Les deux parties proposées sont autant enrichissantes l'une que l'autre: la double-écoute, parfois très émouvante (notamment quand des enfants appellent), rend compte de la détresse psychologique des sans-abris; la maraude, de 21h a 3h du matin, avec un chauffeur, un infirmier et un travailleur social, est également enrichissante dans la mesure où elle nous oblige à approcher les SDF et à leur parler, alors que spontanément il est vrai que ce ne sont pas forcément les personnes vers qui nous nous dirigeons dans la vie quotidienne. Cette garde nous oblige à regarder en face les problèmes sociaux auxquels il n'est pas agréable de penser, et à nous sensibiliser à l'entre-aide.
J'ai été confronté à la dureté de la vie dans les rues de paris, et de l'extrême précarité et insalubrité dans laquelle les sdf sont obligés de survivre.
Pendant la double écoute, l'écoutant est souvent obligé de refuser des gens n'ayant qu'un nombre de place d'hébergement très limité, surtout pour l'accueil des femmes.
Les maraudes sont obligées de laisser beaucoup de familles et de personnes isolées dehors dans la rue pour cette raison et cela va à l’encontre des missions premières du Samu Social de Paris et est source de pression et de fatigue psychologique pour les équipes.
J'ai eu l'occasion de participer à une maraude, l'occasion de voir qu'ici à Paris on retrouve malheureusement beaucoup de SDF qui sont obligés de passer la nuit dans le froid par manque de centres pouvant les accueillir la nuit.
J'ai été très surprise du nombre de SDF refusant d'être hébergé dans des centres d'acceuil, mais également que quelqu'un touchant environ 500 euros par mois de RSA soit obligé de vivre dans la rue.
Les membres du Samu social sont obligés de refuser un nombre très important de demande d'hébergement y compris des demandes venant de femmes enceintes ou avec enfants ce qui m'a beaucoup attristé.
Elle sont rapidement obligées de devoir dire non aux personnes appelant pour un hébergement au vue de la quantité limité des places.
Je trouve cette expérience importante, pour notre cursus tout comme dans d'autres cursus, car elle nous oblige à nous confronter à une réalité devant laquelle nous fermons bien trop souvent les yeux...
Au cours de la garde j'ai été tres secouée quand arrivés à saturation nous etions obligés d'informer des familles avec enfant/nourrisson qu'aucun logement n'etait disponible pour les accueillir .
Bien qu'elle n'ait aucun apport du point de vue médical, cette garde a été une très belle leçon de vie et je ne regrette pas d'avoir été "obligée" de la faire.
Je pense que c'est une bonne initiative que tous les étudiants sont obligés de faire cette garde au Samu Social.
Dans les véhicules, il y a peu de vêtements ou sac de couchage, on est donc obliger de « sélectionner » les personnes à qui on en donne, comment faire?
Jai ete affecte au 19e arrondissement donc deja presque 1h de trajet pour s'y rendre et ensuite nous n'avons trouvé aucun dès signalement du coup la maraude a consisté à visite Paris en camion la nuit, c'est joli mais étant obligé d'aller en stage le lendemain (car échanger sa garde au SAMU social le 11 juillet = miracle) je m'en serai bien passé.
On peut difficilement imaginer ce que vivent ces personnes tous les jours ( entre le froid,la violence de leur situation) et le fait d'entrer dans leur intimité ne serait ce qu'une nuit nous oblige à beaucoup d'humilité .
Je trouve ça vraiment dommage d'obliger les étudiants à réaliser cette ''garde'' plutôt que de la proposer sur la base du volontariat.
J'ai trouvé très frustrant le fait de ne pas pouvoir obliger les gens à nous suivre pour les aider, quand ils avaient clairement besoin d'aide, ou même lorsqu'ils souhaitaient de l'aide mais avaient trop peur de nous suivre, par peur qu'on leur donne des "traitements", qu'on leur vole leurs affaires ou qu'ils ne puissent plus sortir d'un centre.
Je ne pourrais raconter la fin, le rassemblement de 20 heures m'a obligé a descendre....
Pourquoi pas nous accompagner, nous encourager (≠ obliger...) à nouveau pour d'autres "missions humanitaires" ?
J'ai pu constater que malheureusement il n'y a pas assez de place pour accueillir les personnes qui le demandent et la majorité est obligée de passer la nuit dehors.
Je pense que le Samu social joue un rôle très important en ce qui concerne la possibilité de réinsertion sociale des personnes se retrouvant obligés de dormir dans la rue pour diverses raisons, qu'ils soient au chômage ou non, en situation régulière ou non : les maraudes et les différents services d'hébergement, centres de bains-douches, distribution de repas, accueil de jour et lits infirmiers permettent un suivi de ces personnes et semblent leur apporter des solutions pour les sortir de leur situation précaire et permettent de se préoccuper de leur santé.
En conclusion, je trouve que c'est une bonne idée de nous obliger à faire une garde au samu social.
Le gros problème c'est qu'il n'y a pas beaucoup de places dans les centres d'accueil par rapport au nombre de gens dehors, ce qui fait que en deuxième partie de nuit, plus aucune place n'est disponible et on a très peu de sacs de couchage (4 par camion) ce qui fait que parfois, on est obligé de refuser de donner à certaines personnes par manque de moyen
La situation du travailleur social du 115 est complexe : bien qu'il entende à longueur de journée des histoires toutes plus tristes les unes que les autres, il est bien souvent obligé de laisser la grande majorité de ces personnes encore une nuit dehors, faute de places disponibles...
Puis, un russe nous appelle et nous sommes obligés de demander de l'aide à un traducteur pour le comprendre et nous faire comprendre.
La maraude pour moi, ça restera Philippe qui nous raconte dans le camion, les attaques qu'il subit par les jeunes du quartier, et qui l'ont obligé à "déménager", ses amoureuses, et ses enfants, oui, ses enfants, scolarisés, dont il a l'air très fier, la plus grande qui entre au collège...
Les écoutants étaient obligés de refuser des places à 90% des appelants au cas où d'autres, qui seraient dans une situation encore plus difficile, feraient appel à eux.
Je précise que j'ai tendance à trouver que cette facultée oblige à TROP d'heures ce qui rend les étudiants surchargés et toujours plus obtus dans leur façon de voir les choses par manque de temps, il faut laisser de la place à la vie même pour les médecins.
Vêtu d'un pantalon troué, et ainsi obligé de placer sa main sur ce trou pour empêcher le passage du courant d'air, avec un set de table en guise de chaussure sur le pied droit, il aurait été ravi d'avoir un hébergement pour cette nuit.
J'ai été obligée de serrer la main aux SDFs alors que nous n'avons pas de gants, de m'assoir avec eux dans le camion, avec les mauvaises odeurs etc...
Les sans abris appellent pour un hébergement pour la nuit, et malheureusement certains sont confrontés a un manque de places lorsqu'ils appellent ,et sont donc obligés de rester dehors ..
J'ai réfléchis : mais oui, dites à ceux nés avec une cuillère en argent ou en or dans a bouche, de le faire ,obligeons les personnes aisées à côtoyer les vrais personnes qui ont besoin d'aide.
On réalise aussi que les gens du 115 sont obligés de gérer des situations de façon "économique", "raisonnée", ce qui nous paraît parfois extrêmement difficile (j'entends par là des raisonnements comme "cette jeune femme a 25 ans, elle est en bonne santé, ça fait 4 nuits de suite qu'elle a un hébergement, pour cette nuit je ne lui en propose pas et elle va dormir dans la rue, tout en sachant qu'elle peut se faire agresser etc"...).
Nous sommes obligés d'y aller, il faut absolument un étudiant tous les soirs, si nous n'y allons pas nous serons rétrogradés dans les choix de stage, etc...
Je n'ai pas assisté à une écoute pendant laquelle le Samu refuse une demande mais aux dire du personnel, le manque d'infrastructure et les directives qu'ils reçoivent les obligent à prendre des décisions parfois très dures.