Discussion entre l'infirmier et la TS sur l'adaptation aux différentes situations et la constance qu'il faudrait peut être avoir dans la manière de s'occuper de chacun.
J'ai trouvé cette garde au samu social particulièrement riche d'un point de vue humain: d'un côté avec l'équipe de la maraude, avec laquelle j'ai pu discuter de leur travail, de leurs expériences avec certains sdf, de la manière dont ils appréhendaient les rencontres et de l'autre avec les personnes rencontrées dans la rue ou dans le camion pendant les transports.
Ainsi l'incurie n'est-elle peut-être pas une fatalité, et l'on peut alors réfléchir à proposer à chaque patient sdf d'"arrêter", exactement de la même manière qu'on propose à chaque patient tabagique d'arrêter.
Cette dernière m'a fait découvrir que l'équipe qui maraude forme de véritables liens avec les personnes démunies en les aidant de manière itératives ou même dès le premier contact parfois.
J'ai été satisfait de faire cette garde au SAMU social, voir concrètement le travail des équipes sur place, leur manière de travailler.
la météo étant bonne, le véritable besoin d'un lit pour dormir dans des centres, où apparemment la violence et les vols sont courants, n'était pas très important: les personnes qu'on a été chercher n'étaient pas ravi de nous voir: il s'agissait pas d'une aides primordiale à mes yeux, ni aux leurs, si ce n'est apporter du confort non négligeable à des personnes dans une situations difficiles, situation qu'on ne corrige pas de cette manière probablement.
A travers leur vie aux parcours bien différents, j'ai pu remarqué a quel point finalement l'homme délaissé de manière général recourait aux besoins les plus fondamentaux: manger, dormir, avoir chaud, et qu'à eux seuls, ils suffisaient à remplir une journée.
J'ai pu comprendre l'importance de limiter leur isolement, par étapes, en prenant de leur nouvelles de manière régulière.
A ce titre la garde au Samu social permet de découvrir une manière de réaliser un tel travail social.
Cela m’a aussi permis de comprendre la manière d’entrer en contact avec les personnes en tant que travailleur social.
J’ai ensuite reçu un fascicule présentant de manière concise le rôle du SAMU social.
On m'a fait une place à l’avant du camion, une manière de m’intégrer rapidement dans l'équipe. […] J’aimerai bien pouvoir échanger de cette manière même sans le blouson mais ça demande du courage et cette nuit m’en a donné un peu plus.
Pour la partie écoute : intéressante pour voir le profil des appelants, et la manière dont son gérés les appels, ainsi que les réponses aux problèmes de logement.
Et rare sont ceux qui trouvent un logement de manière stable.
L'équipe avec laquelle j'ai effectuée la maraude avait de grandes divergences de points de vue notamment sur la manière d'aborder les pris en charge....
Voici quelles sont mes suggestions pour améliorer cet atelier : - rappeler aux équipes avant notre arrivée que les externes ne sont pas des travailleurs sociaux, par conséquent qu'il est nécessaire de prendre le temps de nous accueillir et de nous donner plus de détails sur notre rôle, la manière d'aborder un usager, le fonctionnement et les missions du SAMU social
J'ai également été confrontée à la difficulté d'avoir quelqu'un d'absolument démuni face à soi, qui nous regarde de manière interrogatrice, et de ne pas savoir du tout comment réagir.
D'autres réactions sont possibles : Par exemple pendant ma nuit, deux jeunes hommes connus du 115 nous on accosté de manière vive, "voulant" a manger, fouillant dans le camion...
- une place pertinente dans ma manière de raisonner, agir, me comporter, adapter mon comportement, prendre des décisions, face aux autres personnes "de la rue" que je serai amenée à rencontrer, que ce soit dans des situations personnelles de la vie quotidienne citadine ou dans des situations professionnelles médicales de prise en charge aux Urgences par exemple) ; et quand je dis impact émotionnel fort, je n'entends pas par là impact aveuglant, ou aliénant, mais structurant. 2) la mise en situation réelle de l'impératif de ne pas avoir l'imprudence, la naïveté et la vanité de vouloir aider "personnellement" quelqu'un en grande détresse, en outrepassant les codes déontologiques et l'organisation de la structure par le biais de laquelle j'ai été mise en contact avec cette personne.
- l'aide apportée de manière sélective sur la base déclarative des appelants.
Si un particulier appelait pour le même problème chez une autre personne il serait pris en charge directement, mais là comme c'est le SAMU SOCIAL qui appelle ils peuvent dire ce qu'ils veulent ils ne seront pas écoutés de la même manière.
De ma maigre expérience d'externe je remarquerai juste qu'une prise en charge par les structures sociale adaptées comme le samu social couterait moins cher à la société qu'une absence de prise en charge faute de moyen puisque celle ci sera faite dans un deuxième temps faute de mieux et de manière plus onéreuse , par les services des urgences hospitalières de l'aphp.
On commence par les signalements, 3/4 sont présents aux lieux indiqués, stupéfaite par la diversité des rencontres, toutes touchantes à leur manière et qui bouleversent les a priori sur les "clauchard", il y a de tout, plus de femmes que ce que l'on imagine, des jeunes, des immigrés, des français pure souche, des gens qui vivent volontairement à la rue, des handicapés...
Cette situation m'a également bouleversée dans le sens où elle dépeint de manière brutale le non respect du fameux "droit au logement".
Le camion du Samu social attire les SDF, on vient y chercher une place en refuge (qui arrivent au compte goutte au fur et à mesure de la soirée), de la nourriture, quelques vêtements, de manière plus inattendue des préservatifs...
La rue, c'est un lieu de vie pour les usagers, et c'est étonnant de voir les différentes manières de l'appréhender, d'utiliser l'espace, de choisir un lieu particulier.