Le 115 téléphonique ne m'a pas vraiment plus, on se croirait gestionnaire d'un hôtel, les gens appelaient pour savoir si on allait leur trouver un lit, je trouve ce point là, assez "bouche-trou", car oui on leur trouvait parfois des lits pour une soirée, mais on ne réglait quand même pas le problème de la précarité sociale, ni de la réinsertion sociale.
Certains travailleurs connaissent des gens vivant dans la rue depuis des années: ils les appellent par leur prénom, leur demandent de leurs nouvelles, connaissent leurs habitudes, où les trouver s'ils ne les ont pas vu depuis longtemps.
Entre autre, nous avons pris en charge en début de nuit un réfugié politique géorgien qui avait appelé lors de la double écoute, pour malaise et douleur insupportable.
On m'a tout de suite bien accueillie, et bien expliqué à chaque fois la situation de l'usager qui appelait, les différentes solutions à lui proposer, son suivi. 2ème étape : le briefing.
24 mai 2011-18h- arrivée au samu social de paris- salle d'écoute du SSP, Manuela , 32 ans, enceinte de 3 mois ,appelle, voila la troisième nuit qu'elle passe dehors, notre seule aide apportée ce soir sera l'écoute, pas de bonne nouvelle quant à une place en foyer pour elle, ce soir sera une nouvelle nuit sans toit ...
Une chose qui m'a par contre déçue et choquée était l'attitude des pompiers lorsque nous les avions appelés pour un SDF retrouvé au sol, en plein de milieu du trottoir.
Ces personnes qui n'ont que la rue comme refuges, qu'on appelle nonchalamment des SDF, m'ont fait comprendre au cours de cette nuit qu'elles sont comme moi, et parfois même bien plus proches de moi, de ce que je peux penser du monde et de son fonctionnement que nombre de personnes qui m'entourent pourtant elles au quotidien.
L’écoutant doit venir "vendre" au coordinateur la personne qui a appelé en essayant de vanter son "mérite" à avoir la place plus q'un autre.
J'ai été un peu frustrée car j'aurai bien aimé entendre un entretien d'une personne qui appelait pour la toute première fois, et voir comment on pouvait recueillir des informations, faire le point sur les problèmes sociaux et trouver des solutions à ceux-ci.
Aujourd'hui les maraudes ont une place de plus en plus limitée dans l'exercice, le nombre de véhicules diminue, l'"urgence" comme ils l'appellent est progressivement remplacée par de la "stabilisation" où on propose plusieurs nuits d'hébergements pour une même personne alors que le "un pour un" (une personne, une nuit) était de rigueur dans le passé, ce qui laisse moins de places d'hébergements pour un usager qui serait recueilli par une maraude.
Nous avons alors décidé d'appeler le 15 mais comme nous étions "à 3 minutes de Bichat" ils nous ont demandé de le transporter nous même.
Cet homme s'appelait Armand.
Il les salua et les appelait par leurs prénoms.
Cela m'a aussi appris le rôle du 115 que je pourrais donc appeler dans le futur dans les conditions adaptées.
La double écoute est très utile pour la maraude qui va suivre, elle permet de se rendre compte du nombre de personnes qui appelle à partir de 19h pour tenter d'avoir un place dans un centre pour la nuit, et surtout d'imaginer l'angoisse quotidienne de ne pas savoir où l'on va dormir.
La plupart des usagers qui appellent pour obtenir une place dans un centre sont en effet éconduits, le nombre de place étant insuffisant.
Au Samu social, nous ne voyons pas forcément des gens malades, parfois même, n'ont pas appelé le 115 mais l'alerte venait de passants.
De nombreuses personnes ont appelé au moment de la double écoute pour essayer de trouver un logement pour la nuit, aussi bien des familles que des cas isolés.
Comme le sans abri qui m'a appelé la "comtesse du Barry", nouveau surnom que l'équipe a adopté pour moi pour la nuit.
Elle oscillait entre les pleurs, de crises de colère très violentes et l'attente angoissée d'un téléphone pour appeler le CMP.
De façon générale, ce qui m'a le plus frappé est l'attitude globale des "usagers", comme les appelle le SAMU Social.
Au cours de la maraude, l'équipe a reçu un appel de la coordination indiquant qu'une femme bien connue du 115 avait appelé pour demander une place.
pensez a appeler le 15.
Cela est lié au fait qu'ils appellent très régulièrement -16 ans pour l'un d'entre eux- et qu'ils ont donc intégré parfaitement le déroulement de la conversation avec le 115.
On peut regretter que cet aspect ne soit pas davantage préservé, qu'il n'y ait pas un camion du moins qui y soit exclusivement dédié, car bien souvent, un simple duvet ou une soupe seront aussi importants qu'un hébergement et d'aucuns n'auront pu appeler faute de téléphone, ou faute de force physique et de volonté à se manifester.
L’infirmier lui a pris la température qui était à 34,6 °C, et a donc appelé le 15.
En revanche je me pose la question pour certains immigrés qui ont l'habitude d'appeler le Samu Social pour passer la nuit à la Boulangerie, comme s'il s'agissait d'un hôtel - malgré les conditions affreuses de la Boulangerie - avec trajet en "taxi".
Expérience très intéressante, mais de ce que j'ai vécu, je pense que cette garde au samu social devrait avoir quelques modifications : - privilégier des horaires différents : une matinée ou une après midi car c'est à ses heures la que les personnes appellent pour la première fois ---> c'est ce contact qui est pour moi intéressant, ce sont leurs histoires; et les mots à employer
Ils vont en priorité voir les personnes dites en signalement ie ayant appelé le 115 pour avoir de l'aide.
Je suis de nature curieuse et ouverte à tout, mais à 4h30 du matin, dans le froid depuis 30 min avec l'infirmière, la travailleuse sociale et l'ambulancier, à essayer de convaincre un sdf de venir avec nous au centre d'hébergement alors qu'il ne veut pas en entendre parler, puis finir par se faire copieusement insulter n'est pas vraiment ce que j'appelle une expérience enrichissante...
Le fonctionnement du SAMU social m'a été expliqué, je n'en savais pas grand chose, je n'imaginais pas que chaque jour des sans abris appelaient pour passer la nuit dans un centre d'accueil.
Il paraît difficile d'instaurer une 'sélection', mais la situation reste encore délicate quand celui qui a appelé à 20h45 au lieu de 20h30 se retrouve sur le carreau.
S'en est suivie une garde où nous avons uniquement été à la rencontre des personnes qui nous avaient appelé directement, ou qui avaient été signalées par des riverains (et pas de maraudes à proprement parlé car au vu du mauvais temps, la plupart des personnes étaient allées s'abriter et n'étaient donc pas visibles de la route...).
Au téléphone, quand on sait qu'il n'y a quasiment plus de places et que les gens appellent,c'est difficile .
Tout d'abord, il faut appeler ce qui sous entend d'avoir un telephone puis il faut se déplacer au lieu dit qui peut être très éloigné de Paris pour ensuite partir au petit matin.
En premier, la double écoute : des personnes sans logement, ou des familles (qui appellent sur le même standard que tout le monde pendant la nuit) qui demandent s'il y a de la place pour dormir.
Mais ces personnes semblent habituées, pouvant appeler des fois jusqu'à 50 fois par jour !
L'infirmière de l'équipe a alors appelé sa chef pour organiser le lendemain son transfert dans le même hôpital qui l'avait déjà prise en charge, en espérant que les assistantes sociales puissent faire en sorte qu'elle puisse rapidement avoir une prise en charge sociale.
Suite à cela, je resterai méfiante vis à vis de ces personnes mais j'aurais une orientation à donner si quelqu'un le demande : appeler le 115.
Il est triste de devoir leur donner des réponses plutôt "négatives" alors que beaucoup appellent plusieurs fois dans une même journée pour obtenir gain de cause.
Cette garde est tout d'abord une expérience HUMAINE absolument NECESSAIRE dans notre cursus médical d'une part via la la rencontre avec les "usagers" aux profils différents et d'autre part via la rencontre avec les équipes. 1.1 Les "usagers" Nous n'avons pas tous eu la chance de rencontrer vraiment auparavant ceux que les équipes appellent les "usagers". […] Lorsque les gens appellent le 115, c'est qu'ils n'ont pas le choix. […] Cela fait plus de 20 ans pour certains qu'ils appellent le 115 dès le matin puis à midi et puis le soir. […] Il est resté assis sur le même trottoir depuis 2 jours avant de nous appeler.
Bon, d'accord la demande n'est pas la même mais, pour exemple : - certains régulateurs passent 20 à 30 minutes en ligne avec une personne, à l'heure de pointe des appels (18h-22h), alors que le nombre de personnes en attente est énorme - (conséquence du premier item) : de nombreuses personnes appellent et patientent pendant plusieurs heures au téléphone, puis finissent par s'endormir ou raccrocher...!!
(nous appellerons cette personne M.G).
On a eu plusieurs personnes au téléphone, qui appelées pour avoir un hébergement.
On lui a expliqué qu’il fallait appeler tous les soirs le 115 pour avoir une place d’hébergement le soir, et comment faire pour être prise en charge socialement.
Ce sont souvent les mêmes personnes qui appellent (le record pour ce soir : Mr M, enregistré depuis 1997 et passant son 1800ème appel).
Déjà concernant la première partie de la garde, j'ai été bouleversée par les appels de centaines de familles qui appelaient pour avoir un abris ce soir...
J'ai cependant été frustré de voir que nombre de demande n'aboutissaient pas et stupéfait de comprendre au téléphone que des familles passaient littéralement leur journée entière à tenter de joindre le 115, sursaturé d'appels, comme on le leur demande dans le seul vague espoir de voir leur dossier priorisé, ils deviennent esclaves du système destiné à les aider, ne pourraient ils pas simplement se signaler via une application plutôt que d'appeler sans espoirs pour la nuit qui vient?
L'équipe a donc appelé la régulation et ils ont convenu d'un retour à la plateforme.
J'ai pu faire en arrivant une double écoute et j'ai eu de la chance d'être avec un écoutant qui a pris le temps de répondre à mes questions et de m'expliquer le principe d'appeler le 115.
Concernant la double-écoute, ce qui m'a profondément marqué fût le fait de devoir dire "NON" à plusieurs reprises à des personnes qui appelaient dans l'espoir éventuel de trouver un toit pour la nuit...
J'ai déjà rien qu'avec la double-écoute pu me rendre compte de la difficulté à la fois des appelants (les personnes en détresse) et des appelés (les écoutants ...).
Dans l’EMA, je participais à la maraude « signalement », nous avons vu beaucoup de personnes qui dormaient à même le sol dans le froid (j’avais quatre épaisseur de vêtement sur moi et pourtant je sentais le froid, alors que je ne pouvais qu’imaginer ce qu’eux pouvaient ressentir) et qui avait appelé ou qui avait été signalé par des gens dans la rue.
Je m’appelle Moein MOGHADDAM, je suis étudiant en 4ème Année de médecine à Paris VI.
Une femme d'une trentaine d'années venant d'Algérie a appelé pour que nous l'aidions à trouver un logement, car son précédent hôte a mis fin à l'hébergement de sa famille constituée d'elle-même, son mari et leur enfant de 9 mois.
Plusieurs fois elle menaça d'appeler la police, mais nous savions pertinemment que celle-ci ne se déplacerait sûrement pas ....
Double-écoute : explication rapide de comment ça se passe lorsque les usagers appellent le 115.
Pourquoi ce cinéma perpétuel de devoir dire aux usagers qui appellent de rappeler à une certaine heure (« 19h45 parce qu'on a les places pour ce centre à 19h45 », « 23 heures parce qu'on a les places pour tel autre à 23 heures »...), et comment ne pas s'étonner ensuite de l'embouteillage téléphonique à ces horaires-là ???