J'ai été impressionnée par leur manière de parler, d'essayer de trouver des solutions, leur humanité; ne montrant jamais de pitié.
Nous laissons la famille sachant que cette solution d'hébergement est plus que précaire.
Quand je suis arrivée au siège du SAMU SOCIAL, j'ai commencé par effectuer une double-écoute pour avoir une idée du profil des personnes qui cherchent un logement pour la nuit, dans quelles conditions elles vivent et quelles solutions nous avons à leur proposer. Bien sûr, j'ai été scandalisée par ces soit-disantes solutions : 5 places par jour pour les femmes, 2 places pour les couples, 8 places pour les hommes en moyenne...
Ce qui m'a le plus marqué est l'isolement de ces personnes qui se retrouvent sans famille, et sans amis sur qui compter, mais aussi l'implication de l'assistante sociale qui à chaque fois posait des dizaines de questions, parvenait à se faire une idée à peu près claire de la situation et proposait plusieurs solutions à court et à long terme pour la personne, le tout en moins de 10 minutes.
La double écoute, fut mon premier contact avec l'univers du Samu social, je m'y suis installé dès mon arrivé, et écouter les gens desepérés de trouver un toit au bout de 50 nuits dans le métro ou la rue était assez dur, surtout lorsque nous n'étions pas en mesure de leur trouver un abri pour la nuit ou lorsque la solution que l'on trouvait n'était pas satisfaisante pour eux.
Je m'attendais à une dimension plus psychologique de la prise en charge du samu social pour ces personnes, mais c'est vrai qu'il est très difficile de trouver une solution durable pour ces personnes en difficulté.
Aucune solution n'a été trouvée pour elle.
Il n'y pas de solutions miracles, juste des aides quotidiennes par des équipes qui reviennent à la charge tous les jours pour donner un toit, à manger, une écoute à des personnes qui sont tellement marginalisées maintenant qu'on dirait qu'elles font parti du décor.
Aucune solution n'a été trouvée pour elle.
L'équipe a été à leur écoute, leur a proposé des solutions, ils ont fait bien plus que distribuer un soupe chaude ou des couvertures pour être à l'abri du froid et de la pluie de cette nuit là ...
Ce qui m'a le plus amené à réfléchir est le fait que le 115 ne peut venir en aide qu'à une minuscule partie des personnes dans le besoin, sans apporter, qui plus est, une solution durable ; juste un secours ponctuel.
Il est intéressant de constater que ce sont aussi bien des individus seuls que des familles qui appellent le 115 pour trouver une solution d'hébergement pour une nuit ou plus.
Le paradoxe réside dans le fait que les solutions d'urgence proposées sont dérisoires, ne s'intègrent pas dans le long cours, sont des rustines de dernier recours qui ne permettent souvent pas d'atteindre ce but.
Solution d'une nuit seulement, car le lendemain -- et si il le souhaite à nouveau -- il devra appeler dès 7h pour trouver un autre lit.
Ils éprouvent (car ils ont plus de recul) moins de pitié et plus de compassion pour ces gens, et en parlant avec eux je me suis aperçu qu'ils se sentaient plus ou moins impuissants vis à vis de la situation et qu'en plaçant certains SDF dans des centres d'hébergement, ils ne leur trouvaient une solution que très temporaire.
Lorsque que l'infirmière a appelé pour avoir une place en LHSS, le médecin avait refusé le patient sous prétexte qu'il risquait de rester trop longtemps dans la structure, alors qu'on lui avait bien précisé que le patient était vulnérable santé, et qu'une assistante sociale avait déjà entamé des démarches pour trouver une solution durable.
Ils m'expliquaient que de quelques fois ils avaient été jetés des urgences (alors que l'infirmier du samu social avait jugé nécessaire d'emmener une personne à l'hôpital) sous prétexte que "les urgences n'étaient pas une solution d’hébergement".
On se dirige d'abord vers des adresses transmises par appels pour prendre en charge des personnes sans solution de logement pour la nuit.
J'ai également remarqué que certains usagers sont pris en charge depuis des années par le 115 sans qu'une solution pérenne ait pu être mise en place pour eux.
Nous l'avons ramené aux urgences psy de son ancienne structure car pas d'autre solution convenable à cette heure de la nuit.
On m'a tout de suite bien accueillie, et bien expliqué à chaque fois la situation de l'usager qui appelait, les différentes solutions à lui proposer, son suivi. 2ème étape : le briefing.
Ils essaient toujours de trouver la solution la "moins pire" qui soir pour informer et répondre aux demandes des appelants.
J’ai vu l´infirmière de notre camion se démener pour trouver une solution afin qu’une jeune femme sans repère et abandonnée a elle même puisse prendre s’est traitements dans de bonne sens conditions.
Ce fut très triste de voir une telle situation sans qu'il n'y ait de solution à lui proposer pour le sortir de cette vie .
J'ai compris les différentes solutions que l'on pouvait proposer pour l'hébergement, les lieux de restauration, les démarches sociales et administatives etc...
Ils sont là pour proposer des solutions d'urgence, à très court terme. […] Mais ce n'est pas une solution efficace à long terme.
J'ai été un peu frustrée car j'aurai bien aimé entendre un entretien d'une personne qui appelait pour la toute première fois, et voir comment on pouvait recueillir des informations, faire le point sur les problèmes sociaux et trouver des solutions à ceux-ci.
N'y aurait il pas d'autres solutions comme leurs trouver un vrai logement?
Il est stipulé qu'il n'y a pas de place pour les familles dans les centres d'accueil et qu'il faut donc les rediriger vers les urgences, seule solution trouvée.
Ils exprimaient leur volonté d’etre Logé quelque part avec leurs mots, leurs émotions, ce qui me faisait culpabiliser d’autant plus, surtout lorsque l’assistante du 115 devait raccrocher sans leur proposer de solutions pour la soirée.
Parler avec eux, trouver éventuellement des solutions, leur donner des informations pour chercher à manger ou s'habiller gratuitement.
J'ai appris que des gens étaient là pour veillé sur les eux ( ce que je ne savais pas au début ) qu'il y a des situations auquelles ont peut trouvé des solutions du moins provisoire ( chambre ) mais d'autres non ( Sdf qui voulait seulement de l'argent ou ceux qui voulaient trouvé du travail )
Les appels s'enchaînent, il ne faut pas rester trop longtemps au téléphone, mais il faut à la fois écouter, conseiller, donner des solutions...
Je trouve également formidable l'accueil organisé et les possibilités d'hébergement, même s'il s'agit très souvent de solutions temporaires...
De l'inconnu du 115, arrivé en France il y a un mois, qui dormira pour la première fois dans un centre au 115 - et qui s'entendra dire au moment de l'entretien que nous n'avons pas de solution pour l'héberger quotidiennement jusqu'à son rdv d'enregistrement de demande d'asile dans un mois - aux vieilles connaissances de l'association, suivies depuis plus de 10 ans, les vieux de la vieilles.
Cet homme était particulièrement touchant car il était très honnête, et malheureusement il nous expliquait qu'il avait des idées suicidaires et ne s'en cachait pas, tout en sachant que ce n'était pas la meilleure des solutions.
En bref, cette nuit nous esquisse la réalité crue des rues, une misère triste et souvent alcoolisée, une misère avec un perpétuel lendemain perpétuellement identique, une misère qui touche ceux qui ont été 'comme nous', et qui malgré la bonne volonté des multiples associations, centres, intervenants (vraiment beaucoup, ça m'a étonnée), n'apparaît pas trouver de solution à long terme.
Les gens font des demandes d'asile , de réfugiés , qui prennent un temps fou et en attendant trouvent des solutions dehors.
Je pense que ce qui m'a le plus touché est le fait qu'elle soit une fille de mon âge, j'espère de tout mon coeur qu'elle parviendra bientôt à une solution ...
Nous restâmes plus d'1h avec eux, en leur donnant de la soupe et des cafés, et l'assistante sociale a prit du temps pour discuter avec eux, pour essayer de leur faire comprendre que tant que la jeune fille n'était pas majeure, il n'y avait pas de solution.
Il a accepté qu'on l'emmène dans un centre et nous avons pu discuter avec lui de sa situation pour chercher des solutions à ses problèmes, ce que l'on a pas forcément le temps de faire de façon approfondie au cours d'un appel.
seul solution : des conseils et des prises de RDV.
Après, ce ne sont que des solutions temporaires, au jour le jour.
Ils font face à des personnes qui ont souvent tout perdu, qu'il faut convaincre de se battre, d'essayer de trouver des solutions.
L'équipe commencait à baisser les bras car ils n'avaient pas d'autre solution pour ce Monsieur.
Chaque personne malgré son histoire, étonnante soit elle, est prise en charge individuellement, en prenant le temps de trouver la solution adéquate pour la nuit mais aussi pour les jours avenir si possible.
On ne connait pas leur histoire et la conversation est limitée au côté technico-pratique de la demande d'hébergement = solution temporaire à un problème insolvable, ils rappelleront demain, puis après demain, puis .....
Très vite on me fait comprendre que le 115 n'a pas vocation à loger tous les SDF, mais n'est qu'une solution de dépannage : un même SDF ne pourra espérer que 2-3 nuits par semaine dans un centre d'hébergement, peut être plus en cas de situation critique, mais les places d'hébergement de moyenne et longue durée sont rares.
Ce que j'ai appris concernant le Samu Social: la travailleuse sociale critiquait bien l'association: elle disait que c'etait une solution ponctuelle, qu'elle conseillait le plus les gens à se débrouiller par eux memes parce qu'il ne fallait pas qu'ils espèrent une situation durable avec le Samu Social.