Le brief a été très bref, puis je suis partie avec une équipe de 3 personnes faire les maraudes.
Et qu'il y a énormément de pause pour les équipes en camion ( on prend du temps pour partir, on fume une clope après chaque personne déposée en centre, on reste discuter une demi h après la pause repas), après c'était une nuit avec peu de signalement, c'est surement pour cela...
D autre part, nombreux sont ceux qui refusent de se faire soigner, on m a dit qu un des SDF ne voulait pas se faire transporter dans un établissement avec prise en charge médicale , parce qu il avait peur de ne pas retrouver sa "place" en revenant s il partait .
Par ailleurs j'ai été surprise d'entendre, lors de la double écoute, des personnes demandant un hébergement pour la nuit après avoir séjourné auprès de membres de leur famille proche habitant à Paris, car ces derniers étaient partis en vacances...
Vers 20 h 45 je suis partie avec les maraudes (étant donné que c'était encore la période des vacances il n'y avait pas de briefing).
J'ai globalement eu l'impression d'être tantôt ignorée tantôt prise de haut, alors je pense, avoir eu une démarche avenante et intéressée pars leur actions.
Il se fait assez rapidement, le plan grand froid étant lancé, il faut partir le plus vite possible car la nuit va être longue. 21h, début des maraudes.
Dans la seconde partie de la soirée, nous sommes partis à 4 (un chauffeur, une éducatrice spécialisée et une infirmière et moi) en camion pour aller voir les "signalements".
Je pars ensuite avec Mohammed notre conducteur et Mallory, infirmière, dans le camion du Samu social.
Hors cette famille n'avait pas vu de travailleur social le matin-même pour leur expliquer le déroulement de la situation et la communication étant difficile sans traducteur ils sont partis pensant que c'était ce qui était attendu d'eux.
Ensuite je suis partie en maraude.
Ensuite, nous sommes partis en maraude.
Finalement vers 21h45, je suis partie dans le camion avec une équipe vraiment très sympa et dynamique.
A 21h30 les camions partent.
En tant que première expérience sur le terrain: la première personne qu'on a rencontrée a jetée la soupe qu'on lui a préparée et est partie sans dire au revoir, autant dire que ça commençait bien.
Ce monsieur était venu à son enterrement pour honorer d'un dernier salut militaire son ami qui d'après lui aurait du partir comme un combattant mais la rue ne lui aura pas laissé cette honneur.
C'est en effet avec honte que j'ai écouté l'un deux raconter comment, alors qu'il devait être opéré rapidement d'une tumeur cérébrale, il était parti du service où il était hospitalisé parce qu'il sentait le personnel hostile à son égard, le pointant du doigt à cause de son accoutrement.
Une fois dans le camion , on est parti avec 2 signalements au début fait par des passants , 2 hommes inconnus.
Tout d'abord, il faut appeler ce qui sous entend d'avoir un telephone puis il faut se déplacer au lieu dit qui peut être très éloigné de Paris pour ensuite partir au petit matin.
Nous avions pu partir à la rencontre de deux SDF qui sont à la rue depuis des années mais qui refusaient d'aller dans des centres, nous avons discuté avec eux et vérifié qu'ils étaient bien couverts avant de remonter dans le camion....
Nous partons ensuite dans le camion avec l'équipe.
Ce fût mon dernier appel avant de partir dans le camion pour la maraude, et franchement ça m'a redonné du baume au coeur.
Parmi eux, un ancien légionnaire de 65 ans, à la rue depuis près de 7 ans, sans famille car quitté par sa femme et dont le fils est parti.
Toutes les portes et grilles d'immeubles étaient fermées et à partir d'une certaine heure, les passants, intrus de ce paysage, étaient tous rentrés chez eux, bien au chaud au coin du feu, et seuls quelques hurluberlus étaient restés dehors, des prisonniers, crevant de froid sous un abri-bus, ou dormant à la lumière des vitrines de boutiques dont le paravent les protégeait de la pluie parisienne, fine et incessante, cette pluie qui vous mouille jusqu'à l'os.
nous sommes partis en camion pour une maraude jusqu'à 2heures 30 où nous sommes rentrés pour la pause puis nous sommes repartis en camion et l'équipe m'a déposée chez moi à 3heures 30.
Après le débriefing de 20h, nous partons en maraude..
Nous sommes partis ensuite, avec l'EMA 5, sillonner les rues du 18 et 19e arrondissement.
Puis nous sommes partis sur un autre signalement rue de Lafayette, là aussi effectué par un tiers.
On m'a affecté au camion du 19e/20e arrondissement, et tout le monde s'est levé et est parti vers le hangar.
L'infirmier du camion m'a parlé de son attrait pour le relationnel mais m'a dit qu'il ne pourrait pas faire du SAMU Social toute sa vie et qu'il partirait dans quelques mois.
La partie maraude est plus insolite, plus intéressante, même si c'est un peu difficile de partir pour une nuit blanche dans le froid glacial d'une nuit d'hiver, alors que l'on sort de garde de réa et que l'on n'a pas dormi depuis 26h.
A 20h je suis partie en maraude avec un chauffeur, une infirmière et une travailleuse sociale, j'ai pu comprendre qu'en tant que médecin on avait aucune implication dans les maraudes, ceci étant une organisation professionnelle il n'y a pas de bénévolat impliqué.
Nous sommes partis en maraude, en première partie, nuit aux alentours de 21h30 et nous avions donné rendez-vous à cette dame près d’un magasin.
Les autres personnes que nous devions examiner sont parties se coucher, dommage...
Cet accroissement de la population dans les rues reflète non pas seulement une crise locale, mais aussi une crise plus étendue, dépassant les frontières de la France: il s'agit des phénomènes migratoires de ces personnes qui ont du partir de leur pays originel, fuyant l'insécurité, la persécution, la guerre, pour venir ici, espérant trouver une situation, un environnement plus sûr pour leur vie (survie?)
Nous ne pouvions nous opposer à sa volonté, et nous dûmes partir la laissant là.