La réalité est tout autre malheureusement, j'ai appris en discutant avec les responsables que à peine 1personne sur 10 composant le 115 est susceptible d'être logée pour la nuit . […] Expérience très frustrante car sur les 6 appels auxquels j'ai participé, aucun des appelants n'a été logé.
Ce qui m'a le plus marqué c'est que pendant la double-écoute une jeune femme d'à peu près mon âge a appelé pour pouvoir être logée pour la nuit. […] Un autre point qui m'a marqué est que parmi les autres personnes logées pour la nuit, malgré d'avoir un travail, n'avaient pas de domicile.
Est-il juste de ne pas pouvoir loger quelqu'un sous prétexte qu'il n'est pas issu de Paris et qu'il doive attendre dehors l'équipe d'un autre département ?
Enfin, cela permet surtout de voir qu’encore trop de personnes ne peuvent pas se loger, se nourrir à leur faim...
Nos principales missions étaient d'amener les sans-abris à un lieu où ils seraient logés et nourris.
Il travaille la journée et tous les soirs il demande de l'aide pour se loger.
La visite de Montrouge m'a permis de voir que les gens peuvent être logés un minimum dans de bonnes conditions, cela soulage ma conscience...
La double écoute m' a particulièrement surprise, je n'aurais jamais imaginé qu'autant de familles avec enfants en bas âge faisaient appel au Samu Social pour se loger.
Elle n'a pas non plus accepté d'être logée pour la soirée, mais a accepté une paire de chaussettes, et du thé chaud.
Une des choses m'ayant le plus marquée a été l'histoire d'un jeune garçon qui devait avoir mon âge, en conflit familial et à la recherche d'emploi, essayant de se faire loger par des amis à droite et à gauche mais se retrouvant souvent à la rue..
Cela m'a permis de me rendre compte que beaucoup de personnes demandent à etre logées, même des femmes enceintes, sans que le samu social puisse de fait leur trouver un abris transitoire.
Un appel m'a particulièrement frappé et le fait d'en avoir discuté avec l'écoutant m'a fait prendre conscience que beaucoup de personnes, notamment des femmes fuient leur pays, mais une fois en France elles rencontrent des problèmes d'un autre ordre pour trouver un endroit où loger et se retrouvent souvent violentees par des hommes.
Étant donné que dans mon entourage, personne n’a de difficultés pour se loger quelque part, j’avais du mal à imaginer qu’il y avait autant de sans abris dans la ville en intra-muros... […] Ils exprimaient leur volonté d’etre Logé quelque part avec leurs mots, leurs émotions, ce qui me faisait culpabiliser d’autant plus, surtout lorsque l’assistante du 115 devait raccrocher sans leur proposer de solutions pour la soirée.
Honnêtement je ne savais pas trop à quoi m'attendre et le travail social ne me faisait guère rêver, pourtant lors de la double écoute j'ai été touchée notamment par le cas d'une jeune femme qui devait se prostituer afin de pouvoir se loger/se nourrir/se laver; mais également par les rencontres très diverses faites pendant la maraude.
Mais cette expérience a été également un peu dure: avec la double écoute on entend des familles entières vivant dans la rue ( souvent avec des enfants en bas âge) et on ne peux pas toujours les aider à se loger pour la nuit et on doit leur dire qu'on ne peut rien faire de plus pour les aider.
Autant de problématiques que je n'envisage pas au quotidien, ayant la chance d'avoir un toit sous lequel loger, et avec peu d'expérience dans le domaine associatif.
Nous avons vu en maraude différents "tableau sociaux" qui m'ont été expliqués par le travailleur social avec lequel j'ai beaucoup discuté : un travailleur au chômage, un retraité sans ressource et une femme active n'ayant pas les moyens de se loger.
J'ai été étonnée de voir que beaucoup de personnes dans la rue n'étaient pas intéressées pour être loger pour une nuit et préféraient rester dormir dans le froid!
Je me suis rendue compte aussi que les gens que nous aidons sont très attachants: c'est humainement enrichissant de pouvoir discuter avec des gens qui n'ont pas la chance d'être logés, ou d'autres qui reconnaissent avoir une addiction pour l'alcool par exemple et qui confient être très difficile d'arrêter.
Tout le monde ne peut être logé...
J'ai aussi pu voir ce qu'étaient la fidélité et le courage, une femme ne voulant se loger que si sa consœur de l'autre côté de la rue est d'accord et ce ne fut malheureusement pas le cas...
Nous avons donc pu loger pour la nuit à peu près tous ceux qui le souhaitaient.
J'ai aussi été interpellé par de nombreuses familles, qui en plus de ne pas pouvoir se loger, ne peuvent pas mettre leurs enfants à l'école, ce qui rend d'autant plus difficile l'insertion.
En effet, il existe bien des centres pour loger la plupart des personnes cependant quand on voit la qualité de l'hébergement à La Boulangerie, on comprend pourquoi tant de monde préfère rester dans le froid au lieu de s'entasser dans un local insalubre et non sécurisé.
Il venait de se fait virer du squat où il logeait et souhaitait trouver un logement pour continuer de s"entretenir" afin de finir sa formation à Carrefour où on lui avait promis un cdd. […] Dans ce cas, je trouvais l'utilité du 115 assez relative, car le but est d'aider les gens sur l'urgence puis de les aider à se réinsérer, et non de les loger gratuitement chaque nuit.
Nous avons répondu à des demandes de logement d'urgence pour des gens qui travaillent ou qui font tout ce qu'il peuvent pour s'en sortir mais qui ne peuvent pas se loger ni subvenir à leur besoin.
J'ai conscience qu'il est très difficile de se loger dans la région parisienne mais est ce que cette adaptation du Samu Social ne participe pas à la pérennité de leur situation ? La Boulangerie devient un repaire formé de "clans" selon l'origine géographique et il est maintenant dangereux de proposer aux nouveaux et ancien sans-abris de loger la bas (vols, violence physique, solitude, ...).
Cependant expérience très triste, surtout en le soir du réveillon, ou on a dû expliquer à certains qu on n avait pas de solution a leur proposer pour se loger ce soir faite de place.
Grace à la double écoute du 115, on comprend combien il est difficile pour certains de se trouver un toit, chaque nuit (exemple commun++: jeune femme avec un enfant en bas âge ne trouvant pas où loger et qui passera probablement la/les nuit dans la rue).
Nous entamons, la discussion : il n'avait besoin de rien, il profitait simplement de cette soirée du mois d'août, et il était logé depuis plus de quatre ans dans un centre de stabilisation situé à deux pas de là.
Cette garde a été très intéressante de part le fait qu'il faisait pour la première fois de l'hiver et m'a également permis d'appréhender les difficultés à loger les sans abris à Paris.
J'ai été surprise par le nombre de personnes qui demandaient à être logées en centre d'hébergement, car je pensais que la plupart des «sans domicile fixe» refusaient, c'était ce que j'avais entendu ou vu à la télévision.
Ce que les gens ne savent pas forcément aussi c'est qu'il y a beaucoup de personnes qui travaillent et qui sont quand même à la rue car leur salaire est trop faible pour pouvoir se loger.
Ca peut arriver à chacun d'entre nous : par exemple, un monsieur qui venait d'être licencié, il était logé par l'entreprise où il travaillait donc il perdait son travail ET son logement...
On ne se rend pas compte du nombre de gens qui ne peuvent se loger faute d'argent.
J'ai été très surpris par le nombre de personne qui vivent dans la rue, par le nombre de foyers qui sont majoritairement inconnus de la population active et logée.
Ca peut arriver à chacun d'entre nous : par exemple, un monsieur qui venait d'être licencié, il était logé par l'entreprise où il travaillait donc il perdait son travail ET son logement...
Je ne soupçonnais pas qu'autant de gens faisaient appel au 115 pour se loger, pour une unique nuit.
Malheureusement il n'y a pas assez de places pour loger tout le monde ...
Lors de la maraude, les demandes non pourvues sont celles qui m'ont fait le plus mal, j'avais vraiment envie de pouvoir loger tous ceux qui en avaient besoin.
Il s'agissait d'une jeune femme qui s'était retrouvée à la rue après la perte de son emploi, le départ de son ami, et le rejet de sa famille, et qui se débattait tant bien que mal pour essayer de s'en sortir et de loger par-ci par-là chez des amis qui acceptaient de l'héberger pour quelques nuits Finalement, l'arrivée du samu social n'a pu lui permettre uniquement d'être hébergée dans un centre pour la nuit, mais ne sera sans doute pas suffisant pour l'aider à se faire employer et pouvoir mener une vie comme avant.