Concernant la double écoute, de 18h à 20h, tout le monde cherchait un endroit où dormir, alors les conversations qui en découlaient étaient très brèves, ce que je regrette un peu (Nom, prénom, date de naissance, pas de place rappelez plus tard !)
Ils m'ont laissé aller devant dans le camion pendant quasiment toute la nuit, on se trouve alors bien plus impliqué pour chercher les personnes dans la rue, poser des questions à l’équipe, dès que l'on se retrouve derrière on se sent un peu inutile.
Une nuit au cours de laquelle les rencontres se sont multipliées, et ma constatation principale est que les sans abris "habitués" ne cherche que très peu un abri.
Parler avec eux, trouver éventuellement des solutions, leur donner des informations pour chercher à manger ou s'habiller gratuitement.
Nous avons été chercher une dame qui devait aller dans un centre car elle était très vulnérable (problèmes psychiatriques) et sous l'emprise d'un homme.
Le moment qui m'a le plus marquée a été quand nous cherchions le deuxième signalement, pour une personne déjà connue.
On est d'abord allé chercher un homme qui avait été signalé à l'équipe.
Je me souviens de toutes les personnes rencontrées cette nuit, celles qui m'ont le plus marquée sont d'abord une jeune femme que nous devions aller chercher à la sortie d'un métro, et une fois arrivés sur place nous nous sommes rendus compte qu'elle était avec un nourrisson, cela étai surprenant et faisait une drôle d'impression.
Je ressors de cette garde avec une autre vision des sdf,une meilleure compréhension et moins de préjugés mais sans la casquette du samu je ne pense pas que je ferai un pas vers eux,mais dans ma vie de futur médecin j'essaierai de respecter au mieux le travail du samu social et je tacherai de voir le sdf comme un patient comme les autres et non pas juste comme un homme alcoolisé "qui l'a bien cherché".
Par exemple: je suis assise à l'arrière du camion, à côté du monsieur que nous sommes allés chercher à Sainte Anne (avec Saint-Anne on pense tout de suite "psychiatrie"), suis-je sûre que ce monsieur ne va pas s'en prendre à moi?"
Les permanenciers du 115 recueillent la détresse de ceux qui n’ont rien et cherchent un endroit où dormir.
Il a accepté qu'on l'emmène dans un centre et nous avons pu discuter avec lui de sa situation pour chercher des solutions à ses problèmes, ce que l'on a pas forcément le temps de faire de façon approfondie au cours d'un appel.
Bien sûr, le SAMU social et les assistantes sociales cherchent à les aider, mais ils sont souvent impuissants, tant le nombre de sans-abris est important, et tant les employeurs sont réticents à l’idée de les embaucher.
Cette expérience m'a apporté humainement, mais si j'en ai retenu quelque chose c'est surtout qu'avant même de chercher à développer la maraude, il faut investir dans les centres d'hébergements, de façon à en avoir un plus grand nombre, et surtout d'y améliorer la sécurité.
Briefing : on est venu directement me chercher pour m'emmener au briefing tout en m'abreuvant d'explications. […] Nous récupérâmes deux usagers non signalés et en cherchâmes un autre que nous ne trouvâmes pas.
F sans trop chercher.
Quand je suis arrivée au siège du SAMU SOCIAL, j'ai commencé par effectuer une double-écoute pour avoir une idée du profil des personnes qui cherchent un logement pour la nuit, dans quelles conditions elles vivent et quelles solutions nous avons à leur proposer.
L’enfant choqué s’ouvre immédiatement, en reprend, s’intéresse, cherche à communiquer, je lui montre un avion en papier, il me montre le modèle qu’il sait réaliser (bien meilleur que le mien).
Elle cherche mon regard, elle a peur. […] Je craque, je lui dis que je reviendrai le lendemain soir la voir avant que le Samu vienne la chercher […] pour aller chercher des bons d'alimentation mais il sourit et il dit qu'il marchera, que ça ne le dérange pas
Leur mère est arrivée quelques minutes plus tard, elle était partie chercher des cartons.
Le camion du Samu social attire les SDF, on vient y chercher une place en refuge (qui arrivent au compte goutte au fur et à mesure de la soirée), de la nourriture, quelques vêtements, de manière plus inattendue des préservatifs...
C'est peut etre une "déformation professionnelle", mais je me suis dit qu'on pouvait faire plus: être plus efficace, , regarder plus de rues, chercher plus longtemps les gens signalés.
J’ai aussi réalisé que si dans la majorité des cas le 115 était bien accueilli par les sans abris, dans certains cas aucun dialogue n’était possible (on nous a ainsi jeté de l’eau alors que nous cherchions à parler avec quelqu’un, mais d’après ce que m’a dit le reste de l’équipe de l’EMA il y avait bien pire qui pouvait arriver).
La mère et ses enfants vivent en fait à Rennes, dans un logement social, et étaient venus à Paris pour venir chercher la grand-mère qui avait fait tout un périple depuis la Roumanie pour venir jusqu'ici.