Né au Cameroun, il a récemment obtenu la nationalité française par union de sa mère avec un français vivant au Cameroun. […] Depuis, sa mission a pris fin et il se retrouve ainsi sans possibilité de logement, ce qui complique fortement sa formation et son adaptation à la vie française.
J'ai été un peu déçue du comportement de certains employés qui riaient (pas mechamment) devant une dame en grande détresse qui ne comprenait pas le français.
Ici nous retrouvons des personnes, étrangères ou françaises, jeunes âgées, qui essaient de se débrouiller tous les jours pour trouver de la nourriture et surtout un logement, d'un point de vue hospitalier nous ne voyons que l'aspect malade et en état d'ébriété. Pendant la maraude nous avons récupérer un jeune iranien qui était arrivé en France un mois avant et qui ne parlait pas un mot de français, marmonner l'anglais et ne connaissait personne.
Nous avons eu plusieurs appels dont un concernant une famille ukrainienne avec 2 jeunes enfants, arrivée en France depuis 15 jours, ne parlant pas français mais plus important encore, tous étaient sourds.
J'ai été particulièrement frappé par le cas d'une mineure enceinte, vivant dans la rue avec son compagnon et son petit frère de quatre ans, par trois degrés, le tout sans presque parler un mot de français.
Je pense qu'il faudrait mieux informer les français de l'existence du Samu social; avant cette garde, je n'en avait jamais entendu parler.
Une expérience qui devrait être obligatoire pour tout citoyen français, pour apprendre à descendre avec beaucoup d'émotion de nos tours d'ivoire le temps d'une nuit.
Nous avons fait face à des situations très variées, allant d'un migrant ne parlant le français à une femme isolée dans la rue, en passant par tous les habitués du samu social.
D'abord recueillie en région parisienne par une connaissance, elle est ensuite expulsée et se retrouve à la rue dans le froid depuis 4 jours, sans ressources, sans contact, sans savoir parler français. […] Le cas est marquant car la personne sans connaître le français est perdue, effondrée, se retrouve sans contact, sans savoir quoi faire.
Malgré l'aide du 115, on se demande quelles sont les perspectives d'avenir des sdf (dont beaucoup d'étrangers, qui ne parlent pas français, certains ne savent même ni lire ni écrire, des familles, des jeunes de 18 ans déjà à la rue,...).
Pendant que nous lui donnions un repas chaud et que nous discutions avec lui deux hommes marocains qui ne parlaient pas français sont venus nous voir pour nous demander de l'aide. Ne parlant pas français le dialogue était quasi impossible.
Lors de la double écoute nous avons eu un appel, d une femme d'une trentaine d'année d'origine Africaine, vivant en France depuis l'age de ses 3 mois et n'ayant toujours pas la nationalité française : elle vivait par le renouvellement annuel de son titre de séjour.
et ceci sans distinction entre le SDF alcoolisé et souillé, articulant mal, et le SDF propre sur lui parlant parfaitement le français.
Et moi, j'aidais à traduire en arabe ce qu'il lui était dit en français.
Elle est étrangère, et est venue accoucher en france pour que son enfant ait la nationalité française.
Je n'ai pu assisté qu'à une seule double écoute malheureusement ( arrivée en retard ) , la maraude que j'ai effectué étais dans les quartiers chic de Paris donc je n'ai pas pu voir beaucoup de SDF mais avec le peu que j'ai vu (4 ) cela m'a vraiment donné une autre vision j'ai pu voir qu'il y avait des Sdf de tout âge ( 18ans à 65 ans ) qu'on pouvait à la fois rencontré des personnes qui ne voulaient absolument pas d'aide et d'autres au contraire qui suppliaient qu'on leurs trouve une chambre pr la nuit , des étrangers mais aussi des français qui ont perdu leur travail et leur domicil . […] La personne qui m'a le plus marqué était cette jeune fille roumaine de 18 ans ( plus ou moins on ne savait pas trop ) qui ne parlait pas français qui était là dans la rue depuis plusieurs jours mais qui était toute souriante très gentille qui ne voulait même pas qu'on lui donne une soupe ou un café mais dont seule la compagnie lui donnait le sourire .
Les usagers ont des profils très variés mais ce qui m'a marqué c'est le nombre important de migrants, de toutes origines, qui ne trouvent pas d'assistance car ils arrivent seuls à Paris et ne parlent pas ou peu français.
Il prenait des cours de français avec pôle emploi, et tant bien que mal essayait de trouver un travail.
Malgré cela, nous avons rencontré un SDF indien qui ne parlait pas français, le regard totalement hagard, quasi mutique qui ne voulait pas venir avec nous et préférais dormir sous son pont malgré le fait que nous avons communiqué avec lui par l'intermédiaire d'une traductrice au téléphone...
La communication est souvent difficile: un mauvais réseau, des bruits parasites, un français approximatif, et parfois une autre langue.
J'ai été surpris par le nombre de personnes dans cette situation, mais également (sans préjugé aucun) par le fait que l'immense majorité ne soit pas d'origine française.
Les personnes que l'on rencontre sont vraiment très différentes : de la personne dont on ne se douterait pas qu'elle est à la rue, à l'étranger ne parlant pas français, en passant par le diabétique qui peine à suivre son traitement et donc à équilibrer ses glycémies, et par les "habitués" bien connus de l'équipe du samu social.
C'était la première fois que ce jeune Hongrois d'une trentaine d'année, en France depuis 2 mois, dans la rue et ne parlant ni le français ni l'anglais, contactait le SAMU SOCIAL.
J'ai été particulièrement marquée par un couple d'albanais de 22 et 23 ans, tout juste arrivés à Paris via des passeurs et ne parlant pas un mot de français.
Se rendre compte de la précarité et de la détresse de français ou d'immigrés est très important, ils sont à côté de nous, et n'ont parfois besoin que d'un peu d'aide et de contact pour s'en sortir.
Il venait d'arriver de Syrie, ne parlait pas le français et était complètement perdu.
La mère tenait dans ses bras 2 enfants de 3 et 5 ans et ne parlait pas un mot de français avec son mari...
La double écoute est aussi intéressante mais j ai trouvé ca un peu court, car souvent les dialogues avec des personnes ne parlant pas tres bien le français font prolonger les conversations ce qui fait qu au total, on ne peut en entendre que 2, 3..
D'autre moments forts ont été de devoir donner une douche à un sans abri avec une aide soignante, l'entretien avec un roumain qui ne parlait pas français mais qui semblait très heureux qu'on s'occupe de lui (et qui nous a offert un ballon de foot à la fin), celui avec un jeune schizophrène aussi qui s'était fait viré de chez lui et avait du arrêté ses études mais qui semblait vouloir s'en sortir, reprendre ses études, trouver un travail...
J'ai été particulièrement marquée par la rencontre de deux jeunes français nantais, qui avaient soit-disant été virés de chez eux par leurs parents, l'un disant avoir 21 ans mais n'en avait probablement que 16.
Nous avons reçu un appel d'un monsieur ne parlant pas français, et très mal anglais, pour lequel nous avons du faire appel à un traducteur, qui a parlé une trentaine de minutes avec l'appelant.
On va à un autre signalement pour trouver un jeune homme de d'entre 25 et 30 ans qui dormait au niveau d'une bouche d'aération et qui ne parlait pas français donc il n'a pas compris qu'on voulait l'emmener au centre.
Le plus beau souvenir que j'ai a été de croiser son regard, quand on est reparti, très reconnaissant, et nous dire "merci" alors qu'il ne parle pas un mot de français.
Et la solidarité des français: proposition d'hébergement à leur domicile, don d'un repas, don de vêtements, mise à disposition de leur salle de bain pour une douche...
Il y a eu beaucoup de rencontres, toutes aussi chaleureuses les unes que les autres, et j'ai pu constater que la misère et la solitude n'épargnent personne : homme, femme, jeune, âgé, français ou étranger, tous sont égaux dans cette condition, et fort heureusement tous sont égaux quand on leur vient en aide.
Elles étaient en France depuis 10 jours et ne parlaient ni français ni anglais, il a donc fallu appeler ISM interprétariat pour leur expliquer que, malheureusement, comme elles étaient à la rue depuis moins d'un mois, elles ne pouvaient pas bénéficier d'une place d'hôtel pour familles du Samu Social. […] Il a donc fallu expliquer, une fois de plus en passant par ISM interprétariat, à cette famille qui ne parlait ni le français ni l'anglais, qu'il fallait qu'elle retourne en Seine et Marne pour être prise en charge par le Samu Social du 77 et peut être avoir une chambre d'hôtel.
J'ai aussi constaté la difficulté que les écoutants éprouvent face aux usagers ne parlant pas français ou très peu.
Il ne parlait pas français et seulement un peu anglais.
La mère ne parlant pas français, c'est la petite Maria, 9 ans, qui faisait la traduction.
J'ai pu rencontrer des personnes de tous âges, majoritairement des hommes, français ou étrangers (ce qui parfois ne facilite pas la compréhension), la plupart ont eu des places en centre pour la nuit mais nous avons du refuser des places à deux jeunes hommes, de mon âge environ.
Tout d'abord la double écoute à la régulation du 115 de 18h à 20h est franchement inutile, zéro valeur ajoutée à écouter des individus, étrangers pour la plupart s'exprimant dans un français très moyennement compréhensible, demander, voire exiger avec agressivité, une place d'hébergement pour la nuit; parfois même se plaindre d'être accepté dans une structure quand ils espéraient pouvoir aller ailleurs. […] Aucun intérêt sur le plan humain, ne favorise en rien notre aptitude à l'écoute, mais exacerbe plutôt notre indignation vis à vis des personnes qui profitent d'une solidarité sociale dont ils ne se rendent pas compte de la valeur et qui estiment que tout leur est du alors qu'ils ne sont même pas français et ne parlent pas notre langue.
L'équipe a pris des photos des lieux pour signaler cela : en effet, la porte de sa chambre est forcée (chambre apparemment payée 800€/mois par l'Etat français), sans serrure, avec des SDF qui dorment par terre à l'intérieur, plus de douche car cassée, une seule chaise cassée, des matelas avec des champignons de moisissure posés par terre, une odeur nauséabonde, des murs prêts à s'effondrer devant l'humidité des lieux...
Ne parlant pas le français nous avons dû faire appel à un traducteur par téléphone pour savoir pourquoi la famille avait quitté les lieux le jour-même alors qu'aucune solution long cours n'avait été trouvée et l'hébergement était donc reportée automatiquement d'une nuitée.
Sur mon ressenti personnel, j'ai détesté cette garde : j'ai été confronté à un système dépassé, à bout de souffle, en tout point semblable à ce que nous, externes, vivons tous les jours en stage à l’hôpital public, à l'image de la colère qui gronde dans les services d'urgence français, avec une hiérarchie et un gouvernement insensible, incapable de proposer des solutions sur le long terme.