J'ai alors pu découvrir, sur le terrain, la véritable utilité du SAMU social, à apporter de l'aide matériel, de la nourriture mais aussi du soutien moral, de la bienveillance et une écoute auprès des Sans Domiciles Fixes, isolés dans leur précarité.
On se rend compte à quel point c'est difficile pour eux d'avoir accès à la nourriture, l'hygiène et l'abris, choses qui nous semblent banales et qui font parti entière de notre vie depuis notre naissance.
J'ai été choquée par le manque de moyens dont disposent le samu social et la ville de Paris pour faire face au nombre exorbitant de sans-abris : 4 camions par nuit, 4 sacs de couchages par camion, très peu de nourriture solide, peu de centres, peu de places.
Lors de la tournée dans le camion, j'ai ainsi pu constaté que la plupart des arrêts se soldaient par une impossibilité à subvenir à la plupart des besoins : pas d'hébergement disponible pour la nuit, pas de vêtements d'enfant à proposer, juste du café, un sourire, et des conseils de redirection vers une assistance sociale et des centres fournissant nourriture, vêtements, et douches.
Une fois la répartition faite nous sommes allés préparer le camion (sac de couchages, nourriture, boisson,...) pour ensuite partir en maraude.
Je voudrais juste faire remarquer qu'il serait bien qu'on ait comme consigne de faire les fonds de placard chez nous pour ramener si possible nourriture ou affaires de toilettes ou autres à cette garde, car je n'y avais pas du tout pensé et à chaque fois que quelqu'un demandais une casquette, une paire de chaussettes ou un savon je me disais mince j'ai ça chez moi.
Certains pensaient qu'il s'agissait uniquement de distribution de nourriture, d'autres pensaient que le samu social n'avait qu'un rôle d'hébergement ect...
Le Samu Social transporte les personnes jusqu'au centre d'hébergement pour la nuit, peut donner des couvertures/café/eau/chaussettes/nourriture aux personnes en demande, informe, donne des premiers soins infirmiers.
En effet, on part à la recherche des personnes nécessiteuses et on propose un logement pour la nuit, de la nourriture, des vêtements...
Il est intéressant de connaître le fonctionnement du samu social, de pouvoir observer en double-écoute comment gérer les demandes et le relationnel, ou de voir dans les camions en intervention ce qu'il s'y fait, de comprendre comment le travailleur social et l'infirmière travaillent, et de rentrer en contact avec ces personnes en pouvant leur apporter quelque chose (vêtements, couverture, nourriture, hébergement).
Chacun avait son histoire: du dealer qui a été renversé volontairement par un concurrent et se trouve en fauteuil roulant dans la rue depuis, un autre qui parle peu et finit par me dire que ça fait l'équivalent de mon âge qu'il vit dehors et se débrouille; et puis les migrants qui viennent en nombre, certains plus jeunes que moi, qui ont traversé une bonne partie du monde pour trouver une vie meilleure, avec pour seuls effets personnels une tenue de rechange leurs papiers et un peu de nourriture et d'argent sous leur manteau, certains ne pouvant même pas faire de demande d'asile pour la seule raison que leur empreinte digitale a été prise dans un autre pays de l'UE.
Ce n'est donc pas juste de la disttibution de nourriture ou de vêtements.
J'ai compris qu'au delà du besoin de nourriture ou d'aide matérielle les gens avaient surtout besoin de contact humain.
Finalement, même si on les aide sur le moment, en leur donnant un peu d'eau ou de nourriture ou en leur trouvant un logement (seulement pr une nuit), le lendemain tout recommence et ainsi de suite chaque jour.
Nous les avons emmenés dans des refuges que j'ai pu visiter, il s'agissait d'une ancienne école réaménagée, j'étais contente de voir qu'on pouvait fournir dans l'urgence aux gens un toit à peu près decent et de la nourriture.
C'était formidable de se sentir utile, d'apporter des paroles de réconfort et un peu de nourriture aux sans abris.
Je pensais au début qu'ils n'avaient qu'à apporter de l'aide matériel (abris, pour la nuit, nourriture, vêtement chaud, etc...) mais ils font bien plus que cela.
Il n'arrêtait pas de nous remercier de toute cette bonne nourriture chaude qu'on lui avait donnée, qu'il n'avait pas mangé depuis 3 jours et qu'il n'avait pas mangé chaud depuis plusieurs mois.
Cela consiste à identifier l'usager, évaluer sa situation et tenter de répondre à sa demande qu'elle concerne l 'hébergement, la nourriture, la santé.
Pas de nourriture à leur proposer.
Pendant la nuit ensuite, lorsqu'on se rendait sur le lieu d'un signalement, j'ai remarqué qu'on se faisait souvent interpeller par des personnes démunies, qui venaient demander un peu de nourriture ou des vêtements.
J'ai compris par exemple que les gens ne meurent pas de faim à paris, car il existe de nombreux moyens d'obtenir de la nourriture gratuite (restos du coeur) ou bon marché, mais plutot de froid ou de problèmes d'ordre médicaux.
Nous lui donnons un café et un peu de nourriture.
Le camion du Samu social attire les SDF, on vient y chercher une place en refuge (qui arrivent au compte goutte au fur et à mesure de la soirée), de la nourriture, quelques vêtements, de manière plus inattendue des préservatifs...
Pour moi c'était une certaine image que j'avais : rouler dans les rues, aller voir tous les SDF et leur apporter de la nourriture et une couverture.