J'aurais aimé être venue par exemple avec un stéthoscope et être invité à proposer mon avis quant à la prise en charge médicale des personnes (juste sur le fait de leur conseiller d'aller voir un médecin par exemple).
On découvre le fonctionnement du SAMU social et on s’aperçoit, par exemple, que les centres d'accueil n'ont souvent rien d’accueillant et que de nombreux SDF préfèrent refuser un hébergement dans ces centres.
Nous sommes allés voir beaucoup d'habitués par exemple : Alain qui fait partie des personnes “en veille”, c’est un irréductible de la rue, refusant les centres d’hébergement!
C'était très intéressant, et utile je pense pour des futurs médecins car nous serons probablement amenés à travailler avec le SAMU social (par exemple, le fait de savoir qu'il y a une infirmière dans la camion). […] Je trouve cela frustrant en revanche de leur offrir un endroit où dormir pour la nuit, en leur disant qu'ils devront partir le matin, et que leur situation n'aura pas changée, bien que des démarches soient entreprises au moment de leur prise en charge (par exemple rendez-vous avec une assistante sociale).
J'ai pu saisir, par exemple, l'ampleur des dégâts que cause l'alcool et la solitude.
Elle nous sensibilise à la difficulté de la vie des SDF pour trouver un endroit où dormir, se nourrir J'ai aimé être en leur contact pour leur tenir compagnie et leur apporter un peu de soutien Je pense que c'est tres bénéfique pour savoir comment les recevoir par exemple quand ils viennent aux urgences et pour ne pas avoir un jugement négatif au premier abord
L'écoute au 115 était impressionnante car je me rendais compte de la détresse sociale dans laquelle les personnes vivaient, ce dont je n'avais pas nécessairement eu conscience quand je voyais des sans abris (par exemple) dans la rue.
Je pensais que l'aide serait plus directe, je n'ai pas assisté à la distribution de repas ou de couvertures par exemple.
L'équipe avec qui j'ai fait la maraude m'a donc expliqué que c'était une nuit plutôt calme car les sans-abris s'était mis à l'abri dans les parkings par exemple, à cause du froid ressenti la nuit précédente. […] Je pense que cette garde est très intéressante pour les étudiants en médecine car c'est un aspect social qu'on ne rencontre que très partiellement pendant nos études, lorsqu'on a par exemple un patient sans abri.
On voit les conditions de vie des gens les plus défavorisés et on peut apprendre (brièvement) à nouer contact avec ces personnes et cela peut nous aider à avoir une approche différente avec ces personnes que l'on pourrait rencontrer plus tard aux urgences par exemple.
Que cela soit pour les événements particuliers (Techno parade par exemple ) que pour les actions sociales quotidiennes.
J'ai trouvé que la nuit passé avec le samu social de paris a été utile et je pense qu'il faudrait réitérer ce genre de mission, avec d'autres organismes par exemple.
Se rendre compte de la réalité de certains d'entre eux qui sont nos futurs patients (par exemple, aux urgences).
Piste de réflexion: jusqu'ou aider les autres, jusqu'à combien d'étrangers par exemple etc...
Les personnes démunies se retrouvent donc parfois déçues par rapport à leurs attentes, notamment les familles pour lesquelles il y a très peu d'hébergement: par exemple un jeune couple avec un bébé d'1 an que nous avons rencontré dans la nuit, qui se voit proposer un café à la place d'un hébergement, la mère en pleurs devant nous.
Pour finir on se rend compte de la situation de ces hommes et femmes sans abris ce qui changera certainement notre vision si l'on est amener à les croiser aux urgences par exemple.
Il est assez compliqué d’écouter tous les problèmes d’une personne et de lui refuser un logement par exemple faute de place.
Par exemple, j’ai rencontré une personne qui malgré la possibilité d’avoir un hébergement, revenait systématiquement au même endroit en nous disant qu’il avait peur que les autres associations ne le retrouvent pas à leur passage.
Par exemple, on a eu un signalement pour un monsieur aux urgences d'un de nos hôpitaux universitaires (sans citer le nom) donc nous arrivons dans la salle d'attente et les patients ou proches de patients l'évitaient, à cause de l'odeur, sans penser l'aider à se déplacer. […] Un monsieur se plaignait de son pied parce que ça le gênait pour marcher et non pas parce que ça lui faisait mal, par exemple.
Nous n'avons pas de contact avec un médecin contrairement à la médecine scolaire ou à sos médecin par exemple.
Lors de la double-écoute, nous avons du décliner de nombreuse demandes d'hébergement en raison du très faible nombre de places disponibles (seulement 7 places pour homme au centre Romain Rolland par exemple).
L'équipe est assez accueillante mais par exemple peu d'explication sur le rôle du représentant social concrètement (oui il donne des numéros mais nous n'assistons pas aux entretiens avec sans papiers, cela n'a même pas été proposé).
Enfin pendant la maraude, j'ai pu discuter avec l'équipe du camion mais aussi avec certains SDF me permettant d'éroder certains préjugés/appréhension que j'avais lors de leur prise en charge à l'hôpital par exemple.
Je pense que cette garde devrait être facultative, sur la base du volontariat, à la différence de la garde au SAMU 75 par exemple.
J'ai senti que l'externe en médecine avait vraiment un rôle à jouer de ce point de vue là, par exemple en disant que clairement il faudrait que telle personne aille immédiatement aux urgences ophtalmologiques, etc...
Je pensais par exemple que la période d'été serait plus facile à "gérer" alors que c'est l'inverse : en hiver il y a plus de moyen financiers attribués au 115, il y a moins de touristes et par conséquent plus de chambre d'hôtel pour des familles sans-abri ce qui facilite le travail du 115. […] Notre premier appel par exemple concernait un monsieur ayant des plaies surinfectées des pieds l'empêchant de marcher et pour lesquelles il avait consultées plusieurs jours auparavant aux urgences.
Le système n'est certes pas parfait - l'attente au téléphone est interminable par exemple - mais les membres de l'organisation font du mieux qu'il peuvent pour répondre aux besoins...
Du point de vue strictement de la formation je trouve paradoxal que cette garde soit obligatoire alors que je n'aurais jamais fait de garde aux urgences par exemple .
Je pense que c'est une garde qui nous permet de nous rendre compte de la détresse et de la misère de certaines personnes, par exemple pendant le double écoute un homme qui appelait était vraiment dépité et au bout du rouleau parce qu'on lui avait volé son matelas et qu'il ne savait pas quoi faire.
Par exemple, nous sommes allés chercher un sans abris en fauteuil roulant, paraplégique qui devait faire des autosondages dans les toilettes publiques et nous ne pouvions lui proposer qu’un logement pour une nuit...
Les infirmiers m'ont egalement relaté des annecdotes revelant le mauvais accueil que ces personnes en situation de precarité pouvait beneficier aux urgences des hopitaux (renvoyees sans soins pour des plaies septiques sur materiel d'osteosynthese par exemple).
Cette garde m'a permi de découvrir que ces personnes ont tous leur histoire, souvent la volonté de sortir de la rue mais les démarches sociales sont longues et peuvent être compliquées pour des étrangers par exemple.
Pour finir, je pense que cette garde nous fait relativiser et nous permet de nous rendre compte des conditions dans lesquelles les SDFs vivent, ce qui nous permet d'être plus compatisant et moins enclin a les négliger lors d'hospitalisations, aux urgences par exemple.
Je me suis rendue compte aussi que les gens que nous aidons sont très attachants: c'est humainement enrichissant de pouvoir discuter avec des gens qui n'ont pas la chance d'être logés, ou d'autres qui reconnaissent avoir une addiction pour l'alcool par exemple et qui confient être très difficile d'arrêter.
Par exemple, une de nos rencontres a été avec un jeune homme d'environ 25 ans d'origine roumaine, débordant d'enthousiasme qui nous a offert une performance vocale de chansons roumaines lors du trajet, des étoiles et des souvenirs plein les yeux.
Je pense que c'est important de connaitre les démarches possibles pour notre futur carrière de médecin, connaitre les numéros à appeller et les moyens mis à disposition pour permettre par exemple à des personnes sans abris de dormir au chaud de temps en temps.
La prise en charge de certaines personnes peut sembler frustrante, comme par exemple les familles auxquelles on ne peut donner que des solutions provisoires, une chambre d'hôtel pour quelques jours, en attendant une solution à plus long terme, solution qui peut être très longue à venir.
ce serait par exemple un petit + de savoir quelle tenue apporter et ferait gagner du temps pour la double écoute !
J'ai ainsi découvert l'organisation en amont nécessaire à l'organisation de ces descentes, le suivi aussi qui était très important (notamment lors du débrief de 20h) - SAMU ne rimant pas seulement avec une aide ponctuelle - avec des problématiques soulevées par exemple sur le placement en structure pour quelqu'un avec des exigences singulières...
Lors de la double écoute, j'ai été étonnée et triste de voir le nombre de refus d'hébergement en raison du nombre limité de places (25 places qui partent en 10 min à peine pour un centre par exemple), alors que tout le monde mérite une place au chaud et un endroit correct pour dormir et réaliser ses soins d'hygiène.
Mais il faut assigner une date à tout le monde car par exemple spontanément je n'aurai pas voulu prendre jne date si elle n'était pas imposée.
Cela m'a forcé à réfléchir sur les problématiques concrètes de la vie dans la rue, par exemple: pourquoi ces familles restent-elles dans la rue jusqu'à cette heure tardive, avec leurs enfants, malgré la chambre qui leur a été proposée par le 115?
Il faudrait l'écourter, jusqu'à minuit par exemple, pour ceux qui le souhaitent.
C'est une approche différente des maraudes pures, puisqe nous étions à la recherche de certaines personnes en particulier, qui pouvaient avoir besoin de soins spécifiques par exemple.
Par rapport à la double écoute: on se rend compte à la fois qu'il y a de nombreuses solutions aux problèmes sociaux, mais en conséquence des attentes disproportionnées de la part par exemple d'étranger qui viennent en France, pensant immédiatement pouvoir être intégrés.
C’etait par exemple le cas d’une jeune femme de 20 ans qui venait d’être mise à la rue par son amie.
De plus, j’ai appris pour ma pratique future que des lits d’aval d’hospitalisation ( les LIHSS ) existent pour les SDF qui ne peuvent pas bénéficier d’une infirmière à domicile (pour les pansements ou des injections de Lovenox après une opération par exemple).
J'ai beaucoup de respect pour les personnes engagées dans le Samu social, leur travail peut parfois être dur (par exemple, lorsque les sans abris apprennent qu'ils n'auront pas de place dans un hébergement pour la nuit, et qu'ils se mettent en colère), mais c'est un travail utile et humain.
Il y avait par exemple une famille Russe qui était dehors depuis plus d'un mois, dont les enfants étaient très malades à cause du froid, on a du leur annoncer que cette nuit ils resteraient dehors.
Ensuite vient le briefing dans lequel on vous présente à toute l'équipe ce qui nous donne moins la sensation d'être un intrus (comme on peut souvent le ressentir en début de stage par exemple) .
Il m'est à chaque fois apparu des aberrations dans la prise en charge sociale des personnes en difficultés, qui par exemple ne bénéficient pas toutes des aides sociales qui leur est dues alors même qu'elles sont les personnes qui en ont le plus besoin.
Mais je pense que pour ceux qui ont plus de mal, par peur par exemple de leur agressivité, de leur exclusion, ils peuvent apprendre beaucoup de cette garde en voyant les relations que l'on peut créer avec ces personnes dans le besoin, qui n'expriment que leur détresse.
Par exemple, nous avons visité un homme bien connu du samu qui refusait depuis toujours l'accueil dans les centres d'hébergement ou dans les lits médicalisés (qui lui étaient accessibles vu ses soucis de santé) parce qu'il était agoraphobe et qu'en même temps le fait d'entre seul (dans une chambre) l'angoissait aussi beaucoup.
La place dans les hébergements sont rares et manquent, c'est humainement difficile de passer sa nuit à expliquer aux SDF qu'on peut leur servir un café, discuter un peu, mais ne pas leur proposer de place où dormir (parce qu'ils y ont déjà dormi 6 jours plus tôt par exemple) Voire dans le pire des cas, ce sont les sans abris qui refusent certains hébergements car les conditions y sont trop difficiles (vol, violence..)
J'ai trouvé que l'équipe de la maraude était motivée, et qu'elle avait l'air contente de recevoir des étudiants de médecine pour nous faire partager leur métier et nous expliquer les missions du samu social: principalement celle d'aider les gens à sortir de leur précarité (par exemple: ils ne distribuent pas de repas mais ils leur donne des adresses d'endroits où ils pourront manger, leur trouver un hébergement s'il y a de la place et leur conseiller de voir l'assistante sociale du centre pour essayer de trouver un logement à plus long terme).
Ca peut arriver à chacun d'entre nous : par exemple, un monsieur qui venait d'être licencié, il était logé par l'entreprise où il travaillait donc il perdait son travail ET son logement...
Ca peut arriver à chacun d'entre nous : par exemple, un monsieur qui venait d'être licencié, il était logé par l'entreprise où il travaillait donc il perdait son travail ET son logement...
Cette garde permet ainsi d’avoir un autre regard sur cette association, mais aussi sur cette population (personnes souvent polies, très correctes avec le personnel du SAMU par exemple., contrairement à ce que l'on peut parfois voir aux urgences.)
C'est aussi frustrant car on ne peut pas vraiment être à ses côtés et certaines sont en danger (une mère de 19ans avec un bébé de 3 semaines sans logement pour la nuit en février par exemple).
Certaines personnes n’appelant par exemple que pour une avoir une trace dans leur dossier et pouvoir bénéficier d’une place d’hébergement dans les jours à venir seulement, et ce souvent pour une seule nuit.
De voir également à quel point la vie de certains peu basculer en un rien, comme par exemple celle d'une mère que nous avons recueillis avec ces deux enfants, l'un de un mois l'autre cinq ans, à la rue depuis plusieurs semaines après que sa mère l'ait mise dehors.