J'avais autre chose à faire que de perdre mon temps aussi près des partiels...
J'ai l'impression qu'on perd beaucoup de temps dans la maraude à faire des allers-retour vers les centres, alors qu'on pourrai prendre tout le monde d'un coup dans le camion.
Je ne comprends pas que cela soit obligatoire, à 10j des partiels j'ai autre chose à faire que de perdre une soirée....
Ils ne perdent jamais patience ni ne se découragent.
Toutefois, à certains moments, j'avais l'impression de participer à un combat perdu d'avance : aider des gens dans une telle misère à accéder à un lit pour la nuit, est-ce suffisant ?
Et puis des événements de vie font que tout bascule, on perd tout, et c'est extrêmement difficile de revenir en arrière.
Alors que l'écoutant voulait absolument lui trouver une place dans un hébergement pour qu'il ne perde pas son travail et puisse s'en sortir au plus vite, le coordinateur ne voulait pas lui donner cette place. […] Je rejoins pour ma part le point de vue de l'écoutant j'aurais trouvé dommage de devoir attendre que ce jeune atteigne la trentaine et perde son travail avant de pouvoir être aidé alors que la il a la possibilité de s'en sortir.
Il a pas voulu venir au centre car sinon il perdait sa place dans une cabine téléphonique, il a juste accepté un café et une couverture.
Il y a une personne en particulier qui m'a touchée, perdue de vue depuis plus de 13 ans qui était très angoissée, avec qui j'ai pu parler pendant 25minutes.
L'écoute au 115 montre les habitués qui appellent chaque jour pour avoir un endroit ou dormir d'urgence, et ceux qui appellent moins régulièrement: ceux là ont été perdus de vue, ils ont voyagé parfois, on dormi dans des cages d'escaliers pour se protéger du froid...
Lors de la maraude, nous sommes souvent allés sur des lieux de signalement où il n'y avait personne au final, donc beaucoup de temps perdu en voiture, avec le mal des transports du à la mauvaise conduite de la conductrice.
Cette nuit nous avons été confrontés à un cas qui a beaucoup touché l'ensemble de l'équipe : 2 jeunes femmes ont appelé le 115 pour signaler un homme à priori sans abris, complètement perdu. […] perdus?).
La plupart refusait des soins médicaux, pourtant indispensables, faute de sentiment de légitimité à les recevoir et également par peur de perdre un emploi du fait du temps d'hospitalisation.
Les témoignages vont du vieux monsieur qui vient perdre son ami de la rue à la patiente aux troubles pyschiatriques en passant par l'homme reconnaissant et remerciant "pour tous ceux qui ne disent pas merci".
Ajouter à cela un personnel constamment accroché à une cigarette, des limitations de vitesse largement dépassées(100 km/h en ville, sans urgence réelle), pas de pause pour manger, et une proximité physique dans le camion avec des individus possiblement malade ou contagieux, et on a le mode d'emploi pour perdre son temps sans rien en tirer.
Il a fini par perdre son boulot, sa maison, puis sa femme est partie.
Le froid qui m'a glacé cette nuit je ne l'oublierai jamais, comment vivre, dormir avec ce froid, comment ne pas perdre espoir ...
Ensuite j'ai aussi été frappée par l'appel d'un monsieur qui n'a pas de logement malgré son emploi, et qui a peur de le perdre suite à la fatigue accumulée par les nuits à la rue.
Ce qui m'a énormément marqué, c'est le fait que c'est personne on parfois tout perdu et que leur vie antérieure n'était peut être par si éloignée de la notre.
Tout est compliqué, il faut faire des rapports sur tout, alors qu'on perd du temps à ce moment là à aider d'autres personnes. […] J'ai clairement perdu une soirée de révision et n'ai pas l'impression d'avoir appris grand chose. […] Et cesser cette garde qui m'a fait perdre mon temps.
elle vient de sortir de l'hôpital, son enfant a seulement 3 jours et elle est complètement perdue.
Un peu dommage pour l’équipe et pour l’étudiant qui est par conséquent un peu perdu, sans réelle mission jusqu’à 21h, heure de départ du camion.
C'est quelque chose que l'on perd beaucoup à l'hôpital, entre le manque de temps mais aussi les préjugés et le désintérêt pour les cas soit disant "non intéressants".
La mere quand à elle a gardé courage mais semblait tout aussi perdue, la famille residait chez une proche qui avait fini par les mettre a porte.
La double écoute m'a, à travers le sens auditif, fait ouvrir les yeux sur la réalité des immigrés, qui débarquaient dans un pays étranger ou ils devaient faire avec une nouvelle langue et de nouvelles règles, souvent seuls perdus et ayant le SAMU social pour seul repère.
J'ai eu l'impression de bien faire les choses soit, mais de perdre énormément de temps dans la circulation, à me tromper d'itinéraire, passer trop de temps avec certains..
J'ai particulièrement été touché par l'histoire d'un jeune syrien d'une vingtaine d'années que nous avons pris en charge, qui a perdu toute sa famille à cause des évènements dans son pays, et qui est venu en France pour s'en sortir, seul, sans aucune connaissance de la langue et n'ayant aucun contact sur place.
Ce qui m'a le plus frappée pendant la double écoute, c'est la diversité des situations : de l'immigré sans papier au père de famille qui a perdu son emploi.
Au total une bonne expérience, pas forcément à répéter (je pense qu'on fait à peu près le tour en une garde), mais je ne pense pas que j'ai perdu mon temps!!
Une fois là bas, je me suis retrouvé entre ce jeune homme perdu, venant d'arriver en France et de l'autre côté un jeune issu de milieu Bourgeois venu déclaré le vol de son scooter.
Les 2 femmes qui m'encadraient m'ont vraiement mise à l'aise et m'ont bien guidée sur comment réagir et se comporter face à des personnes en face desquelles on peut finalement assez vite perdre ses moyens et se sentir démuni.
Il venait d'arriver de Syrie, ne parlait pas le français et était complètement perdu.
Au fond, le SAMU social, c'est un peu comme la médecine: un combat sans fin et perdu d'avance mais qu'il faut mener quand même.
Il s'était perdu ou la française l'avait abandonné en s'enfuyant, on ne saura pas, mais la situation qui en resultait m'a bouleversée.
Certains étaient abattus, d'autres perdus, d'autres agressifs, d'autres enjoués à la vue du samu social...
Enfin même si l'on parvient à apporter un peu de lien humain et de réconfort et qu'il est alors possible de donner des conseils pour permettre aux SDF d'entreprendre des démarches administratives, ces conseils sont souvent perdus au matin une fois la nuit passée car un suivi individuel est difficile pour de multiples raisons.
La chose qui m'a plus marquée est un SDF qui avait tout dans la vie (un super travail, une femme) mais du jour au lendemain il a tout perdu à cause de sa femme.
Cette longue conversation avec Mme X m'a fait découvrir les conflits du cameroun, les difficultés de perdre un emploi précaire, la solidarité des exclus… Un vrai voyage social.
On pourrait facilement croire que certains sans-abris le sont par choix, par besoin de liberté, de non-volonté de travailler, et que lorsque l’on veut s’en sortir, on s’en sort ; la réalité s’avère tout autre, la grande majorité des usagers que nous avons vu cette nuit ont perdu leur travail, ont par la même été délaissés par leurs familles, ont perdu leur logement, et ont essayé sans succès de retrouver du travail.
Je pense que l'on perd du temps à tenter de comprendre le fonctionnement au détriment de l'écoute et des rencontres en maraude.
J'ai été bousculée, choquée quand en parlant avec une personne vivant dans la rue depuis plus de dix ans, j'ai appris que sa dernière adresse était dans ma rue, réalisant que tout perdre par un enchainement de situations peut arriver à chacun d'entre nous.
Lors de la maraude nous avons ramassé une dame d'une soixantaine d'année ancienne instit qui à ka suite de problèmes de santé à été longtps hospitalisée, a perdu son logement, est sortie de l'hopital pour aller vivre chez ses enfants, puis ses enfants partis en vacances elle s'est retrouvée dehors sans argent et sans appartement, c'était assez bouleversant de voir la détresse de cette femme qui avait une situation plutot correcte et du jour au lendemain n'avait plus rien.
Il prend un bateau pour la Turquie où il perdra son passeport.
pour ebaucher un debut de projet d'une autre vie (ne serait-ce qu'en discuter) à l'exception d'une rencontre avec une femme sans abris, dans la rue depuis "seulement" 1 an et n'ayant pas encore perdu tout espoir de "s'en sortir".
Ca peut arriver à chacun d'entre nous : par exemple, un monsieur qui venait d'être licencié, il était logé par l'entreprise où il travaillait donc il perdait son travail ET son logement...
L'équipe m'a permis d'aller facilement au contact des personnes que nous visitions; j'ai pu leur parler, les écouter, leur donner une collation; j'ai aussi participé à la toilette de deux personnes qui m'ont étonnés par leur hygiène largement délabrée mais j'étais content de les voir propres après, cela leur redonnais de l'humanité qu'il perdent malgré eux en se laissant aller à cause de leurs conditions de vie difficiles.
Ca peut arriver à chacun d'entre nous : par exemple, un monsieur qui venait d'être licencié, il était logé par l'entreprise où il travaillait donc il perdait son travail ET son logement...
L'équipe le connait bien, mais à l'arrivée tout le monde hésite, il a perdu tellement de poids...
Le couple a donc du se separer pour la nuit - Un jeune homme que l’on a récupéré a l’hopital Tenon et qui nous a expliqué que la veille il avait perdu de vue sa femme et leur bebe dans le metro et qu’il ne les retrouvait pas depuis.
J'ai pu la diversité des profils des personnes sans domicile, certains grands habitués, d'autres plus perdus...
Ils ont plutôt l'air perdus, comme s'ils habitaient dans un autre monde, en parallèle du nôtre, en se demandant comment y revenir ou y appartenir.
En général il perdait son emploi après quelques mois car le rythme était trop dur à suivre avec le fait de vivre dans la rue et il n'arrivait pas à sortir de ce "cercle vicieux".
La nuit a été variée en termes de rencontres avec les usagers: - un premier SAMU avec un jeune trentenaire sans abri depuis 5 mois, complètement perdu et qui n'avait aucune idée de l'existence du SAMU social et de toutes les démarches administratives qu'il pouvait entreprendre - plusieurs usagers rencontrés dans les rues, à qui on a donné boissons et repas - d'autres usagers que l'on a emmené en centre d'hébergement d'urgence, que j'ai pu visiter
Pour ma part, la maraude était très intéressante bien qu' alarmante puisque nous avons ramasser 3 jeunes en situation précaire "propres sur eux" de mon âge dont un congolais qui avait perdu toute sa famille au pays et qui se retrouvait tout seul à Paris sans famille, triste mais combattant, déterminé et débrouillard malgré son jeune âge .
J'ai donc passé une très mauvaise soirée, à quelques jours des partiels, entre deux gardes de réanimation, avec l'impression de perdre mon temps comme rarement (ah si, peut être lors des autres partenariats "exceptionnels" type samu75, SIS, tabac info service), puisque je n'ai rien appris qui puisse servir à ma pratique médicale, que je n'ai été d'aucune utilité, que je n'ai pas été rémunéré (cela dit je préfère qu'on supprime cette garde plutôt que de nous faire l'honneur de nous rétribuer par 20 euros).
Cette nuit m'a permis de me rendre compte que le samu social agissait pour le bien de personnes rejetées de la société, déjà car ils ont perdu leur travail ou autre mais aussi par les gens autour.
Le cas est marquant car la personne sans connaître le français est perdue, effondrée, se retrouve sans contact, sans savoir quoi faire.
J'ai eu l'occasion d'entendre (lors de la double écoute au 115), puis de rencontrer des gens, de 20 à 60 ans, parfois possédant des diplômes, qui ont travaillé, et qui ont simplement "tout perdu" rapidement.
Je suis arrivé à 17h50, je monte d'un pas hésitant, craignant de me perdre dans les couloirs...
Le contact avec la plupart des SDF s'est bien passé, ce sont des gens comme tout le monde, pas des fous (sauf pour certains), ils sont juste juste saouls et perdus pour la plupart.
Mais j'ai eu la chance pour ma part de faire ma maraude avec une infirmière qui était la depuis très longtemps et qui n'avait rien perdu de sa gentillesse, amabilité et chaleur réconfortante envers les sans abris que nous prenions en charge ou avec qui nous allions simplement discuter.
Nous avons rencontré en particuliers 2 amis d’enfance qui s’étaient retrouvés par hasard ; l’un qui venait de perdre son emploi, l’autre qui conservait un emploi précaire mais sans hébergement s’attendait à être renvoyé car il s’endormait sur son lieu de travail.
J'ai eu l'impression de perdre mon temps.