Je les ai observé donner de leur personne pour aider des gens rejeter par la société dans un contexte hivernal de grand froid.
Ces personnes, parmi les plus exclus de notre société, qui n'ont pas de toit, pas d'argent ou si peu, pas d'autre temps que le ici et maintenant, mais qui reste dignes et humaines.
Il est inadmissible d'être aussi irrespectueux sous prétexte qu'un homme est un "reclus de la société".
Ce qui m'a le plus marqué, c'est un homme d'environ 60 ans sur le Parvis de Notre-Dame, qui vivait depuis 20 ans en marge de la société ("la vie de bohème", "je ne suis pas matérialiste, je n'aime pas l'argent" comme il disait).
En ça le Samu social est vraiment utile car il permet aux plus exclus de la société de se confier quant à leurs problèmes, et de leur apporter quelques vivres pour les faire tenir encore un peu plus longtemps.
Ce sont des hommes et de femmes dévoués et sincères dont le rôle dans notre société est tout à fait essentiel.
Que ce soit du marginal de la société à la famille de réfugiés, il a fallut trier ces appels pour n'en choisir qu'un petit nombre pour les logements.
J’ai rencontré 2 types de personnes : ceux dans la rue depuis des années, qui se sont endurcis et isolés, pour qui le SAMU social est un des seuls contacts avec la société; et des personnes ou des familles sans domicile depuis moins longtemps mais en grande détresse.
Pour certains, ça représente le seul lien qu'ils entretiennent avec la société, un peu comme un dernier recours.
Elle soulève néanmoins des questions par rapport à la réintégration dans la société de gens marginalisés et à l'organisation actuelle du recueil social.
Cette nuit m'a permis de me rendre compte que le samu social agissait pour le bien de personnes rejetées de la société, déjà car ils ont perdu leur travail ou autre mais aussi par les gens autour.
De même on remarque que plusieurs structures de " stabilisation long terme" qui sont ( d'après les travailleurs sociaux) les seules structures capables de réinsérer l'individu dans la société , sont elles aussi "sacrifiées" pour augmenter le nombre de structures " urgence social" qui bien que nécessaires ne s'attaquent pas au probleme de fond. […] De ma maigre expérience d'externe je remarquerai juste qu'une prise en charge par les structures sociale adaptées comme le samu social couterait moins cher à la société qu'une absence de prise en charge faute de moyen puisque celle ci sera faite dans un deuxième temps faute de mieux et de manière plus onéreuse , par les services des urgences hospitalières de l'aphp.
Ce contact qu'il soit téléphonique ou dans la rue passe par un dialogue mettant en relation la personne marginalisée avec la société.
Je respecte les gens qui ont le courage de faire ce travail, il est difficile mais gratifiant, sans eux le réconfort quotidien que reçoivent les usagers n'existerait pas, il s'agit parfois du seul lien qui leur reste avec la société.
Les sans-abris sont des personnes délaissées par la société, et le fait d'être dans une démarche de créer un lien avec eux, de discuter et de les connaître me permet de les voir d'un autre regard, de les voir comme des personnes comme les autres.
Le samu social se présente avec un but intelligent et différent d'autres associations, qui est de nouer un contact avec les usagers et de tenter de les maintenir dans la société.
Il faut en effet faire preuve d'une grande force morale pour travailler en prise direct avec les plus démunis de notre société. L'impuissance et l'impossibilité d'action face à certaines situations complexes est quelque chose de difficile à accepter pour un être humain, mais traduit là encore, la dure réalité de notre société.
Étrange situation que celle-ci dans la nuit à Paris dans un coin de rue sentant mauvais, ou un SDF proposait ses services pour discuter en italien pour aider deux hommes à trouver un foyer pour la nuit, alors que lui même allait rester dehors pour la nuit et qu'aux yeux de la société il n'est utile pour personne.
Je pense qu'il est important pour les étudiants d'avoir une garde telle que celle-ci, puisqu'elle approche toute la misère sociale qui peut exister dans notre société aujourd'hui, et donc on ne tient pas forcément compte (ou du moins pas assez) dans la prise en charge médicale des patients.
Alors SAMU social, utilisez les dernières réformes quant au service civique pour interpellez les 15-20ans de notre société, futurs leaders de demain.
Elle nous permet de découvrir une population laissée à la marge de la société, que l'on a l'habitude de côtoyer aux urgences par ailleurs, mais pour laquelle on a du mal à s'imaginer leur condition de vie.
Je trouvais qu'il avait beaucoup de courage, d'essayer de vivre dignement et de continuer ses études malgré son statut de sans papier lui interdisant de prendre un emploi afin de s'intégrer véritablement dans notre société.
Entendre leur rancœur contre la société dans ces cas la, aussi .
Cela m'a permis de porter un autre regard sur ces personnes vivant en marge de la société : ce sont des personnes qui nous entourent au quotidien mais on tendance à disparaître ou se fondre dans la masse à la lumière du jour, ou alors auxquelles on ne prête simplement pas attention...
Tant de choses si difficiles quand une part de la société vous rappelle chaque jour, par son ignorance ou pire son dédain, qu'elle ne compte plus sur vous; que vous êtes ses enfants abandonnés, jetés dans cette grande marmite qu'est la rue.
Je voudrais ajouter le fait que les travailleurs sociaux ont une place majeure dans notre société actuelle, je trouve que c’est difficile car parfois le contact n’est pas toujours simple, mais ils savent montrer du respect à une personne.
Enfin, je me demande quel serait le succès de lieux de "semi-non-droit", des sortes de squats mis en place par l'état où chacun pourrait disposer d'une parcelle à lui, avec règlement minimaliste, hygiène minimaliste, un lieu où l'on respecte le besoin de liberté d'une population à part, tout en lui proposant une première étape vers le retour à "notre" société.
Avant la garde,je voyais les sdf comme des personnes alcoolisées,agressives,exclus de la société et n'ayant plus grand chose d'humain et je me gardais bien de croiser leur regard dans la rue.
Ces personnes sont parfois tellement marginalisées, tellement transparentes aux yeux de tous qu'elles ne parviennent plus à se sentir à l'aise dans les endroits courants de la société.
Je me suis rendue compte aussi de deux facettes de la société : - une terrible : nous tous qui ne daignons pas adresser un regard aux SDF (comme je le disais précédemment, beaucoup par culpabilité de ne rien faire pour pouvoir les aider, mais je sais que d'autres personnes portent aussi un jugement de valeur sur eux), des pickpockets qui OSENT voler le peu qui reste aux plus démunis, et le manque de moyens dont nous disposons pour proposer une vraie prise en charge à long terme (nombre incroyable de "demandes non pourvues" lors de la double-écoute, frustration de l'équipe mobile face au manque de réactivité de leur hiérarchie
J’ai été particulièrement choquée par la situation des femmes sans-abris ; elles sont bien moins touchées par la précarité que les hommes, c’est pourquoi les centres d’accueil leur réservent bien moins de places, et celles-ci sont donc rapidement prises, d’autant plus que le nombre de femmes dans la rue est actuellement en augmentation… C’était vraiment très dur de devoir annoncer à de petites mamies de 70 ans qu’elles allaient devoir passer la nuit dehors, par le froid qu’il faisait, car il n’y avait tout simplement plus de places pour elles… En résumé, c’est une expérience que je recommande à tous, elle permet d’ouvrir les yeux sur la misère qui existe dans notre société, réputée pourtant pour sa puissance économique.
Il est sympa de voir qu’il existe cependant des associations qui permettent de retrouver un lien social et une existence dans la société aux travers d’assistantes sociales (même si on peut douter de leur efficience).
Je n'ai croisé personne, pas vraiment ; juste des inconnus qui n'ont plus de fonctions dans la société sinon celui de la figuration mendiante, tel ce mobilier urbain que vous et moi n'utilisons plus ; une cabine téléphonique, une fontaine dont l'eau, gelée, ne coule plus depuis les mois d'été.
Des personnes seules, isolées, écartées de la société.
Les agressions sexuelles, sujet tabou dans la société, le sont encore plus lorsqu'elles touchent les hommes, les personnes âgées, et les sans-abri.
Et du côté passant, on se rend compte que beaucoup regardent du coin de l'oeil et détournent le regard quand ils se sentent observés, la société de la curiosité avide et du spectacle, et certaines personnes nous racontent qu'elles se font haranguer par les gens ivres "Hé, les clochards !".
Ils sont la représentation de la bonne conscience de la société, histoire de dire "on n'est pas des animaux, si un homme dort dehors on lui propose un hébergement dans la mesure du possible et 2-3 bricoles".
Il y a une réelle humanisation de ces personnes qui se retrouvent pourtant (et parfois depuis longtemps) au ban de la société.
J'admire vraiment Audrey, qui me parlait longuement de ce qu'elle pensait sur la société, l'être humain, ses expériences dans le monde hospitalier et dans le monde humanitaire, le fait qu'elle est soit en master d'humanitaire en plus de son diplôme d'Etat d'infirmière.
Après cette dernière semaine, une des plus froides de l'année, marquant l'entrée dans l'hiver cette année où les saisons ne se reconnaissent même plus, où quelques pensées à ceux qui tentent de survivre dans ce froid dans les rues de Paris, après ces regards souvent timides, parfois honteux de ne rien donner, parfois coupables malgré un petit geste, tournés vers ces personnes qui vivent dans la rue, ceux que l'on croit si différents de "nous", comme si une frontière nous séparait, ceux "en marge" de la société?