Le stage d'une nuit au SAMU SOCIAL de Paris fut une expérience unique pour prendre pleine conscience de la réalité et dureté de la vie de personne que nous croisons dans la rue au quotidien sans y prêter trop attention, car les SDFs sont devenus une chose banale à Paris. […] Ce qui m'a le plus marqué durant cette nuit c'est justement la continuité de cette action lorsque l'équipe parlait de SDFs qu'elle suivait depuis plusieurs longues années, toujours soucieuse du devenir de la personne et de rendre son séjour dans la rue un peu plus "humain".
Cela donne envie de devenir médecin pour aider un humain en "détresse" et non pas pour le status sociale, l'argent,...
J'ai compris le gros travail du SAMU social pour essayer de sortir les gens de la rue, c'est une bonne chose que les médecins en devenir y soit sensibilisé, car ainsi nous comprenons mieux les enjeux et nous pouvons travailler avec eux dans un objectif commun.
Tous les deux sont devenus amis dans la rue et le sont restés depuis 10ans et leur entraide m'a beaucoup touchée.
Cependant, quoi que les efforts déployés soient admirables, l'impression générale reste amère : il me semble que ces secours supposés d'urgence deviennent pour beaucoup des appelants une aide quasi-quotidienne, et que des solutions plus durables n'arrivent que rarement à se mettre en place.
Après cette garde, ce sont devenu des hommes comme vous et moi, dignes malgré leur misère et peut etre meme plus intelligents que beaucoup de personnes car ils voient la vie et les gens passer sous un autre angle.
De plus, contrairement aux autres ateliers, la double écoute de 2h était d'une durée parfaite pour rester attentif sans se lasser et sans que cela devienne une corvée.
Pour la double écoute, ça devient moins intéressant après 18h30 car c'est le moment où on ne reçoit que des appels de personnes qui recherchent un centre d'hébergement pour la nuit.
La double-écoute ne dure que deux heures et nous permet de cerner grossièrement l'activité des régulateurs sans pour autant que cela ne devienne ennuyeux (comme c'est le cas au SAMU 75, où la double écoute dure théoriquement NEUF HEURES de suite).
J'ai découvert qu'il fallait beaucoup d'altruisme pour devenir travailleur au Samu social et j'ai maintenant beaucoup plus de respect et d'admiration pour ces professions.
Il est devenu handicapé.
A coté, de ça, j'ai pu constaté que certaines personnes (généralement les moins exclus, en meilleure condition physique) abusent des actions du samu social, et deviennent même menaçant lorsque le samu social ne peut satisfaire à leurs envies personnelles car pour ces personnes recevoir un duvet ou un bon repas seraient un du....
C' était une nuit très enrichissante Au début j'appréhendais le contact avec les personnes sans-abris car je trouve que c'est particulièrement difficile d'être empathique dans une situation où l'on a jamais pu ressentir ce qu'ils ont vécu Finalement en observant les équipes on trouve un rapport neutre et bienveillant, et beaucoup d'humanité à leur côté La situation des femmes sans abris m'a marquée, car elles sont les plus fragiles mais refusent pour la grande majorité l' aide qui leur est proposé Également un moment marquant, lorsqu'un sdf se trouvant devant le centre demande à être hébergé, on ne peut pas accepter car sinon tous les sdf viendraient directement devant le centre et cela deviendrait ingérable Mais la situation était difficile à appréhender psychologiquement
J'ai été en stage en hépatologie avec beaucoup de sdf hospitalisés, ce fut intéressant de parler à des travailleurs sociaux, de voir la difficulté de trouver des hébergements libres et notamment des lits infirmiers, et aussi, de voir ce que les patients deviennent à la sortie de l'hospitalisation.
A la longue, cela devenait répétitif.
Belle démarche que celle-ci devienne obligatoire.
Très vite, dans le camion, l'ambiance est devenue très agréable, détendue.
Cela est surement lié à la taille restreinte des équipes d'écoutes or ceci pourrait tout autant devenir un problème si elles devenaient saturées.
Situation qui pourrait se comprendre car chacun mérite d'être mis à l'abri, cependant, ce n'est selon moi, absolument pas le rôle des urgences et des urgentistes de devenir un centre d'hébergement.......
Il faut que l'équipe intègre mieux l'étudiant car ça devient vite pénible de demander "où on va maintenant?"
, et d’autre part, la perte d’espoir des gens qui travaillent au SAMU social, qui eux aussi finissent par baisser les bras… Je ne sais pas ce qu’est devenu ce jeune homme, mais il n’a pas été refoulé par les urgences.
Là j'ai pu entendre et voir la détresse des gens "dans la galère", leur colère face aux peu de moyens auxquels ils peuvent recourir , la difficulté ne serait-ce que d'obtenir un rdv avec une assistante sociale pour certains, l'handicap de la barrière de la langue pour d'autres, le recours aux soins devenu un luxe pour eux.
Au final, j'ai beaucoup aimé cette expérience, je trouve ça très important d'avoir conscience de la misère sociale dans laquelle vivent tant de personnes quand on s'apprête à devenir médecin.
Certains, deviennent des habitués, et nous leur rendons j visite simplement pour prendre de leur nouvelles, savoir si tout va bien.
J'ai été choquée de voir à quel point on peut vite devenir sdf et à quel point c'est difficile de s'en sortir même quand on fait tout pour.
Mais ça peut le devenir, et c'est à ce moment là qu'on se souvient que ce sont des professionnels.
Je trouve que cette garde est très importante d'une part sur le plan humain parce qu'elle nous apprend à aborder des personnes qui (même si on a du mal à se l'avouer) peuvent parfois nous faire peur ; et d'autre part sur le plan professionnel puisque l'on est assez souvent amenés à rencontrer parmi les patients des personnes dans le dénuement, et cette expérience permet de mieux comprendre leurs conditions de vie et leur devenir à la sortie de l'hôpital.
De plus, elle ne peut comprendre toutes les démarches à conduire et devient complètement dépendante de l'aide des autres, et dans son cas a une chance limitée d'avoir des papiers.
La conséquence la plus palpable de cette fameuse garde au samu social est que "travailleur social", "assistante sociale", "détresse sociale", bref tous ces nouveaux mots, ces néologismes en "social", - le concept n'a que quelques années - sont devenus des réalités.
Il a malgré tout encore un rêve : devenir footballeur professionnel !
Et c'est vraiment à ce moment là que nos soucis deviennent néants et poussières face à ce que l'on a devant nous...
Dans ces situations je pense que la SAMU Social et son centre d'écoute ont un fondamental rôle à jouer pour ses personnes devenus des étrangers même pour leur famille.
En effet, nous n'avions plus de place pour un monsieur pour dormir au chaud, d'abord très agréable, il est devenu d'un coup agressif, surtout verbalement, l'équipe m'a fait signe de m'éloigner car je le tenais par le bras.
Nous avons engagé la conversation avec lui : il nous a raconté qu'il avait fait dans sa jeunesse des études pour devenir professeur de littérature, dans la faculté de Jussieu, mais qu'il avait malheureusement échoué.
Pendant le trajet, au plein milieu de la discussion, le Mr prononce une citation commune mais prenant un réel écho venant de cet homme balafré par la vie : « Je pense donc je Suis »… A cet instant, je repense aux différentes personnes rencontrées cette nuit, au Mr jouant des airs de reggae à l’harmonica, au Mr avec son chapeau décoré, à Moustique, à ce couple se trouvant à la rue le temps d’une nuit, à ce Mr dénudé par la vétusté de ses vêtements et dont la peau était devenue noire par la saleté, aux discussions même partielles entamées le temps d’un café chaud… Sillonné Paris, ville remplie de lumière, à la recherche des coins obscures pour y apporter même un instant une étincelle aux personnes le désirant.
La Boulangerie devient un repaire formé de "clans" selon l'origine géographique et il est maintenant dangereux de proposer aux nouveaux et ancien sans-abris de loger la bas (vols, violence physique, solitude, ...).