On a passé pas mal de temps avec un sdf qu'on nous avait signalé en début de soirée, une fille de mon âge sortant tard de son boulot l'avait vu et avait appelé pour la 1re fois le 115.
Le reste de la nuit nous avons "maraudé": c'est à dire déambuler en camion bien polluant dans paris dans l'attente d'un appel du central ou à la recherche d'une personne "vraiment très mal".
Nous avons reçu un appel d'un monsieur ne parlant pas français, et très mal anglais, pour lequel nous avons du faire appel à un traducteur, qui a parlé une trentaine de minutes avec l'appelant.
Il s'agissait d'une jeune femme qui s'était retrouvée à la rue après la perte de son emploi, le départ de son ami, et le rejet de sa famille, et qui se débattait tant bien que mal pour essayer de s'en sortir et de loger par-ci par-là chez des amis qui acceptaient de l'héberger pour quelques nuits Finalement, l'arrivée du samu social n'a pu lui permettre uniquement d'être hébergée dans un centre pour la nuit, mais ne sera sans doute pas suffisant pour l'aider à se faire employer et pouvoir mener une vie comme avant.
Serait-ce mal rémunéré?
Un monsieur se plaignait de son pied parce que ça le gênait pour marcher et non pas parce que ça lui faisait mal, par exemple.
Je trouve que cette garde est très importante d'une part sur le plan humain parce qu'elle nous apprend à aborder des personnes qui (même si on a du mal à se l'avouer) peuvent parfois nous faire peur ; et d'autre part sur le plan professionnel puisque l'on est assez souvent amenés à rencontrer parmi les patients des personnes dans le dénuement, et cette expérience permet de mieux comprendre leurs conditions de vie et leur devenir à la sortie de l'hôpital.
Ce qui m'a par ailleurs interpelé, c'est durant notre dernière intervention vers 5h : une personne, qui tenait mal sur ses deux jambes, nous a demandé un café.
Le samu social est un peu dénigré dans le milieu hospitalier, je pense au souvenir d'un sdf amené aux urgences de neuro chir qui fut très mal accuilli, mais aussi a de nombreux autres exemple, cette garde m'a permis de vraiment comprendre ce qu'est le samu social et de m'en faire ma propre idée.
Tout le monde n'a pas envie d'avoir un contact physique avec des SDFs, ni de parler avec eux, et personnellement je l'ai très mal vécu...
Elle était ravie de notre venue, et disait qu'elle avait besoin de notre aide car elle n'avait pas mangé de la journée et avait très mal aux jambes à cause de l'agression qu'elle avait subi.
Les seuls points négatifs qui m'ont interloqués sont l'attitude d'une personne à la double écoute qui répondait très mal aux appels, j'ai trouvé même si je n'ai pas eu de formation et que les personnes au téléphone ne sont pas forcément d'une extrême gentillesse son attitude déplacée.
Nous avons rencontré pas mal de gens pendant la nuit mais le contact et le rôle du samu social n'est pas le même pour tous; certains prendront juste un café, une soupe ou un duvet, d'autres ressentiront juste le besoin de parler avec nous, d'autres nous diront gentiment non merci et encore certain d'entre eux accepteront de monter avec nous dans le camion pour aller dormir au chaud.
Étant donné que dans mon entourage, personne n’a de difficultés pour se loger quelque part, j’avais du mal à imaginer qu’il y avait autant de sans abris dans la ville en intra-muros...
Je suis mal à l'aise, je me sens mal pour elle.
Elle nous permet de découvrir une population laissée à la marge de la société, que l'on a l'habitude de côtoyer aux urgences par ailleurs, mais pour laquelle on a du mal à s'imaginer leur condition de vie.
A mon arrivée, l'acceuil fut plutot classique, dans les locaux du 115 on me fit lire un polycopié sur l'histoire du 115, assez mal fait, peu interessant.
Je n'avais pas vraiment d'idée sur le quotidien, les moyens de se débrouiller et les attentes des sdf et j'attendais de cette garde pas mal de réponses (qui seraient positives).
L’appel d’Oskar est mal tombé. […] La camionnette s’arrête : un homme mal couvert dort sous le métro de la ligne 6.
On essaie tant bien que mal avec des anglais approximatifs des deux cotés, de faire une évaluation d'un jeune migrant, avec l'infirmière. […] Un autre sans abri que l'on voit nous dit qu'il a 2 stents mais qu'il ne prend pas ses traitements et qu'il a mal à la poitrine, nous faisons ce qu'on peut pour lui, c'est à dire pas grand chose...
J'ai eu plus de mal à m'intégrer, d'autant plus que l'équipe ne se connaissait pas, c'était une nouvelle équipe et il y avait un conflit IDE/assistance sociale (elles n'avaient pas la même façon d'aborder les personnes en difficulté).
Nous rencontrons tous les jours des SDF aux urgences, alcoolisés, rarement capables de définir leurs maux et venant le plus souvent pour un toit.
J'ai donc cru comprendre que le SAMU social amène seulement les SDF aux foyers (qui est déjà pas mal, mais quand même très restreint par rapport à ce à quoi je m'attendais).
Le lieu est un très beau bâtiment mais très mal entretenu, le personnel est assez débordé (comme partout me direz-vous), le médecin est présent 4 matinées par semaine, et ne vois pas tous les patients (qui sont eux même assez particuliers).
Autant vous dire qu'on savait pourquoi notre chauffeur commençait à avoir mal au crâne.
J'ai cependant appris avec étonnement que beaucoup de sdf refusent d'aller en centre d'hébergement, ce que j'ai eu du mal à comprendre.
Puis lors de la maraude, j'étais assez méfiante, je n'osais pas aller vers les SDF au début, car j'avais une certaine appréhension, peur de ne pas savoir quoi leur dire, peur qu'ils soient agressifs, peur de les déranger dans leur chez-soi, puis au fil de la nuit, j'ai vu que c'était des gens, remplis de gentillesse et de courage,qui ne se plaignaient pas, malgré tous les maux qui leur tombaient dessus, ils acceptaient leur sort, simplement.
Mon équipe du camion, extrêmement sympathique, m'a en effet rapporté qu'ils ont parfois du mal avec certains étudiants qui sont extrêmement sur la défensive et ne veulent pas d'approcher des gens.
Le chauffeur m'avait bien dit que je vivais ma nuit comme je le voulais , donc pas de pression ce qui était vraiment pas mal .
J'ai effectué cette garde avec tous mes a priori en tête sur les "gens de la rue ": agressifs, pas propres, mal polis ,sans projets de vie ,ainsi que les idées que j'avais des centres d'hébergement :délabrés, dangereux.
J'ai trouvé cette expérience très enrichissante : j'avais du mal à me figurer exactement quel était le travail du SSP et j'ai ainsi pu concrètement me rendre compte des missions qu'ils accomplissent.
On leur parle parfois mal, mais ils gardent toujours le sourire et restent patients.
J'ai appris pas mal de choses sur le Samu Social.
J'ai vu au total 3 centres, et deux d'entre on été une aggréable surprise : j'avais pas mal de préjugés mais il m'a semblé qu'il en ressortait une atmosphère vraiment chaleureuse..
- Ne pas se ramener en short même s'il fait une chaleur asphyxiante car ça passe TRES mal avec la directrice des travailleurs sociaux qui vous propose ou bien de rentrer chez vous, ou bien de trouver un pantalon parmi leur stock d'habits à donner
Mais bon j'étais avec une équipe très sympa qui m'a expliqué pas mal de choses sur le fonctionnement du 115 et dans la nuit nous avons pu amener un sans-abri dans un foyer que l'on m'a fait visiter.
Alors que nous nous apprêtions à parti sur un nouveau signalement, Frank s'est fait très mal au cou, avec une tension et des douleurs qui l'empêchaient de tourner la tête.
Il dit qu'il a tes eu de la chance, il n'a jamais fait de mal à personne et les gens sont chouettes avec lui.
J'ai encore une fois pris conscience d'à quel point on peut mal traiter l'autre.
Ce n’est jamais facile de passer devant un sans abris en plein hiver, parce que le froid et la pluie ça fait mal et parce qu’on ne sait jamais trop quoi faire.
Elle nous parla de ses douleurs, de ses maux, de ses visites à l'hôpital, et de son suivi par les médecins.
Il est seul à Paris, n'a pas mangé depuis longtemps, n'a pas dormi depuis des jours, a mal au dos à force de marcher dans la ville.