Je ne me rendais pas compte de la diffuculté que c'était de devoir chaque soir chercher un endroit pour dormir.
Vers 2h du matin un homme dormait sur un carton dans un sac de couchage imbibé d'urine tout ça à coté d'un centre d'accueil, un fauteuil roulant posé à coté de lui, nous l'avons donc réveillé pour le ramener dans un endroit chaud pour dormir mais impossible de comprendre un mot tant le taux d'alcoolémie était élevé.
On ne fait pas que leur donner un endroit où dormir, on est un véritable interlocuteur et un moyen pour ces personnes souvent isolées de pouvoir parler à quelqu'un.
Ils n'avaient jamais entendu parler du samu social ou du 115 afin de demander de l'aide, ils ne connaissaient donc ni endroit où se se nourrir régulièrement ni où se doucher.
J'ai trouvé que l'équipe de la maraude était motivée, et qu'elle avait l'air contente de recevoir des étudiants de médecine pour nous faire partager leur métier et nous expliquer les missions du samu social: principalement celle d'aider les gens à sortir de leur précarité (par exemple: ils ne distribuent pas de repas mais ils leur donne des adresses d'endroits où ils pourront manger, leur trouver un hébergement s'il y a de la place et leur conseiller de voir l'assistante sociale du centre pour essayer de trouver un logement à plus long terme).
Lors de ma garde, toutes les places étaient pourvues dès minuit, ce qui rend très difficile psychologiquement parlant d'aller à l'encontre de ces personnes vivant dans la rue et de ne pas pouvoir leur proposer un endroit où dormir décemment.
Pendant la maraude, nous sommes allés à la rencontre des personnes dormant dans la rue et leur avons proposés de passer la nuit dans un centre d'hébergement. 2 situations m'ont cependant marquées : - la première durant la double écoute, où nous n'avions que quelques places à offrir pour passer la nuit dans un endroit confortable : lorsque nous avons offert une place à une femme qui dormait dehors depuis presque 2 mois, elle nous a remerciées comme si nous étions Dieu...
Selon moi c'est une non assistance à personne en danger par rapport à un jeune de 30 ans en bonne santé relative à qui on autorise le fait de dormir dans un endroit chaud. […] - la vétusté des endroits où l'on propose aux gens de dormir
Et puis pour ceux qui n'ont pas eu de "mauvaise" expérience des centres, un endroit où dormir cette nuit, en sécurité serait de trop mais au moins au chaud. Au centre d'hébergement j'ai découvert un endroit chaleureux.
J’ai vraiment été frappés par le nombre de personne qui souhaiterai de l’aide mais que nous ne pouvons pas aider, qui souhaite un logement, un endroit à l’abris mais les centres sont pleins et il n’y en a pas assez pour le nombre de personnes en difficulté.
Je suis par contre scandalisé de la manière dont les foyers pour sans abris sont tenu, pas de sécurité, c'est sale, parfois il y a même des rats et je comprends pourquoi beaucoup d'entre eux préfère la rue à des conditions insalubres de vie où on dirait plutôt une foire qu'un endroit pour se réfugier au chaud!
Pas la même disponibilité de l'équipe pour la famille d'immigrés, dormant dans une tente à qui on ne peut trouver un endroit ou dormir.
beaucoup de rencontre, qui pour quelques une, on été très touchantes: rencontre et dialogue ouvert avec les personnes; on se rend compte de la difficulté de leur situation, la difficulté d'en sortir également, ainsi que la pénibilité de vivre chaque jour dans l'angoisse de ne pas trouver un endroit ou dormir....
Mais il y a dans cette organisation, il me semble, une part d'hypocrisie: certains SDF connaissent très bien l'organisation du Samu social et se mettent à des endroits stratégiques pour être récupérés et passer la nuit en centre.
On a l'habitude aux urgences de voir le "clochard bourré" parler tout seul sur son brancard mais on ne s'intéresse jamais vraiment à l'endroit où il va aller après, et aux moyens qu'on pourrait mettre en oeuvre pour éviter qu'il échoue là.
' De plus, dans la nuit, je signalais parfois des personnes mal-habillé sur la rue (ce que on m'avais demandé de faire), mais ils voulaient juste aller chercher les personnes qui avaient appelé au 115; des personnes qui étaient souvent même plus à l'endroit.
En me disant que j'avais de la chance d'avoir été au bon endroit au bon moment et d'avoir pu m'en sortir.
Il ne pleut pas ce soir-là : personne n'est caché sous des abris, dans des cages d'immeubles; les gens que nous rencontrons sont connus de l'équipe, à leurs "endroits" habituels.
Lorsque j'ai suivi l'équipe mobile, que j'ai trouvée très dynamique et motivée, nous sommes allés chercher plusieurs personnes ayant été signalées pour les conduire dans les lieux d'hébergement, que j'ai pu visiter et qui ne sont pas tous des endroits agréables.
Certains n’appellent pas le 115, se placent stratégiquement à un endroit ou les camions passent, lèvent la main et trouvent un place facilement alors que parfois des usagers qui appellent depuis des heures se voient refuser des places alors qu'il font la démarche d'appeler, d'attendre.
Certains refusent notre aide, ils veulent dormir dans la rue, ils s'y sentent "bien", je pense pouvoir les comprendre, c'est le seul endroit qu'ils connaissent, un peu comme leur "maison".
Le camion redémarre, Bernard, 55 ans, nous interpelle, cherchant un endroit où passer la nuit , Bernard montera avec nous, "on est comme même mieux dedans que dehors" seront ses seuls mots 4 femmes seront refusées faute de place dans les foyers de Paris, ville lumière... 23h- direction le foyer, visite du foyer.
Il est assez difficile de réaliser que l'endroit où les SDF passeront la nuit est déterminé par 4 personnes dans un bureau à Ivry.
Nous avons donc commencé à discuter avec lui, cela faisait un an qu'il était arrivé en France et 3 mois qu'il était allongé au même endroit et qu'il ne bougeait que pour s'acheter à manger et faire sa toilette.
Concernant la double écoute, de 18h à 20h, tout le monde cherchait un endroit où dormir, alors les conversations qui en découlaient étaient très brèves, ce que je regrette un peu (Nom, prénom, date de naissance, pas de place rappelez plus tard !)
vous avez un endroit ou dormir?
Nous leur proposons des vêtements, une boisson chaude et nous tâchons de leur trouver un endroit pour dormir au sec, prendre un repas chaud, voir un médecin, une assistante sociale.
Elle nous a précisé que ses enfants et elle-même n’avaient pas mangé depuis 3 jours et n’avaient pas un endroit où dormir. […] En deuxième partie de nuit, après avoir pris « dîner » aux alentours de 2h du matin, nous avons patrouillé jusqu’à 5h dans toutes les rues du secteur où nous étions affecté à la recherche d’une situation inhabituelle chez des personnes n’ayant pas d’endroit où dormir et nécessitant une prise en charge spécifique ou tout simplement créer un contact humain.
A part dans certains endroits comme la "Boulangerie" dans le 18ème, véritable usine de 400 places en dortoir, ou par honte, les responsables ont mis un service de sécurité à l'entrée pour faire régner l'ordre et accessoirement ne pas laisser rentrer les travailleurs du Samu Social histoire de cacher l'horreur qui règne dedans.
L’endroit à une allure d’ancienne école. […] Cette fois l’endroit à l’allure d’un ancien blockhaus et on ne me fait pas visiter.
Malheureusement parfois, impuissante, quand on ne trouve aucune place pour quelqu'un qui ne demande pas souvent mais qui ce soir là a réellement besoin d'un endroit où dormir, pour quelqu'un de calme, poli, qui n'a jamais posé de problème dans les centres d'accueil.
Les permanenciers du 115 recueillent la détresse de ceux qui n’ont rien et cherchent un endroit où dormir.
Mais les personnes sans abri sont un peu éloignées de ces considérations, ainsi que du fonctionnement complexe de l'attribution des places par le 115, et j'ai senti l'équipe se heurter à la frustration des personnes que nous emmenions pour une nuit, sans avoir de réponse satisfaisante ou même réconfortante à des questions très simples : "pourquoi dois-je rappeler tous les jours pour qu'on me renvoie au même endroit chaque nuit?
Pour ce qui est de la maraude, je trouve qu'il était important d'établir un contact proche auprès de ces usagers de la rue afin de tenter de leur trouver un refuge pour au moins un nuit, leur permettre de prendre une douche, de boire, de manger, et même si certains refusaient malgré toutes nos tentatives pour les convaincre de monter dans le camion avec nous pour être emmené dans un meilleur endroit pour eux, il restait tout de même possible de leur proposer des chaussettes, un café, une soupe, ce qui reste une aide très appréciable.
Et en gros, nous avons papoté toute la soirée, rejoints par certains SDF qui montaient dans le camion pour que nous les amenions vers l'endroit où dormir et qui discutaient avec nous.
Tous ont leur place dans le centre et nous devons dire non, à contre coeur, à plusieurs personnes, qui dès que le camion reste trop longtemps à un endroit, affluent pour savoir s'il est possible de venir.
Sur le trajet la jeune travailleuse sociale lui liste les rares endroits de la capitales où on peut manger à midi le week-end. […] Le manteau est censé nous prévenir de tout contact extra professionnel: il n'y a pas de place en foyer, pas d'endroit où manger?