Ayant effectué un stage d'externe aux urgences hospitalières, j'ai réalisé que le niveau de relation entre aidant (soignant) et aidé (patient) n'est pas le même, du moins concernant les personnes sans domicile fixe, à l'hôpital (où la blouse blanche agit comme une "barrière" qui garde la personne à distance) et au Samu Social où ce sont les équipes qui se rendent directement sur le territoire même des gens ("chez eux") à la rue.
Un appel m' a particulièrement marqué, il s'agit de celui d' un homme qui pour la première fois se retrouvait à passer la nuit seul dehors.
Il s'agissait d'un jeune homme de 19 ans qui se retrouvait à la rue pour la première fois sans aucun ami ni aucune famille qui ne pouvait l'héberger et qui venait de trouver un CDI dans la restauration.
Il s'agit d'un monsieur vivant dans la rue depuis plus de 20 ans, qui s'est retrouvé incendié ( à cause d'un règlement de compte probablement ) et qui a du être hospitalisé et amputé de plusieurs orteils et phalanges il y a 18 mois environ.
Parfois, il s'agit d'écouter ces personnes qui n'appellent que pour un peu de soutien...
Il s'agissait d'un homme qui se trouvait dans la rue sous la pluie non abrité par la pluie, qui était alcoolisé et surtout dans un état très précaire d'un point de vu de l'hygiène.
En conclusion, il s'agit d'une expérience très positive pour moi et elle se trouve en haut de la liste de nos gardes obligatoires et doubles écoutes de cette année !
Il faut vraiment avoir un sens aigu de l'humain et de la compassion pour travailler au SAMU SOCIAL, qu'il s'agisse du travailleur social ou du chauffeur du camion.
Par pur esprit de d'hummanité, il nous indiqua également l'emplacement d'une autre personne : il s'agissait d'un vieillard seul, le visage et le corps marqués par des années passées dans la rue.
Il s'agissait d'une jeune femme qui s'était retrouvée à la rue après la perte de son emploi, le départ de son ami, et le rejet de sa famille, et qui se débattait tant bien que mal pour essayer de s'en sortir et de loger par-ci par-là chez des amis qui acceptaient de l'héberger pour quelques nuits Finalement, l'arrivée du samu social n'a pu lui permettre uniquement d'être hébergée dans un centre pour la nuit, mais ne sera sans doute pas suffisant pour l'aider à se faire employer et pouvoir mener une vie comme avant.
Cette nuit m'a permis de me rendre compte que le samu social agissait pour le bien de personnes rejetées de la société, déjà car ils ont perdu leur travail ou autre mais aussi par les gens autour.
Il s'agissait d'un patient égyptien sorti d'un service psychiatrique depuis plusieurs jours, sans domicile et en rupture de traitement (volés?
Il me parait important en effet qu'outre l'aide matérielle apportée, une véritable discussion s'engage minimisant ainsi l'exclusion de la personne, qu'il s'agisse de la situation actuelle vécue ou bien même de sujets de conversation divers.
Je respecte les gens qui ont le courage de faire ce travail, il est difficile mais gratifiant, sans eux le réconfort quotidien que reçoivent les usagers n'existerait pas, il s'agit parfois du seul lien qui leur reste avec la société.
On a commencé par des signalements, il s'agissait soit de donner un café, une couverture de survie ou un bol de soupe, soit d'accompagner la personne jusqu'au centre d'hébergement.
Nous avons vite vu qu'il n'allait pas bien, mais nous ne savions pas si cela était du à l'alcool ou s'il s'agissait d'un problème plus sérieux.
Enfin, l'action du SAMU social, même si elle est admirable, ne concerne que la très grande urgence, et on peut se sentir impuissant devant ces gens que l'on aide pour un instant seulement (quand ils acceptent d'être aidés), et que l'on ne revoit souvent pas ; on aurait envie d'agir bien en amont, sur tous ces facteurs et toutes ces situations qui les ont conduit à se retrouver dans la rue !
Car il ne s'agît pas juste de pourvoir aux besoins fondamentaux d'une personne mais de réellement faire acte de présence humaine.
Un signalement m'a particulièrement marquée : il s'agissait d'un SDF aveugle, connu du chauffeur depuis des années, que l'on a trouvé assis par terre et que l'on a ramené dans sa chambre d'hôtel (si l'on peut appeler ça un hôtel vue l'insalubrité des locaux, bien qu'étant situé en plein coeur de Paris).
Il s'agit d'un Écossais qui n'était pas retourné dans son pays depuis 7 ans.
Je trouve également formidable l'accueil organisé et les possibilités d'hébergement, même s'il s'agit très souvent de solutions temporaires...
C’est pourquoi j’ai trouvé instructif d’observer comment ces professionnels sociaux agissaient, discutaient, proposaient.
Il s’agissait d’une dame qui avait quitté son pays natal depuis 3 ans avec ses deux enfants qui étaient âgés de moins de 2 ans. […] Il s’agit des situations d’urgences les plus extrêmes.
Au début, on ne comprend pas bien pourquoi telle personne refuse une place dans tel centre, puis, on comprend qu'il s'agit d'un centre qui entasse les personnes par défaut de moyen, ou que telle personne ne veut pas se séparer de son conjoint.
Il s'agissait de ma seconde nuit de garde au SAMU SOCIAL de Paris (redoublant DCEM2), et ce fut un plaisir de passer une nouvelle nuit de maraude en compagnie des équipes.
Cependant, ils insistent tous sur le fait qu'il s'agit de proposer des logements d'urgence, voire de commencer les démarches sociales qui pourraient par la suite favoriser la prise en charge des usagers.
Il s'agit de faire un choix en se basant entre autre sur l'état de santé de l'interlocuteur, sa situation ce jour et la date de sa dernier nuit dans un foyer afin d'évaluer s'il "mérite" cette place ou si il vaut mieux la garder pour quelqu'un d'autre.
Il s'agissait de deux jeunes migrants tout juste âgés de 18 ans.
Il s'agit d'une jeune guinéenne de 29 ans qui est venue en France pour se faire soigner d'un cancer du sein à un stade avancé (d'après le bref examen clinique que j'ai pu faire).
Ils sont prévenus qu'il s'agit seulement d'une nuit de repos et qu'il est rare de l' obtenir (pire que la PACES 1/16 place sur tout le 75, homme et femme confondus ).
A l'annonce de cette place, le monsieur nous fait répéter, il s'agit d'une place pour plusieurs jours, plusieurs semaines voire plusieurs mois?
Sur un autre aspect des écoutes en revanche, lorsqu'il s'agit de prendre en charge une personne encore inconnue du service du Samu Social, des membres du personnel m'ont expliqué les conditions dans lesquelles le Samu répond aux demandes de logement.
La double-écoute a été plus "choquante" pour moi, en particulier un appel : il s'agissait d'un couple dont la femme était enceinte de 2 mois ; après avoir récupéré les informations liées à leur santé etc, l'écoutante les a informé que malheureusement il n'y avait pas de place dans un centre d'hébergement pour eux cette nuit là, et que donc ils devraient repasser une nuit dans la rue.
- une place pertinente dans ma manière de raisonner, agir, me comporter, adapter mon comportement, prendre des décisions, face aux autres personnes "de la rue" que je serai amenée à rencontrer, que ce soit dans des situations personnelles de la vie quotidienne citadine ou dans des situations professionnelles médicales de prise en charge aux Urgences par exemple) ; et quand je dis impact émotionnel fort, je n'entends pas par là impact aveuglant, ou aliénant, mais structurant. 2) la mise en situation réelle de l'impératif de ne pas avoir l'imprudence, la naïveté et la vanité de vouloir aider "personnellement" quelqu'un en grande détresse, en outrepassant les codes déontologiques et l'organisation de la structure par le biais de laquelle j'ai été mise en contact avec cette personne.
Au final, ce que je retiens de cette expérience, c'est la place primordiale de l'écoute dans nos rapport aux gens dans le cadre de notre future profession, en particulier lorsqu'il s'agit d'un SDF (chose que trop d'externes en médecine laissent au second plan, trop concentrés sur la technique).
Il s'agissait d'un jeune hindou qui a refusé un hébergement d'une nuit mais à qui Sarah a expliqué les démarches à effectuer auprès du 115.
Départ d'Ivry à 5h du matin passés, il s'agit de trouver un transport en commun pour rentrer à Paris.
Des états de santé déplorables qui donnent envie d'agir alors que ce n'est clairement pas leur priorité.
Généralement, les demandes d’hébergement n’ont pas pu voir de suite quand il s’agissait de famille mais j’ai pu voir deux entrées dans un centre.
Et au-delà de l'aspect médical, l'équipe avec qui j'étais m'a autorisé à m'impliquer et d'agir concrètement avec eux, parler avec les patients, donner mon avis sur leur état (voire même, me DEMANDER mon avis, moi, un novice non formé!!)...
Cet accroissement de la population dans les rues reflète non pas seulement une crise locale, mais aussi une crise plus étendue, dépassant les frontières de la France: il s'agit des phénomènes migratoires de ces personnes qui ont du partir de leur pays originel, fuyant l'insécurité, la persécution, la guerre, pour venir ici, espérant trouver une situation, un environnement plus sûr pour leur vie (survie?)
Plus qu’une aide matérielle, il s’agit de créer un lien social.