C'était la première fois que ce jeune Hongrois d'une trentaine d'année, en France depuis 2 mois, dans la rue et ne parlant ni le français ni l'anglais, contactait le SAMU SOCIAL. Jeune, propre, beau, ancien athlète en Hongrie comme on a pu le savoir via l'interprète au téléphone, et muni d'un petit dictionnaire hongrois-français dans son sac à dos, il est arrivé en France en quête de travail.
Cette nuit la on a pu aider une femme discrète d'un courage exceptionnel qui venait du Senegal et qui s'est rendue en France afin de fuir son mari qui la battait en espérant trouver refuge et protection en France, errant dans la rue depuis déjà un an, ne demandant rien d'autre quand on essayait de l'aider qu'un lieu ou s'abriter.
Un roumain diplômé d'un bac+6 dans son pays tentant de faire fortune en France et ne trouvant que la rue, la pluie et le froid, fit appel au SSP pour forte fièvre, démangeaisons, épuisement. […] Une femme d'origine malienne enceinte de 8 mois débarquant en France à la recherche du progéniteur dont elle n'avait ni le numéro ni l'adresse... […] "Il était tant d'arriver en France" comme elle dit.
J'ai été étonné par la quantité d'aides disponibles en France, ou en tout cas à Paris.
Le SAMU social permet d'appréhender une branche méconnue de l'offre de santé en France.
Nous sommes donc allés à la rencontre d'individus vivant à la rue, individus auquel je ne prête d'ordinaire pas attention, avec qui j'ai pris le temps de discuter de leur vie, leur état d'âme, des raisons qui les ont poussé à venir en France (la grande majorité était une population immigrante). L'expérience donne un autre regard sur la précarité en France, d'autant plus que cette population tend à croître, et sur une partie de la population active qui consacre sa carrière à leur service.
Il est en France depuis 6 mois environ, effectue un stage non rémunéré et travaille "au noir" pour gagner un petit peu d'argent. À son arrivé en France, seul, sans sa mère restée au Cameroun, il a d'abord vécu chez une personne pour qui il effectuait des travaux.
La garde au samu social m'a fait réalisé le terrible manque de moyen en France pour accueillir les sans abris.
Nous avons eu plusieurs appels dont un concernant une famille ukrainienne avec 2 jeunes enfants, arrivée en France depuis 15 jours, ne parlant pas français mais plus important encore, tous étaient sourds.
Suite à la mort de son frère qui l'hebergeait en France pour ses études, elle s'est retrouvé à la rue et contraintes de passer la nuit dans des noctiliens.
Premier appel au 115 au cours duquel j'apprends qu'un jeune homme d'origine guinéenne de 15 ans se retrouve seul sans famille après avoir voyagé pendant 3 mois en France.
Ça m'a aussi permis de mettre des visages à la misère en France, et c'est quelque chose qui a fait basculer ma façon de voir la vie.
Je conseille vivement a tous les etudiants en medecine de passer cette nuit afin d avoir une notion de ce que peut etre la misere en France.
Cela sensibilise à mon avis à la précarité qui existe à Paris et plus généralement en France, qui touche même les mineurs.
Elle est d’origine ivoirienne et est en France depuis une semaine et ne bénéficie donc d’aucune couverture sociale. […] Cette femme doit attendre d'être en France depuis trois mois pour espérer bénéfice de l'aide médicale d'état, en attendant elle n'a aucun moyen pour se soigner.
Patrick avait une culture impressionnante et connaissait plein de villages en France et avait déjà voyagé.
Cela nous ouvre les yeux sur la réalité de la vie que mènent des familles étrangères qui arrivent en France.
La France veut se donner une tâche pour laquelle elle n'a pas les moyens...
Un regard un peu plus éduqué et empathique sur les émigrés, leur parcours et leurs conditions d'accueil et de vie en France.
Nos deux premières missions concernaient des familles roumaines en France, à la rue depuis un mois.
Une expérience unique car j'ai eu la chance de rencontrer plusieurs profils, un jeune homme arrivé en France il y a 2 mois plein de bonne volonté avec toujours le sourire, quand nous l'avons déposé dans le centre, je me suis sentie particulièrement privilégiée car les conditions de vie sont il me semble très rudes!
Je suis pour ma part sorti de cette garde avec une envie plus grande d'aider les personnes en difficultés, en France ou ailleurs.
Malgré cela, elle fut forte et décida de fuir son pays pour venir vivre en France.
Ce n'est pas l'objet du samu social, mais malheureusement la France n'a pas de proposition sociale pour ces gens.
Cette garde m'a permit de découvrir une association, une organisation dont j'ignorais complètement l'existence (étant étrangère, et en France depuis le P2) J'espère que le fait de faire la garde permettra aux gens de changer un peu leurs avis qu'ils ont sur les personnes en détresse ou les DSF, de voir l'histoire qu'il a derrière chacun.
Une des deux interventions consistait à héberger une femme enceinte et son enfant de 5 ans, en voyage depuis janvier pour arriver en France (passage par de multiples pays).
C'est une chance d'avoir un service humain et social comme le 115 en France.
Par ailleurs j'ai pu échanger avec les travailleurs présents dans le camion et qui m'ont aidé à comprendre le rôle du Samu Social; rôle qui, comme me l'a fait comprendre l'équipe sociale ne sert qu'à colmater d'énormes brèches dans le système social présent en France.
Je me souviens lors de la maraude que l' équipe a pris en charge un jeune tchèque voulant travailler chez EMAUS, présent depuis 3 à 6 mois en France mais étant déjà venu il y a 5 ans et ayant déjà travaillé à cette époque chez EMAUS.
J'ai beaucoup apprecié cette garde qui a pu m'ouvrir les yeux sur certains aspects de notre beau pays dont j'etais consciente mais auxquels je n'avais jamais été confrontée réellement : un gros travail reste à faire pour l'hebergement et j'espere que nous arriverons à ce qu'un jour plus personne en France ne passe la nuit dehors .
Un appel m'a particulièrement frappé et le fait d'en avoir discuté avec l'écoutant m'a fait prendre conscience que beaucoup de personnes, notamment des femmes fuient leur pays, mais une fois en France elles rencontrent des problèmes d'un autre ordre pour trouver un endroit où loger et se retrouvent souvent violentees par des hommes.
Arrivés sur place, on apprend qu'elle est en France depuis 2 jours. N'étant pas mariée, elle a du cacher sa grossesse à sa famille pendant 6 mois, puis elle a décidé de fuir l'Algérie pour rejoindre le père de l'enfant en France.
Je suis content qu'il existe un service comme le SAMU social en France.
Lors de la double écoute nous avons eu un appel, d une femme d'une trentaine d'année d'origine Africaine, vivant en France depuis l'age de ses 3 mois et n'ayant toujours pas la nationalité française : elle vivait par le renouvellement annuel de son titre de séjour.
J'ai pu faire le constat assez honteux que travail et logement ne vont pas forcement ensemble en France...( à paris en tout cas).
Cela dénote en partie un manque de moyen du samu social qui sont débordés face à une précarité de plus en plus importante en France.
Il s'agit d'une bonne occasion d'effacer certains à priori, de comprendre l'organisation du 115 en France, des nuitées, mais aussi de mieux être sensibilisé aux difficultés des personnes "à la rue", en se rendant disponible pour eux.
J'ai aussi, je pense, acquis une conscience sociale fondée sur le réel plutôt que sur les histoires lues dans les journaux (personnes isolées venant en France pour envoyer de l'argent à leurs familles et exploitées par des patrons sans scrupules, histoires de vie et d'abandons familiaux dramatiques, etc...).
En effet, il m'est arrivé plusieurs fois -pour ne pas dire toute la nuit- de me demander comment a t-on pu en arriver là ; comment est il possible qu'en France l'exclusion social soit si forte et si présente?
Une autre personne était une femme arrivée en France assez récemment ayant subit des violences puis ayant été jetée à la rue part sa famille, et en état de choc et de détresse psychologique, qui nous a motivé à l'accompagner aux urgences.
Je suis certain qu'il y a de l'argent quelque part en France pour mieux les aider malgré la crise, et pourtant rien n'est fait.
Nuit hyper intéressante, qui devrait d'ailleurs être obligatoire pour tous les jeunes de France.
J’ai pu rencontrer un migrant, déjà passé par plusieurs pays avant la France.
Il nous raconta son arrivé en France.
Très bon accueil dans le camion, une nuit agréable et qui fait réfléchir avec plus de matière sur la précarité et les difficultés de milliers d'êtres humains en France.
On entend souvent parler de cette thématique :la misère en France et sa prise en charge... […] On comprend que la France possède un système de protection social qui est magnifique et qui vaut la peine d'être défendu même en cette période d'austérité. […] Cette nuit permet donc de se rappeler que la France solidaire existe encore et qu'elle belle utile et nécessaire.
J'ai particulièrement été touché par l'histoire d'un jeune syrien d'une vingtaine d'années que nous avons pris en charge, qui a perdu toute sa famille à cause des évènements dans son pays, et qui est venu en France pour s'en sortir, seul, sans aucune connaissance de la langue et n'ayant aucun contact sur place.
J'espère, ce matin, qu'ils ont réussi sans problème à se retrouver et que France terre d'asile va leur donner des solutions...
Maraude de Paris - Maraudes de Bamako Première expérience avec les personnes défavorisées en France.
Une fois là bas, je me suis retrouvé entre ce jeune homme perdu, venant d'arriver en France et de l'autre côté un jeune issu de milieu Bourgeois venu déclaré le vol de son scooter.
Ils venaient d'arriver en France.
Une femme m'a particulièrement touchée, venant de Côté d'Ivoire, elle a subi des agressions sexuelles en France.
On sait tous que certaines personnes ne mangent pas à leur faim en France.
Certaines situations rencontrées sont dramatiques (notamment situations de migrants fuyant les violences de leur pays et arrivant en France sans rien) et m'y confronter en vrai m'a fait prendre conscience de la réalité du quotidien de ces personnes et de leur courage, bien plus que lorsqu'on aborde le sujet à la télévision ou dans les journaux.
Sachant que la population en exclusion est totalement différente à celle de la France: ont a beaucoup d'enfants dans la rue, des problèmes de drogue et de délinquance, il faudrait adapter l'aide apportée en utilisant une stratégie aussi rigoureuse que celle du Samu social.
Pendant la maraude nous avons récupérer un jeune iranien qui était arrivé en France un mois avant et qui ne parlait pas un mot de français, marmonner l'anglais et ne connaissait personne.
Cette nuit au samu social m'a permis de mieux comprendre les différentes structures sociales pour les plus démunis en France, les sans papiers et autres personnes handicapées par le biais de la double écoute qui fut très interessante sur ce point.
J'ai découvert les différents visages de la précarité, du jeune de 19 ans venu en France pour une vie meilleure, à la personne âgée de 62 ans alcoolisée , en passant par le trentenaire cumulant petits boulots payés au black pour essayer de sortir la tête de l'eau.
Par rapport à la double écoute: on se rend compte à la fois qu'il y a de nombreuses solutions aux problèmes sociaux, mais en conséquence des attentes disproportionnées de la part par exemple d'étranger qui viennent en France, pensant immédiatement pouvoir être intégrés.
Le nombre important d’appel m’a fait prendre conscience et rappelé que bien que la France soit considérée comme un « pays riche », nombre de ses habitants vivent des situations précaires et que de nombreux efforts restent à faire.