Lors du briefing, j'ai appris que nombreux étaient les commissariats qui refusaient d'appliquer la loi et d'accueillir les mineurs au poste pour la nuit par peur ou ignorance des procédures qui s'ensuivraient le lendemain.
A nous de les soigner évidemment, mais aussi de leur redonner confiance en un système dans lequel ils ne croient plus souvent depuis de nombreuses années.
Parmi la petite dizaine de personnes que nous avons rencontré, nombreux étaient ceux qui ne réclamaient pas grand chose : une bouteille d'eau (mais pas de soupe car ils avaient déjà eu la chance de trouver un repas), une paire de chaussettes (mais pas besoin de gants !
On a eu des appels de personnes seules, de familles (nombreuses) et de couples.
Le dortoir est immense, avec de nombreux lits superposés entassés les uns sur les autres.
Je fis la connaissance de nombreuses personnes sans-abris qui se sont toutes révélées être agréables, touchantes, humaines et surtout pleines d'humour.
Au final, je pense que cette expérience est très enrichissante sur de nombreux points, mais surtout humainement.
Cette expérience m'a permis de me rendre compte que les personnes en situation difficile sont bien plus nombreuses que je ne l'imaginais, que les raisons de cette situation sont également plus variées et complexes qu'on ne peut le penser sans en avoir eu le témoignage.
Le froid était intense malgré mes nombreuses couches, gros pulls et le manteau du samu ( plus qu'indispensable).
Les idées reçues concernant les vagabonds sont nombreuses et comportent un fond de vérité : ils sont sales et soûls en permanence par exemple.
Malheureusement, en raison de la pluie et du froid, de nombreux appelants s'étaient abrités dans des lieux auxquels nous n'avions pas accès, et nous n'avons donc pas trouvé ce monsieur.
Selon moi, cette première expérience au samu social est très enrichissante et utile pour notre pratique future de médecin notamment aux urgences où les sans abris sont nombreux.
Ca a été finalement une agréable surprise de voir que les aides mises en place pour eux sont quand même assez nombreuses, mais j'ai été très surprise par le fait que la plupart des personnes rencontrées pendant ma garde ont refusé toute forme d'aide, pour un hébergement pour la nuit mais aussi pour une soupe ou un sac de couchage!
Tous étaient très présents pour m'expliquer le fonctionnement et pour répondre à mes nombreuses questions.
Les appels au 115 etaient presque tous rejetés d'emblée: avec la fin" administrative" de la periode hivernale, de nombreux refuges (gymnases..) mis à disposition pour l'hiver sont deja fermés alors que le froid n'est pas du tout fini.
Le samu social est un peu dénigré dans le milieu hospitalier, je pense au souvenir d'un sdf amené aux urgences de neuro chir qui fut très mal accuilli, mais aussi a de nombreux autres exemple, cette garde m'a permis de vraiment comprendre ce qu'est le samu social et de m'en faire ma propre idée.
Accueillie, j'ai pu voir la difficulté des bénévoles à répondre aux nombreuses demandes et au manque de moyens.
rencontre avec de nombreux sans abris , soupes chaudes distribuées, poignées de main échangées, duvets donnés....
Durant cette nuit, on a pu aider de nombreux personnes dans le besoin.
L'un des hommes venait d'Italie et Armand qui restait en retrait assis par terre sur ses affaires c'est tout de suite proposé pour aider à dialoguer car ayant voyagé dans de nombreux pays du monde il parlait entre autre couramment l'italien.
C'est enrichissant sur le plan humain, même si la prise de conscience qui accompagne la maraude est assez violente (gale, problèmes psychiatriques nombreux, sujets qui refusent d'aller en centre malgré la température glaciale...)
D autre part, nombreux sont ceux qui refusent de se faire soigner, on m a dit qu un des SDF ne voulait pas se faire transporter dans un établissement avec prise en charge médicale , parce qu il avait peur de ne pas retrouver sa "place" en revenant s il partait .
Il devrait s'agir de volontariat, nous aurions été nombreux à nous porter volontaire pour découvrir en 1 nuit cette organisation.
De nombreuses personnes ont appelé au moment de la double écoute pour essayer de trouver un logement pour la nuit, aussi bien des familles que des cas isolés.
Les nombreuses gardes réalisés en réanimation me semblaient déja suffisante, et en rajouter une en ce début de D3 me semblait futile.
Il était extrêmement agréable de parler avec lui, il était en effet très cultivé et m'a appris notamment de nombreuses choses sur les catacombes de Paris.
Lors des doubles appels, j'ai pu me rendre compte que les "critères" pour obtenir une des places (peu nombreuses) pour un hébergement pour la nuit sont : appeler aux alentours de 19h, ou être malade, ou se faire ramasser par un camion avant 23h.
Cette nuit-là, j'ai rencontré de nombreuses personnes dans le besoin avec des profils assez différents, et cela m'a permis de voir que l'activité du SAMU Social ne concernait pas seulement les sans domicile fixe.
Mais, on prend connaissance de nombreuses autres aides qui sont disponibles sur Paris.
J'ai pu visiter les nouveaux locaux, qui sont vraiment très bien aménagés, ce qui amène de nombreuses personnes à ne vouloir plus venir qu'à Romain Rolland.
Comprendre les différents enjeux, ressentir les difficultés des usagers, et des travailleurs face à des nuits froides, pluvieuses, des refus de prise en charge de certains services d'urgence, du mépris de nombreuses personnes envers ceux qui n'ont pas de domicile est essentiel au sein de nos études.
"L'hiver sera rude, ils seront moins nombreux en avril et puis de toute façon, depuis quand les gouvernements s'occupent-ils des gens qui meurent?
Il n'y a pas que le libéral ou l'hospitalier, de nombreux postes de gynécologue ou médecin généraliste sont en demande dans les centres d'hébergement.
Par ailleurs, on se rend compte que la problématique médicale est très présente chez de nombreux demandeurs ( pathologies psychiatriques +++, blessures handicapantes) et détermine l'orientation qu'on peut leur proposer
Globalement, cette garde fut enrichissante pour moi, elle permet d'ouvrir les yeux sur les conditions de vie extrêmes de nombreuses personnes et familles, et surtout sur l'aide mis en place pour ces gens, encore insuffisante et dans des conditions très difficiles, mais tout de même présente.
Dans les centres d’accueil se côtoient des gens en détresse sociale mais radicalement différents, nous avons emmené en camion à Montrouge ce soir là des « grands exclus » de la société (sans domiciles depuis de nombreuses années, certains invalides, d’autres alcoolisés)..
De cette garde, et en particulier de cette nuit passée en maraude, j'ai le sentiment d'avoir retiré de nombreux enseignements, qui m'apparaissent précieux tant pour ma vie personnelle, de jeune femme, de citoyenne, que pour ma vie de future interne et future médecin (hospitalier, je l'espère).
J'y ai passé un très bon moment, avec des gens sympathiques et qui m'ont fait part de leurs nombreuses expériences.
Au cours du trajet jusqu'à Romain-Rolland, j'ai été impressionnée du calme et de la patience dont elle a fait preuve pour discuter avec le monsieur, réussissant à obtenir de nombreuses informations nécessaires pour remplir l'évaluation.
Marie, que j’ai suivie lors des doubles appels, m’a expliqué que le système était saturé très rapidement et qu’à partir de ce moment les appels qui se faisait était directement coupé et qu’un grand nombre de personnes devait ainsi rappeler de nombreuses fois et attendre en moyenne une heure pour avoir quelqu’un et que, souvent, ce temps d’attente se finissait par une demande non pourvue.
Parmi tous ces nombreux appels, il y a eu une dame qui a particulièrement marqué notre attention.
Et je réalise d'un coup qu'elles sont nombreuses.
Ou justifiée par des pauses grignotage ou cigarettes trop nombreuses !)
Il est vrai que nous pénétrons moins loin dans l'intimité des malades mais cette problématique se rapproche à mon sens de notre pratique là encore. 2.2 Un sentiment de frustration Les aberrations sont nombreuses et créent un sentiment de révolte à chaque fois: un traiteur a voulu donner les excédents frais de la journée aux Samu Social.