J'ai entraperçu le quotidien de ces exclus.
Je pense que cette garde est indispensable pour se rappeler ou se rendre compte que la société génère des exclus et que ces personnes sont fragiles et qu'il est primordial de leur venir en aide tant d'un point de vue psychologique que d'un point de vue physique et de les encourager à entreprendre des démarches pour sortir de cette marginalisation.
Il était aussi intéressant de voir comment le SAMU social pouvait orienter les personnes exclus socialement.
Dans la nuit nous avons accompagné un sans abris dans le foyer de Montrouge, ça m'a permis de rencontrer plein "d'habitué" du SAMU social, j'ai pu ainsi réaliser la patience qu'il fallait pour qu'un grand exclu (terme employé par les infirmières) accepte les soins.
Le SAMU social de Paris, comme tous ceux du monde ont une très belle mission d'aider à l'autre, le plus défavorisé, l'exclu.
Tout d'abord, on se rend compte de la vulnérabilité : beaucoup des SDF rencontrés avaient des troubles psychiatriques qui ont été un soi-disant motif pour les autres de les exclure (y compris exclus de chez leurs propres parents !)
Cette longue conversation avec Mme X m'a fait découvrir les conflits du cameroun, les difficultés de perdre un emploi précaire, la solidarité des exclus… Un vrai voyage social.
Je pense que cette nuit est utile à un étudiant en médecine sans être indispensable étant donné que nous sommes amenés à voir des patients semblable au cours de nos études, nous somme déjà en quelque sorte "sensibilisés" aux personnes exclues socialement...
La maraude en elle-même fut très enrichissante car elle permet de se trouver au plus près des personnes démunies et souvent très exclues de la société.
Les personnes aidées n'étaient pas toutes de grands exclus.
Seul bémol l'entente était si bonne au sein de l'équipe de mon camion (infirmier, assistante sociale + chauffeur) que je me suis sentie exclue toute la soirée , aucun n'a cherché à m'enseigner quelque chose, et ils m'informaient à peine du programme de la soirée.
Ps : je me permet tout de même de donner mon opinion concernant un des détails de l'organisation : je trouve dommage que des dates comme le 25 décembre ou le nouvel an n'aient pas été exclues des listes de garde car elles ont à elles seules cristallisées toutes les critiques concernant ce projet, qui au demeurant, constitue une expérience inédite et instructive et qui mérite réellement d'être poursuivie dans l'avenir.
Ces personnes, parmi les plus exclus de notre société, qui n'ont pas de toit, pas d'argent ou si peu, pas d'autre temps que le ici et maintenant, mais qui reste dignes et humaines.
En ça le Samu social est vraiment utile car il permet aux plus exclus de la société de se confier quant à leurs problèmes, et de leur apporter quelques vivres pour les faire tenir encore un peu plus longtemps.
J'ai pu voir les deux grands centres d'hébergements d'urgence de Paris, rencontrer des grands exclus, des jeunes récemment dans la rue, des prostitués (enceintes...)...
En bref, je redoutais un peu cette garde obligatoire, dont je n'avais pas le choix de la date, j'avais peur de ne pas savoir comment réagir, d'être un peu exclue, au final, je suis très heureuse d'y être allée, c'était une expérience très enrichissante.
Même si il ne s'agit pas d'un travail de fond pour la vie des gens, l'urgence (notamment pour les grands exclus) est très importante à traiter.
Avant la garde,je voyais les sdf comme des personnes alcoolisées,agressives,exclus de la société et n'ayant plus grand chose d'humain et je me gardais bien de croiser leur regard dans la rue.
Dans les centres d’accueil se côtoient des gens en détresse sociale mais radicalement différents, nous avons emmené en camion à Montrouge ce soir là des « grands exclus » de la société (sans domiciles depuis de nombreuses années, certains invalides, d’autres alcoolisés)..
J'ai croisé différents types de personne: une femme fragilisée et migrante économique arrivée depuis 3 mois, un homme connu du SAMU comme grand exclue n'acceptant pas l'aide du service, d'autre avec des problèmes de santé ,ou bien, en projet de réinsertion.
Nous voila partis en vadrouille dans les rues de Paris à la recherche de l'indigent, de l'exclu, du nécessiteux ; du réfugié politique aux jeunes en galères en passant par les piliers du trottoir et aux ex-taulards.
Il était l'archétype du "clochard" ou "grand exclu".
Il existe car la société n'est pas parfaite puisqu'elle permet que des personnes en soient exclues mais cela montre aussi que la société se rende compte de la nécessité de son existence.