Également, l'occasion de me rendre compte des limites de la maraude : quantité limitee dans un camion de "soupes", "dosettes de café"- ce qui implique donc de savoir gérer le stock tout le long de la maraude - délai d'attente entre appel et intervention parfois de plusieurs heures...
Une intervention qui m'a profondément marqué était celle d'un homme qui ne pouvait plus marcher depuis 2 semaines.
Nos interventions ont constitué à distribuer du café, de la soupe, de l'eau ou des vêtements chauds.
La garde au SAMU social a un côté humain incroyable nous permet de nous rendre réellement compte des conditions de vie des sans domicile fixe mais surtout des nombreuses actions mise en oeuvre pour leur venir en aide, l'intervention des travailleurs sociaux, des infirmiers et des centres d'hébergements.
Apparemment, les nuits sont plus ou moins stimulantes selon les arrondissements, j'ai personnellement été affecté dans le camion partant pour le 16e arrondissement réputé calme mais j'ai quand même pu voir toutes sortes "d'interventions" différentes: simple bonsoir à un usager connu, amener un usager dans un centre d'hébergement, s'arrêter pour donner un repas à des usagers qui ont la chance de nous voir passer, aller voir un signalement puis le rediriger soit en hébergement soit à l'hôpital.
Lors d'une intervention du SAMU social, toutes les barrières sociales tombent, et seul subsiste le contact d'humain à humain.
A l'arrivée, on est bien pris en charge par le coordinateur, à l'écoute à toutes les questions à propos du SAMU social (fonctionnement, budget, intervention etc) La double écoute est intéressante, on comprend la situation des gens, leur détresse.
J'ai participé à la double écoute, à la réunion de 20h et à la maraude et ce qui m'a le plus marqué est une intervention.
Dernière intervention vers 4h du matin pour une prise en charge d'une famille en difficulté.
L'équipe explique cela par le délai, pouvant être de plusieurs heures, entre les signalements et l’intervention sur place ainsi que par la pluie incitant les personnes à se déplacer pour se mettre à l’abris.
Ensuite pendant la garde, il est possible de découvrir le monde de la rue avec une équipe de qualité, au mieux avec une infirmière et une assistante sociale qui peuvent répondre à nos questions entre deux interventions.
Ce fut une nuit animée avec en tout 6 interventions pour des profils de SDF totalement différents les uns des autres.
La maraude était également intéressante pour découvrir les centres d'accueil et les dialogues des personnes et des familles avec l'équipe du SAMU social, cependant il ne me semble pas intéressant de participer à la maraude toute la nuit puisque seules quelques interventions suffisent à comprendre le rôle du SAMU social et son interaction avec les personnes demandeuses de logement.
La maraude a été plus calme qu'au centre des appels, et nos interventions assez limitées compte tenu de la température clémente de cette nuit.
Finalement après l'intervention d'un autre coordinateur ce jeune à eu une place en hébergement.
Cela permettrait peut être de recentrer les demandes et de changer les attentes des usagers, qui sont souvent déçus à la suite de beaucoup d'intervention du samu.
Ce qui m'a par ailleurs interpelé, c'est durant notre dernière intervention vers 5h : une personne, qui tenait mal sur ses deux jambes, nous a demandé un café.
Il est intéressant de connaître le fonctionnement du samu social, de pouvoir observer en double-écoute comment gérer les demandes et le relationnel, ou de voir dans les camions en intervention ce qu'il s'y fait, de comprendre comment le travailleur social et l'infirmière travaillent, et de rentrer en contact avec ces personnes en pouvant leur apporter quelque chose (vêtements, couverture, nourriture, hébergement).
J'ai particulièrement apprécié une intervention durant laquelle j'ai discuté avec une jeune sans abri, qui devait d'ailleurs avoir à peu près mon âge.
L'intervention la plus significative de cette nuit au samu social, était un jeune homme qui dormait sur une grille d'aération de métro pour se réchauffer en compagnie d'un quadragénaire en état d'ébriété.
La maraude a commencé vers 20h30, nous avons rencontré une dizaine de personnes, et leurs profils étaient tous différents, ce qui m'a permis de voir plusieurs types d'interventions.
Dès les premières interventions nous avons partagé sur nos ressentis, leurs expériences qui y faisaient échos, et les difficultés qu'il pouvaient rencontrer.
Ensuite, j'ai pu assister au briefing et a une intervention de la MELT (équipe mobile lutte tuberculose) ce qui était assez intéressant.
A chacune de nos interventions, il me semble que nous les recueillions de justesse.
Cette intervention m'a marqué car elle était la 1ère et que je ne pensait pas me retrouver aussi vite face à des situations aussi tragiques.