Et la jeune fille qui refuse l'hôtel car il n'acceptait pas son compagnon...
On lui a offert une soupe, mais il ne voulait pas aller avec nous à l'hôtel. Le premier appel qu'on a trouvé était un jeune homme sous une couverture, mais lui non plus refusait l'hôtel.
L'équipe est très gentille et accueillante, la double écoute était très intéressante et on se rend compte du nombre de familles dans le besoin et à la recherche d'un hôtel pour la nuit ! […] La situation qui m'a le plus marqué est un homme de 25 - 30 ans qui travaillait dans la restauration et qui n'avait pas assez d'argent pour se louer une chambre d'hôtel ou louer un appartement.
Au cours du briefing il a été dit que dans les hôtel sociaux (hébergement au long cours) on comptait 6 naissances par jour. Pendant la maraude nous avons croisé un couple dont la femme était enceinte et une femme avec un bébé, heureusement ces deux familles ont pu être hébergées dans un hôtel cette nuit.
J'ai pu voir que les maraudes n'étaient pas là seulement pour trouver des places d'hôtel mais aussi pour créer un contact amical et réconfortant pour ceux qui le veulent.
Il n'y avait plus de place dans les hôtels pour les accueillir.
Je suis arrivé vers 18h au standard du Samu où j'ai passé 2h environ en double écoute avec un standardiste, j'ai donc pu découvrir quelques-unes des situations fréquemment rencontrées (clochard "habitué" cherchant un centre d'accueil pour la nuit, femme avec jeune enfant se retrouvant à la rue soudainement et totalement désemparée qui trouveront finalement un hébergement en hôtel, appel de riverain pour apporter de l'aide un SDF qu'il a croisé), j'ai aussi pu découvrir l'organisation du standard, avec 2 "superviseurs" gérant les places disponibles dans les centres et hôtels.
J'ai eu la chance de marauder avec des anciens, visiter plusieurs hôtels, et de rencontrer des personnes très différentes (sortie de prison, tox, jeunes, SDF depuis plusieurs années).
Aussi on se demande si le système est bon comme cela, si n'offrir que des solutions temporaires (hôtel, hébergement) à des situations chroniques c'est vraiment rendre service...
Les hôtels proposés par le 115 sont souvent très éloignés de Paris ce qui rend incompatible la scolarité des enfants à long terme.
Un signalement m'a particulièrement marquée : il s'agissait d'un SDF aveugle, connu du chauffeur depuis des années, que l'on a trouvé assis par terre et que l'on a ramené dans sa chambre d'hôtel (si l'on peut appeler ça un hôtel vue l'insalubrité des locaux, bien qu'étant situé en plein coeur de Paris).
Durant ma double écoute j'ai pu être confrontée à la difficulté d'entendre dire qu'il n'y avait plus de places à l'hôtel pour de nombreuses familles.
La prise en charge de certaines personnes peut sembler frustrante, comme par exemple les familles auxquelles on ne peut donner que des solutions provisoires, une chambre d'hôtel pour quelques jours, en attendant une solution à plus long terme, solution qui peut être très longue à venir.
J'ai aussi été surprise de voir que certains étrangers puissent venir en touriste en appelant le Samu pour leur trouver une chambre d'hôtel pour la nuit.
Intérêt de voir toute la prise en charge possible pour aider les SDF : Écoute téléphonique du 115, les orientations si possible dans des foyers pour la nuit ou sur le long terme, à l'hôtel, à l’hôpital etc...
Elles étaient en France depuis 10 jours et ne parlaient ni français ni anglais, il a donc fallu appeler ISM interprétariat pour leur expliquer que, malheureusement, comme elles étaient à la rue depuis moins d'un mois, elles ne pouvaient pas bénéficier d'une place d'hôtel pour familles du Samu Social. […] Quand ils ont vu le Samu Social arriver, ils ont tout de suite demandé une chambre d'hôtel. […] Il a donc fallu expliquer, une fois de plus en passant par ISM interprétariat, à cette famille qui ne parlait ni le français ni l'anglais, qu'il fallait qu'elle retourne en Seine et Marne pour être prise en charge par le Samu Social du 77 et peut être avoir une chambre d'hôtel.
Ce qui m'a beaucoup interpellé, ce sont les familles avec leurs enfants, qui restaient faire la manche jusqu'à 23h sous 3°C alors qu'elles avaient toutes un hôtel où dormir.
J'ai rencontré une famille immigrée qu'on a pu emmener dans un hôtel pour la nuit.
Il était faible, maigre, très fatigué, il nous a raconté qu'il avait une place en hôtel mais n'y faisait jamais ses nuits, il n'y retournait que le jour parce qu'il avait peur de ce sentiment d'isolement, d'être tout seul face à 4 murs, de n'avoir personne à qui parler.
Cela m'a encore plus interpelé concernant les très nombreuses familles que nous avons vu dans la rue au cours de notre tour avec le camion, avec souvent des enfants en bas âge dormant dehors et pour lesquelles les solutions sont encore plus inexistantes car il n'y pas de centre pouvant les accueillir la nuit, et que les places d'hôtel dédiées sont rarissimes.
Cette femme venait de fuir les coups de son mari avec lequel elle était déjà hébergée par le samu social dans un hôtel.
Pour commencer, la double écoute m'a montré que des hôtels étaient à la disposition des plus démunis, en particulier des familles, et que le samu social prenait le temps de parler avec chaque personne malgré le fort nombre d'appels (probablement la partie la plus intéressante de la garde mais je n'ai rien appris de nouveau) Par la suite, pendant la maraude, j'étais assis à l'arrière de façon quasi-constante auprès de SDF ivres (dont un était tellement odieux et agressif qu'on a du s'arrêter pour le faire descendre) que l'on devait ramener dans des centres d'hébergement et, à part stimuler mon odorat avec des odeurs révolutionnaires et craindre pour ma sécurité, cette partie était totalement inutile et devrait être supprimée car elle n'apporte absolument rien.
Nous menons plusieurs actions dont les principales sont : visite dans des hôtels sociaux/bidonvilles pour sensibiliser les femmes à l'importance de prendre soin de le leur santé: prise de RDV avec des médecins, accompagnement aux rdv medicaux pour surmonter la barrière de la langue, aide dans la mise en route de dossier pour percevoir l'AME etc...
Il ne restait qu'une place d'hôtel disponible et on a du choisir de l'attribuer à la famille avec l'enfant le plus petit.
J'ai compris une fois descendu du camion que la vraie mission était d'en embarquer certains pour les emmener dans les hôtels du 115, une chaine d'hôtels parisiens dont aucun ne se trouve dans Paris.
Nous sommes restés une heure à Gare du Nord à attendre le feu vert pour envoyer une famille de migrants dormir dans un hôtel, j'ai pu échanger avec eux en anglais et voir leur reconnaissance.
J’ai également trouvé intéressant de voir les dispositifs mis en œuvre pour aider les SDF, dont j’ignorais l'existence : bains douches publics, foyers d'hébergement, fonctionnement du 115, hébergements dans les hôtels, livrets d’adresses disponibles dans les mairies, etc.
En effet, aller à la rencontre des clochards, leur parler, les écouter et les prendre en charge pour les amener dans les différents hôtels du 115 sans préjuger ni de leur état ni de leur aspect nous fait réaliser la chance qu’on a d’avoir un toit sur la tete.
Notre secteur sera le 18ème : on y trouvera une famille roumaine avec déjà une place en hôtel social dans le 78 pour la nuit, un couple soudanais que l'on conduira au centre Romain-Rolland.
Le 115 téléphonique ne m'a pas vraiment plus, on se croirait gestionnaire d'un hôtel, les gens appelaient pour savoir si on allait leur trouver un lit, je trouve ce point là, assez "bouche-trou", car oui on leur trouvait parfois des lits pour une soirée, mais on ne réglait quand même pas le problème de la précarité sociale, ni de la réinsertion sociale.