Le fait d'aller spontanément vers ces personnes souvent très démunies les poussent à se confier à nous, et nous montrent très souvent leur gratitude, comme cet homme dont je me rappelle qui était à la rue depuis bien longtemps, sortant de prison depuis peu sans espoir de réinsertion compte tenu de son état de santé, et qui nous a raconté toute son histoire les larmes dans les yeux et nous a remercié de notre écoute tout le temps du trajet pour un centre d'hébergement.
Les points négatifs de l'expérience : - La double écoute de 2h est assez longue compte tenu des discours qui sont souvent répétitifs ("absence d'hébergement, veuillez rappeler demain")
Malheureusement à cette heure là, les places en centre ne sont pas encore libérées, il faut donc rappeler dans 1heure...
Peut-être ne se rappellera-t-il plus le lendemain les histoires qu'il nous a racontées ?
Meme lorsque les appelants ne pouvaient être hébergées parce qu'ils l'avaient été les nuits précédentes, on entendait le soulagement dans leur voix lorsque l'écoutant du samu leur disait "vous me rappelez demain pour me dire comment ça s'est passé" ou "je vous dis à demain matin".
Par la culpabilité, qu'un petit bourgeois gauchiste ne manque pas de ressentir quand on lui rappelle l'envers de la pièce de sa fortune.
Se rappeler de la misère sociale et de la réalité du quotidien que vivent tant de personnes qu'on croise dans la rue...
J'ai trouvé la double écoute intéressante mais un peu trop courte à mon sens ; j'ai eu un appel très long en langue étrangère que je ne comprenais pas, et 3 appels ultra-courts d'habitués qui rappelleraient plus tard dans la soirée car nous n'avions pas de place à ce moment là.
Beaucoup d'appels pour peu de places : "rappelez vers 19h... vers 22h... demain matin à 6h..." est souvent ce que l'on est contraint de répondre.
Or, le camion du samu social n'est pas equipé pour transporter les personnes dans cette situation: nous avons donc rappelé les pompiers et attendre qu'ils le prennent en charge pour l'emmener à l'hopital.
Nous avons donc demandé à la coordination du Samu social de rappeler pour nous les secours, en espérant qu'elle ai plus de succès que nous.
Concernant la double écoute, de 18h à 20h, tout le monde cherchait un endroit où dormir, alors les conversations qui en découlaient étaient très brèves, ce que je regrette un peu (Nom, prénom, date de naissance, pas de place rappelez plus tard !)
C'est un contact simple et humain, et ça m'a rappelé que ces personnes dans les rues sont comme moi, mais en grande souffrance, physique et psychique.
En grande majorité nous ne pouvons rien faire, le réseau est saturé, plus aucune place, il faut rappeler plus tard mais "sans aucune garanti" evidemment.
Je crois que cette soirée m'a poussée à me rappeler les raisons de mon choix de métier, mais également les moyens que je pourrai avoir dans le futur pour soutenir les gens moins favorisés que moi.
Tant de choses si difficiles quand une part de la société vous rappelle chaque jour, par son ignorance ou pire son dédain, qu'elle ne compte plus sur vous; que vous êtes ses enfants abandonnés, jetés dans cette grande marmite qu'est la rue.
C'est très souvent qu'on doit annoncer à quelqu'un qu'on ne peut pas la/le loger et qu'il faudra rappeler plus tard avec parfois deux heures d'attente avant d'avoir un écoutant au bout du fil.
Voici quelles sont mes suggestions pour améliorer cet atelier : - rappeler aux équipes avant notre arrivée que les externes ne sont pas des travailleurs sociaux, par conséquent qu'il est nécessaire de prendre le temps de nous accueillir et de nous donner plus de détails sur notre rôle, la manière d'aborder un usager, le fonctionnement et les missions du SAMU social
Ca me rappelle un des signalements de la nuit, une famille de 5 personnes (8 en réalité) chassée par les policiers, et qui dormaient sous un porche.
Cette nuit permet donc de se rappeler que la France solidaire existe encore et qu'elle belle utile et nécessaire.
On ne connait pas leur histoire et la conversation est limitée au côté technico-pratique de la demande d'hébergement = solution temporaire à un problème insolvable, ils rappelleront demain, puis après demain, puis .....
Marie, que j’ai suivie lors des doubles appels, m’a expliqué que le système était saturé très rapidement et qu’à partir de ce moment les appels qui se faisait était directement coupé et qu’un grand nombre de personnes devait ainsi rappeler de nombreuses fois et attendre en moyenne une heure pour avoir quelqu’un et que, souvent, ce temps d’attente se finissait par une demande non pourvue.
Cela m’a fait rappelé des expériences similaires que j’avais pu vivre durant mes 5 années d’exercices professionnelles en tant sage-femme échographiste spécialisé en gynécologie-obstétrique et en médecine fœtal.
Je pourrais parler de toute ma nuit car je me rappelle vraiment de quasiment tout ce qui s'est passé, mais j'y passeras beaucoup trop de temps.
L’intervalle de temps est serré pour les sans-abris qui n’ont pu dénicher un logement dans la journée : pour peu qu’ils appellent avant que la liste des places disponibles ne soit communiquée à la régulation du Samu social, on leur conseille de rappeler plus tard ; une fois cette liste disponible, les places sont pourvues en quelques minutes.
Pourquoi ce cinéma perpétuel de devoir dire aux usagers qui appellent de rappeler à une certaine heure (« 19h45 parce qu'on a les places pour ce centre à 19h45 », « 23 heures parce qu'on a les places pour tel autre à 23 heures »...), et comment ne pas s'étonner ensuite de l'embouteillage téléphonique à ces horaires-là ???
Elles nous apportent même le plus important: une expérience humaine intense, un regard "juste" sur autrui, une réalité sociétale loin des a priori, elle nous rappellent aussi nos limites.