Cependant, dans mon cas, cette expérience a été inutile puisqu'il ne s'est rien passé dans les arrondissements qui étaient attribués à mon équipe.
Lors de la maraude, il pleuvait et toutes les places d'hébergement ont été attribuées très vite. […] Il ne restait qu'une place d'hôtel disponible et on a du choisir de l'attribuer à la famille avec l'enfant le plus petit.
Je m'attendais à un rôle primordial de la maraude alors que la plupart du temps le camion est envoyé a des endroits précis pour recueillir des sdf ayant appelé le 115, afin de les emmener a leur lieu attribué pour la nuit.
A partir de 19h nous pouvons enfin attribuer des places pour la nuit. Le nombre étant limité, il faut choisir selon plusieurs critères (nuit précédentes passées en centre, état de santé,...) à qui les attribuer. 20h arrive, c'est l'heure de faire le point sur les équipes qui rouleront cette nuit, répartition des équipes, attribution des voitures.
Certains ne sont même pas vu par des médecins, des tâches de sang sont attribuées à des tâches de vin...
Ma nuit m'a permis de voir exactement à quoi sert le Samu social et les propositions qui peuvent être faites, comment sont attribué les chambres pour la nuit ect, mais ca ne m'a pas enrichie humainement.
En une minute les 6 dernières places étaient déjà attribuées et il n'était que 20heures.
J'étais impressionné par le manque de place en centre lors de la double écoute, en 3min les places du soir sont attribuées, et des personnes qui attendent depuis une heure se retrouvent sans solution.
La double écoute m’a aussi beaucoup plue, j’ai pu comprendre un peu mieux l’organisation pour attribuer les différentes places, mais j’ai trouvé cela très difficile émotionnellement, très frustrant!
Ensuite, ce fut très formateur pour moi de découvrir l'oeuvre des infirmiers et des travailleurs sociaux dans le cadre de ces maraudes, ainsi que celui des écoutants du 115 : veiller au suivi régulier, patient et persévérant, social et sanitaire de chacun, attribuer des places pour dormir selon leur travail, leur santé, leur fragilité et leur fatigue.
J'ai trouvé intéressant d'avoir pu voir en fonction de quels critères étaient attribuées les places dans les centres d'hébergements (nombre de nuits d'affilée déjà passées dehors, homme ou femme, individus +/- fragiles...), ainsi que d'avoir pu visiter un de ces centres.
Quand nous sommes partis en maraude après l'écoute téléphonique, la plupart des places en hébergement avaient déjà été attribuées.
On a vu environ 15sdf au total, certains a qui on a pu attribuer un hebergement, d'autres (vers la fin de la nuit) a qui on a servi un cafe et d'autres que l'on a transporte a l'hopital faute de place en centre d'accueil.
J'ai pu découvrir comment le 115 fonctionne, comment les places sont attribuées pour la nuit et j'ai même eu l'occasion de "visiter" un des centres d'accueil.
Ainsi, parmi les appels, une femme étant sans lit pour la nuit depuis seulement 2 jours et percevant 800€ de revenu mensuel devra rester à la rue pour la nuit, le lit libre étant préférentiellement attribué à un homme n'ayant pas dormi à l'abris depuis 8 jours. Ensuite, à 20h, un briefing attribue aux équipes (un chauffeur, une infirmière, une assistante sociale) un camion et un secteur de Paris, et il est l'heure de commencer les maraudes.
La double écoute permet de mieux comprendre le fonctionnement du 115 et de la prise en charge des appels ( à savoir les conditions pour pouvoir attribuer un hébergement, le principe de recensement des sans-abris,etc. ).
D'autre part, j'ai pu constaté le manque de moyens attribués à cette cause.
Par contre la diminution des moyens attribués se fait sentir (moins de camions...) et le nombre d'appel est très important ce qui fait qu'il y a une grande part de "chance" dans l'attribution d'un lit pour la nuit, il faut appeler au bon moment (places disponibles) et avoir assez de chance pour tomber sur quelqu'un au téléphone (appels saturés)
L'équipe s'est vue attribuer les arrondissements du nord-est de paris.
Après le briefing on m'a attribué une équipe, une infirmière, une assistante sociale et un chauffeur.
Ensuite moment de débriefing pour répartir les équipes , leur attribuer les arrondissements de maraude , et faire des transmissions utiles pour l'organisation de la nuit .
Mon camion s’étant vu attribuer le quartier autour de la Pitié, je croise parfois les personnes rencontrées au cours de la maraude.
L'une d'entre elles avait fait deux fausses couches, attribuées aux conditions de vie éprouvantes que cette jeune femme endurait au quotidien.
Revêtus du fameux manteau bleu, nous sommes alors partis vers le quartier qui nous avait été attribué, le 16ème arrondissement.
La double écoute reste assez frustrante : les 15 premières minutes permettent d'attribuer des places, tandis que les 2 heures suivantes ne servent qu'a récuser des personnes qui restent néanmoins en grande difficultés.
Ensuite à 20h, j’ai participé au debrifing où le coordinateur m’a présentée et a attribué les différents camions pour la nuit.
De plus cela m'a permis de découvrir le 115 ainsi que leurs façons d'attribuer un hébergement (selon la constitution de la famille par exemple).
Mais aussi beaucoup de frustration car le travail qui a été fait cette nuit sera à recommencer demain, à cause d’un système que je trouve mal fait et trop compliqué (même la travailleuse sociale ne comprenait pas comment étaient attribuées les places !!).
A part attribuer du budget pour qu'ils aient assez de personnel, qu'il y ait plus de centres d'hébergement d'urgence, je n'ai pas la prétention de dire ce que devrait être le SAMU social.
Les places sont attribuées selon l'âge, les fragilités et le nombre de nuit dehors.
Partie double écoute : on se rend compte qu'avoir une place pour la nuit en foyer est un privilège que les écoutant tentent d'attribuer le plus équitablement possible.
Le second point est que la maraude a essentiellement été constitué de voyages destinés au transport de personnes connus du service et ayant appelés le 115 afin de les emmener dans les différents foyers de logement et qu'il n'y a pas réellement eu de démarche de l'équipe d'aller à la rencontre de personnes isolées dans la rue, ce qui était à quoi je m'attendais ( la réalité est aussi que nous n'avons croisé qu'une seule personne dans cette situation dans les arrondissements attribués à mon équipe).
Je pensais par exemple que la période d'été serait plus facile à "gérer" alors que c'est l'inverse : en hiver il y a plus de moyen financiers attribués au 115, il y a moins de touristes et par conséquent plus de chambre d'hôtel pour des familles sans-abri ce qui facilite le travail du 115.
L'équipe à laquelle j'ai été attribuée a été tout ce qu'il y a de plus sympa et accueillante : Victoire , Yannick et Mickaël .