Dans notre cursus nous n'avons pas ou peu l'occasion d'apprendre à véritablement "parler" aux gens qui sont en face de nous, de s'intéresser à leur histoire, leur environnement, leur quotidien, leur entourage etc, souvent par manque de temps mais aussi parfois malheureusement, par indifférence.
Ils prennent le temps de leur parler, de les écouter aussi longtemps, et de leur apporter l'aide dont ils ont besoin, et qu'ils sont prêts à accepter.
Cet homme qui a réussi a vivre dans ces conditions durant toutes ces années était frappé d'une culture artistique que je n'avais jamais vu; il nous a parlé des œuvres de Picasso, d'Hammerschoi ou de Paul Cézanne, cité des poèmes de Lamartine et même des sculpteurs dont le nom m'échappe.
Dans ce foyer, ambiance très chaleureuse : une femme me prend sous le bras et me montre ses cahiers d'écriture, me parle de sa condition, de son désir de s'en sortir.
Un homme nous a parlé pendant une dizaine de minutes de ses deux filles : la première décédée dans l'enfance, la deuxième avec laquelle il n'avait plus contact.
Des personnes qui souvent ne veulent juste que parler.
L'expérience sociale en soi ne m'a rien fait ressentir d'inhabituel ou de particulier, pour qu'un peu on se balade dans Paris et qu'on prenne le métro, on est déjà bien habitué à fréquenter et parler avec des gens en situation de détresse sociale et la contribution des maraudes au SAMU sociale m'a paru très peu significative (comme dit plus haut les gens sont hébergés quelques heures à peine, sans réel confort, puis reparte dehors pour plusieurs jours/semaines) hormis éventuellement les duvets et vivre donnés.
On a l'habitude aux urgences de voir le "clochard bourré" parler tout seul sur son brancard mais on ne s'intéresse jamais vraiment à l'endroit où il va aller après, et aux moyens qu'on pourrait mettre en oeuvre pour éviter qu'il échoue là.
En effet, elle nous permet d'apprendre à parler et à écouter les personnes dans le besoin, ce qui nous sert dans les différents stages.
L'infirmière présente a parlé avec lui au moins 1h pour le convaincre que le mieux était de retourner à l'hôpital psychiatrique se faire aider.
On va à un autre signalement pour trouver un jeune homme de d'entre 25 et 30 ans qui dormait au niveau d'une bouche d'aération et qui ne parlait pas français donc il n'a pas compris qu'on voulait l'emmener au centre.
J'ai eu l'occasion de parler avec plusieurs usagers aux problématiques complexes, ce qui fut enrichissant.
Nous avons parlé avec un monsieur qui serrait dans ses bras un lot de livres.
On a parlé ensemble de chaque appel, j'ai pu posé mes questions.
D'abord recueillie en région parisienne par une connaissance, elle est ensuite expulsée et se retrouve à la rue dans le froid depuis 4 jours, sans ressources, sans contact, sans savoir parler français.
Cette expérience m'a aussi permis de rencontrer, de parler avec des SDFs et surtout de les écouter.
Le plus beau souvenir que j'ai a été de croiser son regard, quand on est reparti, très reconnaissant, et nous dire "merci" alors qu'il ne parle pas un mot de français.
Pour cette nuit, il faut avoir envie de découvrir le monde des travailleurs sociaux, parler, écouter et poser des questions (sans ça, cette nuit n'a aucun intérêt).
mais, de là, à passer une nuit à leur rencontre, à leur parler, à partager leur expérience, c'est une chose totalement différente et pour la plupart d'ente nous, cette nuit était la 1ère expérience sociale et elle nous fait prendre conscience que, dans la majorité des cas, nous sommes totalement démunis face à leur détresse.
seule. 20h, le briefing commence, l'équipe semble connaitre un bon nombre de SDF de paris , c'est par leur prénom qu'ils parlent d'eux et abordent les derniers problèmes rnecontrés 20h30- départ pour la maraude-chargement des camions, direction le 18 et 19 ème arrondissement de Paris.
Nous parlions d'animaux.
Durant la maraude, j'ai rencontré des personnes dan la rue ,qui tout les soirs avaient la même inquiétude pour savoir ou dormir ,ou manger, ou se laver et le fait de leur parler ,de les laisser se confier nous rend plus conscient de la situation de tant de gens en France pour qui chaque jour est un combat pour une vie digne .
Chacun avait son histoire: du dealer qui a été renversé volontairement par un concurrent et se trouve en fauteuil roulant dans la rue depuis, un autre qui parle peu et finit par me dire que ça fait l'équivalent de mon âge qu'il vit dehors et se débrouille; et puis les migrants qui viennent en nombre, certains plus jeunes que moi, qui ont traversé une bonne partie du monde pour trouver une vie meilleure, avec pour seuls effets personnels une tenue de rechange leurs papiers et un peu de nourriture et d'argent sous leur manteau, certains ne pouvant même pas faire de demande d'asile pour la seule raison que leur empreinte digitale a été prise dans un autre pays de l'UE.
Tout le monde n'a pas envie d'avoir un contact physique avec des SDFs, ni de parler avec eux, et personnellement je l'ai très mal vécu...
Je parle non seulement de la misère des personnes dans la rue mais également de la misère du SAMU Social pour trouver des places d'hébergement, qui sont à la fois extrêmement limitées et pas forcément adaptées (beaucoup préfèrent dormir dans la rue que dans ces foyers insalubres et parfois dangereux : bagarres, vols ...). […] L'infirmier du camion m'a parlé de son attrait pour le relationnel mais m'a dit qu'il ne pourrait pas faire du SAMU Social toute sa vie et qu'il partirait dans quelques mois.
J'ai apprécié le temps accordé à chaque personne par l'équipe avec qui j'ai fais la maraude, je m'attendais à ce qu'on donne de quoi manger et qu'on vérifie rapidement la situation sociale et au final on a pu passer parfois presque 1 heure avec les personnes qu'on rencontrait à parler de tout et de rien, d'histoires incroyables qu'ils avaient à nous raconter.
Il ne parlait pas français et seulement un peu anglais.
Alors que le premier commençait à être pris en charge par les pompiers, ce passant parlait avec le second et essayait de faire en sorte qu'il garde les affaires de celui qui était brancardé.
Cette garde au SAMU social était très intéressante pour bien comprendre le fonctionnement et les missions du SAMU social, dont on ne parle pas assez.
Nous avons rencontré pas mal de gens pendant la nuit mais le contact et le rôle du samu social n'est pas le même pour tous; certains prendront juste un café, une soupe ou un duvet, d'autres ressentiront juste le besoin de parler avec nous, d'autres nous diront gentiment non merci et encore certain d'entre eux accepteront de monter avec nous dans le camion pour aller dormir au chaud.
L'assistante sociale que je suivais m'a parlé des difficultés de ce travail, des problèmes rencontrés, et du fait qu'il était assez frustrant, passée une certaine heure, de ne pas pouvoir répondre favorablement aux demandes des personnes.
Obligee de payer un taxi pour rentrer Donc payer pour faire une garde ou on ne vous attends pas où tout le monde fait grise mine et où on se retrouve à 3 femmes pour parler à des sans abris parfois non connu potentiellement dangereux Je ne m'attendais pas à ça et je suis terriblement déçue J'ai bien compris le manque cuisant de moyen mais je m'attendais à une équipe plus chaleureuse et un échange entre professionnel Med et paramédicaux pour faire évoluer l'image qu'on se fait des urgences et medecins et moi à l'inverse du samu social Je suis septique sur l'intérêt de cette garde et sur notre participation Surtout qu'on vous envoie avec une équipe qui maraude dans un quartier où il y a peu de sans abri plutôt que de vous mettre avec une équipe qui maraude dans les quartiers touristiques bondés de sans abri, du coup on voit pas le fond du travail juste le haut de l'iceberg...
En général il refuse d'aller dans un centre pour dormir – tout comme cette nuit – mais il est toujours content de voir les personnes du SAMU SOCIAL pour parler un peu avec eux, fumer une cigarette et boire un café chaud.
Je dis que c'était lié à l'équipe car lors du briefing de 20h et de la pause vers 2h, j'ai eu l'occasion de parler à des membres d'autres équipes et je n'ai pas ressentis la même animosité.
Puis vint le moment de la maraude, et la, quel révélation ce fut que de rencontrer ces gens, parler avec ces personnes que l'on croise tous les jours dans les rues de Paris sans y preter attention, se rendre compte de leur souffrance ..
Lors du briefing, on parlait de gens que tous semblaient connaître, sauf moi, ce qui m'a un peu perdue. […] Il faut que je parle de l'équipe. […] J'eus la chance d'être dans une Equipe Mobile d'Aide particulièrement conviviale, dont tous les membres s'appréciaient et se parlaient franchement.
Je l'ai exprimé à l'équipe, ils étaient aussi étonnés, mais forgés pour ça donc on en a pas beaucoup parlé ensuite. […] On a parlé 45 minutes avec lui, il était très agréable, et je n'aurai jamais deviné qu'il était dans le besoin si on ne me l'avait pas dit.
La personne qui m'a le plus marqué était cette jeune fille roumaine de 18 ans ( plus ou moins on ne savait pas trop ) qui ne parlait pas français qui était là dans la rue depuis plusieurs jours mais qui était toute souriante très gentille qui ne voulait même pas qu'on lui donne une soupe ou un café mais dont seule la compagnie lui donnait le sourire .
Il était extrêmement agréable de parler avec lui, il était en effet très cultivé et m'a appris notamment de nombreuses choses sur les catacombes de Paris.
Ainsi au standard certaines personnes appellent simplement pour donner des nouvelles de leur situation, raconter leurs différentes démarchent administratives, parfois parler de leurs contrariétés.
Puis il nous a aussi parlé d'une autre personne, habituée du quartier, mais nouvelle et qui aurait aussi besoin d'aide.
Il est un peu gêne au début puis commence à nous parler de notre thème astral. […] La nuit aura été une expérience inedite, qui me donne envie à l'avenir de parler avec les SDF ce que je n'avais jamais fait.
L'ambiance est excellente dans le camion, nous parlons beaucoup entre chaque pause. […] On en apprend beaucoup sur le relationnel, comment mieux parler aux gens, se comporter, aller vers l'autre, c'est une expérience riche que tout étudiant en médecine doit vraiment vivre.
Le jour où je m’y suis rendu c’était un jour férié donc il y avait eu moins d’appel mais il y en avait eu déjà 8000 et sur ces 8000 seul 200 ont pu parler à un opérateur.
Et je parle de places acceptables car plus tard dans le camion l'IDE m'a dit "la Boulangerie c'est très dur, si c'est pour un jeune par exemple qui n'est pas dans la rue depuis longtemps, je l'enverrai pas là bas, il serait TRAUMATISÉ, pareil pour un vieux, il se ferait tout voler et il saurait pas se défendre".
Je suis très contente de cette expérience qui me permettra d'en parler autour de moi et de transmettre le numéro 115 à ceux qui en ont besoin.
En effet, j'étais la seule, à l'arrière, a parler avec les SDF vu que les autres devant, ne voulait pas y aller.
Lors des discussions, c'était le jeune fils de 12ans qui nous parlait, étant le seul à parler français, il faisait office d'interprète pour sa famille.
Quand les pompiers sont arrivés, nous étions tous - assistant social, conducteur, infirmière, externe, personnels de Romain Rolland - choqués de leur comportement avec le patient : ils lui parlaient avec mépris, impatience, condescendance, jugement, ce qui a évidemment énervé le sans-abri qui ne voulait plus suivre les pompiers aux urgences...
- ça été très enrichissant pour moi, même si je m'en doutais, le profil type du sdf n'est pas du tout celui qui est véhiculé dans l'esprit commun : "alcoolique&incurique", bien au contraire cette nuit là j'ai pu rencontré des gens au profil complètement différent, du jeune homme fier qui refuse de parler à sa famille de son problème d'hébergement, à l'habitué de la maison qui "utilise" le samu social comme le taxi le ramenant à son hébergement de nuit, en passant par le refus de contact, le partage d'un café...
Cependant, à partir de 19 h (soit la moitié du temps de la double écoute), appels de personnes "habituées" qui ne parlent pas réellement d'eux, mais qui savent que c'est à cette heure là qu'ils peuvent avoir une place d'hébergement dans un centre pour la nuit.
Il commence à nous parler de ses lectures et du fait que c'est essentiel quand on est dans la rue de lire pour tenir.
Aussi, on devrait d'avantage parler de tous ces postes vacants de médecin dans les centres d'hébergement.
Un peu dur dur au début les gens parlent entre eux, je suis timide et je suis derrière du coup je me sens un peu en retrait.
Ensuite, serrer la main, parler, se laisser raconter leur histoire par des gens qu'on ne regarde habituellement pas dans la rue (par culpabilité de ne rien faire pour pouvoir les aider), m'a fait prendre conscience de toute leur humanité, chacun avec leur vécu, leurs petits tracas, leurs peurs, leur volonté de s'en sortir...
Elle a accepté facilement de nous rejoindre, elle parlait peu français mais j'ai pu avoir une petite conversation avec elle le temps d'arriver au centre d'hébergement.
N’importe quel stage nous offre déjà l’occasion de s’exercer à parler à des gens de tous les horizons sociaux.
J'ai pu comprendre les différentes missions du Samu Social en discutant avec le chef de la base, les écoutant(e)s, chaque personne de l'équipe de maraude (l'éducatrice m'a expliqué les différents types d'aide qui existaient, la demande d'asile etc... l'infirmière m'a parlé des pathologies les plus courantes rencontrées et le chauffeur avait pleins d'anecdotes à me raconter sur les opérations les plus compliquées).
Et c'est là qu'on se rend compte qu'en plus d'un toit, les personnes rencontrées manquent de contact humain, de discuter, d'échanger, de parler de tout de rien avec d'autres.
Ils étaient tous en tout cas très agréable (mais l’uniforme et le camion y font peut-être quelque chose) et c’est l’occasion de parler de tout avec des gens beaucoup plus jeunes qu’on ne le pense.
Toujours est-il qu'il ne parle pas français et nous devons faire appel à un traducteur pour qu'il puisse nous communiquer son histoire.
Très vite je me rend compte que, ce n'est pas "la place" en centre qui compte pour la plupart des appelant, c'est un RDV pratiquement quotidien, un passage inévitable pour dormir, manger ou bien même parler.
Il n’y a pas de ton ou de position de supériorité, chacun se parle d’égal à égal.
On leur parle parfois mal, mais ils gardent toujours le sourire et restent patients.
A chaque fois que quelqu'un appelle il faut attendre 10 minutes pour pouvoir parler à la coordinatrice et lui demander ce que l'on peut proposer à la personne..
Il m'a longuement parlé, car nous étions tous les deux à l'arrière du camion, le temps du trajet, de sa vie: marquée de violence, de séjours en prison, de démêlés divers avec la police ou d'autres sans-abri; essentiellement tragique.
Comment ne pas me reconnaître chez ce jeune homme qui me parle de l'enchaînement des drâmes de sa vie auparavant banale l'ayant mené à l'errance, comment ne pas souffrir dans les yeux de cette femme malade, abandonnée de tous ses proches pour avoir quitté son mari ou de cette autre qui, lasse de son horizon si vide de changements, dit économiser pour en finir chez les helvètes.
On entend souvent parler de cette thématique :la misère en France et sa prise en charge...
Nous sommes là pour les écouter s'ils ont besoin de parler, pour leur montrer qu'ils peuvent compter sur nous en cas de besoin.
Au centre de Romain Roland le chauffeur m'a fait visiter, et lorsque l'IDE et la TS ont emmené un usager pour parler avec lui j'ai demandé gentiment si je pouvais assister, la TS a demandé 3 fois a l'usager si il était "sûr" de bien vouloir m'accepter en insistant bien sur le fait qu'il pouvait refuser.
Aucun intérêt sur le plan humain, ne favorise en rien notre aptitude à l'écoute, mais exacerbe plutôt notre indignation vis à vis des personnes qui profitent d'une solidarité sociale dont ils ne se rendent pas compte de la valeur et qui estiment que tout leur est du alors qu'ils ne sont même pas français et ne parlent pas notre langue.
J’ai aussi réalisé que si dans la majorité des cas le 115 était bien accueilli par les sans abris, dans certains cas aucun dialogue n’était possible (on nous a ainsi jeté de l’eau alors que nous cherchions à parler avec quelqu’un, mais d’après ce que m’a dit le reste de l’équipe de l’EMA il y avait bien pire qui pouvait arriver).
Et au-delà de l'aspect médical, l'équipe avec qui j'étais m'a autorisé à m'impliquer et d'agir concrètement avec eux, parler avec les patients, donner mon avis sur leur état (voire même, me DEMANDER mon avis, moi, un novice non formé!!)...
Elle nous parla de ses douleurs, de ses maux, de ses visites à l'hôpital, et de son suivi par les médecins.