Car même la simple écoute pour ces gens est déjà beaucoup et ils le disent.
Du coup on ne s'arrête pas très souvent et cela se résume souvent à de la simple distribution alimentaire.
Quelques choses qui m'ont marquée également : la solidarité qu'il y a entre les SDF, leur bonne humeur malgré ce qu'ils endurent, leur joie et leurs yeux qui brillent quand on leur donne un simple café et qu'on leur met de la musique...
Quelques choses qui m'ont marquée également : la solidarité qu'il y a entre les SDF, leur bonne humeur malgré ce qu'ils endurent, leur joie et leurs yeux qui brillent quand on leur donne un simple café et qu'on leur met de la musique...
La relation établie entre les personnes de la rue et les équipes du samu social semble pleine de codes (s’asseoir, tutoyer, discuter de tout et de rien parfois) et j’ai trouvé difficile en tant que simple observateur de ne pas être trop intrusif.
Malgré le froid GLACIAL, sortir du camion avoir un premier contact apporter une soupe chaude un café un duvet, ce sont des choses simples mais qui font toute la différence à mon sens .
Pendant la maraude, on se met vraiment à leur niveau et on leur redonne une part d'humanité, avec un simple bonsoir, une main serré, une oreille à l'écoute et un peu de soupe.
Car la médecine est un milieu où on essaye de soigner les maladies des personnes mais parfois une simple soupe fait bien plus de bien qu'une hospitalisation.
C'est un contact simple et humain, et ça m'a rappelé que ces personnes dans les rues sont comme moi, mais en grande souffrance, physique et psychique.
Le plus simple serait de parler de René.
Il m'a expliqué que cette fonction a été déviée, partant d'une simple volonté d'aller au contact des personnes marginales (majoritaires dans les années 90) à l'assistance de personnes de tout bord sollicitant l'aide d'un organisme social assez "général" aujourd'hui (notamment avec l'arrivée massive des migrants qu'il faut aider à se loger et à acquérir une situation régulière en France, etc. ).
La maraude par la suite m'aura appris une seconde chose toute aussi importante: le besoin de ressentir de l'humanité de la part de ses semblables est omniprésent pour ces personnes délaissées, que ce sont des gestes simples, une seule démonstration qui peuvent remplir leur journée aussi oui...
Que ce soit un bolino ou un café bien chaud, un duvet ou une paire de chaussette, une place en hébergement ou une simple discussion : le constat est clair, l'isolement est violent, le cercle vicieux de la rue est une menace, il faut s'en préserver.
Je voudrais ajouter le fait que les travailleurs sociaux ont une place majeure dans notre société actuelle, je trouve que c’est difficile car parfois le contact n’est pas toujours simple, mais ils savent montrer du respect à une personne.
dans des endroits où il n'y a rien à observer, où un simple entretien serait suffisant, où on est accueilli par un amical "Mais tu n'as rien à faire de mieux un lundi de soir que de venir ici ?"
Mais les personnes sans abri sont un peu éloignées de ces considérations, ainsi que du fonctionnement complexe de l'attribution des places par le 115, et j'ai senti l'équipe se heurter à la frustration des personnes que nous emmenions pour une nuit, sans avoir de réponse satisfaisante ou même réconfortante à des questions très simples : "pourquoi dois-je rappeler tous les jours pour qu'on me renvoie au même endroit chaque nuit?
-L’événement qui m'a marqué cette nuit là : un jeune homme de 30 ans, qu'on a trouvé au niveau de la place du Panthéon, habillait d'une simple veste en cuir, sans bonnet, sans gants, ni écharpe.
Durant la nuit, les signalements nous conduisent à des SDF connus des équipes ou inconnus, qui ne veulent pas forcement aller dans un logement pour la nuit mais qui se contente parfois d'un simple café chaud, d'une bouteille d'eau, d'une cigarette, ou d'une discussion.
L'équipe ont su respecter ce silence, ils savent drôlement bien s'y prendre, et ce n'est pas chose simple de trouver la juste distance.
J'ai pu comprendre ce que ce service représentait pour ses usagers, les enjeux derrière une simple maraude.
J'ai aussi appris que parfois leur rôle est plus simple: si quelqu'un dort, bien couvert, ils regardent juste s'il respire et puis s'en vont.
L’expérience humaine que l’on vit à travers toutes ces rencontres et situations qui sont différentes les unes des autres ne peut être expliquée par de simples mots.
Mais avec le blouson SSP, c’est plus simple, on est là pour ça, alors les gens se livrent.
Administrativement la réponse est simple comme toujours: la frontière est bien définie.