C'est également intéressant de discuter avec ces personnes qui nous racontent leurs histoires et nous explique parfois la raison pour laquelle elles se trouvent à la rue aujourd'hui.
Nous avons du laisser dehors un sans abris pour cette raison lors de ma nuit de garde.
Je lui répondis que ça allait et que je n'avais pas de raison de me plaindre !
Celui-ci gardait des affaires d'un ami, et pour cette raison il a gentiment refusé notre proposition.
Le seul bémol, ou plutôt une suggestion: faire la garde plutôt en PCEM2 qu'en DCEM2, ou alors, si pour une raison que j'ignore la DCEM2 est préférable, passer la garde lors d'un stage autre que la réanimation/urgences, car en général on fait déjà beaucoup de gardes en réa/urgences.
Pour quelle raison ce travail n'intéresse pas les médecins de la nouvelle génération?
Je me suis interrogée sur les raisons de ce triste constat, on m'a expliqué que plusieurs femmes migrantes subissaient des violences sexuelles durant leur parcours migratoire et se retrouvaient enceinte à leur arrivée.
On m'a ensuite expliqué qu'il y avait beaucoup de turn-over parmi les équipes en raison des difficultés auxquelles on est confronté quand on travail dans ce milieu.
Cette garde a pour moi toute sa place dans notre cursus d'étudiant en médecine, et elle permet parfois de voir plus clairement et plus concrètement les raisons pour lesquelles on fait ces études et travaille durement chaque jour.
Chacun avait son histoire: du dealer qui a été renversé volontairement par un concurrent et se trouve en fauteuil roulant dans la rue depuis, un autre qui parle peu et finit par me dire que ça fait l'équivalent de mon âge qu'il vit dehors et se débrouille; et puis les migrants qui viennent en nombre, certains plus jeunes que moi, qui ont traversé une bonne partie du monde pour trouver une vie meilleure, avec pour seuls effets personnels une tenue de rechange leurs papiers et un peu de nourriture et d'argent sous leur manteau, certains ne pouvant même pas faire de demande d'asile pour la seule raison que leur empreinte digitale a été prise dans un autre pays de l'UE.
pour des raisons x&y.
La gentillesse de l'écouteuse me touche, elle reconnait le sans abri à sa voix, demande de ses nouvelles, de sa santé, essaie de l'aider et principalement (la raison de l'appel) de lui trouver un abri, un lit, pour la nuit.
La deuxième est un SDF, qui pour des raisons médicales (non contrôle de son diabète) n’a pas pu être accepté au CHU de RR, et qui, dans un mouvement de désespoir, sorti une fourchette de sa sacoche assurant qu’il allait tenter de mettre fin à ses jours dans la nuit, tout en faisant rouler son fauteuil roulant en plein milieu de la route « pour en finir » et s’en faire renverser une voiture .
Un homme qui n'avait pas de téléphone portable et regrettait que les cabines téléphoniques parisiennes soient peu à peu toutes supprimées; on lui a appris que la raison pour laquelle elles étaient supprimées justement, c'était pour empêcher les sans abri de dormir dedans...
Ceci illustre un des principes du Samu Social que personnellement, je trouve compliqué à appliquer même si j'en comprends les raisons qui est de répondre uniquement aux demandes des usagers pas de les anticiper
Je crois que cette soirée m'a poussée à me rappeler les raisons de mon choix de métier, mais également les moyens que je pourrai avoir dans le futur pour soutenir les gens moins favorisés que moi.
Je pense que cette garde est primordiale pour les étudiants en médecine pour de multiples raisons : se rendre compte de l'accueil que peut avoir le Samu Social lors du transport des personnes dans une institution (commissariat, urgences) qui peut être parfois inadapté, mais aussi et principalement l'empathie, l'écoute et l'ouverture d'esprit.
Elle sortait trop tôt de l'hôpital, nous ne comprenions pas pour quelle raison, et nous nous inquiétions de son sort. […] Nous avons alors appris (difficilement en raison du taux d'alcool élevé dans le sang) que son "copain" était venu la voir à l'hôpital pour lui amener des bières qu'ils avaient bu.
J'aurais aimé discuter avec eux pour connaitre les raisons qui les ont amené dans la situation dans laquelle ils sont actuellement, malheureusement nous n'avions pas de temps et puis ce serait trop long de raconter tout une vie en 15 min de trajet.
Les raisons en sont multiples : - deux sont subjectives mais ont un poids conséquent dans le ressenti global, et sont toutes les deux liées à l'attitude de l'IDE qui était la leader du groupe : > dès le début de la maraude, accueil très distant > par la suite au fur et à mesure des évènements, aucune explication, aucune tentative d'établir un contact avec l'étudiant ; à plusieurs reprises je me suis retrouvée seule dans un centre car elle n'avait pris la peine ni de m'attendre ni de m'expliquer ce qu'elle allait faire
En revanche, j'ai entraperçu cette nuit quelques raisons qui peuvent faire qu'on tienne le coup dans ce métier : déjà c'est un métier de proximité avec les personnes, les plus démunies qui plus est ; et en plus, comme le 115 de Paris intervient dans ce secteur uniquement, les travailleurs du 115 connaissent personnellement bien la plupart des SDF de la ville (le logiciel informatique permet en plus d'avoir des nouvelles d'une personne même si c'est une autre équipe qui s'en est occupé cette fois là) et ont ainsi une relation durable avec eux.
est ce un raison ??
J'avais une certaine appréhension a la proximité dans le camion avec les personnes qu'on rencontrerait la nuit dernière, et je me suis finalement rendue compte qu'elle était infondée car les personnes que nous ramenons sont toutes avec des profils très différents (de la personne qui a eu des soucis familiaux et n'a plus de ressources, au professeur d'anthropologie dont le salaire ne permet rien, a la personne qui ne souhaite pas nous suivre pour X raison...) et tous, étaient très ouverts à la discussion, jamais agressif, toujours dans l'écoute.
Les parents se disent exténués, la mère particulièrement affectée, perte de raison de vivre.
Ensuite j'ai pu écouter des appels en double ecoute avec une assistante sociale qui m'a très bien expliqué les différentes prises en charges des personnes sans abris et les raisons de l'acceptation/refus de logement d'urgence aux différents appelants.
Sa détresse avait emporté toute sa raison, toute sa dignité et même ses réflexes de survie.
Quitte à ne pas dormir de la nuit, autant que ce soit pour une bonne raison.
Il y a des raisons à cela mais il m'est arrivé d'être dans cette attitude, l'obstacle majeur étant l'odeur.
Alors ne serait-ce que pour cette raison-là, si aucune autre ne trouve grâce à vos yeux (et notamment le coût à long terme!)