A l'inverse, les personnes rencontrées lors des maraudes me semblent davantage prises en charge, même si leurs demandes sont parfois plus simples à satisfaire (boisson chaude, nourriture, couvertures et vêtements...)
Souvent, il a été question de personnes de faible niveau intellectuel ou sans formation: cela semble être le principal obstacle à l'obtention de ses droits et d'une vie meilleure.
Je pense que l'image la plus marquante de ma garde restera la vision d'un SDF dormant sur le perron d'une agence immobilière qui semblait désaffectée, appuyant bien les paradoxes de notre société.
L'équipe semble très impliquée, nous sommes bien encadrés ce qui nous permet de vraiment s'intéresser toute la nuit.
La maraude était également intéressante pour découvrir les centres d'accueil et les dialogues des personnes et des familles avec l'équipe du SAMU social, cependant il ne me semble pas intéressant de participer à la maraude toute la nuit puisque seules quelques interventions suffisent à comprendre le rôle du SAMU social et son interaction avec les personnes demandeuses de logement.
La prise en charge au long terme des usagers est surprenante tant il semble difficile de créer et maintenir un lien à partir de prises de contact ponctuelles et surtout motivées par le besoin urgent d'un hébergement de nuit : mais cette prise en charge au long cours se fait tout de même tant bien que mal.
Durant ma garde je suis vraiment passée par plein d'émotions : l'incompréhension au début des personnes refusant catégoriquement notre aide, la tristesse et la pitié envers certaines personnes qui nous racontaient comment ils en étaient arrivés à finir à la rue, tout ça contrastant avec la joie ressentie quand on les avait amenés au centre d'hébergement et qu'ils semblaient heureux d'être avec d'autres à déguster un repas chaud.
On se rend compte à quel point c'est difficile pour eux d'avoir accès à la nourriture, l'hygiène et l'abris, choses qui nous semblent banales et qui font parti entière de notre vie depuis notre naissance.
G semble optimiste quant à ses chances de réussite à Paris : il nous assure que c'est la crise au Maroc, mais pas ici!
-Concernant la double écoute ou les personnes rencontrées en maraudes: Surpris par le comportement des gens qui semble similaire à une partie de la population retrouvée aux SAU: impression de droit absolue, non pas à la santé, mais au bénéfice complet et permanent du système d'aide mis en place, avec de nombreux appels se ressemblant commençant par " allo, c'est pour une place" et se terminant en fonction de la réponse par "merci vous êtes la fée de ma soirée" ou "va crever salope" ...
Il était visiblement alcoolisé, car ses propros n'étaient pas cohérents ; il semblait ne pas se rendre compte de la situation.
Tout le monde semble se connaitre, sans abris et membres du samu social!
Ils semblaient n'avoir pas encore compris que ce n'était pas des vacances tranquilles d'être à la rue.
La relation établie entre les personnes de la rue et les équipes du samu social semble pleine de codes (s’asseoir, tutoyer, discuter de tout et de rien parfois) et j’ai trouvé difficile en tant que simple observateur de ne pas être trop intrusif.
Il m'a même semblé que bien souvent, ils préféraient notre écoute aux soupes, clopes et couvertures qu'on pouvait leur apporter. […] J'ai vu au total 3 centres, et deux d'entre on été une aggréable surprise : j'avais pas mal de préjugés mais il m'a semblé qu'il en ressortait une atmosphère vraiment chaleureuse..
Cette garde au SAMU Social nous permet d'aborder cette dimension sociale justement qui me semble indispensable à notre profession.
Peu importe, il semble heureux d'être écouté, heureux que quelqu'un prenne le temps de s'intéresser à ce qui le tracasse, heureux de sentir que ce qu'il dit à de l'importance pour quelqu'un d'autre.
Notre homme est tombé sur la tête à plusieurs reprises aujourd'hui, et devant l'ensemble du tableau : des douleurs à chaque mouvement : aux côtes, au poignet qu'il semble s'être fracturé, des lésions ulcéreuses au niveau du tibia, l'infirmier de l'équipe décide d'essayer de lui trouver une place en lit infirmier.
Lors d'un appel, l'interlocutrice a du refuser un hébergement par manque de place, cela m'a semblé difficile à entendre et à accepter.
Or il s'agit avant tout d'un rôle d'information et d'orientation et il me semble que la communication autour de l'activité du samu social n'est pas assez développée, tant pour les usagers que pour ceux qui conseils d'appeler le 115 (comme les médecins) ou encore ceux qui appellent le 115 pour quelqu'un.
Une expérience dont découle également un sentiment d'impuissance voire d'accablement, face à une misère que le samu social ne semble pouvoir prendre en charge que de façon "palliative" et quelque part, que de façon "superficielle".
Enfin j'ai trouvé que les maraudes sont une étape vraiment forte sur le plan humain, cela à permis de prendre conscience de la diversité des sans domicile fixe, ainsi j'ai été choqué de voir des personnes de mon âge par exemple, ou encore des personnes très âgé, qui semble pourtant avoir des ressources.
Ce qui m'a surement le plus marqué c'est la détresse et le désarroi des personnes qui appelaient le 115, notamment celui qui m'a le plus touché est un jeune adolescent qui a appelé qui venait d'arriver seul sur paris, sans logement ni connaissance, et qui semblait désorienté.
Finalement le Paris que je parcours dans toute sa hauteur est à la fois familier et nouveau, ses habitants nocturnes semblent rompus à la dureté de la rue.
Nous avons recu un signalement par les pompiers à propos d'un SDF allongé sur un banc qui "semblait avoir froid".
Il m'a également permis une premiere approche vers le sans-habris, que j'aurais peut-être mis beaucoup plus de temps à effectuer, et qui me semble maintenant beaucoup plus aisée.
seule. 20h, le briefing commence, l'équipe semble connaitre un bon nombre de SDF de paris , c'est par leur prénom qu'ils parlent d'eux et abordent les derniers problèmes rnecontrés 20h30- départ pour la maraude-chargement des camions, direction le 18 et 19 ème arrondissement de Paris.
Ces personnes semblaient tellement enlisées dans leur détresse que je nous trouvais très démunis.
Au niveau de la double écoute, j'ai été surprise par une écoute qui concernait une femme enceinte de 8 mois qui demandait un logement pour la nuit et qui a été refusé faute de place et parce qu'elle avait un visa touristique ce qui ne semblait pas du domaine de compétence du 115.
On pouvait presque oublier sa situation à l'écouter, mais ces allusions à sa dure vie semblaient de ce fait renforcées.
Elle avait le sommeil léger, sur le qui vive, assez étonnée je pense d'être réveillée tard dans la nuit, mais a semblé trouver beaucoup de réconfort avec un bol de café, un sac de couchage, et après avoir échangé quelques mots avec nous.
L'un d'eux a dit une phrase qui m'a marquée : "il faudrait quand même pas que les personnes dont le travail est d'aider les gens dans la précarité se retrouvent eux même en situation précaire", ce qui me semblent important, parce qu'en les écoutant, en effet, ils ne donnaient pas l'impression de disposer d'avantages sociaux importants, même si je ne connais pas du tout la réalité de leur métier.
Ayant effectué 8 mois de stage militaire à la BSPP (pompiers de Paris) par le passé, et sortant d'un stage au SMUR Pitié, j'ai le sentiment d'avoir abordé la problématique médico-sociale de la rue par ses différents aspects et points de vue, ce qui me confère une impression paradoxale d'impuissance face à cette problématique : quel que soit l'intervenant, il semble quasi-impossible de résoudre la question.
Cette nuit avec le Samu social me semble être une expérience très intéressante, et enrichissante.
Malgré cela nous avons quand même pu aller à la rencontre d'une dizaine de personnes tout au long de la nuit, bien que la moitié seulement n'aient souhaité aller dans des centres pour la nuit : le fait de ne pas pouvoir aider ces derniers au-delà d'une soupe ou d'une couverture, était d'ailleurs assez "dur", surtout pour ceux qui semblaient malades.
Il m'a semblé encore très en phase avec la réalité, il n'était pas alcoolisé et il avait selon moi un profil dont la réinsertion serait plus aisée.
Mais ces personnes semblent habituées, pouvant appeler des fois jusqu'à 50 fois par jour !
Errer dans les rues toute la nuit en mobilisant autant de moyens matériels et humains pour au final ne venir en aide qu'à une petite dizaine de sans abris me semble assez faible comme "rendement". 80% du temps est en effet perdu à faire des allers et retours vers le centre d’hébergement avec souvent une seule personne à bord et à marauder dans les rues sans véritable but.
Peut être quelques antagonistes toxiques ou même un défibrillateur automatique, car même si ce n'est pas le but principal du Samu Social, il me semble que l'investissement est minime face au bénéfice qu'il procure, à savoir la possibilité d'une prise en charge précoce en cas de situation aiguë.
ils étaient tellement contents ils ne semblaient pas y croire et j'étais contente pour eux.
, qui semblaient insinuer que la présence en "touriste" des étudiants ne leur plaisait pas et qui n'hésitent pas à se montrer dédaigneux et peu courtois
Il me semble qu'on a réussi à le convaincre d'aller à l'hôpital lundi, pour se procurer des gouttes, pour soigner sa conjonctivite.
Et je dois dire que je n'étais pas la seule à avoir été touchée: les deux autres femmes avec mois semblaient également très gênées.
Le second, dans un état de prostration, apathique, le soutenant pas le regard, ne bouge pas, semble en état de choc émotionnel.
j'ai pas tout compris mais les psychiatres voulaient plus de lui il me semble?
Après deux heures de doubles écoute, à voir le nombre d'appel en attente ainsi que le temps d'attente avant d'être pris en charge, on commence à s'acclimater à la difficulté que va être la nuit et vient l'heure du briefing de 20h, qui a part nous présenter aux équipes du soir m'a sembler peu utile et inintéressant.
Seul le chauffeur était agréable, les 2 autres semblaient juste préoccupée par ce qu'elles avaient fait le week-end précédent, j'ai juste eu droit à quelques clichés de l'étudiant en médecine qui n'a soit disant jamais vu de personne en précarité.
D’autre part, les rapports avec son mari n’étaient pas clairs, elle semblait être dans une situation de séparation familiale et souhaitait garder la discrétion à ce sujet.
A chacune de nos interventions, il me semble que nous les recueillions de justesse.
L'infirmière de l'EMA négocie, se bat pour que ce jeune homme ne se retrouve pas pour sa première nuit en foyer dans un gymnase bondé avec des habitués qui y font la loi et pourtant il ne semble pas y avoir de place ailleurs. […] Le plus dur semble être l'impuissance, en tous les cas ce le fut pour moi.
Lors du briefing, on parlait de gens que tous semblaient connaître, sauf moi, ce qui m'a un peu perdue.
Je ne veux pas porter de jugement de valeur, ni faire de critique qui semblerait injuste, mais je me dois aussi d'être honnête : j'ai passé la plus grande partie de la nuit à me dire : « l'ambiance est bonne, les gens sont plutôt sympas, mais le quotient intellectuel moyen de l'équipe, très bas, est sans doute une des explications essentielles aux difficultés majeures d'organisation, aberrantes pour certaines, qui « entravent » leur travail ».