Certains cherchaient leur famille, d'autres avaient quitté leur pays il y a plusieurs années.
J'ai beaucoup aimé cette garde au SAMU social, elle m'a permise de prendre conscience de la complexité des problèmes sociaux que rencontre notre pays et combien il est difficile d'y répondre.
Pour moi, qui ait eu la chance de pouvoir voyager dans des pays en voie de développement, je me suis vraiment rendue compte que c'est bien beau de faire de l'humanitaire aux Quatre Coins du monde mais qu'il y a aussi des personnes dans le besoin juste en bas de chez nous!
Pour ma part, la maraude était très intéressante bien qu' alarmante puisque nous avons ramasser 3 jeunes en situation précaire "propres sur eux" de mon âge dont un congolais qui avait perdu toute sa famille au pays et qui se retrouvait tout seul à Paris sans famille, triste mais combattant, déterminé et débrouillard malgré son jeune âge .
Les personnes qui acceptent d'être aidées sont bien souvent les moins avancées dans le processus d'exclusion -- des travailleurs précaires, personnes touchant encore quelques aides sociales, par contraste avec des personnes trop isolées ou trop souffrantes pour faire face aux difficultés rencontrées dans les centres d'hébergement ; ou encore, par contraste avec des personnes ressortissant d'autres pays de l'union européenne, ne pouvant qu'être "dépannées" exceptionnellement.
L'histoire qui m'a le plus marqué est celle d'une dame, ingénieure en bâtiment dans son pays d'origine qui vit dans la rue et qui nous raconte son histoire avec le sourire, elle a refusé la place en centre d'accueil et a demandé seulement un café et le nécessaire de toilette.
Une situation marquante : Une femme de trente ans est parti de son pays d'origine la Côte d'Ivoire pour fuir son mari qui la battait.
Un roumain diplômé d'un bac+6 dans son pays tentant de faire fortune en France et ne trouvant que la rue, la pluie et le froid, fit appel au SSP pour forte fièvre, démangeaisons, épuisement.
Chacun avait son histoire: du dealer qui a été renversé volontairement par un concurrent et se trouve en fauteuil roulant dans la rue depuis, un autre qui parle peu et finit par me dire que ça fait l'équivalent de mon âge qu'il vit dehors et se débrouille; et puis les migrants qui viennent en nombre, certains plus jeunes que moi, qui ont traversé une bonne partie du monde pour trouver une vie meilleure, avec pour seuls effets personnels une tenue de rechange leurs papiers et un peu de nourriture et d'argent sous leur manteau, certains ne pouvant même pas faire de demande d'asile pour la seule raison que leur empreinte digitale a été prise dans un autre pays de l'UE.
L'un des hommes venait d'Italie et Armand qui restait en retrait assis par terre sur ses affaires c'est tout de suite proposé pour aider à dialoguer car ayant voyagé dans de nombreux pays du monde il parlait entre autre couramment l'italien.
Je crois que ça a achevé de me convaincre qu'on avait encore beaucoup de travail à faire en tant qie "pays fes droits de l'homme".
Il s'agit d'un Écossais qui n'était pas retourné dans son pays depuis 7 ans.
Ou encore cet homme d'un certain âge qui tenait a dormir devant la banque car il avait des affaires a régler à l'ouverture de celle ci avant de pouvoir, selon son plus grand souhait retourner dans son pays.
D’autres encore viennent d’ailleurs, sont sans ressources et sans perspectives, dans un pays dont ils ne maîtrisent ni la langue ni les codes.
J'ai été très touchée par un canadien, venu en France il y a 3 ans et qui a pris la décision de repartir dans son pays mais qui s'est fait volé ces papiers.
mais aussi un homme d’une trentaine d’année demandeur d’asile, originaire de Guinée Conakri ayant fui son pays dans des conditions dramatiques, ou encore une jeune femme de 18 ans, ayant interrompu son traitement psychiatrique, en rupture complète avec sa famille..
Et puis je me demande aussi pourquoi ont-ils fuient leur pays ?
tous ces accents de pays différents qui résonnent dans les écouteurs, mais la détresse et le désespoir se perçoivent quelque soit la langue utilisée.
Je crois que je n'ai jamais été aussi fier de mon pays.
Les enfants vêtus de leurs habits et manteaux étaient vaguement enveloppés dans une grande couette, et commençaient tout juste à rejoindre le pays des rêves...
Il s’agissait d’une dame qui avait quitté son pays natal depuis 3 ans avec ses deux enfants qui étaient âgés de moins de 2 ans.
Cet accroissement de la population dans les rues reflète non pas seulement une crise locale, mais aussi une crise plus étendue, dépassant les frontières de la France: il s'agit des phénomènes migratoires de ces personnes qui ont du partir de leur pays originel, fuyant l'insécurité, la persécution, la guerre, pour venir ici, espérant trouver une situation, un environnement plus sûr pour leur vie (survie?)
On croise ainsi des publics différents: les "grands cassés" désocialisés, de jeunes sans papiers ayant fui leur pays en guerre, des femmes abusées, les habitués souvent résignés dont le samu social est le seul lien social, presque familial, qui leur reste etc. […] Elle me parle de son pays de son histoire, elle pleure.