On peut observer des liens assez forts entre les EMU et habitués de la rue.
Pour finir, je voulais dire que le Samu Social, doit continuer ses missions, pour permettre à ces gens de vivre dans de meilleures conditions et de créer du lien social entre eux.
La prise en charge au long terme des usagers est surprenante tant il semble difficile de créer et maintenir un lien à partir de prises de contact ponctuelles et surtout motivées par le besoin urgent d'un hébergement de nuit : mais cette prise en charge au long cours se fait tout de même tant bien que mal.
Ce qui m’a particulièrement touché lors de cette soirée, a été de voir l’investissement personnel et le lien qui se crée entre les équipes et les personnes qu’elles rencontrent régulièrement, notamment pour Monsieur H., bien connu de l’EMA avec laquelle je suis partie en maraude, qu’il a été difficile de convaincre d’accepter une place en foyer et une consultation médicale pour une lésion ulcérée de la jambe.
Cependant cela m'a conforté dans l'idée que l'environnement des sans abris est violent, ce qui fait souvent le lien entre maraude et urgences.
C'est un travail collaboratif et non pas hiérarchique qui est cohérent avec la mission de maintien du lien social.
J'ai pu à travers cette garde apprendre et comprendre la mission du samu social auprès des plus démunis et des plus isolés, qui d'essayer petit à petit en créant un lien de les aider à faire valoir leurs droits et leur apporter quand cela est possible, une présence, un petit peu à manger ou à boire ou encore leur proposer une structure où passer la nuit.
J'ai été frappée par la simplicité des travailleurs du SAMU social et leur lien si touchant avec les sdf, qu'ils connaissent pour certains depuis des années.
Garde très intéressante humainement, on se rend compte de la mission du SAMU Social qu'est la tentative de réinsertion des personnes en difficultés par la création de lien (de façon différente que les Restos du Coeur par exemple).
J'ai eu l'occasion de côtoyer des personnes qui vivent dans une grande précarité, certaines s'accrochant au lien social, ayant encore des projets et d'autres totalement isolées, n'ayant plus la force ou l'envie de communiquer.
Les moments forts de la nuit ont été les rencontres avec certains "habitués" du 115 qui avaient tissés des liens d'amitiés avec l'équipe et retrouvaient leurs amis au centre de Montrouge.
Pour certains, ça représente le seul lien qu'ils entretiennent avec la société, un peu comme un dernier recours.
J'ai pu entrevoir les difficultés liées au manque de moyens à disposition du samu social (pas assez de places d'hébergement), à l'organisation du "système administratif" trop rigide, trop "catégorisant" qui peut être perçu comme menaçant voire "absorbant" pour certains exclus de la société qui, très au fait du fonctionnement des maraudes, préfèrent souvent s'en détourner au profil de leur indépendance et leur réseau propre, alors même que la mission et le dévouement des personnes travaillant en garde au samu social sont dirigés vers un seul but : l'aide inconditionnelle (en dehors de tout statut) et la réintégration du lien social et sociétal.
J'ai découvert beaucoup d'amour, j'ai appris qu'on pouvait tisser des liens forts avec des gens alors qu'ils croisent qu'un bref moment nos vies.
Je respecte les gens qui ont le courage de faire ce travail, il est difficile mais gratifiant, sans eux le réconfort quotidien que reçoivent les usagers n'existerait pas, il s'agit parfois du seul lien qui leur reste avec la société.
Les sans-abris sont des personnes délaissées par la société, et le fait d'être dans une démarche de créer un lien avec eux, de discuter et de les connaître me permet de les voir d'un autre regard, de les voir comme des personnes comme les autres.
Ce travail de la nuit, dans le froid, et qui passe inaperçu aux yeux des gens (et surement que j'aurai fait pareil avant) est en fait très important : cela permet d'entretenir des liens, d'offrir un peu d'évasion aux gens, de chaleur aussi (par les cafés, les thés, les discussions) J'ai été marqué par la gentillesse et la sympathie des maraudeurs, par leur écoute, par l'affection qu'ils portent à certaines personnes, le fait qu'ils se tiennent au courant des gens les plus "connus" du SAMU, qu'ils prennent des nouvelles des personnes qu'ils ont amené.
A plusieurs reprises, des sans abris ont remarqué ma "nouveauté" au sein de l'équipe avec laquelle ils ont tissé des liens forts.
Cette dernière m'a fait découvrir que l'équipe qui maraude forme de véritables liens avec les personnes démunies en les aidant de manière itératives ou même dès le premier contact parfois.
Je ne comprend pas pourquoi la scolarité nous impose cette garde, qui n'a aucun lien avec nos études de médecine, et qui ne nous apprend rien.
Et a remis en lumière l'important du lien social, de la solidarité.
L'autre chose qui m'a marqué est la force du lien crée entre les équipes et les SDF.
Le temps d'un trajet on crée un lien.
Je pense que c’est un lien social essentiel.
Dédier une équipe pour ramener les pris en charge vers les centres d'hébergement de façon plus groupées permettraient aux autres équipes d'aller à la rencontre des personnes dont l'exclusion est telle qu'elle ne leur permet plus de formuler une demande, afin de créer un lien, proposer un café, une soupe.
Ce téléphone permet d'entretenir un lien avec le centre 115, qui nous fait part des signalements faits dans notre terrain de maraude (3 arrondissements par équipe).
Un homme d'une trentaine d'année, à la rue depuis plusieurs mois, mais en recherche active de formation et d'emploi, en lien régulier avec une assistante sociale d'une association.
Il est sympa de voir qu’il existe cependant des associations qui permettent de retrouver un lien social et une existence dans la société aux travers d’assistantes sociales (même si on peut douter de leur efficience).
Evolution dans le service : Afin d’établir un lien avec les enfants malgré la barrière de la langue, utilisation de bonbon.
C'est aussi l'occasion de créer du lien, au travers de discussions, souvent chaleureuses, parfois crûes, à la mesure d'un environnement violent : il fait moins de 5°, l'alcool est très présent, et finalement peu de SDF auront un lit cette nuit Le hasard de cette garde nous a également emmené dans un hôpital pour y récupérer un patient, l'occasion d'assister aux regards désapprobateurs de mes collègues d'un soir quant aux commentaires déplacés, voir méprisants, des infirmières de garde, pressées de voir ce si gênant patient enfin s'en aller.
Plus qu’une aide matérielle, il s’agit de créer un lien social.
On croise ainsi des publics différents: les "grands cassés" désocialisés, de jeunes sans papiers ayant fui leur pays en guerre, des femmes abusées, les habitués souvent résignés dont le samu social est le seul lien social, presque familial, qui leur reste etc.