Au début curieuse de découvrir une autre façon de vivre, émue par des rencontres diverses et variées dans les rues de Paris, même les endroits les plus insolites, joyeuse lorsqu'on nous raconte leurs anecdotes, sentiment de réconfort face au sourire et remerciement lorsqu'on leur offre un simple café instantané,sentiment d'accomplissemnt lorsqu'on envoie une personne blessée à l'hôpital...
Après quelques vacillants efforts, tout le monde est à bord et nous partons, pendant qu’une de mes co-équipiers passe sur son iPhone des chansons de « Johnny » que notre compagnon de route chantonne à sa façon… Il est 4h40, c’est la fin de la garde, et je garde de cette nuit le sentiment que j’ai fait quelque chose de bien de mon temps, avec des personnes impliquées et motivées, et que je serai partante pour le refaire ; même s’il me reste une impression un peu amère, le sentiment qu'il existe certainement un problème de fond loin d’être résolu, vaste marée montante que les quelques digues du SSP ne peuvent endiguer…
Néanmoins un peu dessus, peu de partage avec les sans abri, le sentiment que la maraude se résume à accompagner les sans abri aux centres d'hébergements.
Une expérience dont découle curieusement probablement un sentiment de réconfort -- réconfort d'avoir pu venir en aide, quelque modeste soit-elle, aux plus démunis, avec les moyens qui sont ceux du Samu social. Une expérience dont découle également un sentiment d'impuissance voire d'accablement, face à une misère que le samu social ne semble pouvoir prendre en charge que de façon "palliative" et quelque part, que de façon "superficielle". […] De cette nuit au Samu Social découle également un sentiment d'injustice.
Mais dans plusieurs situations, il y a un sentiment d’impuissance.
Des contacts pris, des repas donnés, des logements trouvés pour certains, mais surtout un réel sentiment d'impuissance.
De plus, j’ai eu un fort sentiment d’impuissance durant la double écoute avec peu de solutions à proposer aux personnes demandeuses.
Il raffermit le sentiment de solidarité et d'entre-aide qui disparait un peu lorsq'on vit dans une grande ville
J'en ressors aussi avec un sentiment d'impuissance.
Sentiment partagé en fin de maraude, entre la sensation d'avoir accompli une bonne action et le terrible constat d'impuissance de ces formidables bénévoles présent nuits après nuits.
D'autres part la nuit, qui pour moi était froide et pluvieuse, apparaît vraiment hostile et donne un sentiment de vulnérabilité quand on se plonge dans ce quotidien avec un peu d'empathie.
La garde au Samu social était une expérience enrichissante et en même temps laisse un sentiment d'impuissance, on a croisé beaucoup de familles roumaines dans la rue qu'on est pas allé voir car l'accueil dans les centres est difficile..
Une drôle de sensation subsiste durant la garde, lorsque l'on voit défiler tous ces gens avec leurs vies autour de nous alors que la misère est juste sous leurs yeux : un vrai sentiment de deux monde cohabitants.
Le fait de revêtir le manteau du Samu Social m'a permis de me sentir plus à l'aise face aux SDF; ma culpabilité et mon sentiment d'impuissance étaient moindres, et j'ai donc pu apprécier cette rencontre avec plus de simplicité car la gêne habituelle a laissé place à la seule joie de pouvoir leur apporter un peu de réconfort.
Laisse tout de même un fort sentiment d'impuissance.
La plupart refusait des soins médicaux, pourtant indispensables, faute de sentiment de légitimité à les recevoir et également par peur de perdre un emploi du fait du temps d'hospitalisation.
Nous n'avions malheureusement pas assez de couverture pour tout le monde ce qui provoqua en moi un sentiment d'impuissance et de regret.
L'image de cette soirée qui restera ancrée dans ma mémoire est celle d'un homme passant sa nuit dans une cabine téléphonique, le ventre dilaté par l'ascite, la saleté de son corps, sa détresse et ses paroles exprimant la cause de son refus d'aide : avoir le sentiment de contrôler sa vie et ne pas être dépendant.
J'ai eu un sentiment mitigé en sortant de cette soirée au samu social : d'une part, j'ai été mise face au manque de moyen concernant les logements d'urgence, notamment pour les lits de femme, et d'autre part je me suis rendu compte à quel point les petits gestes envers les personnes les plus marginalisées sont importantes pour eux, à quel points ses attentions ne sont pas négligeables.
Il n'a cessé de nous remercier, mais j'avais ce sentiment de n'avoir pas beaucoup aidé, ce qui est frustrant.
J'ai un sentiment assez ambivalent vis a vis de cette nuit , en effet les rencontres avec les personnes en détresse sont assez marquantes , mais il est frappant de voir que de l'aveu même du personnel du samu social , l'efficacité réele de leur action est difficile a percevoir sur le moyen et long terme .
J'ai eu la chance de trouver un hébergement à l'ensemble des personnes que nous sommes allés voir, je garde donc de cette nuit là un réel sentiment de fierté envers les intervenants, et je n'ai pas manqué de les remercier pour leur travail.
Cette nuit de maraude me laisse avec un sentiment de frustration : en 7 heures de maraude nous n'avons aidé que 4 personnes et laissé beaucoup d'autres dans le froid, par manque de place dans les hébergements d'urgence mais aussi par manque de temps et par une organisation peu productive.
L'équipe avec qui j'étais a toujours été à l'écoute et a permis d'enlever rapidement ce sentiment de gêne, parce que je ne savais pas trop ce que je pouvais dire ou faire.
Certains ont le sentiment que la mission leur est redevable.
En les voyant seuls au milieu d'une ville de 2 millions d'habitants, on se rend compte de leur sentiment profond d'exclusion, de tristesse et de misère.
Bref, une belle expérience humaine avec l'equipe et les personnes rencontrées dans la rue mais le sentiment d'avoir à remplir une baignoire qui fuit.
Et finalement un sentiment de BA accomplie 28 soupes/cafés/thés/bolinos ou couvertures distribués en plus des 3personnes qui ont trouvé un toit pour la nuit!
Je garde le sentiment qu'il est presque impossible de sortir quelqu'un de la rue, mais je me rends bien compte que leur apporter un café et un sourire est déjà un réconfort pour eux.
Malheureusement, un sentiment de "non finalité" me reste : on ne propose à ces personnes lors des maraudes que des solutions provisoires...
Ce qui m'a manqué lors de cette nuit est de pouvoir rencontrer davantage de personnes pouvant exprimer ses sentiments, la plupart des SDF rencontrés étant étrangers ou trop alcoolisés pour parler.
Pour résumer mon sentiment sur cette nuit: expérience très enrichissante au plan humain social.
Le système générale du samu social, i.e. trouver un logement pour 1 nuit, me laisse également un sentiment partager : il répond certes à une urgence...
J'ai bien vu que la jeune femme qui travaillait avec moi partageait mes sentiments a propos de ce garçon.
J'ai par ailleurs eu la chance de marauder avec une équipe agréable et ouverte, cependant, j'ai eu le sentiment en croisant d'autres équipes que la motivation à s'intéresser et à intéresser l'étudiant pouvait être très fluctuante.
J'ai bien aimé cette nuit au samu social car l'équipe avec qui j'étais considérait vraiment les sans-abri comme des personnes égales aux autres sans sentiment de pitié, simplement là pour les aider, tout en étant conscient de leur situation, en essayant de les tirer vers le haut.
Les maraudes avec l’équipe (très accueillante) m’ont permis de poser un regard nouveau sur ces personnes que nous voyons trop souvent en allant travailler ou allant acheter son pain et à qui nous ne prêtons pas toujours attention, en oubliant parfois que ces personnes ont un vécu, des sentiments, une fierté.
Il était faible, maigre, très fatigué, il nous a raconté qu'il avait une place en hôtel mais n'y faisait jamais ses nuits, il n'y retournait que le jour parce qu'il avait peur de ce sentiment d'isolement, d'être tout seul face à 4 murs, de n'avoir personne à qui parler.
Mon sentiment par rapport à cette garde est partagé, j'ai trouvé qu'il était important voire nécessaire d'y participer pour réaliser le rôle d'un tel organisme et l'engagement du personnel travaillant.
De cette garde, et en particulier de cette nuit passée en maraude, j'ai le sentiment d'avoir retiré de nombreux enseignements, qui m'apparaissent précieux tant pour ma vie personnelle, de jeune femme, de citoyenne, que pour ma vie de future interne et future médecin (hospitalier, je l'espère). Pour ne citer que quelques exemples de ce que m'a apporté cette expérience de confrontation à la réalité et d'interaction directe avec des personnes vivant dans la rue, je mentionnerais les points suivants : 1) l'impact émotionnel fort et marquant à long terme (en écoutant un jeune homme "tombé à la rue depuis très peu de jours" me raconter son histoire, sa situation, son désarroi à faire la manche pour la première fois, son épuisement à n'avoir trouvé le sommeil nulle part depuis 4 jours, etc...j'ai été profondément touchée, pour ne pas dire bouleversée, et j'ai le sentiment qu'un souvenir marquant comme celui-là, avec la charge émotionnelle qui y est associée, gardera longtemps -toujours ?
- Un sentiment d'incomplétude dans la prise en charge des personnes
Un bémol tout de même, qui n'a rien à voir avec l'intérêt immédiat que représente la garde, c'est le sentiment d'impuissance et de culpabilité que l'on peut ressentir à l'égard des familles auquelles nous sommes confrontés notamment lorsque des enfants sont concernés.
Plein de sentiments mélangés : pas vraiment une "prise de conscience", puisque, malheureusement, on se rend bien trop souvent compte de la misère qui nous entoure, mais plutôt, être obligée de regarder la vérité en face, sans faux-semblant, admettre que nous mêmes, nous ne nous rendons pas compte de ce que l'on a, tout ce que l'on prend pour acquis... […] Même si nous n'avons reçu aucun signalement pour ce quartier cette nuit-là, je suis contente des quelques rencontres que j'ai pu faire, des sourires partagés, le sentiment que pour cette nuit, ils seront en sécurité, à l'abri.
La rencontre avec des personnes de différents vivant dans le grand dénuement de la rue a, j'en ai déjà le sentiment, profondément modifié mon rapport à ceux-ci. […] Je pensais à mon sujet ne pas avoir d'à-priori concernant ces personnes vivant dans la rue mais, je suis un peu honteux de l'avouer, j'ai le sentiment de n'avoir réellement palpé leur humanité commune à la mienne que pour la première fois hier.
En avançant dans la nuit, on se rend compte que nous venons en aide à quelques personnes, et beaucoup d'autres nous interpellent, devant les centres par exemple, et on ne peut rien leur proposer ce qui nous donne un sentiment d'inutilité alors que ça devrait être l'inverse.
Il résulte quand même une frustration à la fin de cette garde : tant de gens à s'occuper et des moyens toujours insuffisants, un public parfois difficile à approcher, un sentiment d'impuissance.
Sauf qu'a la différence du héros de Cervantes, ces gens la (la je parle des travailleurs du samu social) ont un sentiment bien réel de l'inanité de leur action...
J'ai appris en l'espace d'une soirée et avec l'aide de l'équipe à laquelle j'avais été affectée à surpasser cette crainte, liée à un sentiment d'impuissance et de culpabilité à la fois je présume.