La nuit du 03/11/2017 était calme, nous n'avons eu qu'un signalement, le reste de la garde s'est faite à marauder dans les rues du 20ème arrondissement.
Quelques SDF vont dormir à la Boulangerie, un immense hangar avec des lits de camps envahis par les parasites mais cela reste un choix.
J ai été étonné par l instinct de survie des sdf protégeant leur territoire, s installant au dessus de "bouches d égout" chauffantes, ou proches de restaurants leur permettant d obtenir les restes par la même occasion.
-Finalement expérience importante, non pas pour nos études médicales, mais pour une prise en compte de la réalité sociale dans laquelle nous vivons et à laquelle la plupart des étudiants ne font pas attention le reste du temps.
L'homme reste digne.
Ces personnes, parmi les plus exclus de notre société, qui n'ont pas de toit, pas d'argent ou si peu, pas d'autre temps que le ici et maintenant, mais qui reste dignes et humaines.
Mais tant que nous ne sommes pas face à cela, cela reste abstrait.
Et "Vous lui dites qu'il reste tranquille", avec ce mépris évident dans le regard, comme si cet homme plié en deux allait lui sauter dessus!
On y passe tous les jours mais on n'y reste pas.
J'ai ensuite été prise en charge par le reste de l'équipe pour la réunion puis la maraude.
Malgré toutes les bonnes intentions du monde, on reste bien souvent pétris de préjugés envers ce qu'on ne connait pas.
Mais l'humain reste au coeur de l'action du samu social : le dévouement des équipe est magnifique vu leurs conditions d'exercice.
Par contre, j'ai également été surprise de voir que pour 90% des personnes abordés dans la rue, le samu social n'était d'aucun recours pour ces personnes, ainsi le rôle du samu social reste véritablement limité à ceux qui sont en demande.
j'aurais aimé assister à un tel entretien pour suivre le reste de "la prise en charge" et voir jusqu'où elle va.
Cependant cela reste une expérience très enrichissante, je remercie la fac de nous donner cette opportunité.
Je trouve que la répartition du temps des "activités" de la garde est bien : 2h de double écoute puis le reste du temps avec l'équipe mobile car je pense que c'est plus intéressant de voir réellement sur le terrain les actions du samu social (mais qu'il faut quand même garder un peu de double écoute !).
Pour le reste, mon ressenti : Une très bonne opportunité et expérience.
Je respecte les gens qui ont le courage de faire ce travail, il est difficile mais gratifiant, sans eux le réconfort quotidien que reçoivent les usagers n'existerait pas, il s'agit parfois du seul lien qui leur reste avec la société.
Cela reste une expérience que je recommande, il faut le vivre pour le comprendre et les équipes sont vraiment admirables.
Et qu'il y a énormément de pause pour les équipes en camion ( on prend du temps pour partir, on fume une clope après chaque personne déposée en centre, on reste discuter une demi h après la pause repas), après c'était une nuit avec peu de signalement, c'est surement pour cela...
La double écoute en début de soirée présente un réel intérêt pour saisir l'ampleur des efforts qu'il reste à faire.
Un chauffeur présenté comme animateur social qui reste dans son camion lorsque l'on rencontre un sans abris, qui ne m'a jamais adressé la parole et qui n'a même pas eu la gentillesse de me ramener à 4h chez moi comme prevu Lâchez à 4h donc à Ivry sans RER ...
Et m'a aussi fait encore un peu plus comprendre le long chemin qu'il reste à parcourir pour que chacun ait le droit à une vie digne.
Je n'imaginais pas pouvoir autant m'amuser malgré le spectacle de la misère humaine, et pourtant les travailleurs sociaux font vraiment un travail remarquable et s'intéressent aux gens oubliés par le reste du monde.
Ceci montre donc qu'i reste des progrès à faire au niveau de la prise en charge sociale des personnes en difficulté et que de belles paroles ne suffisent malheureusement pas à régler tous les problèmes.
Avec un peu de "chance", on tombe sur un appel faisant l'objet d'un signalement pour la Maraude qui suivra. 20h, briefing où nous rencontrons entre autre l'équipe avec qui nous marauderons le reste de la nuit.
Le plus difficile c'est quand il reste une seule place dans tous les foyers.
Elle m’a donné énormément d’explications sur les appels, l’hébergement des personnes en difficulté … Aux alentours de 20h, je suis allé à la réunion d’équipe, dans laquelle un briefing sur les signalements de personnes en difficulté a été fait, et où j'ai été présenté au reste de l'équipe.
Cette garde ne m'a pas beaucoup plu, dans le sens où les conditions étaient difficiles (froid++), l'équipe un peu conflictuelle, et de m'apercevoir des failles réelles du système (refus d'hébergement, visite de certaines personnes parfois très expéditive..) mais elle reste utile et doit être préservée car les qualités humaines des médecins sont primordiales.
Sincèrement je suis admirative du travail fourni par l'ensemble de l'équipe de nuit (ça reste un métier fatiguant), et je trouve ça génial qu'il subsiste encore un minimum de solidarité en France.
Il paraît difficile d'instaurer une 'sélection', mais la situation reste encore délicate quand celui qui a appelé à 20h45 au lieu de 20h30 se retrouve sur le carreau.
Elles leur offrent un café, une couverture, des vêtements, un lit pour dormir lorsqu’il en reste encore – car une fois l’hiver passé, les places se font rares.
Je me suis rendue compte aussi de deux facettes de la société : - une terrible : nous tous qui ne daignons pas adresser un regard aux SDF (comme je le disais précédemment, beaucoup par culpabilité de ne rien faire pour pouvoir les aider, mais je sais que d'autres personnes portent aussi un jugement de valeur sur eux), des pickpockets qui OSENT voler le peu qui reste aux plus démunis, et le manque de moyens dont nous disposons pour proposer une vraie prise en charge à long terme (nombre incroyable de "demandes non pourvues" lors de la double-écoute, frustration de l'équipe mobile face au manque de réactivité de leur hiérarchie
On a essayé de les convaincre de la diriger vers un centre pour mineurs et pour le reste de la famille, une place isolée en centre (les places familles en centre sont plus pour les couples avec des jeunes enfants) mais le mari de la jeune fille mineure refusa.
Ceci dit, même si je ne savais pas bien quoi dire, je me suis sentie bridée, et donc réduite au silence complet, par la conscience de mon inexpérience : la peut de dire une "bêtise", devant les professionnels que sont le reste de l'équipe.
Pour les sans abris, l’attente interminable au téléphone pour savoir s’il reste une place disponible en centre pour la nuit, et le fait qu’il faudra de toute façon recommencer le lendemain car les places sont attribués pour une seule nuit le plus souvent..
Je reste admiratif de leur travail.
Cela va m’aider à mieux appréhender les difficultés et besoins auxquels font face les patients sans abris que je reçois aux urgences par exemple (même si ma représentation reste à des années lumières de ce qu’ils peuvent vivre).
Cela reste une expérience, et cela permet d'essayer de concevoir les choses lorsqu'on ne les a pas vécus.
Ne serait-il pas possible, surtout dans les centres comme l'affreuse « Boulangerie » où il reste manifestement des places libres tous les soirs, de changer le système, d'avancer ces horaires ? […] La question du recours aux interprètes est un pur scandale. 26 euro (Monsieur Duguet, vous comprendrez j'espère que je fasse le choix de ne pas accorder « euro » parce que je considère qu'une vraie politique d'harmonisation européenne consiste à permettre que ce mot désignant notre monnaie reste identique dans toutes les langues européennes, et qu'il ne soit donc pas transformé en « euros » au pluriel en français, en « euri » en italien, en « euren » en allemand, ou que sais-je encore...
Lors de cette situation, j'ai ressenti avec le reste de l'équipe, un énorme sentiment d'impuissance et j'avais presque l'impression de les abandonner.
Enfin, la rencontre avec un très jeune SDF reste l'un des moment les plus marquant de cette nuit.
J’ai aussi réalisé que si dans la majorité des cas le 115 était bien accueilli par les sans abris, dans certains cas aucun dialogue n’était possible (on nous a ainsi jeté de l’eau alors que nous cherchions à parler avec quelqu’un, mais d’après ce que m’a dit le reste de l’équipe de l’EMA il y avait bien pire qui pouvait arriver).
Le mystère reste intact...
Tous ont leur place dans le centre et nous devons dire non, à contre coeur, à plusieurs personnes, qui dès que le camion reste trop longtemps à un endroit, affluent pour savoir s'il est possible de venir.
Vers la fin, il disait que sa grand-mère dormirait à sa place, plus au chaud, qu'il échangera de place le temps de la nuit; sa grand-mère rétorqua, il n'en était pas question, il fallait que son petit-fils reste bien au chaud.
Par la suite, le reste de la maraude fut également très chargée, mais j'ai trouvé ce moment le plus intéressant sur le plan social, et je manque de place pour tout raconter ... ^^
On croise ainsi des publics différents: les "grands cassés" désocialisés, de jeunes sans papiers ayant fui leur pays en guerre, des femmes abusées, les habitués souvent résignés dont le samu social est le seul lien social, presque familial, qui leur reste etc. […] S'il ne reste plus de place, l'alternative c'est la rue, c'est le froid, la solitude souvent, c'est la violence parfois surtout pour les femmes.