Enfin dans un deuxième temps je garderai à l'esprit l'importance de considérer ces personnes marginalisées du "monde de la rue" pour leur passé parfois très lourd et leur courage de continuer à essayer de s'en sortir et de se reconstruire.

Les personnes travaillant au samu social m'ont impressionné par leur gentillesse et leur patience: ils essayent parfois pendant plusieurs dizaines de minute de convaincre un SDF d'aller à l’hôpital s'il y a quelque chose qui ne va pas ou d'aller dans un centre d’hébergement pour qu'il puisse manger, se doucher et dormir au chaud.

Ils essaient toujours de trouver la solution la "moins pire" qui soir pour informer et répondre aux demandes des appelants.

Mais quel manque de moyen derrière pour loger les gens, que de temps passé à essayer de leur trouver une place dans les rares centres existants sur Paris.

En effet pour moi, tout le monde mérite sa nuit dans un lit, et même si le SSP essaie d'être le plus juste et le plus impartial possible, le jugement personnel intervient toujours un peu, et on répond alors qu'il n'y a plus de place pour la nuit à un homme jeune et dans la rue depuis quelques mois pour ensuite dire oui à une femme plus âgée dont la situation de précarité remonte à des années et qui , connaissant le système, arrive très bien à faire du chantage affectif aux écoutants.

Vraiment une très bonne expérience qui m'a permis de changer ma vision des maraudes et m'a donné envie d'essayer d'en faire d'autre si j'en ai l'occasion.

L'assistante sociale a ensuite rempli un dossier afin d'essayer de mettre en place une solution plus durable pour elle, par l'intermédiaire du pôle famille du SAMU social...

Nous avons essayé de le lever mais il n'a pas pu rester debout et a perdu connaissance durant quelques secondes puis vomis une seconde fois.

La gentillesse de l'écouteuse me touche, elle reconnait le sans abri à sa voix, demande de ses nouvelles, de sa santé, essaie de l'aider et principalement (la raison de l'appel) de lui trouver un abri, un lit, pour la nuit.

Nous l'écoutons, assis, à côté d'elle, et essayons de la réconforter.

De nombreuses personnes ont appelé au moment de la double écoute pour essayer de trouver un logement pour la nuit, aussi bien des familles que des cas isolés.

Je trouvais qu'il avait beaucoup de courage, d'essayer de vivre dignement et de continuer ses études malgré son statut de sans papier lui interdisant de prendre un emploi afin de s'intégrer véritablement dans notre société.

Je suis de nature curieuse et ouverte à tout, mais à 4h30 du matin, dans le froid depuis 30 min avec l'infirmière, la travailleuse sociale et l'ambulancier, à essayer de convaincre un sdf de venir avec nous au centre d'hébergement alors qu'il ne veut pas en entendre parler, puis finir par se faire copieusement insulter n'est pas vraiment ce que j'appelle une expérience enrichissante...

Photo à l'appui, il faudra ouvrir l'oeil pendant la soirée afin d'essayer de le retrouver.

Cependant il est clair que certains essaient également de profiter de ce système et par conséquent il existe un gachis de chances pour d'autres qui nécessitent véritablement de l'aide.

Et cet homme, qui avait tendance à rejeter l'aide que l'écoutante essayait de lui apporter au téléphone, a totalement changé de discours lorsque nous sommes allés le voir en personne.

Concernant la double écoute, de ce que j'ai vu les personnes qui appellent le Samu doivent se confronter à de très longues durées d'attente au téléphone ( certaines personnes que nous avions eu au téléphone avaient essayé d'appeler toute la journée sans succès et avaient attendu parfois jusqu’à 1h30 au téléphone )avant d'avoir une personne au bout du fil, pour se voir refuser une place en centre dans la grande majorité des cas devant le faible nombre de disponibilités dans les centres, ce que j'ai personnellement trouvé assez choquant.

On pourrait facilement croire que certains sans-abris le sont par choix, par besoin de liberté, de non-volonté de travailler, et que lorsque l’on veut s’en sortir, on s’en sort ; la réalité s’avère tout autre, la grande majorité des usagers que nous avons vu cette nuit ont perdu leur travail, ont par la même été délaissés par leurs familles, ont perdu leur logement, et ont essayé sans succès de retrouver du travail.

Son rôle était d'essayer de trouver un hébergement pour la nuit pour des appelants sur Paris.

Ils font face à des personnes qui ont souvent tout perdu, qu'il faut convaincre de se battre, d'essayer de trouver des solutions.

L'équipe du SAMU me confie qu'ils ont toujours bcp de difficultés avec les équipes médicales et surtout avec les psychiatres (de garde +++) car ils essayent de leur transferer des malades ''SDF'' mais socialement ces gens là sont reniés, y compris par le corps médical.

Cela reste une expérience, et cela permet d'essayer de concevoir les choses lorsqu'on ne les a pas vécus.

Parler avec les gens, essayer de leur trouver une place puis devoir repartir en les laissant dans le froid était vraiment frustrant.

J'aurais pu essayer de croire à un jeu d'acteur mais malheureusement il ne jouait pas.

Je pense qu'on a un contact avec la misère à l'hôpital et à travers les voyages humanitaires de deuxième année de médecine, peut être que juste essayer de nous expliquer ce qu'est l'expérience au SAMU SOCIAL plus en détail plutôt que de rendre l'enseignement obligatoire rendrait l'expérience beaucoup plus agréable pour ceux qui ont envie d'y aller.

On essaie tant bien que mal avec des anglais approximatifs des deux cotés, de faire une évaluation d'un jeune migrant, avec l'infirmière.