J'ai pu à travers cette garde apprendre et comprendre la mission du samu social auprès des plus démunis et des plus isolés, qui d'essayer petit à petit en créant un lien de les aider à faire valoir leurs droits et leur apporter quand cela est possible, une présence, un petit peu à manger ou à boire ou encore leur proposer une structure où passer la nuit.
Aider des personnes isolées est de l'ordre du possible (leur trouver une place en centre d'hébergement pour la nuit), en revanche héberger une famille est beaucoup plus compliqué.
Heureusement qu'ils existent ce genre d'aide, bien que malheureusement ce n'est pas possible de répondre à toutes les demandes du fait d'un manque de moyens financiers et d'un manque de logement notamment.
Je voudrais juste faire remarquer qu'il serait bien qu'on ait comme consigne de faire les fonds de placard chez nous pour ramener si possible nourriture ou affaires de toilettes ou autres à cette garde, car je n'y avais pas du tout pensé et à chaque fois que quelqu'un demandais une casquette, une paire de chaussettes ou un savon je me disais mince j'ai ça chez moi.
Il avait fait toutes les démarches possibles pour trouver un logement, un emploi et il avait une assistance sociale.
PS : Par contre, ne serait-il pas possible de faire réaliser ces gardes dans le département où l'étudiant réside ?
Beaucoup de moments marquants mais je n'oublierai pas cette famille roumaine, les 2 parents avec leurs 3 enfants de 1 à 4 ans sur un matelas devant l'Opéra Bastille, pour laquelle il n'a pas été possible de trouver un toit pour passer cette nuit fraîche et pluvieuse...
En effet pour moi, tout le monde mérite sa nuit dans un lit, et même si le SSP essaie d'être le plus juste et le plus impartial possible, le jugement personnel intervient toujours un peu, et on répond alors qu'il n'y a plus de place pour la nuit à un homme jeune et dans la rue depuis quelques mois pour ensuite dire oui à une femme plus âgée dont la situation de précarité remonte à des années et qui , connaissant le système, arrive très bien à faire du chantage affectif aux écoutants.
Il se fait assez rapidement, le plan grand froid étant lancé, il faut partir le plus vite possible car la nuit va être longue. 21h, début des maraudes.
Sera-t-il possible un jour de faire d'autres gardes, après petite formation, en remplacant de l'infirmière par exemple (en tant qu'externe vu que les compétences medicales nécessaires sont plutôt limitées) ?
La diversité des appels peut être surprenante et suscite à chaque fois une émotion différente, telle que de la peine avec une touche de colère lorsque les places manquent aux centres d'hébergement et parfois un sentiment partagé lors de l'annonce d'une possible place alors qu'on sait que le même combat des places aura lieu le lendemain.
Ces discussions m'ont amené à réfléchir à l'utilité, au rôle, et aux évolutions possibles de cet organisme.
Mini-stage, énormément enrichissant sur le plan humain, les personnes dans la détresse sociale peuvent faire peur dans un premier temps, mais ces premières craintes sont vite oubliées par une approche réfléchie et tendre… où la plupart du temps, une réel partage est possible… La découverte des différentes possibilités d'aide sur Paris (logement, vêtements, alimentation, soins, insertions...) est également très positif, des petits moyens au jour le jour, avec toujours l'espoir d'une pérennisation dans le futur....
J'ai aussi été frappée par le cas d'un jeune de mon âge à la rue, et me suis demandé : comment est ce possible ?
Peut-être serait-il possible de permettre aux étudiants qui le souhaitent de venir faire des maraudes via un partenariat entre la faculté et le SAMU social ou d'autres maraudes de quartier ?
Tout d'abord j'ai trouvé que la double écoute au 115, était une bonne mise en condition pour la garde à suivre, qui permettait de se familiariser avec les modes de fonctionnement et les habitudes du samu social (de plus j'ai eu la chance d'être avec une écoutante qui prenait du temps pour m'expliquer plus en détail l'histoire de chaque appelant, et toutes les alternatives possibles à leur proposer à chaque fois).
D'autres réactions sont possibles : Par exemple pendant ma nuit, deux jeunes hommes connus du 115 nous on accosté de manière vive, "voulant" a manger, fouillant dans le camion...
On se dit alors que les champs d’action des équipes du Samu Social et des travailleurs sociaux sont restreints par un manque de moyen, de ressources tant financières qu’humaines pour prendre en charge le mieux possible ces personnes en difficulté.
Il n’est pas possible de discuter avec les éventuels passagers puisque ceux ci sont à l’arrière et de toute façon trop fatigué pour partager leurs expériences.
J'ai vu un centre d'hébergement où il est possible de se restaurer, se laver, se détendre ,dormir ainsi que de rencontrer un médecin et un travailleur social.
Pour ce qui est de la maraude, je trouve qu'il était important d'établir un contact proche auprès de ces usagers de la rue afin de tenter de leur trouver un refuge pour au moins un nuit, leur permettre de prendre une douche, de boire, de manger, et même si certains refusaient malgré toutes nos tentatives pour les convaincre de monter dans le camion avec nous pour être emmené dans un meilleur endroit pour eux, il restait tout de même possible de leur proposer des chaussettes, un café, une soupe, ce qui reste une aide très appréciable.
En effet, même s'il n'est évidemment pas possible d'accueillir tous les sans abris dans les différents foyers parisiens, un dossier est ouvert pour chaque personne ayant un premier contact avec le SAMU Social, avec suivi par une assistante sociale et possibilité d'une ouverture sur un projet au long terme.
Par manque de moyen, ils privilégient les situations les plus extrêmes or cela m'a laissé penser que le Samu Social ne permettait pas de prévenir l'exclusion mais constituait plutôt le dernier secours possible lorsque l'on se rapproche de situation de non retour.
Je ne doute pas une seconde de la bonne volonté des personnes qui travaillent au SAMU SOCIAL, du peu de moyens dont elles disposent et, il faut le dire, du fait qu'elles n'aient pas choisi ce système et qu'elles le subissent aussi, mais là franchement ce n'est pas possible !
Pas de PEC possible, rejet par leur famille et leur milieu socio-professionnel.
Chaque personne malgré son histoire, étonnante soit elle, est prise en charge individuellement, en prenant le temps de trouver la solution adéquate pour la nuit mais aussi pour les jours avenir si possible.
à marauder à leur recherche pour être sûr qu'ils passeraient une nuit le plus confortablement possible.
- A noter le très mauvais accueil des services d’urgence envers le SAMU social ==> sensibilisation à faire auprès de tout le personnel des SAU via les chefs de service ==> serait-il possible de faire passer le message par notre doyen, a minima dans les SAU de l’UPMC au titre d’un « message collectifs des externes qui font une garde au SAMU social » ?
- A noter le très mauvais accueil des services d’urgence envers le SAMU social ==> sensibilisation à faire auprès de tout le personnel des SAU via les chefs de service ==> serait-il possible de faire passer le message par notre doyen, a minima dans les SAU de l’UPMC au titre d’un « message collectifs des externes qui font une garde au SAMU social » ?
Ce qui m'a troublé par la suite, une fois l'appel terminé, fût d'imaginer cette maman et son enfant en total désarroi dans la rue, et dont la perspective d'une possible nuit à l'abri venait tout juste d'être réduite à néant...
Ils sont la représentation de la bonne conscience de la société, histoire de dire "on n'est pas des animaux, si un homme dort dehors on lui propose un hébergement dans la mesure du possible et 2-3 bricoles".
C'est ainsi que certains SDF refusent une possible place dans la fameuse Boulangerie, et préfèrent dormir dans la rue.
J’ai aussi réalisé que si dans la majorité des cas le 115 était bien accueilli par les sans abris, dans certains cas aucun dialogue n’était possible (on nous a ainsi jeté de l’eau alors que nous cherchions à parler avec quelqu’un, mais d’après ce que m’a dit le reste de l’équipe de l’EMA il y avait bien pire qui pouvait arriver).
Tous ont leur place dans le centre et nous devons dire non, à contre coeur, à plusieurs personnes, qui dès que le camion reste trop longtemps à un endroit, affluent pour savoir s'il est possible de venir.
Ne serait-il pas possible, surtout dans les centres comme l'affreuse « Boulangerie » où il reste manifestement des places libres tous les soirs, de changer le système, d'avancer ces horaires ?