L'expérience au SAMU social a été pour moi un véritable choc.
Je ne sais pas si c'est grâce à l'équipe sur laquelle j'ai eu la chance de tomber, mais j'ai trouvé que, à la fois l'ambulancier, le travailleur social et l'infirmière ont fait preuve d'une grande générosité, d'une véritable volonté d'aider les personnes sans domicile et cela sans la moindre manifestation de jugement.
Enfin, j'ai pu me rendre dans une structure d'accueil où on a pu échanger longuement avec une personne connue de l'équipe, et ainsi mener un véritable entretien personnalisé.
Je me suis rendu compte que ça n'était pas juste de l'aide pour une nuit, mais un véritable suivi de ces personnes, qu'ils reviennent voir régulièrement.
Un véritable travail social auprès d'une équipe qui, malgré ses divergences en interne, ont un réel sens de l'accueil et m'ont d'emblée pris en charge et mis à l'aise.
Derrière l'apparence fraîche et hautaine des Champs Elysées étincelant de faste et d'esthétisme, se cache en filigrane un véritable Tartare habité de ceux que notre univers refuse de voir...
On ne se rend pas compte, au quotidien, du nombre de personnes dans le besoin et de la véritable détresse dans laquelle ils se trouvent.
J'ai trouvé que le manque de place était un véritable problème avec de nombreuses personnes appelant en soirée à qui on ne trouve pas de logement pour la nuit.
Elle nous permet de changer la visions préformée que l'on a tous des sans abris, et nous confronte à leurs véritables besoins (qui souvent se résume à un café, et un moment pour parler avec nous).
J'ai alors pu découvrir, sur le terrain, la véritable utilité du SAMU social, à apporter de l'aide matériel, de la nourriture mais aussi du soutien moral, de la bienveillance et une écoute auprès des Sans Domiciles Fixes, isolés dans leur précarité.
On ne fait pas que leur donner un endroit où dormir, on est un véritable interlocuteur et un moyen pour ces personnes souvent isolées de pouvoir parler à quelqu'un.
La double écoute qui correspond à la première partie de la garde fut déjà pour moi une véritable expérience.
En participant à cette nuit j'ai pris conscience d'un véritable "monde parallèle" des personnes de la nuit, j'ai pu visiter Romain Rolland, les chambres, sanitaires, cantine, un lieu insoupçonné pour ma part je l'avoue.
J'ai été aussi agréablement surprise de voir que ce sont eux qui appellent le 115 en majorité et pas des particuliers, ce qui témoigne à nouveau d'un véritable climat de confiance qui a nécessité j'imagine des années pour être établi.
Là on bosse en véritable équipe.
Il me parait important en effet qu'outre l'aide matérielle apportée, une véritable discussion s'engage minimisant ainsi l'exclusion de la personne, qu'il s'agisse de la situation actuelle vécue ou bien même de sujets de conversation divers.
Un véritable messager d'espoir pour les plus défavorisés!
J'étais plutot observatrice dans la rue (je pense d'ailleurs qu'il faut une véritable formation pour aborder les gens) mais j'ai pu parler avec les gens dans le camion pendant leur transport vers les centres d'hebergement.
Cette dernière m'a fait découvrir que l'équipe qui maraude forme de véritables liens avec les personnes démunies en les aidant de manière itératives ou même dès le premier contact parfois.
On est encore loin de la réintégration sociétale des sans-abris avec ce projet, mais leur aide non négligeable peut être un tremplin vers un véritable effort collectif de soutien et de partage envers ces gens dans la rue.
J'ai été agréablement surprise de voir que leur action ne s'arrêtait pas seulement à distribuer de la soupe et des couvertures aux personnes dans le besoin mais de constater qu'il y avait un véritable suivi et une complicité qui s'instaurait entre les équipes de maraude et les habitués du 115.
la météo étant bonne, le véritable besoin d'un lit pour dormir dans des centres, où apparemment la violence et les vols sont courants, n'était pas très important: les personnes qu'on a été chercher n'étaient pas ravi de nous voir: il s'agissait pas d'une aides primordiale à mes yeux, ni aux leurs, si ce n'est apporter du confort non négligeable à des personnes dans une situations difficiles, situation qu'on ne corrige pas de cette manière probablement.
Pour moi qui ai du faire cette garde un 1er janvier, 1 semaine avant un partiel, sachant que je suis en stage aux urgences avec environ 1 garde par semaine déjà, il a s'agit d'un véritable fardeau et je n'avais qu'une hâte : qu'on me ramène chez moi pour pouvoir dormir et réviser le lendemain.
Cependant, ceux que nous allons chercher tirent un véritable bénéfice des quelques heures allouées, qui pour recevoir des soins une fois au centre, qui pour être orienté vers des structures d'aides aux démarches administratives dont ils ne savaient rien jusqu'alors.
Errer dans les rues toute la nuit en mobilisant autant de moyens matériels et humains pour au final ne venir en aide qu'à une petite dizaine de sans abris me semble assez faible comme "rendement". 80% du temps est en effet perdu à faire des allers et retours vers le centre d’hébergement avec souvent une seule personne à bord et à marauder dans les rues sans véritable but.
Ces personnes font un travail très difficile et parfois frustrant, et l'humanisme qu'ils conservent à travers toutes sortes d'épreuve est une véritable leçon pour les futurs médecins que nous sommes !