Grâce à cette garde, j'ai découvert un monde de la nuit que je connaissais pas, un peu la face cachée de Paris mais tout de même bien visible.
Remarquable expérience, un monde à part avec une expérience humaine très enrichissante.
Une expérience essentielle pour tout le monde, et en particulier pour les étudiants en médecine qui seront souvent confrontés à traiter les sans abris à l'hôpital.
Le SAMU social de Paris, comme tous ceux du monde ont une très belle mission d'aider à l'autre, le plus défavorisé, l'exclu.
C'était une situation très frustrante pour tout le monde.
Elle m'aura ouvert les yeux sur "la misère du monde" mais surtout sur tous les moyens mis en place pour la réduire au moins à l'échelle parisienne .
Comment peut on retrouver une situation stable, même avec tous les bons conseils du monde, quand la journée entière est occupée à se poser la question : où manger, où dormir?
Personnellement, je recommanderai sans hésitation cette garde parce qu'elle nous permet de réaliser à quel point tout peut basculer du jour au lendemain pour tout le monde et à tout âge (rencontre d'un jeune père de 24 ans dans la rue après avoir été abandonné par sa famille...).
Cela permet également de découvrir des personnes que l'on a trop peu souvent l'occasion de rencontrer: les SDF d'une part, si semblables en apparence, mais diamétralement opposés lorsque l'on creuse un tant soit peu; les membres du SAMU SOCIAL d'autre part qui ne comptent pas leur temps et s'arrêtent dès que l'occasion se présente, afin de rencontrer des nouveaux arrivants dans le monde de la rue ou simplement pour échanger quelques mots avec une connaissance de longue date, dans le but d'en savoir plus sur son passé.
Ensuite pendant la garde, il est possible de découvrir le monde de la rue avec une équipe de qualité, au mieux avec une infirmière et une assistante sociale qui peuvent répondre à nos questions entre deux interventions.
Elle me semble indispensable, aussi bien en tant que citoyen qu'en tant que futur médecin, pour découvrir ce monde souvent ignoré et connaître les différentes aides et structures qui existent afin de savoir orienter les personnes qui en ont besoin.
Situation embarrassante, car: 1 - notre niveau d'externe ne nous permet pas de d'effectuer ce genre de diagnostic 2 - ceci met une distance entre "l'externe" du monde médical et les travailleurs sociaux (or nous sommes venus pour voir comment travaillent les maraudeurs et non pour prendre une n-ième garde d'urgence-réa) 3 - ceci n'est pas correct d'un point de vue médico-légal (nous ne sommes pas médecins thésés) Sinon, très bon accueil, personnel super sympathique !
C'est un réel choc de se retrouver confrontés à la misère d'un trop grand nombre de personnes, de découvrir un autre monde.
En effet, la demande de la part des sans abris est très forte sur Paris, et malheureusement il est impossible de trouver des places pour tout le monde et d'accéder à toutes les demandes.
Contrairement à ce que je pensais, cette garde m'a donné beaucoup d'espoir et m'a fait rencontré un monde que je ne connaissais absolument pas, celui du samu social, et de tout ce qu'il y a derrière le mot social.
Elle a été adressée une première fois aux urgences par Médecin du Monde et amenée par les Pompiers à l’Hôpital Saint-Antoine pour malaise sur une hyperkaliémie à 9 (selon la dame), elle a été dialysée en urgence dans le service de réanimation médicale et est sortie le jour même avec une prescription de Kayexalate et une autorisation de délivrance de ce médicament par la pharmacie de l'hôpital.
Cette garde m'a permis de découvrir un monde que je ne connaissais absolument pas, avec une grande solidarité entre sans-abris (on a vu 2 hommes qui étaient ensembles dans la rue depuis plus de 10 ans et qui partageaient tout; l'un avait appelé les secours quand l'autre avait fait un AVC, puis était allé le voir à l'hôpital et avait eu des difficultés à la trouver car il ne connaissait pas son nom de famille).
Lors des maraudes, certaines personnes sont agressives, d'autres extrêmement reconnaissantes, d'autres encore indifférentes, mais toutes se protègent contre un monde sauvage extérieur dont aucun de nous n'avons connaissance.
Expérience très enrichissante, avec une équipe géniale, cette nuit m'a permis de découvrir le monde de la rue dont je connaissais l'existence sans vraiment pouvoir l'imaginer et le comprendre, dans sa diversité de profils qui y habitent, depuis peu, temporairement ou de manière prolongé depuis un certain temps.
En participant à cette nuit j'ai pris conscience d'un véritable "monde parallèle" des personnes de la nuit, j'ai pu visiter Romain Rolland, les chambres, sanitaires, cantine, un lieu insoupçonné pour ma part je l'avoue.
La nuit a été très enrichissante, les deux parties de la garde apportant un éclairage différent et complémentaire sur ce monde si complexe qu'est le monde de la rue...
Un petit fragment de vie "normale" qui le rattache au monde qui court à ses pieds, trop vite pour lui.
Elle paraissait si vulnérable dans ce monde de la nuit.
C'était la première nuit un peu fraîche de cette fin d'été, j'ai pu donc être confronté, dans une moindre mesure, aux problématiques que rencontrent les équipes de maraude face à des sans abris en hypothermie, qui ne veulent pour rien au monde aller à l'hôpital.
Malgré toutes les bonnes intentions du monde, on reste bien souvent pétris de préjugés envers ce qu'on ne connait pas.
Ils ont plutôt l'air perdus, comme s'ils habitaient dans un autre monde, en parallèle du nôtre, en se demandant comment y revenir ou y appartenir.
Au départ, je ne voulais pas du tout assister à cette garde, par manque de motivation, finalement une fois sur place, j'ai appris à découvrir un autre monde, pas celui que je vois tous les jours en sortant du métro.
Pour cette nuit, il faut avoir envie de découvrir le monde des travailleurs sociaux, parler, écouter et poser des questions (sans ça, cette nuit n'a aucun intérêt).
Ces personnes qui n'ont que la rue comme refuges, qu'on appelle nonchalamment des SDF, m'ont fait comprendre au cours de cette nuit qu'elles sont comme moi, et parfois même bien plus proches de moi, de ce que je peux penser du monde et de son fonctionnement que nombre de personnes qui m'entourent pourtant elles au quotidien.
Chacun avait son histoire: du dealer qui a été renversé volontairement par un concurrent et se trouve en fauteuil roulant dans la rue depuis, un autre qui parle peu et finit par me dire que ça fait l'équivalent de mon âge qu'il vit dehors et se débrouille; et puis les migrants qui viennent en nombre, certains plus jeunes que moi, qui ont traversé une bonne partie du monde pour trouver une vie meilleure, avec pour seuls effets personnels une tenue de rechange leurs papiers et un peu de nourriture et d'argent sous leur manteau, certains ne pouvant même pas faire de demande d'asile pour la seule raison que leur empreinte digitale a été prise dans un autre pays de l'UE.
Je retiendrai 2 choses : la plupart des gens sont des gentils, une soupe chaude + 1 duvet + 1 thé/café ça peut refaire une soirée #l'habit ne fait pas le moine #c'est pas si compliqué Conclusion : cette garde équivaut à mon sens à une piqûre de rappel sur La Vie telle qu'elle est en ce moment dans le monde.
L'un des hommes venait d'Italie et Armand qui restait en retrait assis par terre sur ses affaires c'est tout de suite proposé pour aider à dialoguer car ayant voyagé dans de nombreux pays du monde il parlait entre autre couramment l'italien.
C’est difficile d’entendre comme justification de refus « vous avez déjà dormi au chaud hier soir, ce soir vous n’avez pas de place, vous devez dormir dehors », même si l’on se rend compte par la même occasion qu’il n’y a pas de place pour tout le monde, et que c’est chacun son tour.
Cette garde du SAMU Social a d'abord été pour moi l'occasion d'une rencontre avec un monde que je connaissais finalement peu : celui de la rue. […] C'est sous un jour nouveau que j'ai pu aborder le monde de la rue, et c'est fort de ce vécu que j'espère pouvoir un jour pratiquer une médecine plus humaine et compréhensive à l'égard de ces patients si particuliers que sont les sans-abris
Je n'imaginais pas pouvoir autant m'amuser malgré le spectacle de la misère humaine, et pourtant les travailleurs sociaux font vraiment un travail remarquable et s'intéressent aux gens oubliés par le reste du monde.
René, un litron dans la poche, René qui chante à pleine voix "Gigi l'Amoroso" et disserte sur Dalida, la plus belle femme du monde, René le pittoresque, René le clochard d'Épinal.
Les appels s'enchaînent, le nombre de places tombe, mais il n'y en aura pas assez pour tout le monde.
Ne pas se laisser aller à ce même cercle ça commence par prendre soin de soi, se respecter, prendre une douche régulièrement, laver ses affaires, bouger, lire, garder contact avec le monde.
J'admire vraiment Audrey, qui me parlait longuement de ce qu'elle pensait sur la société, l'être humain, ses expériences dans le monde hospitalier et dans le monde humanitaire, le fait qu'elle est soit en master d'humanitaire en plus de son diplôme d'Etat d'infirmière.
Ils connaissent tous le monde, les personnalités, les habitudes de chacun, et c'est assez rassurant de savoir qu'il existe au moins un service pour s'occuper d'eux car ils en ont besoin...
On découvre les autres facettes de Paris, le monde des sans-abris, sa dureté.
Beaucoup sont littéralement seuls au monde.
Les choses qui m'ont le plus marqué : - TOUT LE MONDE peut se retrouver à la rue du jour au lendemain : par addiction au jeu , par conflit familial, par addiction à l'alcool, par expulsion et perte d'emploi .
mais faire une garde au Samu Social permet de voir la ville sous un autre angle et de découvrir un autre monde...
J'ai eu l'impression de rencontrer plein de monde cette nuit la, d'entendre pleins d'histoires!
J'ai été surpris par la sympathie, la générosité, la solidarité qui existe entre ces gens et également envers le personnel du Samu Social, ainsi que leur facilité de s'exprimer, leur regard sur le monde, sur leur condition, et la philosophie dont font preuve certains.
Il ne parlait que peu français alors j'ai dialogué avec lui en anglais, de sa vie, de sa venue en France et de la coupe du monde !
Merci de nous avoir ouvert une fenêtre sur un monde que nous ne voulons pas voir.
La double écoute : Elle est indispensable au début de la soirée pour comprendre le fonctionnement du samu social, et la façon dont sont coordonnées toutes les action; et même pour avoir un aperçu de l'importance des appels pour un hébergement qui est ennorme (bien plus parlant que des chiffres); et des réponses qui, bien que données au mieux et avec la meilleure volonté du monde de la part du samu social, restent largement insuffisante (avec la réalisation d'un "tri" inévitable).
Il aura fallu que je m'accroupisse à leurs côtés, pour voir mon monde de leur point de vue.
Un seul signalement pour notre camion, un homme témoignant dans le film Au Bord du Monde.
Recevoir la plainte d'un inconnu, dont on ne connaît même pas le visage, mais qui manifeste une immense détresse sociale, et être dans l'impossibilité de lui pourvoir un logement pour la nuit est une sensation plus que désagréable qui nous fait miroiter en pleine figure l'injustice de ce monde.
A propos de l'expérience humaine avec les gens dans le besoin: on voit le monde de la nuit, différent de toutes mes expériences d'humanitaire et de volontariat.
Il n.en revient pas de voir autant de monde ce soir alors qu'il s'est isolé dans cette toute petite rue.
Il n'y a pas grand monde dans les rues, et quand nous nous arrêtons pour aller voir les gens, tous sont endormis, nous les laissons tranquille.
Cette garde permet d'appréhender une population et un monde avec lequel nous ne sommes généralement pas familiers et de faire tomber les stéréotypes avec lesquels nous arrivons au Samu Social.