Enfin la maraude a été pour moi l'occasion de rentrer dans "l'action".
Ca a en effet remis une barrière de niveau de vie entre elle et moi, qui étais là mais qui avait tout ce dont j'avais besoin et surtout un chez moi où rentrer à la fin de cette conversation.
En effet finir à 5h du matin alors qu'on habite à plus d'une heure d'Ivry et devoir rentrer en RER après peut être compliqué pour certains étudiants.
Je suis rentrée chez moi vers 4h, car on passait dans le quartier voir une femme.
Obligee de payer un taxi pour rentrer Donc payer pour faire une garde ou on ne vous attends pas où tout le monde fait grise mine et où on se retrouve à 3 femmes pour parler à des sans abris parfois non connu potentiellement dangereux Je ne m'attendais pas à ça et je suis terriblement déçue J'ai bien compris le manque cuisant de moyen mais je m'attendais à une équipe plus chaleureuse et un échange entre professionnel Med et paramédicaux pour faire évoluer l'image qu'on se fait des urgences et medecins et moi à l'inverse du samu social Je suis septique sur l'intérêt de cette garde et sur notre participation Surtout qu'on vous envoie avec une équipe qui maraude dans un quartier où il y a peu de sans abri plutôt que de vous mettre avec une équipe qui maraude dans les quartiers touristiques bondés de sans abri, du coup on voit pas le fond du travail juste le haut de l'iceberg...
Chacun à son tour, ils saluent, rentrent dans le camion, s'asseyent en silence.
J'ai surtout retenu de la part du chauffeur la consigne de sécurité de rentrer dans le camion dès que la situation chauffe.
Je rentre chez moi à pieds, pour réfléchir, quelle leçon d'humanité !
A part dans certains endroits comme la "Boulangerie" dans le 18ème, véritable usine de 400 places en dortoir, ou par honte, les responsables ont mis un service de sécurité à l'entrée pour faire régner l'ordre et accessoirement ne pas laisser rentrer les travailleurs du Samu Social histoire de cacher l'horreur qui règne dedans.
A 2 jours des partiels, j'étais contente d'être rentrée tôt chez moi (avant le retour au centre pour dîner), j'ai beaucoup plus apprécié ma garde et j'en garde un bien meilleur souvenir que si j'avais dû marauder toute la nuit (surtout au vu de ce que je dis juste au-dessus, ce sentiment d'impuissance, de non-construction réelle), et l'idée d'en refaire une à distance des examens ne me rebute pas.
Partant plutôt pleine d'espoir sur cette garde que je pensais humaine et humanitaire à la fois, je suis rentrée très déçu.
Au final au bout de 4h, l'infirmière que je regardais trier les médicaments depuis 1 heure, m'a dit "Tu sais on à rien de plus à te montrer", tu devrais rentrer chez toi".
Enfin nous allions rentrer en pause, quand nous avons aperçu un homme couché par terre, sans couverture.
On rentre dans le vif du sujet !
Quand je suis rentrée chez moi, j'avais un grand sourire et je me disais que je n'avais pas perdu ma nuit
Cette nuit pour moi a été une première et j'en garde un souvenir touchant, particulièrement lorsque je suis rentrée chez moi dans mon petit nid, et que j'ai repensé à ces personnes croisées ou entendues ce soir, qui elles, n'ont nulle part ou dormir.
Toutes les portes et grilles d'immeubles étaient fermées et à partir d'une certaine heure, les passants, intrus de ce paysage, étaient tous rentrés chez eux, bien au chaud au coin du feu, et seuls quelques hurluberlus étaient restés dehors, des prisonniers, crevant de froid sous un abri-bus, ou dormant à la lumière des vitrines de boutiques dont le paravent les protégeait de la pluie parisienne, fine et incessante, cette pluie qui vous mouille jusqu'à l'os.
- Ne pas se ramener en short même s'il fait une chaleur asphyxiante car ça passe TRES mal avec la directrice des travailleurs sociaux qui vous propose ou bien de rentrer chez vous, ou bien de trouver un pantalon parmi leur stock d'habits à donner
La travailleuse sociale, l'infirmière, le sans-abri et moi-même sommes rentrés dans une pièce pour discuter avec lui, de faire le point sur sa situation.
Bonjour, Rentré il y a maintenant quelques heures de ce passage au samu social je me prends au jeu de décrire cette nuit.
Nous rentrons manger.
Et enfin je m'éclipse pour rentrer.
Après une nuit forte en émotion je rentre chez moi, avec la certitude d'avoir tout donné et beaucoup reçu.
Finalement, la famille devait reprendre le train le lendemain pour rentrer à Rennes.
Nous fîmes ensuite un petit tour et emmenâmes encore deux personnes de la rue vers les centres avant de rentrer.