Les personnes démunies se retrouvent donc parfois déçues par rapport à leurs attentes, notamment les familles pour lesquelles il y a très peu d'hébergement: par exemple un jeune couple avec un bébé d'1 an que nous avons rencontré dans la nuit, qui se voit proposer un café à la place d'un hébergement, la mère en pleurs devant nous.
Voir, entendre, toucher, discuter avec les même personnes que j'ai croisé sans réellement les voir - pendant mon stage aux urgence - allongé dans un brancard au fond de la salle d'attente.
Lors de la double écoute, un appel m'a marqué: une femme de 28 ans avec 2 enfants en bas âge, et en attente d'un 3ème (enceinte de 5mois), arrivée de Russie il y a 3 semaines, cherchait un endroit pour dormir car venait d'être expulsée de Gare du Nord; On se rend vraiment compte de la demande et des conditions précaires dans lesquelles vivent des milliers de personnes.
J'avais beaucoup d'attentes concernant cette garde : je pensais que la part de social, de discussion avec les SDF serait importante dans l'activité du SAMU Social.
Le temps d'attente étant exorbitant, toute autre personne raccrocherait avant même d'être en communication avec un écouteur social. Une attente bien due au manque de moyens car aussitôt un appel fini, un autre est décroché.
Contre toute attente, le contact avec les sans-abris était plutôt aisé, avec souvent beaucoup d'humour quand pourtant la situation nous semble désastreuse.
L'équipe m'a accueillie les bras ouverts en me faisant découvrir la double écoute et en même temps la variété des attentes des gens faisant appel au 115.
Le système n'est certes pas parfait - l'attente au téléphone est interminable par exemple - mais les membres de l'organisation font du mieux qu'il peuvent pour répondre aux besoins...
C'était très impressionnant de devoir prendre en charge autant de personnes d'un coup, qui ont tous beaucoup de demandes et d'attente.
J'ai été impressioné par le nombre d'appel en attente lors de la double écoute, et de la grande dissociation entre ce nombre et le nombre de places en foyer pour la nuit.
Puis expliquer les demarches a faire pour recevoir un logement plus permanent, mais surtout qu'il serait plus facile de rester chez son proche au vu de la duree d'attente pour un logement social.
Je compris alors pourquoi les écoutants pouvaient être amenés à conseiller à des mères isolées avec de jeunes enfants de se mettre à l'abri pour la nuit dans les salles d'attente des services d'urgence lorsque tous les autres moyens étaient épuisés.
(beaucoup n'appelaient plus le 115 car trop d'attente au téléphone apparemment plus de 2h parfois) Certains ont été amenés à la Boulangerie, grand hangar (je ne comprends pas que l'on ne mette pas en place d'Assistante sociale dans cet endroit, pour que le matin certains soient un peu moins "laisser dans la nature" que la vieille...
D'autant plus que la salle d'attente était entièrement vide.
Également, l'occasion de me rendre compte des limites de la maraude : quantité limitee dans un camion de "soupes", "dosettes de café"- ce qui implique donc de savoir gérer le stock tout le long de la maraude - délai d'attente entre appel et intervention parfois de plusieurs heures...
Temps de double-écoute peut-être un peu long, car à cette horaire 18h-19h, ce sont souvent des gens qui appellent en avance car ils savent que la ligne est saturé avec beaucoup de temps d'attente et donc un risque de rater les places d'hébergement dès qu'elles seront disponibles à 19h15.
Des cas qu'un étudiant en médecine voudrait envoyer aux urgences sont seulement mis dans un centre d'hébergement avec une consultation chez le médecin pour le lendemain matin : "Ne pas essayer de jouer les Zorros" d'après l'équipe, à trop vouloir en faire on arriverait à rien (l'attente trop longue aux urgences ferait partir le patient et il ne serait pas soigné).
J'attendais cette garde avec impatience et je peux dire qu'elle a été à la hauteur de mes attentes.
Par rapport à la double écoute: on se rend compte à la fois qu'il y a de nombreuses solutions aux problèmes sociaux, mais en conséquence des attentes disproportionnées de la part par exemple d'étranger qui viennent en France, pensant immédiatement pouvoir être intégrés.
Le plus dur est de ne pas pouvoir répondre à leurs attentes tant le nombre de place en foyer est limité.
Les appels s'enchaînent rapidement ( plus de 1h d'attente pour être mis en relation avec le samu social après avoir appelé le 115), on reçoit beaucoup de personnes habituées recherchant un logement pour la nuit.
Une femme, sûrement énervée par l'attente interminable, nous insulte et nous finissons par lui souhaiter une bonne soirée et raccrocher.
Un début de soirée en double écoute avec une écoutante sociale attentive du 115, un briefing avant la tomber de la nuit pour organiser la maraude, puis l’attente écoulée à discuter de Xavier Emmanuelli avant le départ du camion 952 avec Marie l’infirmière, Annabelle, l’assistante sociale et Béchir le conducteur, et on roule vers Paris direction 4-5-12 et 13ème arrondissement.
Après deux heures de doubles écoute, à voir le nombre d'appel en attente ainsi que le temps d'attente avant d'être pris en charge, on commence à s'acclimater à la difficulté que va être la nuit et vient l'heure du briefing de 20h, qui a part nous présenter aux équipes du soir m'a sembler peu utile et inintéressant.
Cela permettrait peut être de recentrer les demandes et de changer les attentes des usagers, qui sont souvent déçus à la suite de beaucoup d'intervention du samu.
J'avais déjà joint le fameux numéro vert, l'attente avait été interminable à 2H du matin, mais je ne m'attendais pas à si peu de disponibilités!
Très conscient et réfléchi, il nous a expliqué comment devrait fonctionner le 115, un numéro pour chaque arrondissement pour un temps d'attente au téléphone moins long etc...
Le reste de la nuit nous avons "maraudé": c'est à dire déambuler en camion bien polluant dans paris dans l'attente d'un appel du central ou à la recherche d'une personne "vraiment très mal".
Par exemple, on a eu un signalement pour un monsieur aux urgences d'un de nos hôpitaux universitaires (sans citer le nom) donc nous arrivons dans la salle d'attente et les patients ou proches de patients l'évitaient, à cause de l'odeur, sans penser l'aider à se déplacer.
N'ayant jamais maraudé auparavant, je suis arrivée au centre du Samu Social sans aucune attente particulière.
En ce qui concerne la structure en elle même, j'ai trouvé que la double écoute est bizarrement pensée, avec des personnes en attente qui n'obtiennent pas d'hébergement alors qu'elles patientent depuis une heure juste parce qu'elles ont une minute d'avance sur le verdict des places disponibles dans les différents sites d'hébergement.
C'est difficile de se rendre compte mais souvent derrière le téléphone les personnes sont en attente depuis 1h et ont appelé déjà plusieurs fois pour savoir s'il y avait une place.
Ce qui m’a étonné surtout, parce que je n’en m’attendais pas à cette approche, c’est le fait de laisser les gens tranquille quand ils dorment, même s’ils ont été « signalés », avec nos réflexes de futurs médecins on aurait plutôt envie de vérifier que la personne est plus pub moins en bonne santé et e qu’il faut faire pour la soigner, c’est vrai que dans notre domaine on fini par s’éloigner de la question centrale qui est de prendre soin de la personne et se préoccuper donc plus de ses attentes et d’en son confort plutôt que de ses besoins « physiologiques » qui en fin de compte pour la personne ne recouvre souvent que peu d’importance.