quand nous sommes allées le voir.
L'intervention la plus significative de cette nuit au samu social, était un jeune homme qui dormait sur une grille d'aération de métro pour se réchauffer en compagnie d'un quadragénaire en état d'ébriété.
Nous avons rencontré pas mal de gens pendant la nuit mais le contact et le rôle du samu social n'est pas le même pour tous; certains prendront juste un café, une soupe ou un duvet, d'autres ressentiront juste le besoin de parler avec nous, d'autres nous diront gentiment non merci et encore certain d'entre eux accepteront de monter avec nous dans le camion pour aller dormir au chaud.
J’ai pu voir la difficulté que l’on pouvait avoir à loger les différentes personnes, les choix difficiles parmi les demandeurs alors que l’on aimerait pouvoir tous les faire dormir au chaud.
La double écoute est très utile pour la maraude qui va suivre, elle permet de se rendre compte du nombre de personnes qui appelle à partir de 19h pour tenter d'avoir un place dans un centre pour la nuit, et surtout d'imaginer l'angoisse quotidienne de ne pas savoir où l'on va dormir.
Pour moi qui ai du faire cette garde un 1er janvier, 1 semaine avant un partiel, sachant que je suis en stage aux urgences avec environ 1 garde par semaine déjà, il a s'agit d'un véritable fardeau et je n'avais qu'une hâte : qu'on me ramène chez moi pour pouvoir dormir et réviser le lendemain.
En général il refuse d'aller dans un centre pour dormir – tout comme cette nuit – mais il est toujours content de voir les personnes du SAMU SOCIAL pour parler un peu avec eux, fumer une cigarette et boire un café chaud.
La partie maraude est plus insolite, plus intéressante, même si c'est un peu difficile de partir pour une nuit blanche dans le froid glacial d'une nuit d'hiver, alors que l'on sort de garde de réa et que l'on n'a pas dormi depuis 26h. […] Ils veulent dormir au chaud, manger gratuitement et point barre.
Et puis de temps à autre, dans ce récit, il nous racontait des bribes de sa vie : sa technique pour écarter les rats consistant à placer des morceaux de pain de part et d'autre de son couchage pour les attirer, son malheur que le quai du métro ait été rétréci pour des travaux car lui et ses amis n'avaient plus suffisamment d'espace pour y dormir...
De plus, ceux qui ont pu dormir 3 nuits de suite en foyer doivent se préparer à un refus pour faire un roulement dans l'attribution des places.
Notre chauffeur s'est attelé à convaincre Georges, qui était bien connu du Samu Social, de venir avec nous pour dormir en hébergement pour cette nuit.
Nous leur proposons des vêtements, une boisson chaude et nous tâchons de leur trouver un endroit pour dormir au sec, prendre un repas chaud, voir un médecin, une assistante sociale.
Elle nous a précisé que ses enfants et elle-même n’avaient pas mangé depuis 3 jours et n’avaient pas un endroit où dormir. […] En deuxième partie de nuit, après avoir pris « dîner » aux alentours de 2h du matin, nous avons patrouillé jusqu’à 5h dans toutes les rues du secteur où nous étions affecté à la recherche d’une situation inhabituelle chez des personnes n’ayant pas d’endroit où dormir et nécessitant une prise en charge spécifique ou tout simplement créer un contact humain.
C'est donc un travail inlassable, sans objectif à long terme (ou très peu), avec une marge de manœuvre limitée à quelques heures (on ne réveille pas quelqu'un qui dort dans la rue après minuit.
Pour chacun d'eux, il n'importe pas tant d'arriver à y dormir, mais surtout d'y trouver un peu de chaleur à être accueillis, se voir offrir un repas, une douche et un petit déjeuner.
Nous avons eu l'occasion de recueillir une femme enceinte aux urgences maternité qui dormait à même le sol, d'accompagner aux urgences une usagère pour un problème somatique ainsi qu'une autre pour une prise en charge psychiatrique ; toutes les personnalités rencontrées cette nuit là m'ont particulièrement marquée par leur histoire, leur courage, leurs spécificités.
., qui avait prévu de dormir à même le sol, sans couverture, et qui n’avait pas mangé depuis des jours.
Nous avons du aller à l'encontre d'une famille, composée d'une mère et de ses deux enfants de 3 ans et 9 mois qui dormait dans la rue alors qu'il faisait vraiment très froid et qu'ils possédaient une place d'hébergement en hôtel.
Plusieurs fois, un des membres de l'équipe reconnaissait un homme plongé dans la foule, comme camouflé, qui marchait seul, et moi je me disais que si j'avais été une des passantes de cette rue, jamais j'aurais pu me dire "tiens, il a nulle part où dormir lui, ça crève les yeux".
Cet épisode m'a choqué car je ne comprenais pas la réaction de cet homme qui refusait une place au chaud et préférait retourner dans la rue pour dormir.
Malheureusement parfois, impuissante, quand on ne trouve aucune place pour quelqu'un qui ne demande pas souvent mais qui ce soir là a réellement besoin d'un endroit où dormir, pour quelqu'un de calme, poli, qui n'a jamais posé de problème dans les centres d'accueil.
Il nous demande de faire quelque chose pour elle de lui trouver une place dans un centre afin qu'elle ne dorme pas dehors.
On réalise aussi que les gens du 115 sont obligés de gérer des situations de façon "économique", "raisonnée", ce qui nous paraît parfois extrêmement difficile (j'entends par là des raisonnements comme "cette jeune femme a 25 ans, elle est en bonne santé, ça fait 4 nuits de suite qu'elle a un hébergement, pour cette nuit je ne lui en propose pas et elle va dormir dans la rue, tout en sachant qu'elle peut se faire agresser etc"...).
Ainsi, parmi les appels, une femme étant sans lit pour la nuit depuis seulement 2 jours et percevant 800€ de revenu mensuel devra rester à la rue pour la nuit, le lit libre étant préférentiellement attribué à un homme n'ayant pas dormi à l'abris depuis 8 jours.
Les personnes sont de tout âge, certains ont 70 ans et cela fait deja 15 ans qu'ils sont dans la rue, et d'autres ont 18 ans et dorment dehors.
En premier, la double écoute : des personnes sans logement, ou des familles (qui appellent sur le même standard que tout le monde pendant la nuit) qui demandent s'il y a de la place pour dormir.
Ca me rappelle un des signalements de la nuit, une famille de 5 personnes (8 en réalité) chassée par les policiers, et qui dormaient sous un porche.
Beaucoup d'usagers sont déjà bien connus du samu social, certains ont des ressources, et pourtant ils doivent chaque jour recommencer, la crainte de dormir dehors le lendemain ne les quittant pas une seconde.
Nous l'avons donc récupérée après tous ces événements et emmenée le soir pour qu'elle dorme dans un des centres du Samu Social.
J'ai vu un centre d'hébergement où il est possible de se restaurer, se laver, se détendre ,dormir ainsi que de rencontrer un médecin et un travailleur social.
Et en gros, nous avons papoté toute la soirée, rejoints par certains SDF qui montaient dans le camion pour que nous les amenions vers l'endroit où dormir et qui discutaient avec nous.
je n'arrive pas à comprendre comment ces gens qui m'apparaissaient tout à fait sympathiques, responsables, avec de la famille pouvaient se retrouver à devoir dormir dehors ( très loins des alcooliques chroniques ou des sans papiers ne parlant pas français qui constituaient le tableau fictif que je me faisais des personnes sans domicile fixe) Enfin l'attitude des équipes , leur bienveillance, leur simplicité et la facilité avec laquelle ils vont vers ces gens m'a vraiment impressionnée, je sais que pour moi le contact était beaucoup plus difficile je ne me sentais pas à l'aise et ne savais pas trop ou me placer, que dire à ces hommes et ces femmes qui ont un mode de vie si éloigné du mien, pour qui la réalité n'est pas la même.
S'ensuit une série d'appels difficiles de gens a qui il faut dire que non ce soir ils dormiront encore dehors.
La petite fierté que j'ai eu, c'est d'avoir amener un jeune homme de 25 ans qui ne souhaitait pas de notre aide et disait ne plus avoir confiance dans le 115 à prendre un café avec nous, puis une soupe, puis un bolino, et de fil en aiguille nous l'avons amener à nous accompagner jusqu'à un centre d'hébergement où il a pu dormir au chaud, alors que l'on s'apprêtait à céder à son refus et reprendre la route.
Cette nuit pour moi a été une première et j'en garde un souvenir touchant, particulièrement lorsque je suis rentrée chez moi dans mon petit nid, et que j'ai repensé à ces personnes croisées ou entendues ce soir, qui elles, n'ont nulle part ou dormir.
Frustrant de savoir que certains, ce soir, faute de places et de moyens, dormirons dehors.
Ce soir là, il aura un répit, il pourra dormir au chaud le ventre plein, changer sa poche à urine proprement, trouver un minimum de réconfort pendant quelques heures avant le retour à la rue ....
-Par ailleurs, la plupart des personnes qu'on a rencontré dormaient et ne voulaient pas être réveillées.
, ont dormis 10 jours dehors.
Quand nous sommes arrivés, il n'y avait que l'ainée qui surveillait les deux plus petites qui dormaient.
C'est ainsi que certains SDF refusent une possible place dans la fameuse Boulangerie, et préfèrent dormir dans la rue.
J'ai aussi appris que parfois leur rôle est plus simple: si quelqu'un dort, bien couvert, ils regardent juste s'il respire et puis s'en vont.
Dans l’EMA, je participais à la maraude « signalement », nous avons vu beaucoup de personnes qui dormaient à même le sol dans le froid (j’avais quatre épaisseur de vêtement sur moi et pourtant je sentais le froid, alors que je ne pouvais qu’imaginer ce qu’eux pouvaient ressentir) et qui avait appelé ou qui avait été signalé par des gens dans la rue.
Quitte à ne pas dormir de la nuit, autant que ce soit pour une bonne raison.
La camionnette s’arrête : un homme mal couvert dort sous le métro de la ligne 6.
Les incertitudes pour se nourrir, pour dormir, l'attitude des proches, le doute quant à la réalisation de leurs idéaux, la prise en charge de leur bébé commun, l'illégalité de leur situation, tout cela se dresse comme un front contre lequel ils sont unis.
Première rencontre avec un sans abris allemand, à qui nous prodiguons des soins de pansement mais que nous ne ramasserons pas, puis deuxième ramassage d'un sans abris bien connu de l'équipe; il a sa place au fond du camion, et dormira de 21h30 à 1h30, heure d'arrivée au centre Romain Roland.
Vers la fin, il disait que sa grand-mère dormirait à sa place, plus au chaud, qu'il échangera de place le temps de la nuit; sa grand-mère rétorqua, il n'en était pas question, il fallait que son petit-fils reste bien au chaud.
Alors comme de toute façon la personne a l’air de dormir sous ses cinq sacs de couchage, que ça pu et qu’on voit la bouteille de rouge à coté, on passe son chemin.
A notre arrivée, elle somnolait à moitié dévêtue à même le sol, essayant de se coller à un homme, qui lui, dormait profondément sur un matelas.
Il est seul à Paris, n'a pas mangé depuis longtemps, n'a pas dormi depuis des jours, a mal au dos à force de marcher dans la ville. […] On ne peut rien faire et pourtant on est tenté de donner un petit truc pour acheter à manger, on a envie de proposer à certains de dormir chez nous, c'est interdit.