Petit bémol, j'ai trouvé que certains abusaient un peu de la gentillesse du système, ils attendaient à côté de Montrouge, simulant des douleurs pour ainsi être prioritaire et pouvoir passer la nuit dans ce foyer.
La partie écoute téléphonique était paradoxalement pour moi la plus intéressante bien que ce soit la plus courte ou on apprend un peu les systèmes d'hébergement et leur fonctionnement .
J'ai personnellement trouvé le concept du Samu Social très noble et à encourager mais j'ai cependant été frappée par le manque d'efficience du système. […] En ce qui concerne la maraude, je trouve et ça reste mon avis que devant les moyens importants mis en place ce système manque cruellement d'efficacité.
Ce qui est frappant c'est la différence que l'on peut noter dans la psychologie des personnes rien qu'au telephone, entre ceux qui demandent un coup de pouce, l'hébergement, pour continuer leurs démarches et s'en sortir, et ceux où l'on peut entendre leur lassitude et qui sont dans le système et ses habitudes depuis des années sans réelle conviction de s'en sortir.
En résumé, le système de garde au SAMU social pour les externes est absolument à conserver, car il s'agit d'une excellente expérience humaine, qui de plus, nous permet de rencontrer une importante part de la patientèle que nous sommes amenés à voir à l'hôpital, mais dans un autre contexte, celui de leur propre quotidien.
Cette nuit de maraude a été instructive par la découverte des possibilités mises en oeuvre pour accueillir les personnes démunies de tout logement mais aussi par la prise de conscience des limites de ce système par les nombreux refus formulés laissant alors certaines personnes sans toit pour la nuit.
Même si on est loin d'un système suffisant pour toutes les demandes d'hébergement, j'ai pu voir toutes ces personnes dévouées et toutes ces vies trop oubliées.
le SAMU social, j'y allais un peu a reculons, mais curieux de voir ce système en marche. […] la barrière de la langue passe encore ( système de traduction téléphonique avec un service dédié), ce sont les accents de la langue qui sont le plus difficile.
Découverte d'un milieu, d'un système totalement inconnu.
J'ai très bien été accueillie sur place et ai effectué la double écoute avec intérêt, au côté d'un "écoutant" sympathique, ouvert et désireux de me faire comprendre le système, qui, m'était jusqu'alors inconnu.
-Concernant la double écoute ou les personnes rencontrées en maraudes: Surpris par le comportement des gens qui semble similaire à une partie de la population retrouvée aux SAU: impression de droit absolue, non pas à la santé, mais au bénéfice complet et permanent du système d'aide mis en place, avec de nombreux appels se ressemblant commençant par " allo, c'est pour une place" et se terminant en fonction de la réponse par "merci vous êtes la fée de ma soirée" ou "va crever salope" ...
Un des responsables m'a fait lire le guide d'accueil puis j'ai été en double écoute avec une jeune femme charmant qui a bien pris le temps, entre les appels de m'expliquer comment le système fonctionne.
Je pense que cette garde étant obligatoire, on devrait mettre en place un système pour au moins assurer la sécurité des étudiants.
J'ai cependant été frustré de voir que nombre de demande n'aboutissaient pas et stupéfait de comprendre au téléphone que des familles passaient littéralement leur journée entière à tenter de joindre le 115, sursaturé d'appels, comme on le leur demande dans le seul vague espoir de voir leur dossier priorisé, ils deviennent esclaves du système destiné à les aider, ne pourraient ils pas simplement se signaler via une application plutôt que d'appeler sans espoirs pour la nuit qui vient? Ce système en particulier m'a, vous l'aurez compris, révolté, comment s'occuper de ses enfants , se trouver une situation stable au niveau financier tout en pointant tous les jours, tel un détenu libéré sous contrainte de se signaler chaque jour qu'il vit aux autorités, et cela parfois plus de 6 mois durant, et avec des femmes enceintes souvent, et avec des nourissons parfois.
A nous de les soigner évidemment, mais aussi de leur redonner confiance en un système dans lequel ils ne croient plus souvent depuis de nombreuses années.
.), avec ce système d'hébergement d'urgence assez précaire auquel je n'étais pas famillier.
Pour finir ce qui m'a attristée c'est que nous étions impuissants face à sa misère et qu'il ne pouvait qu'attendre des réponses d'un système social à bout de souffle.
Mais aussi beaucoup de frustration car le travail qui a été fait cette nuit sera à recommencer demain, à cause d’un système que je trouve mal fait et trop compliqué (même la travailleuse sociale ne comprenait pas comment étaient attribuées les places !!).
Cette nuit avec le SAMU social, si elle ne permet évidemment pas de voir l'ampleur des besoins et du travail accompli par le 115 et les maraudes, permet de lever quelques mystères concernant le fonctionnement des systèmes d'hébergement des sans-abris et la vie de ces derniers dans la rue, ce qui, à mon avis, ne peut être que bénéfique lorsque nous sommes confrontés à ce genre de patient dans le cadre de nos stages (notamment aux urgences).
J'ai pu entrevoir les difficultés liées au manque de moyens à disposition du samu social (pas assez de places d'hébergement), à l'organisation du "système administratif" trop rigide, trop "catégorisant" qui peut être perçu comme menaçant voire "absorbant" pour certains exclus de la société qui, très au fait du fonctionnement des maraudes, préfèrent souvent s'en détourner au profil de leur indépendance et leur réseau propre, alors même que la mission et le dévouement des personnes travaillant en garde au samu social sont dirigés vers un seul but : l'aide inconditionnelle (en dehors de tout statut) et la réintégration du lien social et sociétal.
Cette nuit au SAMU social a été très enrichissante et je trouve cela très bien que ce système soit instauré pour les étudiants en médecine.
Ma garde a commencé par une double écoute très instructive avec une professionnelle qui m'a bien expliquée comment fonctionnait le 115, quelles personnes avaient le droit ou pas à un hébergement d'urgence, quelles étaient les limites de ce système ...
On comprend vite les failles du système mais aussi ce qui le rend fort : le personnel qui s'investit énormément , les sommes engagées par les pouvoirs publics . On comprend que la France possède un système de protection social qui est magnifique et qui vaut la peine d'être défendu même en cette période d'austérité.
Au-dela de l'expérience humaine, cette garde permet de voir les limites de notre système social face aux immigrants et demandeurs d'asile qui sont de plus en plus nombreux.
En effet pour moi, tout le monde mérite sa nuit dans un lit, et même si le SSP essaie d'être le plus juste et le plus impartial possible, le jugement personnel intervient toujours un peu, et on répond alors qu'il n'y a plus de place pour la nuit à un homme jeune et dans la rue depuis quelques mois pour ensuite dire oui à une femme plus âgée dont la situation de précarité remonte à des années et qui , connaissant le système, arrive très bien à faire du chantage affectif aux écoutants.
pas de nouvelles personnes non connues pour lesquelles il faut remplir une observation d'entrée dans le système.
on écoute attentivement , on sourit parfois , on s'indigne quand l'administratif prend le pas sur le social -au regret des auditrices qui pestent contre ce système mais doivent rester fermes, souvent- on compati au malheur de certains .
Le système est totalement déséquilibré entre les innombrables demandes et le peu d'offre disponible.
Cette garde ne m'a pas beaucoup plu, dans le sens où les conditions étaient difficiles (froid++), l'équipe un peu conflictuelle, et de m'apercevoir des failles réelles du système (refus d'hébergement, visite de certaines personnes parfois très expéditive..) mais elle reste utile et doit être préservée car les qualités humaines des médecins sont primordiales.
J'ai beaucoup aimé la double écoute, ça permet de voir comment le système du samu social fonctionne, les personnes triées en "famille", "isolées" etc, les difficultés qu'ont certaines familles à être hébergées, (si elles ont des enfants scolarisés, la difficulté et l'impossibilité pour eux d'être proche de leur école), les quelques abus aussi parfois (des enfants qui grandissent jamais par exemple), des appelants qui se permettent de refuser leur place car elle a été réservée dans un centre qui ne leur convient pas...
Accéder au système de santé est un défi pour qui vit dans la rue.
Cependant il est clair que certains essaient également de profiter de ce système et par conséquent il existe un gachis de chances pour d'autres qui nécessitent véritablement de l'aide.
D'ailleurs, le SAMU a mis en place un système de veille pour rendre visite régulièrement à ceux qui en sont demandeurs, pour prendre des nouvelles etc.
Alors que j'imaginais ce système dépersonnalisé, j'ai été étonnée de remarquer combien les opérateurs téléphoniques connaissaient les personnes qui appellent régulièrement pour des places dans les foyers.
Je finirai par citer ce qui a été, pour moi, les points forts et les petits bémols de cette garde: POSITIF: - La découverte qu'il existe un système d'aide et de "recensement" des SDF et des personnes faisant face à des difficultés sociales, ainsi que la découverte des principales missions et des grandes lignes de l'organisation du Samu Social.
pour répondre aux coups de fil, un ton parfois trop désagréable (attention, pas de la part de toutes les personnes, certaines sont restées adorables lors de conversations qui m'auraient faite craquer, j'en ai conscience aussi), mais surtout : un système à revoir en profondeur !!!! […] Ne serait-il pas possible, surtout dans les centres comme l'affreuse « Boulangerie » où il reste manifestement des places libres tous les soirs, de changer le système, d'avancer ces horaires ?
Marie, que j’ai suivie lors des doubles appels, m’a expliqué que le système était saturé très rapidement et qu’à partir de ce moment les appels qui se faisait était directement coupé et qu’un grand nombre de personnes devait ainsi rappeler de nombreuses fois et attendre en moyenne une heure pour avoir quelqu’un et que, souvent, ce temps d’attente se finissait par une demande non pourvue.
Colère envers un système qui perpétue ses exclusions et pire les justifie dans une idéologie ignoble de la méritocratie.