Il avait été signalé lors du staff de 20h qu'une personne sans logement avait quitté son lit infirmier plus tôt que prévu mais que sa place lui restait réservée pour 24h. […] Il a des problèmes de santé (douleurs abdominales, dépendance à l'alcool, auto-mutilation et régurgitations) pour lesquels il avait bénéficié d'un lit infirmier. N'étant plus habitué à dormir en intérieur et dans un lit il a très mal vécu sa nuit au centre et n'a quasiment pas dormi, c'est pourquoi il avait pris la décision d'en partir le matin, en ayant prévenu le personnel du centre.
Double ecoute interessante pour comprendre l organisation du 115 et la repartition des lits.
J'ai pu par la suite découvrir l'existence de lits infirmiers, point important pour mon futur exercice. […] Question également soulevée par l'équipe : est-il ou non éthique d'imposer la douche à l'arrivée dans les lits infirmiers ?
Les équipes font vraiment un travail utile et il est regrettable qu'ils n'aient pas plus de moyens ou de lits disponibles.
Certes je comprends que les chambres du centre sont prévues pour une seule personne avec un seul lit pour une nuit, mais entre entasser une mère et son bébé de 2 mois dans un lit ou juste un adulte bien portant, le choix fait m'a quelque peu surprise.
On se rend compte de la chance qu'on a quand on retrouve notre lit après une nuit dans le froid et sous la pluie.
En double écoute, je trouve qu'il y a beaucoup de personnes qui appellent pour savoir si ils auront un lit pour le soir même et la réponse est souvent de rappeler un peu plus tard.
Le nombre de familles sans abris dans les rues est un fait dont l'on entend très peu parler au quotidien et m'a interpellé, ainsi que le manque de lits d'accueil.
Il n’y a pas assez de lits pour tout le monde, et majoritairement des solutions temporaires, trop peu de personnes pour répondre à ceux qui appellent le 115.
Elle m'a particulièrement informé sur toutes les aides mises à disposition pour les aider : lits infirmiers, centre sociaux...
Nous avons fait 3 départ en centre à Romain Rolland et 1 départ en lit infirmier dans le 14eme.
C'était cependant assez dur de devoir refuser des lits à la grosse majorité des personnes qui appelait par faute de places.
Toutefois, à certains moments, j'avais l'impression de participer à un combat perdu d'avance : aider des gens dans une telle misère à accéder à un lit pour la nuit, est-ce suffisant ?
Ainsi la travailleuse sociale avec laquelle il s'entretenait ne pouvait rien faire de plus si ce n'est lui trouver un lit pour cette nuit avec retour à la rue dès le lendemain puisque le samu social ne trouve des lits que pour une nuit.
Que ce soit de leurs fautes ou non, elles se retrouvent dans le besoin pour des éléments de la vie quotidienne qui nous paraissent basiques (un lit, une couverture, un contact).
D'autre part, j'ai été assez choquée d'apprendre que la majorité des lits proposés étaient des lits superposés alignés dans un ancien gymnase, où il n'y a aucun respect des règles d'hygiène, aucun accueil pour ceux qui viennent y dormir et presque aucune sécurité.
J'ai aussi été très intéressée par le fait de comprendre réellement ce que sont les centres d'accueil ainsi que les lits infirmiers.
Il s'agit davantage que de donner un lit de promouvoir la demande et l'effort personnel des "usagers" pour leur rendre une dynamique de vie.
Avoir l’opportunité d’aller à la rencontre des personnes sans domicile fixe, pouvoir leur parler et comprendre mieux leur quotidien, ou seulement leur apporter un peu de réconfort et la possibilité de passer une nuit dans un lit.
Mais attendre 1h30 au téléphone pour entendre se faire refuser une place pour manque de lits, et raccrocher avec 1000 mercis et bonne soirée madame, moi la première, j'en serais incapable. […] J'ai partagé la nuit avec des hommes et des femmes que je ne reverrai probablement jamais, pas une seule seconde je ne serai capable de comprendre ce qu'ils vivent, moi qui suis rentrée tranquillement dormir dans mon lit à 4H, mais j'ai appris à prêter attention à ces vies qui sont là dans la rue et que j'évitais le plus souvent dans le métro et dans les gares.
Le 115 téléphonique ne m'a pas vraiment plus, on se croirait gestionnaire d'un hôtel, les gens appelaient pour savoir si on allait leur trouver un lit, je trouve ce point là, assez "bouche-trou", car oui on leur trouvait parfois des lits pour une soirée, mais on ne réglait quand même pas le problème de la précarité sociale, ni de la réinsertion sociale.
Evidemment, manque clairement de moyen surtout pour les lits.
La partie double écoute était elle même très prenante avec les histoires des différents appelants, et la difficulté morale d'avoir à faire le choix de leur proposer ou non un lit pour la nuit.
J'ai eu un sentiment mitigé en sortant de cette soirée au samu social : d'une part, j'ai été mise face au manque de moyen concernant les logements d'urgence, notamment pour les lits de femme, et d'autre part je me suis rendu compte à quel point les petits gestes envers les personnes les plus marginalisées sont importantes pour eux, à quel points ses attentions ne sont pas négligeables.
Le 1er décembre était une des premières nuit de grand froid, aussi j'ai été confrontée au manque important de lits malgré les conditions météorologiques difficiles.
Le SAMU SOCIAL leur apporte une boisson chaude, une couverture, un soutien moral, parfois un lit en centre, et toujours une aide sociale.
La garde du SAMU social était une expérience malheureusement courte, mais très instructive sur son système de fonctionnement (p.ex. comment organiser un lit infirmier pour un patient en détresse social nécessitant des soins au décours de sa sortie de l'hôpital).
Certains nous remercieront d'avoir pu leur trouver un lit pour une nuit même s'ils savent que demain le ciel sera de nouveau leur seul toit.
Le lit libre est majoritairement d'une nuit, la personne pourra dormir une nuit confortablement, solution à court terme de l'urgence.
J'ai été en stage en hépatologie avec beaucoup de sdf hospitalisés, ce fut intéressant de parler à des travailleurs sociaux, de voir la difficulté de trouver des hébergements libres et notamment des lits infirmiers, et aussi, de voir ce que les patients deviennent à la sortie de l'hospitalisation.
Lors de la maraude on a rencontré un SDF qui a été sympathique toute la soirée et lorsqu'on est arrivé à l'accueil des lits infirmiers, il s'est braqué à cause d'un infirmier indélicat.
Les appels en double écoute étaient très émouvants, chaque personne qui appelait avait une histoire et un parcours uniques mais tous avaient la même voix de désespoir en appelant à l'aide pour pouvoir dormir ne serait ce qu'une nuit dans un lit au chaud.
Je suis sortie de cette garde chamboulée, presque honteuse de pouvoir rentrer dormir chez moi dans un lit, au chaud, pendant que d'autres subissaient le froid de la rue.
Malheureusement, la plupart des personnes qui appelaient n'ont pas pu avoir de lit pour la nuit.
En rentrant chez moi je me suis dit que j'étais privilégiée d'avoir un toit et un lit.
C'est un travail fondamentalement humain, de combler les besoins primaires de l'être humain en face de nous, le froid, la faim, un lit pour dormir, un endroit où se laver.
Et des lits à perte de vue dans un hangar qui en contient plus de deux cents : Cauchemardesque!
Lors de l'écoute, énormement d'entre eux appelaient pour avoir un lit pour dormir, certains profitant du système sans vraiment chercher à s'en sortir, et d'autres qui appelaient seulement pour donner des nouvelles, dire où ils en étaient dans leur vie, dans leur régularisation et dans leur recherche d'emploi.
Nous avons recupere durant la nuit, un homme pour l'emmener dans un centre d'hebergement d'urgence puis des groupes pour un centre de repos (sans lit).
Faute de place dans l'Equipe Mobile d'Aide(EMA) du Samu Social, j'ai fait ma garde à l'ancien Hospice Saint Michel (Lit Halte Soins Santé) situé près du métro Saint Mandé dans le 12ème arrondissement.
Lorsque nous leur avons proposé d'un lit pour la nuit, ils ont refusé et ont préféré rester ensemble.
Ainsi, parmi les appels, une femme étant sans lit pour la nuit depuis seulement 2 jours et percevant 800€ de revenu mensuel devra rester à la rue pour la nuit, le lit libre étant préférentiellement attribué à un homme n'ayant pas dormi à l'abris depuis 8 jours.
L'objectif de l'infirmière : Un jour il acceptera une place en lit infirmier, peut importe le temps qu'elle y passera.
J'imaginais naïvement le nombre d'hébergements proposés plus conséquent, et j'ai été effarée de voir la vitesse à laquelle le 115 se retrouve en pénurie de lits, et par conséquent la sélection drastique des appelants sélectionnés.
Par contre la diminution des moyens attribués se fait sentir (moins de camions...) et le nombre d'appel est très important ce qui fait qu'il y a une grande part de "chance" dans l'attribution d'un lit pour la nuit, il faut appeler au bon moment (places disponibles) et avoir assez de chance pour tomber sur quelqu'un au téléphone (appels saturés)
L'accueil aux urgences des sdf est parfois problématique : patients récurrents, tentation d'"aller vite" parce que l'on croit que le seul motif de consultation est l'obtention d'un lit, agitation sous l'emprise de l'alcool mettant les nerfs des soignants à rude épreuve...
Faute de place dans un lit de soin médicalisé ce soir là nous avons du la laisser elle et son compagnon dans la rue après leur avoir donné des sacs de couchage, écharpe, gant et bonnet.
Par ailleurs lors de la double écoute j'ai trouvé très touchant que l'écart entre le nombre de lits disponibles chaque nuit et la quantité de personnes en besoin poussait souvent les employés à faire un choix sur la personne à aider.
Dans celui ci, il y avait un à deux lits par chambre et un accès au personne à mobilité réduite. Ce n'est pas le cas partout, d'autres centres proposent 280 places dans des lits superposés, avec le risque de vols, d'aggressions.
Mr C, qui vient d'assister à la sanglante tentative de suicide de son ami, sous les arcades de la rue de Rivoli, a un lit pour ce soir.
Je pense que le Samu social joue un rôle très important en ce qui concerne la possibilité de réinsertion sociale des personnes se retrouvant obligés de dormir dans la rue pour diverses raisons, qu'ils soient au chômage ou non, en situation régulière ou non : les maraudes et les différents services d'hébergement, centres de bains-douches, distribution de repas, accueil de jour et lits infirmiers permettent un suivi de ces personnes et semblent leur apporter des solutions pour les sortir de leur situation précaire et permettent de se préoccuper de leur santé.
Nous avons également été à la rencontre de ceux qui s'étaient déjà aménager un semblant de lit préférant la rue aux centres d'hébergement d'urgence, qui leur a laissé un goût amer suite à une mauvaise expérience.
J'ai été positivement surprise de voir qu'il y avait des structures d'accueil avec beaucoup de places (je n'ai pas été confrontée à l'impossibilité de trouver un lit pour quelqu'un qui en cherchait, mais peut être était-ce de la "chance").
De plus, j’ai appris pour ma pratique future que des lits d’aval d’hospitalisation ( les LIHSS ) existent pour les SDF qui ne peuvent pas bénéficier d’une infirmière à domicile (pour les pansements ou des injections de Lovenox après une opération par exemple).
Ce qui m'a le plus marqué par contre c'est la parcourt et le stratégie nécessaire pour toute ces personnes qui sont dehors et qui cherche chaque jour un lit pour dormir.
Il était tout grelotant, les doigts bleus, la mine exténuée, il a été un peu soulagé qu on lui trouve un foyer au chaud pour la nuit et surtout un lit, et il remerciait sans cesse l équipe.
Les personnels sont très accueillants, et très professionnels, on peut voir qu'ils savent gérer différentes situations, que ce soit les insultes après 20h30 quand il ne reste plus de lit, ou créer un nouveau dossier pour des nouveaux appels, et ensuite les orienter.
Puis on a reçu deux 2 personnes avec des problèmes psychiatriques, la première, en rupture de traitement, avait échappé de sa maison en train le matin et s'est retrouvée seule sans lit la nuit.
Par exemple, nous avons visité un homme bien connu du samu qui refusait depuis toujours l'accueil dans les centres d'hébergement ou dans les lits médicalisés (qui lui étaient accessibles vu ses soucis de santé) parce qu'il était agoraphobe et qu'en même temps le fait d'entre seul (dans une chambre) l'angoissait aussi beaucoup.
Quelques SDF vont dormir à la Boulangerie, un immense hangar avec des lits de camps envahis par les parasites mais cela reste un choix.
Cela parait évident mais il est vrai que l'on comprend d'autant mieux le plaisir de retrouver son lit après une nuit pareille.
Mais ce ne sont hélàs que des solutions de l'instant, immédiates : un lit pour dormir, un café, une conversation, une paire de chaussette, un sac de couchage...
Belle expérience, c'est certain: la rencontre de caractères différents, les besoins de base qui varient selon les gens et qui, parfois, étonnent: pour l'un ce sera un gel douche, pour l'autre, ce sera plutôt une place dans un lit au chaud et non au dessus d'une plaque d'égout emmitouflé dans des vêtements peu chauds...
Ensuite, au cours de la nuit, nous prodiguons des soins de premiers secours, nous transportons des hommes et des femmes dans des centres d'hébergements pour leur permettre de prendre une douche, un repas chaud, de dormir dans un lit.
En tout cas pour ces personnes devant vivre dans la rue chaque jour un éternel recommencement ou il faut se battre pour un lit.
Nous, après avoir passée cette nuit difficile, sous le froid et la pluie sommes heureux de retrouver la chaleur de notre lit et de notre douche, mais toutes les personnes que nous avons vu ce soir, qui ont eu elles des conditions encore plus difficiles que nous, n'ont pas la chance de retrouver ce confort.
Nous sommes donc allés à la rencontre de ces hommes et femmes pour discuter, leur proposer une boisson chaude ou un lit pour la nuit.
Notre homme est tombé sur la tête à plusieurs reprises aujourd'hui, et devant l'ensemble du tableau : des douleurs à chaque mouvement : aux côtes, au poignet qu'il semble s'être fracturé, des lésions ulcéreuses au niveau du tibia, l'infirmier de l'équipe décide d'essayer de lui trouver une place en lit infirmier.
Le dortoir est immense, avec de nombreux lits superposés entassés les uns sur les autres.
Au centre, nous l'avons douché, il a diné et quelle satisfaction de le voir se coucher dans un bon lit au chaud et propre.
Solution d'une nuit seulement, car le lendemain -- et si il le souhaite à nouveau -- il devra appeler dès 7h pour trouver un autre lit.
Au final on se retrouve dans le froid à claquer des dents en face de personnes qui elles y vivent et y dorment, dans ce froid, alors que nous on retrouve notre lit le lendemain.
J'ai trouvé difficile d'en laisser certaines derrière nous, faute de lits disponibles, d'autant que cette nuit était froide et pluvieuse.