Les missions du SAMU social sont multiples: - permettre aux sans abris de passer la nuit dans un centre d'hébergement, - leur fournir les coordonnés d'associations distribuant gratuitement des denrées alimentaires, - leur apporter des soins médicaux de premiers secours et les orienter si besoin dans des structures médicales
Après cette nuit, il est bon de se rappeler que les sdf sont d'abord des humains comme les autres et méritent à ce titre les mêmes soins de notre part, sans discrimination.
A la différence des comportements que l'on peut voir à l'hôpital où les médecins sont dans un soucis d'efficacité dans le soin et donc n'ont pas vraiment le temps de s'intéresser aux problèmes sociaux des patients, au samu social les travailleurs sociaux prennent du temps avec chaque usager pour converser.
Faute de place dans un lit de soin médicalisé ce soir là nous avons du la laisser elle et son compagnon dans la rue après leur avoir donné des sacs de couchage, écharpe, gant et bonnet.
C'est une approche différente des maraudes pures, puisqe nous étions à la recherche de certaines personnes en particulier, qui pouvaient avoir besoin de soins spécifiques par exemple.
Lors de cette maraude, nous étions presque exclusivement concentrés sur le contact social envers les SDF afin de rompre leur isolement, plutôt que sur un diagnostic scientifique ou une volonté de soin comme il est d'usage de nous représenter la médecine.
D'autre part, j'ai trouvé la proposition de soins infirmiers très faible, lorsque l'on voit toutes les blessures et les pathologies qui sévissent parmi les Sans Domiciles Fixes, on s'attend à une prise en charge plus importante que quelques pansements et de l'antiseptique. […] Peut être que mon jugement est biaisé par le fait qu'il n'y a pas eu de nécessité à faire des soins infirmier le soir de ma garde, mais lorsque j'ai demandé si nous avions un défibrillateur dans le camion, on m'a informer que nous n'en avions pas.
La garde au SAMU Social de Paris a été une expérience enrichissante d'un point de vu relationnel et pas tellement sur le plan des soins ce qui n'était pas le but escompté.
L'impression que j'ai retiré de la maraude est la frustration de ne pas pouvoir aller au dela de la proposition d'ecoute, de soins, d'hebergement, de repas (assistance indispensable et parfaitement réalisée par l'équipe)...
Dans la voiture, l'équipe a été très agréable et aux petits soins avec moi; ils étaient clairement contents d'avoir un étudiant.
Là j'ai pu entendre et voir la détresse des gens "dans la galère", leur colère face aux peu de moyens auxquels ils peuvent recourir , la difficulté ne serait-ce que d'obtenir un rdv avec une assistante sociale pour certains, l'handicap de la barrière de la langue pour d'autres, le recours aux soins devenu un luxe pour eux.
Devant ces mots très durs, il m'apparait donc indispensable que des discussions soient organisés afin de réaffirmer l'engagement du corps médical pour assurer la meilleure prise en charge à tout individu ayant besoin de soins et ce sans discrimination, socio-économique ou autre.
Ensuite, au cours de la nuit, nous prodiguons des soins de premiers secours, nous transportons des hommes et des femmes dans des centres d'hébergements pour leur permettre de prendre une douche, un repas chaud, de dormir dans un lit.
Ce sont des gens qui ont besoin d'avantage de soins et de suivi et qui vont forcement croiser notre chemin (au moins durant nos études...).
Nous avons d'abord dû le convaincre de venir avec nous, puis nous lui avons donné une douche et constaté l'ampleur des dégâts, nous avons panser ses blessures puis donné à manger et nous lui avons trouvé une place dans un service spécial prodiguant des soins.
En effet, lors d'un appel, un homme dans le besoin a voulu demander à un passant un stylo pour pouvoir noter le numéro d'un centre de soins, communiqué par l'assistance sociale à l'autre bout du fil.
Nous l'avons amené dans un centre de soins infirmiers, nous en avons profité pour refaire ses pansements et nous l'avons laissé là bas, car il souhaitait passer la nuit au chaud, afin d'éviter la pluie.
J'ai vu comment aborder les gens en grande difficulté et quels soins leur prodiguer, en première intention.
L'on m'a expliqué que ce genre de situation serait finalement assez fréquent, tandis que certaines personnes sans soins à faire occuperaient souvent des places de LHSS (témoignage de personnes qui y auraient déjà travaillé)...
Nous avons discuté avec des sans abris des rues de Paris, redirigé un monsieur dans un parcours de soin, tenté de convaincre un couple qui avaient une place en centre d'accueil d'urgence, amené dans ce même centre 4 messieurs.
Le Samu Social transporte les personnes jusqu'au centre d'hébergement pour la nuit, peut donner des couvertures/café/eau/chaussettes/nourriture aux personnes en demande, informe, donne des premiers soins infirmiers.
Cette nuit, même si c'est une courte expérience, permet vraiment de mieux comprendre les problèmes rencontrés dans la rue (notamment de rupture de soins, et de difficultés de réinsertion).
Le bureau de l'assistante sociale au fond du couloir ne sera plus un lieu inconnu ou l'on envoie les patients crados, partagé entre l'espoir idiot qu'une magicienne va les rendre normaux et la certitude qu'ils ne voudront pas, mais le lieu de travail d'une personne aussi essentielle au soin que le premier labo pharmaceutique : comment soigner une tuberculose chez un patient en errance, sans notion de la date ou de l'heure, incapable de prendre des cachets à heure fixe, ...
Quand le Samu Social est arrivé l'homme a accepté un café mais a refusé de parler de sa santé et n'a pas voulu de soins. […] La travailleuse social et l'infirmière lui ont alors réexpliqué le fonctionnement du Samu Social et le fait qu'on ne pouvait pas forcer une personne à recevoir des soins.
En particulier, quand un sdf en hypothermie grave a refusé de nous suivre pour aller à l'hôpital, et qu'il a fallu que les pompiers, le "forcent" à monter dans le camion (en fait, j'avais l'impression d'être moins gênée que les membres de l'équipe par cela, peut-être parce que je suis "habituée" aux urgences, à voir occasionnellement des personnes contentionnées, quand elles sont trop agitées pour accepter les soins, qu'elles arrachent leur perfusions... etc...)
Je suis ressorti de cette nuit en prenant conscience de la nécessité de cette assistance sociale, tant sur le plan des soins que sur le plan relationnel.
Parfois aussi donner des soins de premier secours.
Ceux qui prirent la voiture éprouvèrent le besoin de se laver, et par ailleurs le camion ne fermait pas, l'équipe se sépara donc : je restai avec l'infirmière faire les deux soins d'hygiène et les deux autres allèrent échanger le camion. […] Et je fus contente de faire les soins d'hygiène avec elle, car en 2 ans de stages hospitaliers, je n'avais pas encore eu l'occasion de faire de toilette, et pourtant je pense que c'est important, car cela fait partie des soins à apporter au patient.
Ce sont des gens avec une histoire (qu'on me racontait avec plaisir dans le camion), un "background" loin des rues, des passions (musique, photographie...) mais surtout des personnes avec des besoins, souvent en manque de soins.
La visite du centre à Montrouge, de l'hôpital à Ivry m'a permis de voir que beaucoup de moyens étaient déployés pour intégrer les SDF (lessives, dîner, lits, douches, soins...).
Mini-stage, énormément enrichissant sur le plan humain, les personnes dans la détresse sociale peuvent faire peur dans un premier temps, mais ces premières craintes sont vite oubliées par une approche réfléchie et tendre… où la plupart du temps, une réel partage est possible… La découverte des différentes possibilités d'aide sur Paris (logement, vêtements, alimentation, soins, insertions...) est également très positif, des petits moyens au jour le jour, avec toujours l'espoir d'une pérennisation dans le futur....
Cependant, ceux que nous allons chercher tirent un véritable bénéfice des quelques heures allouées, qui pour recevoir des soins une fois au centre, qui pour être orienté vers des structures d'aides aux démarches administratives dont ils ne savaient rien jusqu'alors.
Cela consistait à aller voir les personnes sans abris signalées, leur proposer une collation ou boisson chaude, en ramener un ou deux dans les lits de soins d'urgence, ou bien partager un moment chaleureux en discutant.
L'humanitaire me plait beaucoup et je compte après mon cursus de médecine en France m'abandonner à Médecins sans frontières, voyager et aller à l'encontre de population défavorisée et en absence de soin.
malheureusement j'ai bien peur que le cadre de l'hôpital ne soit pas en faveur d'une bonne entente car ces gens doivent être habitués à recevoir des soins pas forcément très "aimables" de la part du personnel soignant alors qu'ils accueillent plutôt bien les travailleurs du samu social qui sont formés pour être à l'écoute,et pour les aider, et qui ont tout leur temps a leur consacrer (contrairement à l'hôpital ou c'est plus speed...).
De même que le travail du chauffeur ne se limite pas au transport, celui des infirmières et des travailleurs sociaux ne se limite pas aux soins de base, c'est un véritable travail de nursing (toilette complète pour plusieurs personnes que l'on a amenées au centre, habillement, etc.) et de réconfort.
Qui pèse sur les sans abris pour qui l'accès aux soins est quasi inexistant.
J'ai donc pu voir de quels moyens techniques l'équipe infirmière disposait pour faire des soins.
Dans le milieu du soin et de l'aide à autrui (med, paramed, pompiers ), il y a aussi des inégalités de traitement de la personne.
Première rencontre avec un sans abris allemand, à qui nous prodiguons des soins de pansement mais que nous ne ramasserons pas, puis deuxième ramassage d'un sans abris bien connu de l'équipe; il a sa place au fond du camion, et dormira de 21h30 à 1h30, heure d'arrivée au centre Romain Roland.