J'ai beaucoup apprécié la première partie de cette garde, la double écoute des appels au 115.
En raison de la pluie, cependant, nous avons passé une grande partie de la soirée dans le camion en maraude sans rencontrer personne, entraînant quelques longueurs sur l'ensemble de la nuit.
C'est l'occasion d'entrevoir une partie de la société dont j'ignore le fonctionnement et la réalité.
J'ai rencontré Mr Jacques qui a vécu dans la rue une grande partie de sa vie et qui maintenant s'échappe de la maison de rentraite dans laquelle il a été placé, nous ne l'y avons d'ailleurs pas raccompagné puisqu'il n'en avait pas envi.
La partie double écoute est intéressante pour comprendre comment le 115 fonctionne, quels son leur rôle, leurs possibilités, leurs limites.
La partie de nuit dans le camion permet de rompre les tabous, je n'ai jamais vraiment été repoussée à l'idée d'entamer la conversation avec des personnes qui vivent dans la rue, avec une hygiène qui repousse souvent au premier abord, et il m'était déjà arrivé souvent de discuter ce qui permet d'assimiler le fait que ce sont des gens tout ce qu'il y a de plus normal.
La première partie en double écoute a été très enrichissante.
Elles ne font plus partie du décors, les sans abris sont l'objectif des maraudes.
En résumé, deux aspects opposés: de l'admiration pour la compétence et l'efficacité de ce SAMU, capable d'agir véritablement pour aider les gens, de façon concrète - mais aussi une impression de n'être capable d'aider qu'une infime partie de ceux qui en auraient besoin, et de n'avoir un impact qui ne peut rester, au niveau du Samu Social, que la durée d'une nuit.
Nous sommes partis en maraude, en première partie, nuit aux alentours de 21h30 et nous avions donné rendez-vous à cette dame près d’un magasin. […] Durant la première partie de nuit, nous avons eu plusieurs cas similaires mais celui que j’ai évoqué était le cas le plus marquant. En deuxième partie de nuit, après avoir pris « dîner » aux alentours de 2h du matin, nous avons patrouillé jusqu’à 5h dans toutes les rues du secteur où nous étions affecté à la recherche d’une situation inhabituelle chez des personnes n’ayant pas d’endroit où dormir et nécessitant une prise en charge spécifique ou tout simplement créer un contact humain.
Déjà au cours de la double écoute en première partie de nuit, toute l'équipe répondait à mes questionnements et a pris le temps de m'expliquer tout le fonctionnement des centres d'hébergement d'urgence, ainsi que les différentes options qui s'offraient aux demandex.
En première partie de nuit, nous allions aux adresses indiquées suite aux coups de fil téléphoniques de la régulation : nous avons amené plusieurs sans abris dans des centres d'hébergement et juste parlé avec d'autres qui souhaitaient rester dans la rue.
-Concernant la double écoute ou les personnes rencontrées en maraudes: Surpris par le comportement des gens qui semble similaire à une partie de la population retrouvée aux SAU: impression de droit absolue, non pas à la santé, mais au bénéfice complet et permanent du système d'aide mis en place, avec de nombreux appels se ressemblant commençant par " allo, c'est pour une place" et se terminant en fonction de la réponse par "merci vous êtes la fée de ma soirée" ou "va crever salope" ...
La garde au samu social a été pour moi très intéressante de par son contenu et la découverte de cette partie de la population en marge de la société.
La double écoute qui correspond à la première partie de la garde fut déjà pour moi une véritable expérience.
Etrangement la partie qui m'a le plus touché est l'atelier double-écoute parce que l'on discute beaucoup plus avec les personnes dans le besoin.
Pour la partie maraude, j’ai parfois eu du mal à trouver ma place vis à vis des personnes rencontrées.
Ensuite à 20h je suis aller au débriefing, partie que j’ai trouvé la moins intéressante de la nuit.
Ce qui m'a le plus amené à réfléchir est le fait que le 115 ne peut venir en aide qu'à une minuscule partie des personnes dans le besoin, sans apporter, qui plus est, une solution durable ; juste un secours ponctuel.
J ai vraiment aimé la partie dans le camion, car c'est là qu'on va au contact des gens, parfois juste pour parler et leur demander comment ca va; on voit comment certains vivent regroupés entre eux et ne veulent pas se séparer, etd'autres acceptent d'être emmenés dans des centres d'hebergement pour la nuit.
J'ai vraiment apprécié cette garde au SAMU social, par le fait que les personnes qui y sont sont volontaires, accueillantes, dynamiques et donnent une partie de leur personne afin de conserver la dignité et procurer de l'aide aux plus démunis.
La première partie, au centre d appel du 115 était très intéressante car je n avais aucune idée du fonctionnement du samu social.
La seconde partie de la garde a été la plus enrichissante.
La partie maraude a été plus dure psychologiquement mais très utile car on se rend compte de la réalité des conditions de "vie" de ces personnes que nous croisons tous les jours dans la rue sans (plus ou moins) y prêter grande attention.
Au delà du réconfort matériel en effet, le réconfort moral que le samu social se donne également pour mission de procurer m'est apparu limité ; peut-être en partie du fait de la distance que tiennent à respecter les maraudeurs vis à vis des personnes rencontrées, dans le souci de respecter leur intégrité et leur dignité.
Je me suis aussi rendue compte de l'importance que les SDF accordent à leur biens mais pas à leur santé, seulement si ça touche une partie de leur corps qui fonctionnelle.
La première partie de la soirée se déroule en double écoute avec un TS qui répond aux demandes des appelants, cherchant tous une place pour passer la nuit au chaud, ou du moins sous un toit.
Pour ma part ma maraude de seconde partie de nuit était exceptionnellement calme, chose que je regrette en soit un peu.
Nous n'avons trouvé que deux personnes que nous avons ramenés à l'avenue Romain Rolland, mais seulement en seconde partie de nuit.
On m'avait dit que c'était la partie la moins intéressante, peut être (par rapport à la maraude; par exemple, la travailleuse sociale avec qui j'étais m'enviait de partir en maraude), mais ce n'était pas du tout ennuyeux.
Je suis partie en maraude avec une équipe chargée d'aller vers les signalements puis en deuxième partie de nuit, en maraude libre.
Me voilà partie en maraude.
Au niveau de la maraude, j'ai été un peu déçue, le premier point négatif étant que j'étais à l'arrière du camion pendant la majeure partie de la maraude (les 3 places à l'avant étant occupées par les membres de l'équipe) et que cette distance ne favorisait pas les échanges avec l'équipe.
J'ai été surpris par le fait que toute l'équipe du SAMU Social soit salariée (et non avec une partie de bénévoles), et par le fait que les places d'hébergement proposées ne le soient que pour une nuit.
En vivant à Paris, on est complètement habitués à voir des SDF mendier dans le metro, dans les rues, aux terrasses de café, donc ces personnes font très vite parties du "paysage" à Paris.
Enfin des personnes qui réalisent qu'il existe, qu'il ne fait pas juste partie du mobilier urbain.
Dans la seconde partie de la soirée, nous sommes partis à 4 (un chauffeur, une éducatrice spécialisée et une infirmière et moi) en camion pour aller voir les "signalements".
Donc merci c'est une expérience que je n'oublierai pas de sitôt et c'est en partie grâce à vous !
C'est avec plaisir que j'ai enfilé cette grande parka bleue, je me suis dis "elle me protègera du froid, et j'aurai l'air d'un des leurs comme ça" mais je ne m'imaginais pas à ce moment là que je me sentirai autant partie de cette équipe la nuit là.
La partie de double écoute est, je trouve, assez intéressante, cela permet une premier contact avec les personnes réclamant une aide (principalement de logement au téléphone) avant de se rendre sur le terrain.
Ce samedi soir, froid et pluie étaient de la partie, sans retirer le plaisir à marauder.
Il est probable que la mise en place d'une meilleure communication entre le SAMU social et les équipes de secours (BSPP/SMUR) serait un gain net pour les deux parties.
Pour ajouter un commentaire quant au déroulement de la garde, je trouve que la double-écoute puis la première partie de la nuit suffisent.
Cette dimension humaine et vertigineuse de l'aide que le Samu Social peut apporter à une personne a été la partie la plus marquante de ma nuit.
Pour la partie organisation, là bas personne ne m'attendait réellement, ils étaient "plus ou moins au courant" mais ne savaient pas qui, quoi ou pourquoi.
La deuxième partie de la nuit m'a fait réaliser que finalement on se rend pas compte de la chance qu'on a ou du moins on est pas assez reconnaissant.
Nous avons croisé beaucoup de gens pendant cette maraude et la première d'entre eux fut Mme X. 60 ans fonctionnaire partie en pré-retraite, sans famille ni réseau qui errait à Paris depuis le mois de novembre.
La première partie de la nuit est nous répondons aux différentes missions en faisant un peu de maraude.
La seconde partie de la garde s'est passée dans le camion, avec une équipe composée d'un chauffeur, d'une éducatrice spécialisée, d'un infirmier et ..
Je suis ensuite partie en camion sous la pluie battante en compagnie du conducteur, du travailleur social et de l'IDE.
La nuit a été très enrichissante, les deux parties de la garde apportant un éclairage différent et complémentaire sur ce monde si complexe qu'est le monde de la rue...
Déjà concernant la première partie de la garde, j'ai été bouleversée par les appels de centaines de familles qui appelaient pour avoir un abris ce soir...
- Visite de plusieurs des hébergements de nuit - L'équipe vous dépose très gentilement devant votre porte lors de la 2e partie de la maraude...
Malheureusement ces personnes qui vivent aux pieds de nos immeubles font parties du quotidien et notre esprit les intègre au paysage.
Peut-être serait-il plus bénéfique de ré-allouer une petite partie des budgets du 115 (c’est-à-dire des foyers d’urgence pour 1 nuit) vers un accompagnement plus long terme de ces enfants après 18 ans qui sont engagés dans des études et qui veulent s’en sortir ?
Peut-être serait-il plus bénéfique de ré-allouer une petite partie des budgets du 115 (c’est-à-dire des foyers d’urgence pour 1 nuit) vers un accompagnement plus long terme de ces enfants après 18 ans qui sont engagés dans des études et qui veulent s’en sortir ?
Je ne veux pas porter de jugement de valeur, ni faire de critique qui semblerait injuste, mais je me dois aussi d'être honnête : j'ai passé la plus grande partie de la nuit à me dire : « l'ambiance est bonne, les gens sont plutôt sympas, mais le quotient intellectuel moyen de l'équipe, très bas, est sans doute une des explications essentielles aux difficultés majeures d'organisation, aberrantes pour certaines, qui « entravent » leur travail ». […] Une grande partie des usagers faisant appel au 115 n'étant pas de nationalité française et n'ayant pas le français pour langue maternelle, le recours aux interprètes est fréquent.
La partie maraude est plus insolite, plus intéressante, même si c'est un peu difficile de partir pour une nuit blanche dans le froid glacial d'une nuit d'hiver, alors que l'on sort de garde de réa et que l'on n'a pas dormi depuis 26h.
L’un des sans abris que nous avons pris dans l’EMA nous a raconté une partie de son histoire, c’était très émouvant car c’est là que l’on comprend que finalement à tout moment notre vie peut basculée, que l'on peut se trouver isolé et finir dans la rue.
Tout d’abord il y a eu Louis et son campement précaire mais cosy, à deux pas du commissariat, avec chauffage, mobilier (donné en partie par des policiers) et réserves alimentaires et avec qui ont a partagé le café et les spéculos.
J'avais la chance d'avoir dans mon équipe un vétéran du Samu Social, connu d'une grande partie des usagers, et très apprécié par eux.