Enfin la maraude, essentiellement effectuée dans le onzième arrondissement et aux alentours de Bastille (un cartier que je connais bien), à constitué un vrai moment de partage, tant avec l'équipe du Samu qu'avec les personnes que nous avons tenté d'aider.
J'ai quand même eu l'impression d'un quotidien assez répétitif au près des SDF, meme si on leur fait du bien sur le moment (tous nous ont remercié après nos discussions avec eux), ce n'est que bref et il faut recommencer le travail chaque jour...
C'est à ce moment là qu'on se rend compte du travail de l'équipe Avec Infirmier travailleur social et chauffeur .
Et j'étais agréablement surprise par certains qui se sont montrés très polis et même cultivés : un des SDF que nous avons vu habite dans la rue depuis plus longtemps que n'existe le Samu Social et est très bien connu par eux, nous sommes donc restés discuter longtemps avec lui, de politique, de littérature, etc, celui-ci refusant l'hébergement depuis un long moment maintenant. […] C'était dur par moment tout de même car il faisait vraiment froid cette nuit là et je pensais à la chance que j'avais de ne pas dormir dans la rue et ceux qui allaient dormir dehors me faisaient vraiment de la peine.
Pourtant la femme aurait pu ne plus vivre dehors mais par amour pour son mari, elle préférait rester à ses cotés, le soutenir dans ces moments.
C'était un moment vraiment enrichissant dont je me souviendrai, car il fait ouvrir les yeux sur les choses simples de la vie que chacun de nous peut réaliser chaque jour pour aider un peu plus ces personnes, que j'ai aussi appris à découvrir : certaines sont violentes tellement la détresse les a atteints, il est alors difficile de les aider, mais d'autres sont, malgré tous ces malheurs qui leur sont arrivés, tellement attachants, ils ne demandent qu'à parler, ils ont pleins de choses à raconter, ils sont gentils, ils nous aident à ouvrir les yeux sur les choses importantes dans la vie.
Cette nuit a été très interessante, elle m’a permis de comprendre les problemes de place en centre d'hébergement et de voir quels sont les persones qui necessitent le plus des places Plusieurs moments on été marquant: - Quand durant la double écoute, on m’a dit que sur 150-200 appels par soirs, seulement une dizaine de places d’hébergement sont disponibles - un homme qui a appelé la regulation pour trouver une place dans le même centre que sa femme qui avait eu une place un peu plus tôt dans la soirée mais malheureusement il n’y avait plus de place pour lui.
L'équipe avec laquelle je suis tombée (Louis et Camille) était top, ils étaient dynamiques et sympathiques, ce qui m'a permit de me sentir tout de suit à l'aise et de pouvoir, malgré la fatigue, apprécier le moment et en apprendre d'avantage.
Je ne suis pas prête d'oublier cette maraude, moment tellement éloigné de mon quotidien, on passe à un autre niveau, celui de la rue.
L'ambiance était géniale, super moment.
De plus il est vraiment agréable de passer une nuit avec cette équipe très humaine et adorable aussi bien avec les personnes rencontrées pendant la garde qu'avec la petite externe timide et pas très à l'aise par moments ...
J'ai trouvé la double écoute intéressante mais un peu trop courte à mon sens ; j'ai eu un appel très long en langue étrangère que je ne comprenais pas, et 3 appels ultra-courts d'habitués qui rappelleraient plus tard dans la soirée car nous n'avions pas de place à ce moment là.
Mais ça peut le devenir, et c'est à ce moment là qu'on se souvient que ce sont des professionnels.
C'est à ce moment que l'on se rend compte de la réalité de la vie et des besoins des personnes pauvres, surtout avoir une place où dormir.
En s'en allant avec nous dans le camion,dans un dernier moment de bonté, le jeune homme laissa ses dernières couvertures de survie à son viel ami d'un jour.
Beaucoup de moments marquants mais je n'oublierai pas cette famille roumaine, les 2 parents avec leurs 3 enfants de 1 à 4 ans sur un matelas devant l'Opéra Bastille, pour laquelle il n'a pas été possible de trouver un toit pour passer cette nuit fraîche et pluvieuse...
En me disant que j'avais de la chance d'avoir été au bon endroit au bon moment et d'avoir pu m'en sortir.
J'ai découvert beaucoup d'amour, j'ai appris qu'on pouvait tisser des liens forts avec des gens alors qu'ils croisent qu'un bref moment nos vies.
Je ne remets pas en cause l'utilité de cette garde mais peut être devrait il avoir une sorte de "préparation" pré-garde avec des gens du SAMU social qui pourraient nous en expliquer le déroulement et à qui on pourrait poser nos questions et surtout un moment où on pourrait faire un retour de notre ressenti d'une autre façon que par mail.
Le seul moment gênant a été quand j'ai sorti mon smartphone pour lui montrer une photo, et qu'elle a dit " ah oui c'est pratique c'est trucs quand même..."
Je retiendrai 2 choses : la plupart des gens sont des gentils, une soupe chaude + 1 duvet + 1 thé/café ça peut refaire une soirée #l'habit ne fait pas le moine #c'est pas si compliqué Conclusion : cette garde équivaut à mon sens à une piqûre de rappel sur La Vie telle qu'elle est en ce moment dans le monde.
En conclusion, j'ai eu l'impression de subir cette garde comme une punition, j'ai passé un mauvais moment, et cela m'a encore plus éloignée de l'approche sociale dans la santé.
Moment m'ayant particulièrement touchée : 2 jeunes ont appelé le 115 pour venir en aide au "Père Pierrot" un homme vivant depuis 2 ans dans la rue, parlant de lui (Pere Pierrot) à la 3eme personnes et disant de tous (inclus sont frère et son fils qui l'ont laissé dans la rue) qu'ils sont "gentils comme tout !".
C'était un moment qui m'a fait réaliser de nouveau à quel point j'ai eu de la chance dans la vie.
bien que l'équipe avec qui je fut était très appréciable, explicative et drôle: un bon moment malgré tout.
J'avais la chance d'avoir une super équipe et je suis vraiment impressionnée de ce qu'ils font tous les jours pour les gens qui vivent dans des conditions les plus difficiles et si ce n'est que de passer un petit moment avec eux.
Puis vint le moment de la maraude, et la, quel révélation ce fut que de rencontrer ces gens, parler avec ces personnes que l'on croise tous les jours dans les rues de Paris sans y preter attention, se rendre compte de leur souffrance ..
: si l'on s'était arrêté lorsqu'on a re-croisé cette dame, l'équipe aurait pu lui proposer la place en centre qui lui était réservé mais elle ne demandait à ce moment plus rien.
La maraude constitue un moment fort de la soirée où la bonne humeur règne à bord du camion.
Certains problèmes de logistique nous on fait perdre rien que 2 familles sur une nuit parce qu'au moment où la fiche a été transmise au camion le signalement avait déjà été fait depuis un bon moment et comme il pleuvait les familles ont dû trouver une autre solution pour se mettre à l'abri et ont donc dû abandonner le point de rdv de la maraude.
C'est avec plaisir que j'ai enfilé cette grande parka bleue, je me suis dis "elle me protègera du froid, et j'aurai l'air d'un des leurs comme ça" mais je ne m'imaginais pas à ce moment là que je me sentirai autant partie de cette équipe la nuit là.
Je pense notamment à cette femme roumaine, homosexuelle, sourde et muette avec qui il nous a fallut un moment pour trouver une stratégie de communication adéquate mais qui paraissait rassurée d'avoir croisée notre chemin afin de ne pas dormir dehors.
La maraude est également un moment où on peut s'interroger sur notre attitude envers ces populations : indifférente principalement.
Le moment qui m'a le plus marquée a été quand nous cherchions le deuxième signalement, pour une personne déjà connue.
De plus, le repas au QG est un moment privilégié de partage avec l'équipe, qui lui aussi est très enrichissant.
Comme dirait l'autre, merci pour ce moment!
Cela consistait à aller voir les personnes sans abris signalées, leur proposer une collation ou boisson chaude, en ramener un ou deux dans les lits de soins d'urgence, ou bien partager un moment chaleureux en discutant.
Si je dois retenir un moment de cette nuit, c'est la visite à deux "habitués" qui se sont installés sous un pont, dans une rue peu fréquentée.
Cette garde fut un moment pour se rendre compte que les médecins, nous plus tard, auront un rôle à jouer auprès des personnes de la société en difficulté ; et cela commence dès maintenant par un regard différent aux urgences quand, sur l’observation de l’IAO, on voit « Mr X, SDF, consulte pour… »
Double écoute 115 : Ce qui m'a le plus marqué pendant ces 2h est le moment où les places des centres d'accueil ouvrent (la période hivernale terminée, le nombre de places est très réduit) et en moins de 10 min toutes sont pourvues...
C'est vraiment à ce moment là, qu'on se rend compte que des structures comme le 115 sont indispensables, et je les remercie pour tout ce qu'ils font !
Un moment mémorable pour moi durant cette maraude: 1.
Tout est compliqué, il faut faire des rapports sur tout, alors qu'on perd du temps à ce moment là à aider d'autres personnes.
Le dialogue est nu : l'on décroche, une date de naissance est lancée, un moment d'attente s'ensuit, la liste des places disponibles défile sous nos yeux..
J'y ai passé un très bon moment, avec des gens sympathiques et qui m'ont fait part de leurs nombreuses expériences.
A ce moment là j'ai été profondément choquée et touchée qu'une personne de cet âge et qui vit à la rue depuis si longtemps peut encore être sujette à de telles violences.
Beaucoup de gens nous arrêtent à ce moment là, beaucoup connaissent le samu social de Paris, mais faute de temps, nous ne pouvons pas nous arrêter.
C'est un moment assez gênant où le ton monte sur des sujets qu'on ne saisit pas tellement.
Enfin, la rencontre avec un très jeune SDF reste l'un des moment les plus marquant de cette nuit.
Je me dis que ce sont ces lucioles si chancelantes qui tiennent le monde, qui l’empêchent à tout moment d’imploser.
Par la suite, le reste de la maraude fut également très chargée, mais j'ai trouvé ce moment le plus intéressant sur le plan social, et je manque de place pour tout raconter ... ^^
Pause repas (entre minuit et 2h) : moment privilégié de partage d'expériences marquantes.
Et que les choses soient claires : je continuerai à faire avec plaisir des gâteaux dans les services où l'ambiance y pousse d'elle-même, parce que l'équipe est adorable, parce que ce sera un « plus », un jour, un moment agréable à passer ensemble.